Ça va jazzer

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mardi 27 novembre 2012

And the Loser is...democracy!

Le député boulangiste Déroulède et le député radical Clemenceau.
Que dire de cette parenthèse tragi-comique?...
___________Sous nos yeux incrédules et affligés (ou amusés), se déroule un duel qui pourrait être mortel s'il se déroulait au Bois de Boulogne.
Mais il est maintenant interdit.
Tout est donc symbolique, mais d'une rare violence, au sein de l'Union des Mauvais Perdants, et cela va sans doute durer et laisser des traces profondes.
____Si on veut être optimiste, on peut voir ce psychodrame, qui représente sans doute un tournant dans l'histoire de la droite française, comme le début d'une recomposition salutaire, un nouvel épisode depuis le départ du Général fédérateur, et l'interpréter:
►Soit comme un nouveau retour aux antiques querelles gauloises ataviques(1)
Il était une fois, en Gaule hollandaise, dans Lutèce déchirée par les luttes de factions, des combats fratricides pour la direction d'un clan.
Après la défaite de Sarkozix, chef de tribu ayant réussi à faire taire artificiellement de très anciennes divisions, la zizanie retrouva ses meilleurs jours.
 La bande n'en était pas au premier assassinat.
Les Romains, au loin, regardaient amusés, se réjouissant de ces luttes intestines, qui consternaient le bon peuple mais ouvraient un boulevard à leur appétit conquérant.

► Soit comme une version modernisée d'un drame shakespearien, avec ses tensions  et ses rebondissements tragiques.
 Un théâtre cathartique...
Nous serions à l' acte III
Nihil novi sub sole?
L'histoire souvent bégaie... 

_____ On se trouve désarmé face à tant d'irrationnel. Il est des moments où l'analyse politique classique est impuissante à expliquer certains débordements irrationnels, où les protagonistes, ci-devant alliés-ennemis, sont à la fois acteurs et victimes, creusant leur propre tombe en croyant sculpter leur statue. Lutte d'ego(s), qui ne restaure pas l'image ternie d'une politique qui devrait être au service de l'intérêt général.
On aurait besoin de psys au chevet de l'UMP...
________________________
(1) Nos ancêtres n'étaient pas ceux que l'on croit... 
_____En attendant l'armistice, on peut toujours aller manifester pour exiger l'abandon de ces consternantes moeurs politiques, dignes du paléolithique, en espérant qu'une nouvelle constitution rende impossible ce type d'affrontement pré-présidentiel !
 Rendez-vous Rue de L'Avenir...
(Ici)__Ne pas confondre avec l'impasse de l'avenir...
 "Rien n'est aussi désespérant que de ne pas trouver une nouvelle raison d'espérer.' (Machiavel)

lundi 26 novembre 2012

Mastodontes financiers: danger

Too big, too greedy, to be trusted?
_____________________________A la faveur de la crise financière, les banques les plus prospères, celles qui sont trop importantes pour faire faillite (too big to fail), donc devenues intouchables (too big to jail), bien qu'ayant été aidées très généreusement (Plan Paulson) comme Goldman Sachs, fleuron de Wall Street, ont encore gagné en taille et en puissance, en profitant notamment de la faillite des autres...Big is beautifull!
Goldman Sachs Tower N.Y.
____Il y a sur ce sujet une grande convergence des constats: la concentration financière s'achemine vers la domination de quelques mégabanques, qui se trouvent de moins en moins entravées, malgré quelques dispositions marginales et formelles.
La libéralisation financières a ouvert une boite de Pandore: " ...Des mesures libéralisant l’exercice de l’activité bancaire (mise en place du « Riegle- Neal Act » aux Etats-Unis (1994) et de la deuxième directive bancaire en Europe (1989), préparation du passage à l’Union monétaire...) constituent des éléments d’explication de l’accélération observée. La libéralisation financière s’est traduite par la disparition des barrières géographiques et par l’accentuation de la concurrence sur des marchés de plus en plus vastes où les acteurs nationaux ne bénéficient plus d’un poids significatif..."
  Cette  concentration-globalisation financière, avec ses immenses zônes d'ombre actuelles, pose des problèmes qui risquent de mettre en péril toute tentative de revenir à une économie réelle normale, de compromettre un peu plus toute régulation politique possible et de préparer une crise de plus grande ampleur encore. Si ces puissants groupes bancaires avaient des règles claires et des pratiques relativement transparentes, ce ne serait qu'un moindre mal, mais c'est loin d'être le cas. Ils retombent dans les mêmes ornières.
____ Cela commence  à inquiéter même les penseurs économiques les plus classiques . Par exemple l'Express, dans une de ses dernières parutions, s'alarme:
Ton univers impitoyable...
"Après les subprimes,une autre crise du même genre se prépare et si les Européens ne mettent pas en place des lobbies aussi puissants que ceux des Anglo-Saxons,, nous la subirons de plein fouet."  600.000 milliards!
Oui, 600.000 milliards, soit l'équivalent de 10 fois le PIB de la planète!, si l'on en croit les chiffres donnés par Christine Kerdellant dans l'Express du 14 novembre, c'est ce que représente le montant des capitaux en jeu dans le marché des produits dérivés, dont 90% seraient opaques, échappant à une quelconque régulation. C'est le "shadow banking", un système bancaire parallèle évalué à 67.000 milliards de dollars. Même s'il n'y a pas toujours convergence sur les chiffres, ce qui s'explique par les pratiques occultes dans le milieu financiers, c'est considérable et c'est un risque énorme, non seulement un manque à investir, qui pése indirectement sur le train de vie des Etats, en manque de ressources...
 __Selon Michel Barnier , Commissaire Européen au Marché Intérieur et aux Services, "le Shadow banking représente « entre 25 et 30% des actifs gérés par l'ensemble du système financier » , soit officiellement environ 46.000 milliards d'euros."
____Cette estimation officielle est largement sous-estimée et Marc Roche, expert financier au Monde, auteur de l’ouvrage « Le capitalisme hors la loi » estime dans une longue interview accordée au Monde que "… la place    de ce que j'appelle le "capitalisme hors la loi", c'est-à-dire non réglementé, est désormais supérieure au poids de la sphère financière régulée et transparente. La crise des crédits à risque,subprimes de 2008-2009 a accentué le poids de cette économie souterraine, puisque ses acteurs ont pu compenser leurs pertes et garder leurs profits grâce au recours à cette finance parallèle, légale, mais profondément immorale : conflits d'intérêts, évasion fiscale, risques systémiques, impunité et âpreté aux gains. ».
A cela Marc Roche rajoute clairement «  Le recours aux paradis fiscaux, aux hors-bilans, aux sociétés offshore, à l'optimisation fiscale, aux liens étroits tissés avec les politiques ont    contribué à la crise de 2008-2009 comme à celle de la dette souveraine de nos jours. ». C’est logique, le Shadow Banking siphonne en fait l’économie  réelle en détournant délibérément l’argent du circuit traditionnel qui, lui, est surveillé et taxé....
______On parle de " de hors bilan, paradis fiscaux, sociétés offshore,  du grand fourre-tout de l’optimisation fiscale. En fait derrière ces beaux mots se cache en fait l’argent détourné aux Etats par le biais de l‘évasion fiscale et autres savantes turpitudes  financiarisées, des mafias des drogues et du sexe, des dictatures déchues, les mallettes et pots-de-vin des politiques, industriels et autres corrompus alimentent ce Shadow Banking. On doit également y trouver une part des milliards d’euros injectés par la BCE pour sauver le système bancaire traditionnel sous couvert d‘aide aux Etats européens. Il est clair qu’il doit être plus fourni en cash, si je puis dire, que le système  traditionnel alimenté par le crédit, le travail et la sueur des hommes et des entreprises de l’économie réelle.
Le Medef a fait clairement état de sa position à la Direction du Marché Intérieur et des Services de la Commission Européenne le 31 mai dernier dans  un un rapport de 5 pages. Le MEDEF rejoint la Commission Européenne dans « l’objectif d’assurer l’inscription dans le cadre des secteurs d’activités de financements européens de réglementations adaptées ». En fait, le shadow banking est tellement développé qu’il ne reste plus qu’à le légitimer en lui taillant un costume législatif sur mesure.
Le MEDEF reconnait que sous le terme générique de shadow banking se cache en fait une multitude de pratiques et techniques financières. C’est également la      reconnaissance noir sur blanc d’une « finance de l’ombre » comme le stipule le MEDEF. C’est aussi reconnaître que le système bancaire actuel n’est plus en mesure d’assurer une garantie  des investissements."
___________Le shadow banking est aussi dénoncé verbalement, seulement pour la forme,  par A.Merkel et la Commission européenne.
Ce système parallèle, où une douzaine de grandes banques sont impliquées, notamment Goldan Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Merrill lynch, Deutsche Bank, possédant de puissants lobbies. 
Même Mme Lagarde s'en est émue: " Il est curieux d'ntendre certaines dénoncer le caractère trop contraignant des nouvelles réglementations et de les voir dépenser des centaines de millions de dollars pour que des groupes de pression puissent y mettre fin." en ajoutant: "..Aujourd'hui, les structures que nous jugions nuisibles (en 2008) sont encore présentes."
___________Au-dessus des lois, on ne soupçonne pas toujours la finance de l'ombre, la finance noire.
La finance prédatrice ne baisse pas la garde, créant les conditions d'une nouvelles crise.
Comment cette situation pourrait-elle changer rapidement, quand la Maison-Blanche est si proche de Wall-Street? Obama évoquait naguère les "requins de la finance", mais il semble aujourd'hui paralysé, impuissant, ligoté.
Il y a des raisons d'être pessimiste.
Mais selon Joseph Stiglitz, le Minotaure n'est pas invincible... 

samedi 24 novembre 2012

jeudi 22 novembre 2012

Courte vue

 ____________________________________________________________[Billet du vendredi 23]__
On n'est pas près de s'ennuyer...
____________________________Entre deux infinis, nous sommes comme des infirmes, des non voyants._______
Andromède (cliquez)
 ______Deux infinis, dont les dimensions peuvent sidérer ("effrayer" dit l'inventeur de la fameuse machine), l'imagination étant elle-même mise en défaut, comme le remarque Pascal, témoin d'une époque où la science copernicienne et galiléenne ouvre l'esprit à d'autres aspects jusque là insoupçonnés, Giordano Bruno osant déjà évoquer l'idée d'un univers infini...
...En attendant Hubble et SEM, pour des plongées autrement plus profondes dans les deux dimensions du réel qui nous entoure et dont nous faisons partie. Nous sommes nous-mêmes un monde infini de complexité (sans finalité) microbiologique, moléculaire et infra atomique.
Face à un monde devenu soudain énigmatique, non plus simple et rassurant, comme il pouvait l'être depuis Aristote, Pascal s'interroge, dans une problématique religieuse aujourd'hui absente des laboratoires et une poétique propre à réveiller les sens endormis, l' esprit sclérosé et l'imagination désarmée: Qu'est-ce que l'homme dans la nature...?
"...Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout. Infiniment éloigné de comprendre les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui invinciblement cachés dans un secret impénétrable, également incapable de voir le néant d'où il est tiré, et l'infini où il est englouti..."
Source: Maxiscience
___Nous vivons un peu comme des aveugles dans le champ clos de nos perceptions ordinaires, adaptées au monde qui nous entoure, s'imposant d'emblée à un esprit non critique comme simple et sans profondeur.
L'infini nous échappe, de par nos sens structurellement limités et en partie par notre intelligence naturellement infirme: que savons-nous finalement de la complexité de l'univers, et même d'une simple cellule? (Depuis Kant d'ailleurs, nous savons qu'un savoir englobant et fini, présupposant l'existence d'un super point de vue déjà constitué, ne peut avoir de sens. La recherche ouvre sans cesse de nouvelles portes en posant de nouvelles questions, toujours plus complexes.)
Nous ne voyons pas les ultraviolets, n'entendons pas les ultrasons, ne sentons pas certaines odeurs....
Nous sommes sensoriellement très démunis par rapport à certains animaux. Ces limites explicables peuvent être dépassées par l'intelligence, qui nous permet de "voir" plus loin, de concevoir partiellement la nature du réel et de nos cadres mentaux, d'abord ajustés à la vie pratique. L'étude du cerveau, cet univers lui tout seul, est un condensé d' hypercomplexité structurelle et fonctionnelle.
Igor Siwanowicz, 2010 Olympus BioScapes
_____Les outils d'observations, qui débloquent et stimulent nos savoirs, permettent l'ouverture sur un monde à la fois surprenant, fascinant, parfois presque inquiétant, mais aussi d'une beauté sans équivalent.
►Dans le monde de l'infiniment grand, la connaissance du plus lointain ne cesse de s'enrichir, de Galilée à Hubble, nous amenant à voir un monde toujours en gestation et à sonder des mutations révolues, dans l'immense forge cosmique (puisque plus on voit loin, plus on remonte le temps...) La splendeur de cette petite fraction d'univers accessible au télescope le plus puissant ne peut laisser insensible même le plus chevronné des astrophysiciens.
►Dans le monde de l'infiniment petit, nous sommes à même d'entrer dans le détail des cellules, des microbes: invisibles, mais innombrables, variés, essentiels à la vie et  étonnants. Le microscope ouvre nos yeux à la beauté du vivant. Déjà l'objectif macro nous révèle des détails insoupçonnés, offrant un spectacle parfois somptueux, insolite, baroque ou fantastique. (1)
La raison interrogative côtoie ici la poésie contemplative et peut déboucher sur le questionnement philosophique...
_____________________________________________Question en suspens: «...Toutes ces combinaisons infiniment fertiles de la matière, cette activité nucléaire des étoiles, ce bourdonnement électromagnétique des nébuleuses interstellaires, cette fièvre biochimique exubérante de l'océan primitif, tout n'aurait d'autre sens que de préparer l'holocauste nucléaire ? La conscience n'émergerait-elle - en quinze milliards d'années - que pour s'éliminer en quelques minutes ? L'univers engendre la complexité. La complexité engendre l'efficacité. Mais l'efficacité n'engendre pas nécessairement le sens. Elle peut aussi conduire au non-sens. Potentiellement, le conflit est inscrit depuis les temps les plus reculés, dans le développement de l'univers et l'édification de la complexité. Avec l'homme, il prend sa dimension tragique. Simultanément, une issue se dessine. Il revient à l'être humain de donner un sens à la réalité. Nous (notre génération) sommes les témoins et les acteurs de cette période de l'histoire où ce problème entre dans sa phase décisive. Si nous avons un rôle à jouer dans l'univers, c'est d'aider la nature à accoucher d'elle-même. L'être le plus menaçant est aussi le seul qui puisse faire réussir l'accouchement. L'intelligence n'est pas nécessairement un cadeau empoisonné. L'absurde est encore évitable. L'éveil de la jubilation est, peut-être, l'antidote le plus efficace. » (Hubert Reeves)

AAA : bonne nouvelle?

_____________________________________________________Billet du jeudi
Ces agences qui nous veulent du bien...______
________________________________________Tel un bon élève soumis, Bercy, qui n'est plus maître chez lui, s'est incliné devant la note dégradée attribuée par LE maître. 
Du moins il a minimisé la sanction, tenant surtout compte des encouragements: la France peut mieux faire et a des capacités de rebond (resiliency). Une bonne ponction potion devrait  remettre sur pieds son corps anémié... 
 En Aout 2011 Alain Minc n'affirmait-il pas « le AAA est un trésor national » et Fillon surenchérissant, déclarait « C'est un atout que nous devons préserver à tout prix »?
 ("France remains extremely highly rated, at Aa1, because of the country's significant credit strengths, which include  a large and diversified economy which underpins France's economic resiliency, and  a strong commitment to structural reforms and fiscal consolidation, as reflected in recent governmental announcements, which may, over the medium term, mitigate some of the structural rigidities and improve France's debt dynamics...)
__Mais  Moody's, qui "fait plus confiance au diagnostic alarmiste que The Economist porte théâtralement cette semaine sur notre pays qu’au volontarisme optimiste exprimé par François Hollande tout au long de sa récente conférence de presse..."  reste inflexible..
Ah! la perte de compétitivité...Dans la course au moins disant salarial, nous ne serions pas à la meilleure place.
_Mais la sérénité reste de mise. Un bonne occasion pour poursuivre les réformes sociales-libérales et rassurer les marchés, pour pouvoir emprunter à meilleur taux afin de résorber (un peu) la dette, ou du moins une partie de ses intérêts...On réduit la voilure, sans pilotage global, au risque de violentes tempêtes.
_______"La France a perdu son triple A. Dès l’annonce mardi soir de la dégradation de la note française par Moody’s, le gouvernement français s’est empressé de minimiser la nouvelle. Reprenant les uns après les autres les mêmes éléments de langage, les membres du gouvernement ont assuré que la perte du triple A n’est que « la sanction de l’héritage du passé ». De plus, soutiennent-ils, avec une notation AA1, la France va pouvoir continuer à se financer sans problème. « Moody’s désormais donne la même note à la France que Standard & Poor’s, ce qui ne nous a pas empêchés de nous financer à des taux très bas pendant de nombreux mois », a martelé le ministre des finances Pierre Moscovici. En oubliant que les taux négatifs dont a bénéficié la France ces derniers mois étaient le signe de graves tensions au sein de la zone euro plutôt que de confiance.  
En dépit des dénégations, la dégradation de la France par Moody’s est une très mauvaise nouvelle. Elle pourrait même être le signal qui replongerait la zone euro dans une phase de crise aiguë...Car désigner aux marchés la France comme le prochain maillon faible de l’Europe – la « bombe à retardement » comme l’a titré The Economist, préemptant par avance le sujet à venir –, c’est s’attaquer aussi à l’euro et à l’ensemble de la construction européenne. Tout l’édifice est menacé..."
_____________Que vaut la confiance que certains accordent encore à ces agences sans transparence, alors que la Commission d’enquête du Congrès américain affirme qu'elles ont joué un rôle essentiel dans la débâcle économique mondiale…?
Quand l'Europe tiendra-t-elle parole, pour réduire leur pression néfaste et trouver enfin le chemin de sa souveraineté financière, qui passe par la régulation et la taxation des flux financiers?

mercredi 21 novembre 2012

Le pantalon, problème politique?

 Conquête d'une liberté
____________________Le pantalon est aujourd'hui la pièce de vêtement la mieux partagée, une des des plus banales en apparence, mais qui a déjà une longue histoire.
Ce n'est pas seulement un élément d'habillement, mais un objet culturel, un marqueur social, expression d'un clivage ancien entre hommes et femmes.
Un symbole de pouvoir masculin auquel la femme a eu des difficultés à accéder partiellement.
Il n'est pas si loin le temps où il était interdit dans les églises ou à l'Assemblée nationale pour le sexe dit faible. Ils restent encore bien présents les préjugés selon lesquels la robe ou la jupe seraient naturellement féminines, le pantalon représentant comme une usurpation de pouvoir, une transgression, une inversion dans l'ordre des choses, parfois une revendication indécente.
 _______Le pantalon est sans doute lié au début à la domestication et donc à la pratique du cheval, il devint courant pour les hommes au début du 19°s comme tenue urbaine.
" Le port du pantalon était d’usage chez les peuples cavaliers  nomades telles que les Scythes iranienset leAchémides . Les Celtes et les Romains adoptèrent cette tenue appelée communément braies. Les Perses, quant à eux, portaient sous leur robe un pantalon, signe de leur rang social élevé.
En Chine  antique, le pantalon n’était porté que par la cavalerie. D’après la tradition, il a été introduit par le roi Wu de Zhao en 375 av. JC, copiant la coutume de cavaliers turco-mongols de la frontière nordique de la Chine.
Le pantalon a été introduit en Europe occidentale à plusieurs reprises au cours de l’Histoire, notamment par les Hongrois et les Turcottomans, mais il est devenu courant seulement à partir du XVIe siècle", si l'on en croit Wiki
_________Il a fallu du temps pour que le pantalon pour femmes soit accepté socialement, que son port devienne légal.
En 1830, il leur faut encore une autorisation préfectorale pour l'adopter
"Deux circulaires de 1892 et 1909 autorisent le port féminin du pantalon... si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d'un cheval !
En fin d'année 2003, le député UMP de l'Indre Jean-Yves Hugon a demandé au gouvernement français, par le biais d'une lettre envoyée à la ministre déléguée à la Parité et l'Egalité professionnelle, Nicole Ameline, de revenir sur cette loi datant du début du XIXe siècle qui interdit toujours aux femmes le port du pantalon.

En 2004, à l'occasion du bicentenaire de l'écrivain George Sand, "qui avait dû se soumettre à cette autorisation pour porter le pantalon auprès de la Préfecture de l'Indre", le député suggère "de mettre en conformité notre droit avec une pratique incontestée et incontestable des femmes
"....

_____Il est intéressant de suivre l'histoire politique du pantalon

Dans son livre, Catherine Bard " montre.., avec un grand luxe de sources, que l'interdit, au XIXe siècle, doit se comprendre et s'inscrire dans une prohibition plus générale du travestissement. La femme qui s'habille en homme, c'est un trouble à l'ordre public, mais un homme qui s'habille en femme, ce n'est pas plus supportable. On découvre encore que la lutte pour le "droit au pantalon" pour tous n'a pas toujours fait l'unanimité dans les rangs des militantes féministes. Nombreuses sont celles qui redouteront de voir leur combat pour l'égalité des droits compliqué par les manières provocantes des "garçonnes" sans parler même des audaces des sulfureuses lesbiennes. Féminisme et féminité, droits égaux dans la différenciation des sexes, accès au symbole de l'autorité masculine ou simplement droit au confort d'un vêtement pratique, la conquête du pantalon par les femmes aura posé assez de problèmes pour que son histoire ne se résume pas à un manifeste de "Chiennes de garde". 
En outre, que la revendication actuelle puisse exiger le droit de ne pas porter le pantalon et qu'il faille oser des "journées de la jupe" devrait nous vacciner contre les facilités d'un féminisme sommaire.
__________Est-ce la fin de  l'apartheid vestimentaire, avec la tendance à l'égalisation des conditions et à l'homogénéisation des pratiques vestimentaires?
____________________
**** "...Mais, quelques jours plus tard, volte-face, Jeanne revient sur son abjuration et reprend ses habits d’homme, une manifestation d’insoumission intolérable aux yeux de l’Eglise.
Selon un témoin, elle aurait décidé de reprendre ses vêtements d’homme parce qu’elle a été malmenée dans la prison, un lord anglais tentant même de la violer.
Mais ce n’est pas la réponse qu’elle donne à Cauchon et à ceux qui l’interrogent le 28 mai. Elle déclare qu’elle a pris cet habit parce qu’elle se trouve parmi des hommes. Elle l’a fait « de sa volonté, sans nulle contrainte ». Elle indique même qu’elle « aime mieux l’habit d’homme que celui de femme ».
Les juges peuvent enfin s’appuyer sur un texte pour condamner Jeanne. Porter des habits d’homme est en effet, sauf cas de nécessité, interdit par le Deutéronome 22-5.
« Une femme ne portera point un habillement d’homme, et un homme ne mettra point des vêtements de femme ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel, ton Dieu. »
_________________
-Le jeans, de Lévi Strauss à Calvin Klein (1)

mardi 20 novembre 2012

Gaza : résignation?

 Affligeante répétition________

___Vous avez aimé Plomb durci, vous adorerez Pilier de défense...
Malheureusement ce n'est pas du cinéma, mais de tragiques répétitions où la population souffre en première ligne et où sont détruits sélectivement des bâtiments administratifs,  opérations préparant de plus grands chaos futurs...
 S'agit-il de renvoyer Gaza, cette prison à ciel ouvert, au Moyen-Age?
__Rien n'a changé  depuis 2008.
Pas tout à fait. Le désespoir a grandi d'un côté, tandis qu'à Tel-Aviv, Netanyahou, utilisant les vieilles recettes machiavéliques et selon un nouvel agenda, un jeu à plusieurs bandes, s'allie aux ultranationalistes. Le Hamas, produit de l'intransigeance de son voisin surarmé, récolte les colères accumulées.
Dans cette confrontation  asymétrique, la voix de la raison ne se fait plus entendre. L'opinion est devenue captive, par peur ou par lassitude, ne croyant plus à la paix, dont certains s'obstinent encore à rêver, refusant la haine. Haine qui s'exporte dans la communauté juive, elle-même divisée.
___________ "Il y a deux considérations. Une qui relève de la politique intérieure, l’autre de politique extérieure. D’abord, ça devient de plus en plus une tradition en Israël: les campagnes électorales s’accompagnent d’une attaque. La dernière opération contre Gaza en 2008-2009 («Plomb durci»), c’était aussi pendant une campagne. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou est tenté d’être dans une confrontation militaire pour radicaliser la société israélienne. Ils savaient très bien que le Hamas ne manquerait pas de riposter. Ils comptent convaincre un certain nombre d’électeurs que la meilleure option demeure les plus radicaux, eux-mêmes.Ensuite, on est à deux semaines d’un probable vote aux Nations unies sur le statut de la délégation palestinienne pour son admission comme État nom membre. Israël n’en veut pas mais est minoritaire à l’ONU sur cette position. En lançant une confrontation militaire avec Gaza, il soude derrière lui une partie des hésitants tentés de ne pas vouloir se prononcer, pour ne pas donner l’impression de soutenir les Palestiniens contre Israël. Les réactions d’une partie de l’Union européenne montrent que cela fonctionne. Très nuancées, elles renvoient dos à dos le Hamas et Israël..." (J.S.)
Amos Oz
___________Les Etas-Unis ont la clé principale du problème, mais Obama pense à autre chose...et l'Europe se renie.
 " ...L’ère des grands discours sur la paix prochaine dans le conflit israélo-palestinien est aujourd’hui enterrée. Car ce point de vue n’est pas seulement la parole privée d’un candidat conservateur : il est celui de l’administration Obama et de la plupart des dirigeants et analystes du Proche-Orient. En dépit des exhortations publiques et des professions de foi, l’heure est à la résignation...dès le deuxième jour de son mandat, il nommait l’ancien sénateur George Mitchell pour lui servir d’émissaire dans la région et, très vite, Hillary Clinton au Département d’État comme Joe Biden à la vice-présidence faisaient savoir au premier ministre israélien qu’il fallait appliquer le gel des colonies.
Cependant, tout aussi vite, l’engagement Obama est retombé dans les mêmes impasses qu’auparavant : « navette » improductive de son émissaire, baladé d’un camp à l’autre, intransigeance israélienne accrue (avec l’arrive de Benyamin Netanyahou au pouvoir en mars 2009), poids du lobby israélien à Washington, divisions palestiniennes entre Hamas et Fatah. De plus la situation internationale s’est vite focalisée sur d’autres tensions qui ont fait passer le conflit israélo-palestinien au second plan : le nucléaire iranien, puis les révolutions arabes...
  A vouloir congeler ce conflit, ou à l’écarter de ses sens comme les trois petits singes, les États-Unis – et le reste de la communauté internationale – vont devoir faire face à des questions auxquelles il est difficile de répondre. C’est le spécialiste américain des relations internationales Stephen Walt qui les pose le mieux : « Si la solution “Deux États pour deux peuples” est abandonnée, que se passe-t-il ? Abandonnons-nous le principe “une personne, une voix” et entérinons-nous l’apartheid ? Abandonnons-nous notre engagement à l’égard d’un État juif en soutenant un État démocratique pour tous les habitants d’Israël et de Palestine ? Ou encourageons-nous discrètement le nettoyage ethnique ? »
___C'est pourtant Obama qui disait, il y trois ans: « Etant donné notre interdépendance, tout ordre mondial qui élève une nation ou un groupe au-dessus d’un autre échouera inévitablement. » Mais le poids de l'AIPAC et la diplomatie de Tel-Aviv ont eu raison de ses velléités.[Je veux vous dire ceci très clairement, ne vous en faites pas à propos de la pression américaine sur Israël, nous, les Juifs, contrôlons les États-Unis, et les Américains le savent. (- Ariel Sharon parlant à Shimon Peres, le 3 octobre 2001,]
_Lieberman lui-même devra s'y résigner un jour: on ne négocie qu'avec ses ennemis, sans attendre que les Palestiniens soient des Finlandais, comme disait C.Enderlin. Ce sera la paix ou le chaos.
 _____________La résignation et le fatalisme, fruits du désespoir,  sont les pires ennemis d'un quelconque dispositif de négociation et de  paix,  que ne souhaite pas l'extrême-droite isrëlienne, afin de maintenir la Palestine en morceaux pour mieux continuer à coloniser en Cisjordanie.
_____________________
-Plus ça change, plus c'est la même chose... 
-Les occasions manquées de la paix 
-L'armée est devenue une fin en soi 
-Médias, faits et interprétation 
- La tragédie palestinienne continue
- Opération « Pilier de Défense »
-Un journaliste de The Independant rémoigne

lundi 19 novembre 2012

Gaz de schiste (suite)

 Phase 3: renaissance?
____________________Le débat rebondit régulièrement, les positions se durcissent, sur fond de désinformation et de délire industriel.
En France, contrairement aux USA ou en Pologne , la résistance à la fracturation hydraulique s'est organisée et le refus est devenu pour l'instant position officielle d'Etat (« Dans l’état actuel de nos connaissances, personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd’hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et l’environnement » F.Hollande) Les inconvénients des techniques utilisées jusqu'ici sont enfin pris en compte.
__Mais certains intérêts privés ne démobilisent pas, le lobbying continue, relayé par certains journalistes, et la supposée "nouvelle frontière" énergétique continue de faire rêver à un eldorado industriel, malgré résistances et désillusions en Europe et ailleurs.
On n'y coupera pas, selon certains, ce n'est qu'une question de temps, les enjeux économiques seraient trop forts, la France suivra l'exemple de l'Oncle Sam et  certains "experts", qui, " bien évidemment prêchent pour leur paroisse, (y) font valoir que grâce à l' « indépendance énergétique » procurée aux Etats-Unis par les gaz de schistes, tout un plan de la géopolitique du monde va changer. L'Amérique n'aura plus besoin des pétroles du Moyen-Orient et pourra se désinvestir, y compris militairement, de cette partie du monde où elle accumule les ennemis. Selon l'expression de Raymond Cartier, les sultans arabes n'auront plus qu'à transformer leur pétrole en shampoings. Ne parlons pas de la Russie et de l'Algérie, qui perdront une bonne partie des acheteurs de leur gaz. Par ailleurs, diminuant sa consommation de charbon dont elle est riche, l'Amérique pourra revendre celui-ci à la Chine dont la soif d'énergie est inextinguible et qui se montrera ainsi plus docile. Le Canada bénéficiera des mêmes avantages."
Dès 2020, les USA deviendraient à nouveau les rois du pétrole.
La renaissance industrielle serait à nos portes, il suffit de forer, et encore forer. 
On fantasme sur un potentiel mal connu, en escamotant les effets induits, qui apparaissent au fur et à mesure
Il serait temps d'en finir avec la désinformation.
Vous avez dit Truthland?
_______________________
- Les gaz de schiste ou la fausse bonne idée

samedi 17 novembre 2012

En trois mots...

►Buzz ou pas buzz?

►Bon courage
___Les pauvres!...Toujours volontaires?...

►Point de vue extra-hexagonal

►Pas sérieux!

►Obélix à Estaimpuis

►Scalpel en or. Pourquoi donc?

►Guerre secrète?

►La vraie cible?

►Une bonne guerre?..
___Humour féroce

vendredi 16 novembre 2012

Grèce: à bout de forces

 Coup de gueule

_____Un pays déjà exsangue, qu'on oblige à des sacrifices qui la minent un peu plus tous les jours, torpillent la consommation (même de base), donc la production, donc les revenus de l'Etat, donc la dette, qui aggrave les conditions de vie, etc...

Un théorème diabolique, consistant à  surcharger la mule pour la faire crever.
Une torture volontaire, mais vaine.
Le point de non-retour va être atteint.
Un autre temps...Se nourrir, se chauffer deviennent problématiques.
"... Selon Marie Lavrientadou, militante du comité grec pour la démocratie et la solidarité internationale (EEDDA), en Grèce, le chômage, qui a triplé en trois ans, ne cesse de progresser ces six derniers mois, passant officiellement de 21,9 % à 25,4 %. « Le vrai chiffre doit être au-delà des 29 % », ajoute Nikoleta Athanassopoulou, qui représentera l’EEDDA lors de la manifestation bruxelloise. « Sur les 1 200 personnes accueillies aux urgences de l’hôpital Evagelimos d’Athènes, l’un des plus grands du pays, dix d’entre elles sont affamées ou souffrent d’inanition. »

L' Etat, que l' UE voulait renforcer, perd un peu plus sa crédibilité, ce qui peut laisser la porte ouverte à toutes les aventures, la colère et le désespoir aidant.
Comme pour le  Portugal, qui  s’apprête à ratifier "une bombe atomique fiscale" et qui s'approche du scénario grec. 
__Absurdité! 
Outre le suicide économique et les drames humains, la Troika impose à la Grèce un double plan d’austérité de 32 milliards d’euros, pour finir par lui accorder un prêt (même pas une aide) de 31 milliards.
Le jeu de dupes continue...
___On laisse mourir un peuple (oui, certains en meurent ou en mourront) puni pour les fautes de certains de ses gouvernants, des banquiers, de la Troïka, qui, eux, sont à l'abri de toute sanction.
C'est tellement gros et dangereux que  certains banquiers, craignant pour leurs intérêts, se mettent à entendre le commencement du début de la voix de la sagesse: 
 «  Il est temps de reconnaître que l’austérité seule condamne non seulement la Grèce, mais l’intégralité de l’Europe à la probabilité d’une ère douloureuse. »
Autrement dit, il est urgent de reconnaître à la Grèce le droit d’étaler ses remboursements, de lui donner de l’air. Ce n’est pas le « Mélenchon grec », Alexis Tsipras qui le dit. Ce n’est pas un des manifestants contre l’austérité, saisis par un micro dans les rues d’Athènes.     C’est Charles Dallara, qui dirige l’Institut de la finance internationale, organisme basé à Washington qui représente les 400 plus grandes banques de la planète, autrement dit porte-parole du lobby des banquiers du monde entier. C’est la finance sans visage, qui parle devant un parterre de banquiers. Et qui dit la même chose que les manifestants (ou presque. Car Dallara, il ne faut rien exagérer, se prononce aussi contre une remise des dettes publiques de la Grèce, qui serait « politiquement dangereuse » en Europe. Etaler, oui. Reprêter, oui. Faire remise, non).
Et Bernard Guetta, lyrique comme toujours, construisait sa chronique de France Inter sur ce thème : formidable, il se passe quelque chose, ça bouge, banquiers et manifestants disent la même chose...."
Il y a maintenant urgence à éviter le pire, à sauver le pays de l'effondrement, de la catastrophe sociale, du chaos.
Katastroïka...
______Le capitalisme serait-il devenu sénile
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- Un système de santé en chute libre
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- La sortie de l’euro s’approche