Ça va jazzer

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vendredi 17 avril 2009

jeudi 16 avril 2009

USA: déclin programmé ?


L'Obamamania retombée, il faut se rendre à l' évidence: rien n'indique qu'O. prenne ses distances par rapport aux fauteurs de crise et soit prêt à rompre avec l'ancienne logique ...qui mène le pays au désastre assuré
Si les pays asiatiques, notamment la Chine, retirent leurs avoirs, le niveau de vie baisse de 20% et le dollar perd son statut de monnaie de référence.

Des Américains s'inquiètent : il y a des risques sérieux de faillite économique aggravée, des signes évidents de régression sociale accélérée ,des risques de réactions ultra-droitières et de régressions des libertés. [Déjà, les plus riches se mettent à contester l'impôt]
Chris Hedges fait partie de ceux-là
Puisse l'avenir lui donner tort!...
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La résistance ou le servage, il va falloir choisir. par Chris HEDGES:

"...Le déclin économique dure depuis des dizaines d’années. Le philosophe politique canadien, John Ralston Saul, a décrit en détail ce déclin économique dans son livre en 1992 : "Voltaire’s Bastards : The Dictatorship of Reason in the West." ("Les bâtards de Voltaire").David Cay Johnston a montré le mirage et la décomposition du capitalisme dans : "Free Lunch : How the Wealthiest Americans Enrich Themselves at Government Expense (and Stick You With the Bill)," ("Repas gratuit : comment les plus riches aux Etats-Unis s’enrichissent sur le dos de l’Etat (et vous laissent avec l’addition))"] et David C. Korten , dans "When Corporations Rule the World" ("Quand le secteur privé règne sur l’économie") et "Agenda for a New Economy," explique la conduite pernicieuse et les abus du capitalisme. Mais nos universités et les medias, enivrés par le pouvoir et croyant naïvement que le capitalisme mondial était une force de la nature qu’on ne pouvait arrêter, posaient rarement les bonnes questions ou donnaient rarement la parole à ceux qui le faisaient. Nos élites dissimulaient leur incompétence et leur perte de contrôle derrière la façade arrogante du jargon spécialisé et de théories économiques obscures.Les mensonges utilisés pour masquer ce déclin économique sont légion. Le président Ronald Reagan avait inclus 1,5 millions de militaires de l’armée de terre, de la marine et de l’aviation dans la population active civile, ce qui avait permis de faire chuter miraculeusement le taux de chômage de 2%.Le président Clinton avait décidé que ceux qui avaient renoncé à chercher du travail, ou ceux qui voulaient un emploi à plein temps mais ne trouvaient que du travail à mi-temps, ne seraient désormais plus comptés comme chômeurs. Cet artifice a permis de rayer des listes officielles du chômage quelque 5 millions de demandeurs d’emploi. Si vous travaillez plus de 21 heures par semaine (la plupart des employés à bas salaires qui travaillent dans des entreprises comme Wal-Mart effectuent 28h en moyenne), vous ne faites pas partie des chômeurs, même si votre salaire réel vous place en dessous du seuil de pauvreté. Le véritable taux de chômage aux Etats-Unis, si on compte ceux qui ont renoncé à rechercher un emploi et ceux qui n’ont pu travailler qu’à temps partiel n’est pas de 8,5% mais de 15%. Un sixième de la population active du pays est effectivement au chômage. Et les emplois disparaissent actuellement encore plus vite qu’au cours des mois qui ont suivi le krach de 29....

L’administration Obama, au lieu de choisir de changer de cap, s’est fixé pour objectif de regonfler la bulle. Les milliers de milliards de dollars de fonds publics dépensés à renflouer ces entreprises corrompues auraient pu servir à rénover notre économie. Nous aurions pu sauver des millions de personnes de la pauvreté.Le gouvernement aurait pu, comme l’a fait remarquer Ralph Nader, militant pour la défense des consommateurs, ouvrir 10 nouvelles banques pour 35 milliards de dollars chacune et créer un effet de levier de 10 contre 1 grâce au développement du marché des crédits.Des sommes énormes et inimaginables sont mises entre les mains sales de certaines sociétés privées sans aucun contrôle de ce qu’elles en feront. Or, elles utiliseront cet argent comme elles l’ont toujours fait, à savoir pour s’enrichir à nos dépens. "Vous allez être témoins des dilapidations, de l’imposture et des abus les plus phénoménaux de l’histoire des Etats-Unis", a répondu Nader quand on lui a posé la question sur ce plan de sauvetage. "Non seulement, il ne s’adresse pas aux bonnes personnes, non seulement il traite avec ceux qui ont commis ces exactions et non pas avec ceux qui en ont été les victimes, mais ses modalités n’imposent ni l’honnêteté ni l’efficacité.Le Département de la Justice est submergé. Il n’a pas le dixième de procureurs, d’enquêteurs, d’experts et d’avocats nécessaires pour s’occuper de la vague de crimes commis par les sociétés privées antérieurement à leur renflouement et qui a débuté en septembre de l’année dernière. Il n’a, en particulier, pas les moyens de s’occuper du pillage insatiable de cet argent frais auquel se sont livrés les bénéficiaires. On en voit déjà les effets. Les sociétés financières ne s’en sont pas servies pour accorder des prêts. Elles en ont utilisé une partie pour procéder à des acquisitions, ou pour conserver leurs bonus et leurs dividendes. Dans la mesure où ces gens-là sont assurés de ne pas finir en prison, et où ils constatent que peu de journaux signalent que des collègues auraient été incarcérés, ils se fichent du reste. C’est l’impunité totale. Et quand les cadres quittent l’entreprise, ils s’en vont avec un parachute doré. Même Rick Wagoner (le PDG de General Motors) part avec 21 millions de dollars d’indemnités."Une poignée d’anciens cadres ont reconnu que ce plan de sauvetage, c’était jeter l’argent par les fenêtres. L’ancien PDG de "American International Group Inc.", Maurice R. Greenberg, a déclaré jeudi devant le "Comité de la Chambre des Représentants des États-Unis pour la surveillance et la réforme du Gouvernement" ("House Oversight and Government Reform Committee") que les efforts pour remettre à flot la société avec 170 millions de dollars étaient un "échec". Selon lui, la compagnie devait être restructurée. Il aurait mieux valu, dit-il, qu’AIG se place sous la protection du "chapter 11" (qui aide les entreprises en difficulté, NDT) au lieu de demander de l’aide à l’Etat."Il y a des signes de décadence grave", explique Nader. "On dépense ces sommes d’argent sans savoir si le projet est viable"...

Le coût pour les classes moyennes et ouvrières devient intolérable. La banque centrale américaine a annoncé au mois de mars que les ménages ont perdu 5100 milliards de dollars, c’est-à-dire 9% de leur patrimoine, au cours des trois derniers mois de l’année 2008, la chute la plus brutale en un seul trimestre qui ait été enregistrée depuis 57 ans que les archives de la banque centrale existent. Pour l’année entière, leur patrimoine a baissé de $11.100 milliards de dollars, à savoir de 18%. Ces statistiques n’englobent pas la baisse des investissements à la bourse qui a probablement fait perdre des milliers de milliards de dollars supplémentaires au patrimoine collectif du pays.Le couperet au dessus de notre tête, inévitable si on ne change pas radicalement de politique, tombera subitement. Nous empruntons depuis ces dix dernières années au rythme de plus de 2 milliards par jour, et à un moment donné, il faut bien que cela cesse. Dès que la Chine, les états pétroliers et les autres investisseurs internationaux cesseront d’acheter des bons du trésor, le dollar deviendra de la monnaie de singe. L’inflation va monter en flèche. Nous serons dans l’Allemagne de Weimar...."

-La pauvreté bat son plein aux Etats-Unis:
"Il y a de plus en plus de monde qui fait la queue devant les centres d’accueil pour sans-abri et les centres de distribution d’aide alimentaire de tout le pays – un nombre en augmentation d’au moins 30% depuis l’été dernier..."
-Ces imbéciles qui gouvernent les Etats-Unis par Chris HEDGES:
"...Nos élites – ceux du Congrès, ceux de Wall Street et ceux qu’on nous prépare dans nos universités et écoles de commerce prestigieuses – n’ont pas les capacités pour réparer cette pagaille financière. En réalité, ils vont l’aggraver. A cause de l’éducation qu’ils ont reçue, ils n’ont aucune conception du « bien commun ». Ce sont des bureaucrates médiocres, timorés, sans imagination qui ont été formés à la gestion de systèmes. En guise de solutions, ils ne peuvent concevoir que des petites retouches qui feront plaisir aux milieux d’affaires. Ils ne pensent qu’en termes de chiffres, de profits et de promotions personnelles. Ils sont capables de refuser des soins médicaux aux malades pour augmenter les bénéfices d’une compagnie, tout comme ils sont capables de faire appel à l’argent des contribuables pour fourguer des systèmes d’armement couteux à quelques dictatures sanglantes. Les conséquences sur le plan humain ne figurent jamais dans leurs bilans. Le système démocratique, pensent-ils, est un effet collatéral du libéralisme économique. Et ils servent docilement le marché...."

- Démocratie US : mirage ?> « Une caste américaine, les élections aux Etats-Unis expliquées aux Français » John R. MacArthur
- Crise financière : Geithner et Summers se refusent à traiter le fond des problèmes
-La victoire des forces asymétriques, par William Lind
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-Rage et désespoirs américains
- Obama: énigme...
-Après l' empire....
-Qui est le vrai Obama ?

mercredi 15 avril 2009

Dimensions de la crise financière

Plus on avance dans la connaissance de la crise, plus on mesure son ampleur, l'ancienneté de ses causes structurelles , l'incroyable incurie-complicité des décideurs économiques et politiques et la gravité des conséquences qui se manifestent et qui s'annoncent

Anticipation économique [ Intelligence économique, Gestion et Prévision des risques]

"...Les dégâts causés par la crise financière aux Etats-Unis sont énormes. Les travailleurs américains payent le prix fort : 25 millions d'américains expulsés de leur logement depuis mars 2008 auxquels s’ajoutent 10 000 locataires expulsés chaque jour depuis septembre 2008. Des milliers de fonds de pensions sont partis en fumée». Les CDS représentent 62.000 milliards de dollars. Le PIB mondial représente moins de 50.000 milliards de dollars. La titrisation représente 630.000 milliards de dollars. L’organisme de contrôle chargé de la surveillance des marchés, la SEC (Securities and Exchange Commission) a été «détruit», en accord avec l’idéologie libertarienne désirant moins d’état, moins de contrôle, voire la disparition des côntroles. Le service du contrôle des CDS de la SEC donc, l’organisme qui devait surveiller les marchés est passé de 147 employés à 1 seul. Incroyable mais vrai! Cette information a été donnée par Peter Welsh, représentant du Vermont au Congrès, qui a été reprise reprise par Lynn Turner chef comptable de la SEC (donc, quelqu’un de fiable!) qui, témoignant sous serment a déclaré (lisez bien ce qui va suivre!): «Je pense qu’un écrémage systématique – appelez ceci comme vous voudrez – parmi les fonctionnaires a eu lieu dans cette administration, afin de saper ses capacités de contrôle.» Le bureau du budget du Congrès (CBO) a, dans son rapport de janvier 2009, indiqué que « les fonds publics et privés de retraite aux Etats-Unis ont fondu de quelque 2.000 milliards de dollars ces 18 derniers mois ». En Europe, c’est la même chose, ainsi, les caisses de pension suisses ont perdu environ 18,8 milliards d'euros à cause de la crise financière. Source : AFP. En France, selon Bernard Devy, membre (FO) du conseil de surveillance du Fonds de réserve des retraites, l'Organisme aurait perdu "environ 25%" de sa valeur depuis le début de l'année 2009. Vendredi 16 janvier 2009, Arnold Schwarzenegger gouverneur de la Californie a déclaré: « la Californie est à quelques semaines de la cessation de paiement ». Source : Calculated Risk. L’agence Bloomberg a fait le bilan du coût de la crise aux USA: 7 400 milliards de dollars, auxquels il faut ajouter 1800 milliards de dépenses supplémentaires ces derniers jours soit plus de 60% du PIB américain dépensé en 3 mois ! Pour rappel, le montant de la dette publique des Etats-Unis a franchi le cap des 10.000 milliards de dollars, selon le "rapport mensuel sur la dette" visible sur le site du Trésor américain de novembre 2008. (source : alterinfo.net du 16/11/08, Gilles Bonafi)...

Un taux de chômage élevé, des banques se sont effondrées comme un château de carte, la déflation s'annonce, la demande des biens et des services s'est détériorée, les déficits monstres persistent, la crise économique s'amplifie, et la défaillance du système de surveillance et de contrôle des activités économiques s'est dévoilée. Les Etats-Unis se sont engouffrés, dans le sillage de l'effondrement du système de surveillance à Wall ‎Street, ce temple du capitalisme, dans la pire crise économique que les annales de leur histoire a enregistrée durant ces 80 dernières années. (alterinfo.net du 20/12/08). "Le manque de confiance est total. Le marché interbancaire ne fonctionne pas et génère des cercles vicieux: les consommateurs ne consomment pas, les entrepreneurs n'embauchent pas, les investisseurs n'investissent pas et les banques ne prêtent pas".Il faut se préparer à vivre dans un monde en faible croissance, avec une baisse des niveaux de valorisation de l'ensemble des actifs, qu'ils soient financiers, immobiliers ou monétaires. Les moteurs de la croissance des années d'après-guerre fondés sur la capacité des ménages occidentaux à consommer toujours plus, grâce à la progression du pouvoir d'achat et à une offre de crédits quasi illimitée, n'ont plus aucune chance de fonctionner. Car avec une dette totale (dette privée + dette publique) des Etats-Unis qui représente désormais 350 % du PIB, la capacité d'endettement des ménages et des Etats a atteint un plafond qu'il sera impossible de dépasser. Il faudra inévitablement passer par une phase de plus grande modération dans l'utilisation des leviers du crédit et par la nécessité de reconstituer un volant d'épargne. Tout cela pèsera inévitablement sur la croissance. La consommation et les revenus vont considérablement baisser avec l'arrivée à la retraite de toute la génération des baby-boomeurs de l'après-guerre. (jdf.com du 20/12/08). Dans ses conditions comment l'Amérique peut-elle retrouver son rôle de locomotive de l'économie mondiale ?La crise actuelle est essentiellement celle des produits financiers dérivés, un système spéculatif sur le point d'exploser, mis sur pied par Alan Greenspan lorsqu’il prit la direction de la Réserve fédérale. Ce sont de millions de milliards de dollars de dettes, qui n'offrent aucune possibilité de les honorer ou de les apurer. Un danger pour l'humanité. Lyndon Larouche propose une réorganisation du système monétaire et financier consistant à appliquer à l’ensemble du monde une procédure de réorganisation financière, dans l’esprit des politiques appliquées par Franklin Roosevelt en 1944 et qu'il présenta lors de la conférence de Bretton Woods en 1944, à l'opposé de ce que Truman commença à promouvoir à partir de 1945. Il s’agit de créer un système international de crédit, fondé sur des cours de change fixes, et de mettre en œuvre un véritable programme de redressement économique et financier. Pour Larouche, la décision du gouvernement américain en place d’imposer sur le marché interbancaire des taux d’intérêts quasiment nuls, à peu près comme on l’a fait avec le Yen il y a quelques années, est une folie pure dont on ne tardera pas à voir les résultats, elle aura des conséquences incalculables. Il est donc impérieux de clore avec le type de système instauré depuis 1971-1972, pour en revenir à un système de parités fixes, fondé sur un système de crédit et non sur un système financier. Pour lui, les Etats-Unis ont une particularité unique en tant que nation, qui est de posséder un système de crédit, alors que les pays européens sont dotés de systèmes financiers, c’est-à-dire de systèmes monétaires. Or en vertu de la Constitution américaine, la création monétaire, ou création de crédit, est un acte souverain du Président des Etats-Unis, avec le consentement de la Chambre des représentants. Un crédit qui peut ensuite être utilisé, et monétisé, comme le prévoient la loi et la fonction régalienne du Président. Larouche propose de faire appel à la Constitution américaine, avec ses clauses définissant ce système de crédit, pour conclure des accords ratifiés par traités avec d’autres nations, en vue d’établir un système de crédit à parités fixes. Un objectif qui vise essentiellement d’émettre du crédit, qui puisse être utilisé au niveau international pour des investissements capitalistiques à long terme dans l’économie mondiale. Pour que cette initiative fonctionne, il faut au préalable éliminer la plupart des produits financiers dérivés, qui sont de toutes façons impayables, vu l'impossibilité de satisfaire les besoins du système financier actuel. Car selon lui, la quantité d’argent nécessaire pour rembourser les millions de milliards de dollars de cette dette, en majorité frauduleuse, n’existera jamais. Il faut donc effacer la partie polluée de la dette en la considérant comme une perte nette, afin de revenir à un système de crédit fondé sur l’idée d’Etat-nation, à long terme, pour une génération, un demi-siècle, voire un siècle entier, en fonction du type d’investissement, à l’opposé de ce nouveau système financier international assez bizarre auquel l'humanité est assujettie. L'initiative devrait de toute évidence résulter d’un accord entre les Etats-Unis, la Russie, l’Inde et la Chine, parce que c’est là, en Asie (en y intégrant le rôle de la Russie en Eurasie), que se trouve la plus vaste concentration de pauvreté avec 40% de la population mondiale, donc le plus grand besoin de développement...

L’ampleur des déficits budgétaires qui seront nécessaires pour financer la relance est plutôt effrayante. Le secteur privé US très endetté va devoir épargner à hauteur d’environ 6% du PIB durant plusieurs années. Si le déficit structurel de la balance courante reste de 4% du PIB, le déficit budgétaire total requis en compensation atteindrait 10% du PIB. Et il ne s’agirait là que du déficit en période d’activité normale - de plein emploi. Le Congressionnal Budget Office prévoit que l’activité économique se situera 7% en dessous de son potentiel durant les 2 ans qui viennent. Si c’est le cas, le déficit total du budget de l’Etat devrait être encore bien supérieur. Voilà pourquoi la relance budgétaire de 5% du PIB sur deux ans est trop limitée, surtout que le CBO estime que l’activité sera cette année 8,3% en dessous de son potentiel. En outre, les réductions d’impôts sont également critiquables car elles risquent de se transformer en épargne, impliquant une hausse future de la fiscalité. La difficulté principale se repose sur plutôt les énormes déficits budgétaires prolongés auxquels il sera difficile d’échapper. Il faut que les investisseurs soient assurés de ne pas perdre leur mise, et que les fonds levés soient utilisés dans des investissements de qualité. De plus, ces déficits ne doivent pas se prolonger durant les deux termes d’une présidence renouvelée. Le retour à une situation normale n’aura pas lieu spontanément. Les USA vont devoir procéder à des ajustements structurels de leur économie. Les USA doivent mettre sur pied un programme crédible de deleveraging, de liquidation de la dette et des actifs douteux. Ils ne peuvent se permettre de voir se prolonger durant des années ce processus douloureux qui n’en est qu’à son début. Il faut procéder à des dépréciations des actifs douteux et à la recapitalisation du secteur financier. Cela signifie également de nombreuses faillites de foyers endettés et la dépréciation contrainte des crédits hypothécaires. Cela entraînera une augmentation rapide de la dette publique, mais qui serait sans doute inférieure à l’accumulation de gros déficits budgétaires durant des années. Le déficit de la balance courante doit également être réduit. Le secteur privé US n’est plus en mesure de vivre à crédit pour compenser les déficits de la balance extérieure, et le gouvernement ne pourra se le permettre que quelques années. A long terme, l’économie mondiale doit être rééquilibrée. C’est un défi politique international gigantesque, mais indispensable pour assainir la situation.De la même manière, Paul Krugman, dans le New York Times du 9 janvier 2009 a écrit que le Congressional Budget Office (CBO) a publié sa dernière étude prospective sur l’activité économique dans laquelle le CBO estime qu’en l’absence de plan de relance, le taux de chômage augmenterait au-delà de 9% au début de 2010, et resterait élevé durant les années à venir. Cette projection, pourtant sombre, est en fait optimiste par rapport aux prévisions de certains analystes indépendants. Le CBO affirme toutefois que « la production économique au cours des deux prochaines années sera en moyenne de 6,8% en dessous de son potentiel. » Ce qui se traduit par une baisse de la production de 2 1OO milliards. L'activité économique américaine pourrait chuter de 1 000 milliards en dessous de sa pleine capacité. Les estimations moyennes indiquent qu’un dollar de dépenses publiques génère environ 1,50 dollar de PIB supplémentaire. Mais seulement 60% du plan Obama portera sur les dépenses publiques. Le reste consiste en des réductions d’impôt - et de nombreux économistes sont sceptiques quant à l’augmentation des dépenses que provoqueront ces réductions d’impôt, notamment les allégements fiscaux pour les entreprises.Selon Krugman, le problème majeur, c’est que le plan Obama ne comblera vraisemblablement pas plus de la moitié de l’écart de production, et pourrait finalement n’accomplir qu’un tiers de ce qui est nécessaire. Il y a seulement un nombre limité de projets d’investissement publics prêts pour un démarrage immédiat - de projets qui peuvent être lancés assez rapidement pour venir en aide à l’économie à court terme. Mais il existe d’autres formes de dépenses publiques, en particulier sur les soins de santé, qui pourraient être bénéfiques tout en aidant l’économie maintenant qu’elle en a besoin. (Contreinfo du 21/01/09).Krugman s’inquiète également de l’apparition de signes déflationnistes dans l’indice mesurant le coût du travail, alors même que les USA n’en sont selon le Congressional Budget Office qu’au début d’une baisse de la production qui sera la plus longue et la plus forte depuis les années 1930. Les entreprises tentent de réduire les prix et les salariés acceptent des salaires révisés à la baisse, ce qui provoque sur l’ensemble de l’économie un dangereux processus de contraction de l’activité, encore amplifié par le fait que la baisse généralisée du niveau des prix et des revenus a pour conséquence d’alourdir le poids du remboursement des dettes. Ce comportement qui semble rationnel à l’échelle individuelle est désastreux pour la collectivité lorsqu’il est adopté par l’ensemble des acteurs. Lorsque tout le monde essaie d’épargner plus dans une économie où les taux d’intérêt sont proches de zéro, les revenus chutent pour tout le monde et la situation empire, c'est le paradoxe de l’épargne. Lorsque toutes les banques vendent des actifs pour tenter de réduire leur exposition et la taille de leur bilan, cela a pour résultat une chute du prix de ces actifs et aggrave leurs problèmes de capitalisation, c'est le paradoxe du « deleveraging ». Une entreprise peut tenter de préserver son activité, ou un travailleur son emploi, en acceptant de baisser ses prix ou son salaire, mais quand tout le monde agit de même, cela produit une déflation de la dette - c’est à dire une augmentation de la charge réelle du remboursement de cette dette, qui pèse sur l’économie - et commence à induire des anticipations déflationnistes dans les décisions d’investissement et de crédit, ce qui déprime d’autant l’économie. Et une fois que l’on est pris dans le piège de la déflation, il devient très difficile d’en sortir, c'est le paradoxe de la déflation...."

-La crise financière mondiale au jour le jour
-Crise financière - AgoraVox
-« Et après cela ? Les élections, l'économie et le monde »
- Impact Global de la Crise Financière Mondiale sur les Travailleurs
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-Retombées de crise
-Une crise faite pour durer ?
-Obama: otage des lobbies ?
-Crise atypique ?
-Système financier: l'implosion?
-Comment (peut-on) être banquier ?
- Faillite d'un modèle
- CRISE :perspectives pour demain
- Faillite financière

mardi 14 avril 2009

Rage et désespoirs américains

La pauvreté n'est pas une fatalité, mais l'aboutissement d'un système

Quand la majorité des Américains comprendra cela, beaucoup de choses pourront changer là-bas...
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-"Aux Etats-Unis, les 20 % des ménages les plus pauvres ne disposent que de 3,4 % de l’ensemble des revenus, mais les 5 % les plus aisés en perçoivent 21,2 %. A eux seuls, les 20 % les plus riches perçoivent près de la moitié du revenu national."

-"...Durant l’année budgétaire débutée en octobre, 28 millions de personnes aux États-Unis utiliseront les coupons distribués par le gouvernement pour pouvoir acheter l’essentiel dans les commerces d’alimentation."

-"From where I sit, “Depression Fury” has only just begun. Let’s hope that the country can pull itself out of the economic quagmire before more people with nothing to lose decide to take out their economic frustrations on innocent victims – or themselves."-Kathy Sanborn-









Si la révolte venait, la verrions-nous venir?:
"La chanteuse Kathy Sanborn propose l’expression “Depression Fury”. Désignée par certains comme “the American Enya”, elle est la fondatrice du genre Organic Protest Music. («People ask me how to describe Organic Protest Music. It's authentic. Organic Protest Music has a lot of heart and soul, and the lyrics are about important topics like peace and social conscience.») Très peace & love et new age, Sanborn annonce-t-elle un renouveau d’une musique populaire engagée comme il y eut, sur un mode pathétique et tragique, lors de la Grande Dépression, – racine incontestable du protest song désespéré?Son texte parle donc du désespoir des Américains, de leur rage et de leur fureur, sur CounterPunch le 8 avril 2009. Ce n’est pas une opportunité des temps commerciaux, il y a de la réalité derrière tout cela. Sanborn s’est documentée, outre d’offrir une évolution intéressante du langage...
Sanborn s’attache à détailler les appréciations statistiques du “désespoir économique” qui commence à s’installer aux USA, avec des effets dans les domaines du suicide, des crimes, des actes de violence gratuite suscités par des psychologies déséquilibrées et pressées par les conditions sociales. Sanborn conclut: «From where I sit, “Depression Fury” has only just begun. Let’s hope that the country can pull itself out of the economic quagmire before more people with nothing to lose decide to take out their economic frustrations on innocent victims – or themselves.»L’idée du désordre psychologique, avec des effets de violence sociale commence en effet à toucher l’évaluation générale. Le 10 avril 2009, le Times de Londres publie un texte sur les tueries aux USA, qui se multiplient, – actes de désespoir, de folie, de fureur, etc. «The US economic crisis and soaring job losses have brought a rash of killings across America with at least 58 fatalities in eight incidents over the past month.»...
Si sa dynamique d’aggravation se poursuit, des accidents majeurs sont possibles, dont on ne peut prédire quelle forme ils auront; il pourrait même s’agir d’une déstructuration souterraine du fragile tissu social, rendant la collectivité US de plus en plus vulnérable. L’éventuelle amélioration de la situation économique qui est déjà annoncée, y compris par le biais de campagnes quasi automatiques du système, comme à l’habitude, de virtualisation de la situation, par “mésinformation”, désinformation, etc., n’améliorera pas nécessairement cette situation. Il peut se créer un phénomène parallèle et antagoniste de contraction de la crise et d’élargissement du malaise, créant un sentiment encore plus fort de rupture de solidarité de la population avec le système: contraction de la crise financière et, éventuellement, de la crise économique au bout d’un certain temps, élargissement des effets au niveau des citoyens, avec les conséquences au niveau psychologique. Le fait que le sentiment (plus que l’“opinion”, nous semble-t-il) des citoyens US vis-à-vis du binôme antagoniste capitalisme-socialisme soit si peu conforme à l’habituelle sanctification du système capitaliste est à notre sens l’effet du malaise psychologique qui frappe la population.
La question qui se pose est de savoir si cette évolution, qui se fait sous nos yeux avec l’étrange privilège qui nous est donné de pouvoir la mesurer, constitue ou non une réponse à cette autre question : “Se révolteront-ils” ?.-
-Recession blamed for sharp increase in shooting sprees

-Une grève dans le Bronx | Mediapart
>Stella Doro Strike 2008 |
- Oregon Unemployment Rate Ties Record High in 60+ Years

-Des poulaillers en ville comme antidote à la crise américaine | Rue89:
"Jusqu »à dix poules par foyer. Pas de coq. Autorisation administrative requise. Vente des œufs interdite : Durham, en Caroline du Nord, vient de rejoindre le club très fermé des villes américaines qui autorisent leurs riverains à élever des gallinacés pour mettre du beurre dans les épinards....Pareille querelle ne peut se comprendre sans connaître l'histoire de Durham (218 000 habitants) et de ses sensibilités raciales à fleur de peau. Toute proche de Raleigh, la capitale de Caroline du Nord, Durham a été une ville industrielle qui a employé des dizaines de milliers d'ouvriers (noirs la plupart du temps) dans ses usines de transformation du tabac et ses manufactures textiles.Ces deux industries s »étant complètement effondrées, les usines ont fermé les unes après les autres, laissant autant de chômeurs noirs sur le carreau. Pour le coup, les solides institutions financières créées et toujours contrôlées par la communauté noire de Durham ont également réduit la voilure...
. Vous avez d'un côté des pauvres qui n'ont pas les moyens de s'approvisionner en bonnes choses au supermarché ; de l'autre des gens instruits, soucieux de la qualité de leurs aliments, souvent impliqués dans la défense de l'environnement (un souci encore très largement réservé à une certaine classe sociale). Ces deux groupes ont trouvé leurs chevaliers dans Hens.Sauf que ce retour des poules dans les arrière-cour ravive de mauvais souvenirs chez certains blacks. Dans les années 30, 40 et 50, au temps de la ségrégation, les gens survivaient tant bien que mal en cultivant des potagers et en récoltant leurs œufs...."
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-USA : séisme social
- USA : inégalités

lundi 13 avril 2009

Retombées de crise


2009: tournant salutaire ou année des occasions manquées?

En attendant les forces politiques porteuses de propositions novatrices...

G 20 : Le Déclin de l'Occident - AgoraVox:
"Par delà les fanfaronnades et les auto-congratulations ayant prévalu à ce G 20, sans évoquer la mise au pilori fort opportune des méchants de service que sont paradis fiscaux et hedge funds et sans négliger les très sexy listes Blanche, Grise et Noire, comment ne pas constater le vide sidéral de mesures - ou tout au moins de discussions - relatives aux déséquilibres commerciaux, aux désordres monétaires ou à la problématique cruciale des déficits publics... ? De même, quelle crédibilité accorder à un Gordon Brown plaidant pour une "meilleure régulation" alors qu’il est de notoriété publique que la City de Londres ne doit sa place prédominante que grâce à ces déficits de réglementation ?...
Les Etats-Unis sont toujours aujourd’hui la première économie mondiale tout comme l’Allemagne en est le premier exportateur, l’Union Européenne étant quant à elle et encore pour le moment le premier bloc en terme de flux commerciaux. Pour autant, cette crise ayant démarré en 2007 et qui affecte beaucoup plus sérieusement les pays développés que les nations dites émergentes n’a fait qu’accélérer ce processus de transfert de pouvoir et de richesses d’un bloc à l’autre. Les pays Occidentaux et ceux du BRIC et de leurs satellites ayant connu un développement équivalent lors de la décennie dernière, le bloc des pays émergents a distancé les pays développés voilà quelques années sachant que l’année 2009 présidera à une domination sans partage des uns aux dépens des autres...Et pour cause puisque, selon toutes les prévisions, le bloc du BRIC connaîtra toujours la croissance en 2009 tandis que les économies Occidentales, elles, se contracteront...."

-Robert Reich : c’est une dépression:
"« Ce n’est pas encore la Grande Dépression des années 1930, mais il s’agit bien d’une dépression. Et la seule façon d’en sortir c’est en augmentant les dépenses du gouvernement sur une très grande échelle, » écrit Robert Reich, ancien ministre du travail de Bill Clinton. L’économie est une matière ardue et complexe, mais elle se structure pourtant autour de quelques règles simples, dont celle-ci : dans une société donnée, le total des dépenses effectuées est égal au total des revenus distribués. Que la dépense du secteur privé faiblisse, et la sanction tombe immédiatement : les revenus donc le volume d’emploi, diminuent en conséquence, amplifiant du même coup le phénomène de contraction. Lorsque les « esprits animaux » chers à Keynes, c’est à dire l’envie d’entreprendre, de prendre des risques, de se projeter vers le futur, ont disparu - comme c’est le cas en ce moment - faute d’action des pouvoirs publics, ce cercle vicieux baissier se poursuit et s’aggrave. L’intervention des Etats est la seule arme permettant de mettre un terme - ou à tout le moins dans l’immédiat de limiter - ce processus de désagrégation et d’appauvrissement des sociétés. Elle est donc indispensable. Le débat s’arrête-t-il là pour autant ? Non pas. Si nul ne peut se soustraire à l’ « ardente obligation » de la relance budgétaire, rien ne prédétermine quel usage en sera fait, quel objectif lui sera assigné. Cet effort consenti par la nation pour préserver la société des échecs du secteur privé devrait lui donner le droit d’exiger des contreparties. Encore faut-il qu’elles soient définies par des forces politiques porteuses de projets et de propositions. Robert Reich, pour sa part, suggère une réponse : « l’objectif de l’indépendance énergétique et d’une économie sans carbone devrait être l’équivalent d’une mobilisation en temps de guerre. »...

-L’année du « grand bouleversement »:
"...Nous avons créé un système de croissance qui dépend de la construction de toujours plus de magasins qui vendent de plus en plus de produits fabriqués par de plus en plus d’usines en Chine, alimentées en électricité par de plus en plus de charbon, qui cause de plus en plus de changements climatiques, mais permettent à la Chine de gagner de plus en plus d’argent pour acheter de plus en plus de bons du Trésor US qui permettent aux américains de disposer de plus en plus de fonds pour construire de plus en plus de magasins qui vendent de plus en plus de produits qui dont la fabrication emploie de plus en plus de Chinois ...Nous ne pouvons plus faire cela.« Nous avons créé une manière d’élever le niveau de vie que nous ne pouvons pas transmettre à nos enfants », déclare le physicien et expert du climat Joe Romm,, qui anime l’indispensable blog climateprogress.org. Nous nous sommes enrichis en épuisant tous nos stocks naturels - l’eau, les hydrocarbures, les forêts, les rivières, les poissons et les terres arables - et non en créant des flux renouvelables.« Cette explosion de richesse que nous avons créées a été permise par ce comportement de rapaces », ajoute Romm. « Mais il ne peut que s’effondrer, à moins que des adultes ne se lèvent pour dire : « Tout ceci, c’est une escroquerie pyramidale. Nous n’avons pas généré de vraies richesses, et nous détruisons un climat où il fait bon vivre ... la véritable richesse, c’est quelque chose que vous pouvez transmettre afin que d’autres puissent en profiter. »Plus d’un milliard de personnes manquent d’eau aujourd’hui ; dans les tropiques, la déforestation détruit chaque année une surface de la taille de la Grèce ; plus de la moitié des pêcheries du monde sont surexploitées ou utilisées à leur limite.« De la même façon que quelques économistes isolés nous avaient averti que nous vivions au-delà de nos moyens et de la valeur de nos actifs financiers, les scientifiques nous avertissent que nous vivons au-delà de nos moyens écologiques et surexploitons notre patrimoine naturel », affirme Glenn Prickett, Vice Président de Conservation International qui, comme les écologistes l’ont fait, prévient que « Mère Nature ne fait pas de renflouements. »..."
- Crise financière : Geithner et Summers se refusent à traiter le fond des problèmes
- Le grand retour de l’économie mixte

-La Chine va-t-elle financer la relance mondiale ?
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- G-20 (suite): Essai à transformer
- Une crise faite pour durer ?

dimanche 12 avril 2009

Le vélo dans tous ses états

Paris -Roubaix: Le vélo, c'est pas toujours l'"enfer"...
(Nouveauté de l'année :la 25° équipe sera "Continental")


Sous les pavés, le plaisir...


Le vélo , c'est ça , ça ... ça (?)...et tout ça !!



-Pédalez moins pour rouler plus...
-Véloprintemps
- Quand on partait de bon matin...

Comment (peut-on) être banquier ?



"Il vaut mieux être banquier que salarié ou guadeloupéen..."


-"La plupart des paradis fiscaux abritent (en effet) des centres offshore, complexes financiers qui forment un véritable « système bancaire parallèle ». " (Aglietta)

-«Qui est responsable ? Les banques, évidemment, qui ont oublié que le coeur de leur métier était d'évaluer les risques, et qui, pis encore, les ont transférés à d'autres. Mais les pouvoirs publics également : ils ont conduit des politiques à courte vue, et, surtout, ils ont été des régulateurs déficients.
«Qui est coupable ? En arrière-fond, c'est un modèle idéologique, libéral et anglo-saxon qui a failli. On ne peut impunément se préoccuper exclusivement du profit à court terme Voilà ce qu'écrivent Matthieu Pigasse et Gilles Finchelstein . L'un est vice-président de la banque Lazard, l'autre directeur de la Fondation Jean-Jaurès-
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-N'y a-t-il pas grande hypocrisie à rappeler aux banquiers de "faire leur métier" , d''être exemplaire" ou même de les "mettre en garde" ?
Tous les banquiers ne font pas tous profil bas , il existe même des banquiers fiers de l'être...si l'on oublie les tribulations de l'empire Fortis

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-Il faut que le métier de banquier redevienne ce qu'il était: ennuyeux...(- Making Banking Boring) :
"...After 1980,( however), as the political winds shifted, many of the regulations on banks were lifted — and banking became exciting again. Debt began rising rapidly, eventually reaching just about the same level relative to G.D.P. as in 1929. And the financial industry exploded in size. By the middle of this decade, it accounted for a third of corporate profits. As these changes took place, finance again became a high-paying career — spectacularly high-paying for those who built new financial empires. Indeed, soaring incomes in finance played a large role in creating America’s second Gilded Age..."

-Les banquiers sont responsables d’une gigantesque fraude:
"William Black, un universitaire spécialiste des fraudes financières, qui fut conseiller auprès de plusieurs institutions de crédit américaines, se déclare persuadé que le secteur bancaire savait que nombre de prêts octroyés pendant la bulle immobilière ne seraient pas remboursés et a sciemment usé d’artifices pour masquer cette réalité. Bien que le FBI ait mis en garde en septembre 2004 sur une « épidémie de prêts frauduleux » pouvant provoquer une crise d’ampleur supérieure à celle des Caisses d’Epargne, aucune mesure n’a été prise. Selon lui, les réticences actuelles des autorités américaines à prendre le contrôle des banques s’expliqueraient par la volonté de laisser couverts d’un voile pudique les errements de Wall Street et d’éviter que l’examen des livres de comptes et des documents ne révèle l’ampleur du scandale. Black répond ici aux questions de Bill Moyers, pour PBS..."

-Michel Aglietta : "Le G20 doit imposer de nouvelles règles" - Un système bancaire
parallèle:
"... les paradis fiscaux ne se contentent pas d'offrir une fiscalité dérisoire : ils constituent aussi les « bas fonds » de la finance mondiale, un de ses piliers essentiels par lequel transitent plus de 50% des flux financiers internationaux.La plupart des paradis fiscaux abritent en effet des centres offshore, complexes financiers qui forment un véritable « système bancaire parallèle ».Or, la crise actuelle n'aurait probablement pas été possible sans l'existence de ce « shadow banking system ». La bulle de crédit (notamment de crédits immobiliers aux Etats-Unis) qui éclate aujourd'hui n'a pu gonfler que parce que les banques ont contourné la réglementation prudentielle, dite de Bâle II, qui leur imposait de ne pas distribuer trop de crédits relativement à leurs fonds propres.Ce contournement a eu lieu dans les paradis fiscaux : les banques ont placé les crédits qu'elles accordaient dans des véhicules offshore, non soumis aux normes internationales, ce qui leur a permis d'offrir toujours plus de prêts aux ménages américains, sans jamais buter sur les contraintes réglementaires. D'où la bulle dont nous payons aujourd'hui le prix.Les banques ont été imitées par les « hedge funds » qui font leur miel des règles financières laxistes prévalant dans les centres offshore...."
-Manif contre les banques accros aux paradis fiscaux | Eco89
>Les paradis fiscaux abritent 532 milliards de dépots français

-Quand les banques coulaient elles appelaient l'Etat à l'aide:
"...Les années de croissance depuis 2003 ont donc été effacées pour les banques. Mais elles n’ont plus qu’une obsession : échapper à la tutelle de l’Etat qui se montre de plus en plus regardant dans les conditions d’attribution des bonus, et autres gratifications des hauts cadres.Cet état d’esprit se retrouve en Europe. Plusieurs banquiers ont insisté auprès de la BCE pour que le système de garantie du marché monétaire soit maintenu le plus longtemps possible avec l’idée qu’il faut éviter à tout prix l’intrusion des Etats par le biais de la reconstitution des fonds propres. Malgré un afflux de traders arrivant de Londres vers les places continentales, les banquiers maintiennent fermement leur discours selon lequel toute baisse de leurs revenus découragerait les enthousiasmes et aggraverait la crise.Cette inconscience générale sur l’évolution de la situation sidère la classe politique mondiale. Obama a des indignations à répétition. Quant à Sarkozy, dont tout le monde connaît les "principes moraux" et l’aversion spontanée pour l’argent facile(!), il ne peut plus tenir une réunion sur l’économie sans partir dans une longue diatribe sur l’invraisemblable cupidité des banquiers....)

-Les retraites des patrons de banques ne cadrent pas avec l'"éthique" du Medef:
"...Société Générale, BNP Paribas, Crédit agricole, les trois banques du CAC 40 offrent à leurs dirigeants de somptueuses retraites, dont le mode de calcul n'est pas totalement conforme au code éthique du Medef. Qu'elles affirment pourtant vouloir adopter...Les banques françaises soignent les vieux jours de leurs dirigeants. Après l'affaire des retraites de la Société Générale, voici celles de BNP Paribas et du Crédit Agricole.Comme l'a révélé LEXPRESS.fr en début de semaine, la première a provisionné 33 millions d'euros pour assurer les retraites de ses patrons, dites "surcomplémentaires". Parmi elles, celle de Daniel Bouton, qui percevra 730 000 euros par an.De son côté, BNP Paribas a mis 28 millions d'euros de côté à cet effet. Son président, Michel Pébereau, pourrait toucher 800 000 euros annuels. Le Crédit Agricole n'a pas souhaité préciser le montant qui avait été provisionné. Son numéro un, René Carron, ne bénéficierait pas de retraite surcomplémentaire, mais son numéro deux, Georges Pauget, recevrait une pension de l'ordre de 780 000 euros, affirme la banque à LExpansion.com..."

-Nationaliser les banques:
"...Autrefois, le travail de banquier paraissait facile. On évoquait la règle américaine du « 3-6-3 ». Emprunter à 3 %, prêter à 6 %, partir jouer au golf à 3 heures. Maîtriser un tel exercice ne réclamait pas un bataillon de mathématiciens armés de modèles économétriques. Puis vient le tournant des années 1980. La « diversification » s’impose, la « prise de risque », le « décloisonnement », aussi. La loi américaine Glass Steagall de 1933 interdisait aux banques d’investir en Bourse. Semblable vieillerie héritée du New Deal est abolie dans l’allégresse de la nouvelle économie. Modernité oblige, les banques cessent de dépendre de la confiance de leurs épargnants (1).Sans tarder, elles investissent dans de nouveaux placements — des « dérivés » de produits panachés à partir de créances qu’elles ont elles-mêmes un jour « titrisées »... Autant dire que les banquiers eux-mêmes comprennent à peine de quoi il retourne (un manuel de 150 pages serait parfois requis pour y parvenir), tout en appréciant ce que tant d’innovation leur rapporte. Prêter toujours davantage, dans l’opacité et avec toujours moins de fonds propres, voilà qui est risqué. Mais on vivait alors le temps des bulles, des expansions sans fin, des pyramides financières, des salaires de pharaon, ce qui encourageait de nouvelles fuites en avant (2). Fin 2007, des banques prêtèrent jusqu’à trente fois le montant qu’elles détenaient dans leurs soutes. Des assureurs comme American International Group (AIG) protégeaient leurs parcours de funambules...
-Banques : les Etats-Unis seront-ils obligés de nationaliser?
- Crise financière : Geithner et Summers se refusent à traiter le fond des problèmes
-Les pertes de banques mutualistes… qui ne le sont plus | Eco89
-L'argent-dette(-pdf-)
Le gouvernement devrait créer, émettre et favoriser la circulation des monnaies et des crédits nécessaires à la satisfaction du besoin de dépense du gouvernement et du besoin d’achat des consommateurs.L’adoption de ces principes doit permettre aux contribuables d’économiser le paiement d’un gros volume d’intérêts. L’argent cessera de gouverner et se mettra au service de l’humanité. » (Abraham Lincoln)
-Histoire de la banque Rothschild
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-Redoutable pouvoir des banques
-Quand l'esprit vient aux banquiers...

samedi 11 avril 2009

Déflation en vue


Déflation à nos portes...

Une situation à la japonaise?

Crainte justifiée ou non?

-"Dans ce paysage, la France a des atouts à faire valoir. Bizarrement, ce sont les mêmes qui sont souvent dénoncés par les plus libéraux. «La rigidité du marché du travail en Europe et notamment en France est une chance, estime cependant Bertrand Wigniolle, professeur à l’Ecole d’économie de Paris. Car la difficulté à diminuer les salaires rend plus compliquée l’adaptation à la baisse de la demande par une réduction des coûts salariaux.» Reste à savoir combien de temps résistera cette digue."
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La France très proche de la déflation:

"...La désinflation, dernière étape avant la déflation. En mars, les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,2% sur un mois et progressent de seulement 0,3% par rapport à mars 2008, soit la plus faible hausse annuelle depuis juin 1999, vient d'annoncer l'Insee. En février, l'inflation s'était établie à +0,4%, avec une hausse de 0,9% sur un an.Les chiffres de l'inflation en mars laissent augurer d'une possible déflation (baisse des prix) dans un futur très proche. Paradoxalement, ce phénomène serait une mauvaise nouvelle pour l'économie, car elle signifierait un effondrement de la demande (la consommation de biens), et impacterait fortement l'activité.Bonne ou mauvaise nouvelle?En effet, dans ce cas de figure, le consommateur anticipe que la déflation va se prolonger et elle l’incite à différer sa consommation et ses investissements, et à privilégier l'épargne. Ce phénomène est présenté dans les manuels d’économie comme l’antichambre de la dépression généralisée. La dernière étape avant la catastrophe, donc.Alexander Law, du cabinet Xerfi, livre une autre analyse: «Mécaniquement, cela redonne du pouvoir d'achat aux ménages au moment où ils en avaient le plus besoin, dans un contexte de forte remontée du chômage».Pour l'économiste, cette désinflation peut permettre à la consommation des ménages, principal moteur de la croissance française, «de ne pas plonger à son tour, ce qui est la condition sine qua non pour que la récession actuelle ne se transforme pas en dépression»...

Le taux du Livret A ramené de 2,5% à 1,75%:
"...le niveau le plus bas depuis 1818. Reste à voir si ce faible taux encouragera les Français à moins épargner, et donc à remettre de l’argent dans le circuit, ou si la peur de l’avenir maintiendra la tendance à l’épargne de précaution."

-Faut-il avoir peur de la déflation ?:

Le baril de pétrole, qui avoisinait les 150 dollars cet été, est tombé sous les 50 ce jeudi. Les prix de l'immobilier, aux Etats-Unis, mais aussi en France, ne cessent de chuter. Les marchés boursiers ont quasiment tous perdu 50% de leur valeur depuis le début de l'année. Et puis aussi, ces petites bombes : les prix à la production aux Etats-Unis ont baissé, de 2,8%, en octobre - un record depuis 1947. Et l'indice des prix à la consommation a perdu 1 point en octobre - le gadin mensuel le plus douloureux depuis 61 ans.Balayées les craintes du retour de l'inflation, qui fleurissaient il y a encore quelques mois. La crise financière fait ressortir du placard la peur de la déflation. Et pas que chez les économistes ou les politiques, comme en témoigne le pic observé dans les recherches effectuées par les internautes sur Google - en Anglais comme en Français. ..

La déflation, c'est la baisse généralisée, et durable, des prix. A ne pas confondre avec la désinflation, qui est un ralentissement du rythme de hausse des prix. Ni bien sûr avec l'inflation, synonyme d'augmentation des prix. Petit dernier dans la famille, la stagflation, un phénomène qui combine une croissance faible, voire une récession, avec une inflation élevée-.La déflation, c'est bon pour le pouvoir d'achat, alors..."Eh bien, oui, mais non...", comme l'écrit Martha C. White sur le blog The Big Money. Sur le papier, la baisse des prix, ça semble plutôt pas mal, en effet. Si elle est le résultat d'une hausse de la productivité, ou d'une concurrence accrue, elle est évidemment bienvenue. Mais la déflation, ce n'est pas cela...Elle apparaît plutôt en période de crise, notamment quand des bulles se dégonflent, comme au Japon dans les années 1990, comme dans les années 1930 aussi. C'est d'ailleurs l'économiste Irving Fischer qui, le premier, en a décrit les mécanismes en 1933, au coeur de la Grande Dépression. Comme le rappelle Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos, "c'est l'apurement des dettes qui fait baisser les prix. Les acteurs trop endettés liquident des actifs à bas prix. Le crédit se raréfie et l'argent manque dans les trésoreries, comme on le voit dans nombre de PME. Pour rentrer de l'argent, les entreprises cassent les prix".Si les prix baissent, pourquoi acheter maintenant ce qui coûtera moins cher demain ? La consommation se met à diminuer, l'investissement aussi car emprunter quand les prix baissent est plutôt dissuasif. Le résultat, c'est la baisse de la croissance, voire la récession. La hausse des faillites, et donc du chômage, le recul de la production, la perte de pouvoir d'achat, la baisse de la demande, la baisse des prix... Un vrai cercle vicieux, qui s'alimente en permanence. Car une fois que la déflation est là, difficile de s'en débarrasser. Le Japon peut en témoigner. Il en a subi les effets pendant dix ans, et en sort à peine..."

- Va-t-on vers une déflation ?

-La BCE craint une courte déflation dans la zone euro

- La déflation: une peur injustifiée

-Déflation aux USA ?

-Le Japon est au bord de la déflation

jeudi 9 avril 2009

Vers la déglobalisation ?

Vers une gouvernance économique mondiale ou une fragmentation en blocs économiques homogènes et relativement indépendants, sous l'effet de la crise ?

"La notion de « déglobalisation » a été développée par Walden Bello dans un livre de 2002 dans un livre intitulé Deglobalisation : Ideas for au New World Economy (« Déglobalisation : Idées pour une nouvelle économie mondiale »). Il y précise que la « déglobalisation » ne veut pas dire le retrait de la communauté mondiale : « Il s’agit de réorienter les économies, de la priorité à la production pour l’exportation, à celle pour la production destinée aux marchés locaux »
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La gouvernance mondiale est un mythe:
"...Le G20 était avant tout une grande messe médiatique destinée à traiter la dimension psychologique de la crise. De ce point de vue, ses résultats réels importent moins que le fait que la réunion ait eu lieu et se soit conclue par un accord, aussi creux et aussi partiel soit-il. En revanche, la portée historique de l’évènement est plus délicate à percevoir. On peut tout aussi bien y voir comme Nicolas Baverez l’avènement d’un « nouvel ordre mondial » caractérisé par une nouvelle mondialisation, désormais politique et multipolaire, ou comme Pierre Antoine Delhommais le triomphe de la mondialisation néolibérale qui annonce un nouveau monde qui sera la copie conforme de l’ancien, avec les mêmes fragilités et les mêmes travers.... Un embryon de gouvernement mondial -L’ordre du jour de ce G 20 était incontestablement celui d’un gouvernement économique mondial. Les Américains voulaient accentuer les programmes de relance. Les Européens, moraliser le capitalisme et en finir avec les paradis fiscaux. Les Russes et les Chinois, jeter les bases d’une monnaie de réserve supranationale. Le FMI, augmenter ses moyens d’intervention et nettoyer les bilans des banques. Même si aucun de ces objectifs n’a été pleinement atteint, plusieurs annonces laissent clairement entrevoir le début d’une gouvernance mondiale du capitalisme : création du conseil de stabilité financière, contrôle des hedge funds présentant un risque systémique, assouplissement des normes comptables, soutien au commerce mondial etc … Sans discuter le caractère suffisant ou approprié de ces mesures, constatons une intention claire de réguler collectivement le capitalisme mondialisé. Si cette tendance se confirmait, on pourrait alors envisager un traité mondial, une constitution économique chère à Paul Jorion, un conseil exécutif adossé à l’ONU et une assemblée représentant les peuples qui aurait la tutelle sur toutes les institutions multilatérales participant l’encadrement de l’économie mondiale : OMC, FMI, Banque mondiale, OIT... L’hypothèse d’une gouvernance économique mondiale est pourtant une chimère. Les piètres résultats du G 20 au regard des ambitions initiaux attestent des limites de cet exercice...
Pour rechercher cette optimisation des profits, la mondialisation s’est attachée à désarmer les Etats en les mettant en concurrence les uns avec les autres dans un système où gagnant est toujours le plus laxiste. La mondialisation est une construction clairement post-politique dans le sens où elle a voulu échapper au politique. Elle a progressé à chaque fois que les Etats ont libéralisé, dérégulé ou encouragé la circulation des hommes, des capitaux et des entreprises au niveau mondial. La mondialisation qui a prospéré sur l’absence de normes au niveau étatique ne va pas spontanément se soumettre à des normes au niveau mondial...
La mondialisation se fragmentera en différents ensemble continentaux où les nouvelles puissances définiront souverainement les règles applicables à leur marché intérieur. Ca en sera fini du terrain de jeu mondial, de la totale liberté de circulation des capitaux, des marchandises et des entreprises et de la domination des forces du marché sur le pouvoir politique. Il y aura toujours des échanges entre ces grandes zones continentales et un besoin de normes pour les organiser. On sera donc toujours dans un système mondialisé mais ce ne sera plus la mondialisation.
" (Malakine)

-La déglobalisation ou quand la mondialisation recule toute seule
-Les mots de la crise
- Walden Bello et la « déglobalisation »:
"...Par ses propositions, le paradigme de la déglobalisation propose une approche stratégique alternative qui repose sur deux idées : « déconstruire » le pouvoir des grandes firmes et des marchés financiers, et reconstruire des solidarités sociales, de communautés, un environnement vivable, et une économie locale. Malgré cela, les critiques de la déglobalisation persistent à la confondre avec l’autarcie et le protectionnisme, et la considèrent comme un refus rétrograde des aspects « positifs » de la globalisation. Telle que nous avons résumé les grandes lignes, la déglobalisation parvient peu, du moins jusqu’à présent, à intégrer dans sa proposition les nouveaux réseaux économiques, politiques, sociaux et technologiques représentatifs dans la phase actuelle de l’opposition au capitalisme global..."
-Le dilemme de la “déglobalisation”:
"...S’agit-il aujourd’hui de “protectionnisme” ou de “déglobalisation”? “Les deux, mon colonel”, répond l’expert, finaud. Ce n’est pas faux, on l’a vu, et c’est un dilemme, qui se reflète d’ailleurs dans l’embarras de certains critiques du protectionnisme qui admettent par ailleurs “comprendre” le mouvement de déglobalisation. C’est le cas lorsque Pascal Lamy, qui dirige l’OMC, dit à Davos: «Il est naturel qu’il y ait dans une telle crise une grande demande de protection. Mais cela ne signifie pas qu’il devrait y avoir du protectionnisme» («It is natural in such a crisis that there is a big call for protection. But that does not mean there should be protectionism»). Traduisons, mais traduisons vraiment, en fonction de la tournure un peu alambiquée, c’est-à-dire gênée aux entournures, des deux phrases: “un peu de protection c’est naturel, le protectionnisme ce n’est pas bien”. On se demande qui fera la différence entre “protection” et “protectionnisme”, à part le “isme” qui permet aux éditoriaux du Financial Times de paraître vertueux.
Il est vrai que la globalisation est ce mouvement déstructurant, prédateur des identités et des souverainetés, qui a très largement contribué à massacrer les particularismes économiques, les équilibres des nations et des régions, l’équilibre universel de l’environnement; qui a très largement contribué à massacrer les cultures (dans les deux sens, après tout), les sociétés, etc.; et ainsi de suite. De ce point de vue, qui est fondamental pour définir la crise, la déglobalisation, dans tous les cas un peu ou pas mal de déglobalisation, se justifie, sinon s’impose, notamment pour lutter contre la crise. Mais la globalisation ne “marche” qu’appuyée sur le libre-échange avec le moins de restriction possible, et pas de restriction si possible, et, par conséquent, le protectionnisme est son grand ennemi; dito, le protectionnisme, c’est par conséquent aussi la déglobalisation, – et le tout, si l’on accepte aussi que le protectionnisme est effectivement une menace d’aggravation de la crise, forme un dilemme entre deux appréciations et deux politiques éventuelles, entre lesquelles il est bien difficile de trancher puisqu'il se pourrait bien qu'elles soient semblables...
Le protectionnisme, dans cette atmosphère générale de déglobalisation, est quelque chose dont on voit mal comment il pourra ne pas se développer, d’une façon ou l’autre, notamment sous le nom de déglobalisation. Les USA mènent la charge, eux qui sont spécialisés dans le domaine de la tromperie à cet égard, grands donneurs de leçons et dénonciateurs du protectionnisme, et mainteneur du protectionnisme chez eux par des moyens variés; mais, cette fois, bien peu préoccupés du qu’en dira-t-on, ne dissimulant pas leurs intentions, parce que la maison brûle. Dira-t-on (les puristes de la logique) qu’ils se tirent une balle dans le pied, eux qui ont lancé la globalisation, faux-nez pour l’américanisation? Qui a dit que la cohérence intellectuelle était la caractéristique du monde civilisé dans les heures que nous traversons, alors que ce ne fut même pas le cas lorsque tout allait bien? ..."
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- Nouvel ordre politique mondial ?
-Libre- échange en question

mercredi 8 avril 2009

Obama: énigme...



Des lignes équivoques. Une politique qui se cherche ?...

Qui est Obama? Quelle vont être ses principales lignes d'actions après les années catastrophiques Bush et des décennies de dérégulations , depuis Reagan, qui ont mené les USA et l'économie mondiale là où l'on sait?

Trop tôt encore pour répondre de manière non équivoque, tant le personnage semble se chercher au contact de l'action et tant ses décisions paraissent parfois contradictoires : d'un côté, il esquisse un rapprochement avec l'Iran, fait un geste en direction de la Turquie, évoque une ouverture vers Cuba. D'un autre côté, en donnant des gages à l'Aipac, il maintient les mêmes liens avec la politique de Tel-Aviv, fait silence sur Gaza, renforce le présence américaine en Afghanistan, alors que des généraux du Pentagone estiment cette guerre, pour de douteux intérêts pétroliers, perdue d'avance .
Son équipe est constituée pour l'essentiel des mêmes hommes qui ont entraîné les finances à la faillite..et les mesures préconisées ne vont pas à l'essentiel, selon les économistes Krugman et Jorion, ce sont plutôt des cautères sur une jambe de bois, qui risquent fort d'approfondir la crise et de faire chuter le dollar à court terme.
Politique de l'entre-deux ,pas encore dégagée des ornières anciennes , notamment une volonté de mettre l'Europe sous tutelle...
Piégé par des forces puissamment conservatrices et notamment les intérêts de Wall Street, quelles sont ses marges de manoeuvre, s'il veut vraiment faire du neuf?
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Des discours souvent parfaits et prometteurs, mais à interpréter...-
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-"
Obama, premier président noir de l’histoire des Etats-Unis, mettra-t-il en pratique le rêve de Martin Luther King ou le cauchemar de Condoleezza Rice ?Cette Maison Blanche, qui est maintenant sa maison, fut construite par des esclaves noirs. Pourvu qu’il ne l’oublie pas, qu’il ne l’oublie jamais." (E.Galeano)
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- Qu’espérer d’Obama ? par Eduardo Galeano:
"Pendant sa campagne, le mot leadership a été le plus répété dans les discours d’Obama. Pendant son gouvernement, continuera-t-il de croire que son pays a été élu pour sauver le monde, idée toxique qu’il partage avec la quasi totalité de ses collègues ? Continuera-t-il d’insister pour le leadership mondial des Etats Unis et leur messianique mission de commandement ?Pourvu que la crise actuelle, qui secoue les ciments impériaux, serve au moins pour donner un bain de réalisme et d’humilité à ce gouvernement qui commence.Obama acceptera-t-il que le racisme soit normal quand il s’exerce contre les pays que son pays envahit ? Ce n’est pas du racisme, que de compter un par un les morts envahisseurs en Irak, et d’ignorer royalement les quantités de morts dans la population envahie ? Il n’est pas raciste, ce monde où il y a des citoyens de première, deuxième et troisième catégorie, et des morts de première, deuxième et troisième catégorie ?La victoire d’Obama a été universellement applaudie comme une bataille gagnée contre le racisme. Pourvu qu’il assume, par ses actions au gouvernement, cette magnifique responsabilité...
Pourvu que la volonté de changement, que ces élections ont consacré, soit plus qu’une promesse et plus qu’une espérance. Pourvu que le nouveau gouvernement ait le courage de rompre avec cette tradition du parti unique déguisé en deux partis, qui a l’heure de vérité font plus ou moins la même chose en simulant qu’ils se disputent.Obama tiendra sa promesse de fermer la sinistre prison de Guantanamo ?Espérons, et pourvu qu’il en finisse avec le sinistre embargo sur Cuba.Obama continuera de croire que c’est très bien qu’un mur empêche que les mexicains traversent la frontière, pendant que l’argent passe sans que personne ne lui demande de passeport ?Pendant la campagne électorale, Obama n’a jamais affronté franchement le thème de l’immigration. Pourvu que maintenant qu’il ne court plus le danger d’effrayer les électeurs, il puisse et il veuille en finir avec ce mur, beaucoup plus long et honteux que le Mur de Berlin, et avec tous les murs qui violent le droit à la libre circulation des personnes.Obama, qui avec tant d’enthousiasme a soutenu le récent petit cadeau de 750 milliards de dollars aux banquiers, gouvernera-t-il, comme c’est la coutume, pour socialiser les pertes et pour privatiser les bénéfices ?J’ai bien peur que oui, mais pourvu que non.

- Welcome Home, BHO? Pas si sûr…:
"..I.l existe d’autres éléments récents préoccupants pour Obama, pour les tensions qu’ils impliquent, les frictions qu’ils induiraient éventuellement. Cette fois, nous parlons de sa position à l’intérieur de l’establishment et, dans un de ces deux cas, avec des effets sur la perception que le public a de lui.• Ses interventions sur “l’arrogance” des USA vis-à-vis de l’Europe ont soulevé une colère considérable chez certains commentateurs publics (Krauthammer). Il ne faut pas s’en tenir là et classer la chose au niveau de l’humeur de l’un ou l’autre, ou bien tenter de montrer que cette auto-critique est justifiée, car nous ne sommes pas ici sur le terrain de la raison. Il est assuré que ce genre de mea culpa, “en terre étrangère”, constitue une démarche extrêmement critiquable, pas loin d’être sacrilège, du point de vue de cet establishment. La vertu américaniste est un point essentiel du dogme en terre étrangère, elle ne peut être que proclamée au-dessus de tout soupçon. L’“équilibre” apporté par Obama dans son discours, en faisant suivre l’auto-critique américaniste d’une critique de l’antiaméricanisme européen, n’a aucun poids, aucune importance. Nous parlons ici d’une rhétorique de sacralisation, non pas de simple logique ou d’équité du jugement. Obama a été sacrilège, point final, et l’on sait comment les églises en jugent d’habitude...
• Un dernier élément (la liste n’est pas exhaustive) défavorable à Obama, c’est sa position extrêmement délicate vis-à-vis de Wall Street. On découvre chaque jour les dimensions stupéfiantes de la pénétration de Wall Street dans le gouvernement des USA, à un point où, dans le cadre de la crise à plein régime, il nous paraît difficile d’éviter qu’à un moment ou l’autre des tensions graves n’apparaissent. Même si Obama n’était pas cet Obama qu’on suppose de plus en plus qu’il est, cette situation ne pourrait pas ne pas provoquer des remous; mais en supposant, ce qui n’est tout de même pas absurde, qu’il est effectivement ce qu’on suppose qu’il est, les remous deviennent probabilité d’explosion, de crise grave. De toutes les façons, c’est la possibilité ferme qu’à un moment ou l’autre Obama deviendrait l’objet de la haine et de la vindicte de l’establishment. Dans des temps où le système a l’impression que c’est son sort qui est en jeu, les nuances et les préséances n’ont plus leur place, mais la brutalité règne en maîtresse. (Nous examinons d’une façon plus détaillée dans notre Bloc-Notes, le 7 avril 2009, le cas des rapports de BHO avec Wall Street.)...
Le cas Obama reste une énigme et un mystère parce qu’il est réellement ceci et cela, par rapport à la fonction qu’il occupe, – parce qu’il est jeune et depuis fort peu de temps dans le “circuit” politique, parce qu’il a un caractère marqué, parce qu’il a une culture et un passé très inhabituels, parce qu’il est Africain-Américain et donc, selon sa tradition, ô combien “en marge” du système. S’il se trouve où il se trouve, c’est parce que des circonstances extraordinaires ont permis qu’il y arrive; c’est, à l'origine, parce que les USA étaient en crise profonde bien avant la crise, au moins depuis 9/11 et l’aventure irakienne, et l’impuissance des démocrates à imposer aux républicains, après leur succès électoral de novembre 2006, un peu de remise en ordre. Dans ces circonstances, tous les politiciens confirmés étaient discrédités, jusqu’à Hillary Clinton bien sûr, et Barack Obama avait la vertu de “n’être pas des leurs”, d’une façon ou l’autre. (Qu’on veuille bien se souvenir des premières occasions où l’on parla d’Obama, hors du circuit intérieur US. Sa vertu, en décembre 2006, c’était son inexpérience, parce que cette inexpérience signalait qu’il était complètement neuf dans la politique, donc pas encore complètement infecté par les compromissions du système.) Quant à l'élection elle-même, on sait ce qu'elle doit à la crise, McCain étant inexistant à cet égard par rapport à son rival, en plus d'être du parti au pouvoir, qui n'a rien vu venir de la crise. Obama reste donc une énigme mais il est également, par ailleurs, président des Etats-Unis. Cela signifie qu’il est effectivement un président tout à fait énigmatique, sans doute le plus insaisissable, le plus inclassable de tous les présidents de l’ère moderne dans ses cent premiers jours...
...Un aspect extrêmement conformiste, sinon complètement manipulé selon certains, essentiellement bien sûr au niveau de la lutte contre l’aspect financier de la crise. En gros et pour l’essentiel, ou le plus spectaculaire sans aucun doute, c’est “BHO et Wall Street”. Il y a des variantes. Certains font de BHO le prisonnier de Wall Street en tant qu’entité collective, et c’est la thèse notamment du professeur Johnson dans son entretien avec The Atlantic, qui nous annonce que la Grande République est en fait une “Banana Republic” (voir notre Bloc-Notes du 28 mars 2009). D’autres font d’Obama le “prisonnier” d’un homme (Lawrence Summers, c’est la thèse du clan LaRouche). Il peut y avoir du vrai dans tous ces éléments sans pourtant que la conviction sur cette position d’Obama soit emportée.-• Un aspect inattendu, inhabituel, dans tous les cas par comparaison avec le courant, avec les coutumes et surtout dans l’atmosphère exacerbée que l’on connaît. Il s’agit des “originalités” du président, dont certaines ont déjà été mentionnées, comme celle de parler extra muros de l’“arrogance” des USA. Il y a d’autres cas… Son adresse à l’Iran pour le Nouvel An islamique, avec la politique qu’il serait en train de développer, ses départs hors de Washington D.C. dans certaines situations de tension, qui semblent une démarche “populiste” pour chercher un soutien populaire ; son attaque contre la bureaucratie du Pentagone ; l’annonce de la recherche d’un monde dénucléarisé… Comme on voit, nous mettons pêle-mêle “de l’intérieur” et “de l’extérieur”, car ce qui nous importe est l’effet produit à l’intérieur (establishment et population) sans classification des causes. Comme on le comprend, parlant d’“originalités”, nous désignons des faits qui peuvent aisément être très vite perçus comme “révolutionnaires” et antisystèmes.Bien sûr, ces “originalités” peuvent être mises sur le compte de la manœuvre, de l’artifice, de la posture, comme nombre de ses adversaires ne manquent d’observer. Bien entendu, on réplique aussitôt que le contraire est aussi bien possible: manœuvre, artifice, posture, – là aussi pour tromper son monde, sembler se soumettre à Wall Street et ruser jusqu’au moment de se découvrir. Il est logique selon les deux jugements, celui d’un BHO-pantin et celui d’un Obama révolutionnaire, que le président ne se découvre pas complètement et poursuive son jeu de rôles où il y a, quelque part, un rôle qui rencontre la réalité de sa pensée. Dans tous les cas, les deux jugements s’équivalent et il est raisonnablement impossible de trancher....
Les USA sont à un tournant de leur destin, pour des raisons essentiellement internes, donc fondamentales; ils ne font là que subir une tendance profonde de l’Histoire, de cette Histoire qu’ils ont toujours voulu écarter, – et l’on comprend pourquoi, à comprendre combien ce système est antagoniste de l’Histoire et de ses règles fondamentales.Pour le reste, pour les affaires très humaines quand elles sont hautes, BHO peut se tourner vers son héros favori, – Abraham Lincoln, au début de 1838, à Springfield, dans l’Illinois, dans son premier grand discours, alors que leur futur grand homme est encore bien jeune (29 ans) et qu’il vient d’être élu pour la première fois, comme Représentant de l’Illinois à la Chambre des Représentants du Congrès des USA: «A quel moment, donc, faut-il s’attendre à voir surgir le danger [pour l’Amérique]? Je réponds que, s’il doit nous atteindre un jour, il devra surgir de nous-mêmes. [...] Si la destruction devait un jour nous atteindre, nous devrions en être nous-mêmes les premiers et les ultimes artisans. En tant que nation d’hommes libres, nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant.»

- L’énigme Obama !:
"Le journaliste du Los Angeles Times Peter Nicholas écrivait l’autre jour qu’après un an et demi de campagne, à raison de dix-huit heures par jour avec le candidat, il ne pouvait toujours pas "dire avec certitude" à ses lecteurs qui est Barack Obama. Il avait pourtant partagé avec lui tous les moments qui font les délices de la caravane électorale. Il l’avait vu griller des hamburgers dans l’Iowa par une chaleur étouffante, alors que les mouches, au-dessus de sa tête, essayaient de lui faire perdre contenance. Il l’avait vu jouer au football à Chicago avec sa fille Malia. Il avait vu la discipline, l’endurance, rarement la spontanéité. Et il se surprenait à se poser la question : "Qui est, au fond, Barack Obama ?"La réponse est peut-être plus simple qu’il n’y paraît. "Barack est la personne qu’il a l’air d’être." C’est l’avis du professeur Mark Sawyer. Avant d’être professeur à l’université de Californie, à Los Angeles, il était étudiant à Chicago, où il suivait les cours de droit constitutionnel de Barack Obama. Le candidat enseignait à mi-temps, tout en étant sénateur à l’Assemblée de l’Illinois, à Springfield. Il était égal à lui-même : brillant, parfois énigmatique sur ses propres positions, capable de défendre des points de vue divergents. Et en même temps, toujours distant, appelé à autre chose. Il composait lui-même l’énoncé des problèmes de droit : "Dans l’Etat de Nirvana, un couple gay, Richard et Michael, veut un enfant...", ou "Vous devez conseiller Arnold Whatzanager, le gouverneur d’Utopia, sur un référendum interdisant la classification par races..."

-L'Europe de la servitude volontaire

-Turquie : en deux jours, Obama efface les années Bush | Rue89
-Cuba : Barack Obama envisage d'alléger les restrictions
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- Obama: otage des lobbies ?