Ça va jazzer

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jeudi 9 mai 2024

Transparence?...

    Ou opacité?

                           A qui se fier ?

                                                                                               ____________

Varia

__ Minijobs

__ Etrange

__ Adieux

__ Blocage

__ Pollutions

__ Perplexité                 

__ Encerclement

__ Déréglementation

__ Embryologie

__ SNCF: tensions

__ Imaginaire médiéval

__ Age de pierre?

__ Didactique du français

__ Mémoires françaises

__ _____ Musk en Allemagne Un Elan sans limites?   ________________________

mercredi 8 mai 2024

Eloge des livres

 Paul Auster, l'époustouflant

           A (re)découvrir...Sans concession pour son pays, se désolant du peu de lecteurs.

                             Lire, c'est vivre    

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Un autre 8 mai

 8 Mai 1945: SETIF     (Elements pour une analyse)

                               Un autre 8 Mai. Un événement occulté.
   Silence et manipulations de l'information.
-17000 morts algériens selon les sources américaines
        Un événement encore à décrypter.
La commission d'enquête fut annulée. De Gaulle savait.
       Une Algérie sans "ciment réel", sur fond d'antagonismes anciens issus du fait colonial, Ce fut le vrai début de la guerre d'Algérie.
                Le 19 avril 2015, le secrétaire d’État Jean-Marc Todeschini s'est rendu à Sétif, à 300 km à l’est d’Alger, pour rendre hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945 en Algérie. C'était la première fois qu'un représentant du gouvernement français venait commémorer ces tueries considérées comme le véritable premier acte de la guerre d’Algérie
Le documentaire de Mehdi Lallaoui et Bernard Langlois (55 minutes fortes d'images d'archives et de témoins retrouvés) raconte ces jours où, alors que l'Europe se libère de l'horreur, en Afrique du Nord les peuples colonisés, acteurs de la Libération espérant leur émancipation, vont connaître les massacres et la torture. Ce 8 mai 1945, à Sétif, un policier tire sur Bouzid Saâl, jeune scout musulman tenant un drapeau de l'Algérie et le tue, ce qui déclenche une émeute meurtrière des manifestants, avant que l'armée n'intervienne, suivie par les milices des colons.
Moins connus, les massacres de Guelma se déroulent dans les jours suivant la révolte de Sétif. Exécutions sommaires, massacres de civils, maisons incendiées, hameaux bombardés : dans ce documentaire de 15 minutes, les témoins se souviennent.
         Les massacres de Sétif, qui se déroulèrent entre le 8 mai et la fin juin 1945, est un terme générique qui couvre en réalité des tueries sommaires qui eurent lieu dans une grande partie du Constantinois. L’interruption brutale des cortèges populaires (à Sétif et Guelma, la police tira sur la foule), initiés par les nationalistes algériens voulant fêter la victoire sur l’Allemagne nazie et rappeler les promesses d’émancipation, fut le déclencheur des émeutes. Elles firent 103 morts chez les Européens. La répression aveugle contre la population algérienne fut terrible. Il y a 20 ans, je réalisais pour la chaîne Arte et avec la complicité de mon ami Bernard Langlois Les Massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945. Parallèlement, « Au Nom de la Mémoire » publiait un livre de référence sur ces événements : Chronique d’un massacre. 8 mai 1945, Sétif, Guelma, Kherrata de Boucif Mekhaled...
               Les massacres de Sétif, Guelma, Kherrata commencèrent à être évoqués publiquement par les représentants de l’État français il y a une dizaine d’années seulement. En effet, il a fallu attendre soixante ans pour que l’ambassadeur de France à Alger, Hubert Colin de Verdière, parle à propos des massacres perpétrés par la France en mai juin 1945 de « tragédie inexcusable ». Quant à Michel Barnier, ministre des affaires étrangères, il déclarait trois mois plus tard: « Il est essentiel pour construire un avenir commun que nous arrivions à examiner ensemble le passé afin d’en surmonter les pages les plus douloureuses pour nos deux peuples. Cela suppose d’encourager la recherche des historiens, de part et d’autre, qui doivent travailler ensemble, sereinement, sur ce passé mutuel. »
    Le président de la République François Hollande alla beaucoup plus loin. Devant les deux chambres du Parlement algérien, il déclara en 2012, lors de son premier déplacement en Algérie : « Pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal (…) et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. Parmi ces souffrances, il y a eu les massacres de Sétif, de Guelma, de Kherrata, qui, je sais, demeurent ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français. Parce qu’à Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles. »...
   Le déplacement à Sétif et l’hommage aux victimes du secrétaire d’État Jean-Marc Todeschini le 19 avril sont certes à saluer, mais n’apporteront rien de nouveau. Nommer le crime sans le caractériser, sans l’identifier comme crime contre l’humanité, c’est ne faire que la moitié du chemin.
Car au-delà des phrases et des tournures « les pages douloureuses », « les drames inexcusables », « le système injuste et brutal », de quoi parle-t-on ? Nous évoquons des massacres de populations civiles par les autorités militaires et les milices coloniales dont les estimations vont de 9 000 à 35 000 morts. Nous évoquons l’utilisation de l’avion et de la marine de guerre pour réduire à néant des dizaines de villages soi-disant insurgés. Nous évoquons les jugements sommaires et les exécutions du même ordre de centaines de civils désarmés. Nous évoquons des tortures, des disparitions forcées de personnes, et des emprisonnements dont certains prendront fin au jour de l’indépendance, en juillet 1962.
    Sétif 1945 est indéniablement un crime contre l’humanité selon les définitions de la Cour pénale internationale : « Les crimes contre l’humanité incluent des actes commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque. La liste de ces actes recouvre, entre autres, les pratiques suivantes : meurtre, extermination, réduction en esclavage, déportation ou transfert forcés de population, emprisonnement, torture (…). Persécution d’un groupe identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste (…). »
     Depuis des années, les demandes de reconnaissance solennelle et officielle en France des crimes de 1945 sont restées vaines, malgré le rappel chaque année par les associations de cette exigence de justice. Cette exigence morale qui impose de mettre des mots sur les exactions commises au nom de la République en Algérie, il y a 70 ans. Ces reconnaissances qui permettent l’apaisement, la justice et la transmission de notre histoire commune ont été possibles par la voix du président Jacques Chirac7 pour ce qui concerne la responsabilité de la France dans la rafle du « Vél' d’hiv' » de juillet 1942. Elles ont été possibles par la voix de l’actuel président de la République dans la reconnaissance des crimes du 17 octobre 1961... ____________________

mardi 7 mai 2024

Il est parti, Bernard

Il a donné à tant de personnes le goût de lire, ce passeur, ce roi Lire.

        Impossible d'oublier certains grands moments

                      Dernières paroles.... Ah! vieillir!...

       

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"... Bernard Pivot a écrit un livre sur la vieillesse, sorti il y a deux mois. Le célèbre journaliste, président de l’Académie Goncourt, est le présentateur d’émissions culte, comme « Apostrophes », « Bouillon de culture », « Dicos d’or » , pour n’en citer que quelques-unes.

La vieillesse, « Bof «  diront les plus jeunes, on n’y est pas encore ! « Ça ne me concerne pas », diront les octogénaires (et plus), ceux-là même qui, à 90 ans, disent que « les Ehpad, ce n’est pas pour moi, il n’y a que des vieux « ! En effet qui n’a déjà entendu cela d’un proche, d’un ami, ou même d’un membre de la famille ? C’est vrai, qu’avec la vieillesse, « la vie continue » aussi chez soi, bien entouré de sa famille et de ses amis qui, parfois, ont la mauvaise idée de partir… avant !    ___A travers un narrateur qui lui ressemble comme un « jumeau », Bernard Pivot  écrit un livre lucide (cliquer pour lire quelques pages). Il y a eu avant, certes « …Mais la vie continue ».  Pour suivre le chemin, parfois semé d’embûches, il faut trouver quelques recettes. Lui a les siennes, et il les partage.  C’est drôle, curieux, et l’écrivain parle du grand âge avec beaucoup d’humour et d’esprit.  Évidemment, tout n’est pas joyeux, ce serait mentir …. Il ne tergiverse pas, du reste, et va droit au but en citant dès les premières pages des citations éclairées sur le sujet..."

De Gaza à Rafah

La tragédie se poursuit au sud de Gaza

              Nous sommes face à un nouvel échec pour une trêve éventuelle, pour une négociation entrevue. L'ONU lance des appels en vain. Comme elle l'avait fait à chaque grande étape de la colonisation masquée ou ouverte en Cisjordanie, surtout depuis Sharon. Le gouvernement israëlien actuel va tout droit dans le mur, sourd même des appels qui viennent de Tel-Aviv.  On va dépasser plus que largement les limites de l'acceptable et même de l'imaginable. La "logique" israëlienne finit par ne plus étonner.  Le  Likoud va jusqu'au bout de ses propos.                                                                                                                                                                       Les avertissements de Einstein, notamment, auront été vains. L'idéal sioniste s'est fracturé depuis longtemps, comme le confirme aussi Marius Schattner.   

                     ____    Mise au point. _____ICI aussi...Et... _____


                                                                                        Libres propos: ambigüités du sionisme

                   "... Depuis l’échec des accords d’Oslo en 1993, et en particulier l’assassinat d'Yitzhak Rabin en 1995 par un ultranationaliste juif, ce sont avant tout les partisans du « Grand Israël » – dont la figure de proue n’est autre que Benjamin Netanyahu – qui détiennent le pouvoir politique et miliaire en Israël depuis une vingtaine d’années ? Et que les conséquences pour nombre de Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza ont été désastreuses : Colonisation à marche forcée, exactions répétées des colons envers les Arabes avec le soutien implicite de Tsahal, expropriation des terres des Palestiniens en Cisjordanie, détentions arbitraires, prison à ciel ouvert à Gaza. Au point que Amnesty international dans un rapport bien étayé datant de 2022, n’hésite pas à utiliser le terme « d’apartheid » pour qualifier la politique discriminatoire menée par les autorités israéliennes : (https://www.amnesty.org/fr/latest/campaigns/2022/02/israels-system-of-apartheid/)        ___Comment en outre nier que Benjamin Netanyahu lui-même a contribué dès 2007 à l’arrivée au pouvoir du Hamas à Gaza au détriment de l’Autorité palestinienne, pensant pouvoir tirer cyniquement profit de cette organisation ouvertement antisémite et terroriste, pour justifier de sa politique vexatoire envers les Gazaouis et les Palestiniens dans leur ensemble ?Que penser enfin de l’indifférence manifeste d’une majorité de l’opinion publique de nombreux pays arabes depuis deux décennies, vis-à-vis du triste sort des Palestiniens ?                                                                                             Quoi qu’il en soit, d’aucuns affirment que l’antisionisme et l’antisémitisme se rejoignent d’une manière ou d’une autre. Cette problématique est en effet délicate, mais ce sont pourtant deux notions bien distinctes, étymologiquement et historiquement.                                                                                             J’observe pour ma part deux approches philosophiques bien différentes, voire opposées, relatives à la création d’un État juif : celle portée notamment par le physicien Albert Einstein (1879-1955), très critique à l’égard du sionisme nationaliste et religieux, et celle défendue par Théodor Herzl (1860-1904), considéré comme l’un des pères fondateurs du sionisme, et qui avait écrit en 1896 « l’État des Juifs ».Il serait en effet difficile de réfuter le fait que Herzl appréhendait la création d’un État juif au travers d’une vision colonialiste. Dans son essai de 1896, Herzl tâche de justifier pourquoi l’autorisation d’une puissance européenne serait nécessaire à la colonisation du territoire destiné à la création de cet État :« Deux territoires sont à l’étude, la Palestine et l’Argentine. Dans les deux pays, d’importantes expériences de colonisation ont été faites, elles ont toutefois été menées sur le principe erroné d’une infiltration progressive des Juifs. Une infiltration est vouée à mal se terminer. Elle se poursuivra jusqu’au moment inévitable où la population indigène se sent menacée, et oblige le gouvernement à stopper un nouvel afflux de Juifs. L’immigration est par conséquent futile si nous ne disposons pas du droit souverain de poursuivre cette immigration ».Herzl prévoyait en effet qu’une telle initiative démarre dans un premier temps « sous le protectorat des puissances européennes ».  En outre, dans une lettre que Herzl écrivit en 1902 à Cecil Rhodes (richissime homme d’affaire britannique considéré comme l’un des plus grands colonialistes de son époque, installé en Afrique du Sud, et que certains considèrent comme ayant pu jouer un rôle indirect dans l’avènement de l’apartheid), il lui dit ceci : « Nous vous invitons à contribuer à l’histoire. Non pas à celle de l’Afrique, mais à celle d’un morceau de l’Asie Mineure ; cette histoire ne concerne pas des Anglais, mais des Juifs… Comment se fait-il que je me tourne vers vous, puisque cette question ne vous concerne pas ? Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une affaire coloniale ».              Certains pourraient nous reprocher de faire preuve d’anachronisme, et qu’il faudrait resituer les propos de Théodor Herzl dans le contexte de son époque. Pourtant, dès cette époque, en Europe comme aux États-Unis, certaines grandes figures intellectuelles ou politiques n’hésitaient pas à condamner fermement les méfaits des grandes puissances coloniales. Nous pourrions notamment citer Georges Clémenceau, qui à la Chambre des députés en 1885, contre la volonté de Jules Ferry d’entraîner la France dans de nouvelles conquêtes coloniales, déclarait ceci :                                                                                    « Non, il n’y a pas de droit de nations dites supérieures contre les nations inférieures ; il y a la lutte pour la vie qui est une nécessité fatale, qu’à mesure que nous nous élevons dans la civilisation, nous devons contenir dans les limites de la justice et du droit. Mais n’essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. Ne parlons pas de droit, de devoir.La conquête que vous préconisez, c’est l’abus pur et simple de la force que donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires, pour s’approprier l’homme, le torturer, en extraire toute la force qui est en lui au profit prétendu civilisateur. Ce n’est pas le droit, c’en est la négation. Parler à ce propos de civilisation, c’est joindre à la violence l’hypocrisie… »                             ___Qu’est-ce donc en effet que la colonisation, sinon partout et toujours un crime contre l’humain ? Car coloniser, c’est conquérir par la force ou la ruse un territoire, et déposséder les populations autochtones de leurs terres, ou les assujettir. Comment dès lors une quelconque colonisation pourrait avoir joué « un rôle positif » puisqu’il s’agit là d’un crime ineffaçable et impardonnable ?    A l’opposé de la conception sioniste de Herzl, Einstein s’est très tôt méfié de celles et ceux qui prônaient la création d’un État juif, avec des arrière-pensées souvent messianiques. En effet, dans une lettre écrite en 1929 à Chaim Weizmann (premier président de l’État d’Israël en 1949), il lui dit ceci : « Si nous nous révélons incapables de parvenir à une cohabitation et à des accords honnêtes avec les Arabes, alors nous n’aurons strictement rien appris pendant nos deux mille années de souffrances et mériterons tout ce qui nous arrivera ». Aujourd’hui, avec le recul, les propos d’Einstein pourraient étrangement apparaître comme prémonitoire.    En 1930, dans une lettre à Chaim Koffler, membre de la Fondation pour la réinstallation des Juifs en Palestine, le père de la psychanalyse Sigmund Freud confiait aussi tout son scepticisme à l’égard du projet de création d’un État juif en Palestine, persuadé que cela produirait d’interminables guerres de religions entres Juifs, Chrétiens et Musulmans, sur la terre des Lieux saints. Il préconisait « de fonder une patrie juive sur un sol historiquement non chargé ». Cette lettre de Freud à Koffler fut cachée pendant près de soixante ans, de peur de mettre en échec le projet sioniste au Proche-Orient.  Les persécutions dont furent victimes les citoyens de confession juive en Europe, puis la Shoah avec l’extermination de près de 6 millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, ébranlèrent les consciences occidentales, découvrant ébaubies que les pays dits « civilisés » avaient produit au cœur même du Vieux Continent, la pire des barbaries : « un crime contre l’humanité ». Les dirigeants occidentaux se démenèrent alors pour prendre fait et cause pour le projet sioniste, tel qu’échafaudé auparavant par Théodor Herzl, et l’État d’Israël fut proclamé en 1948, après que l’ONU ait voté un plan de partage de la Palestine, entre Arabes et Juifs, mais qui ne fut jamais respecté.   1948 symbolise pour les Palestiniens la Nakba (« la catastrophe »), avec l’exode forcé de plusieurs centaines de milliers d’entre eux.   En dépit du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et du paroxysme antisémite européen, Albert Einstein maintint sa critique du sionisme tel qu’il se mettait en place. En décembre 1948, pour protester contre la venue aux États-Unis de Menahem Begin qui venait de fonder le parti Herout, ancêtre du Likoud, il publie dans le New York Times avec d’autres éminents intellectuels d’origine juive, dont Hannah Arendt, une lettre très acerbe envers l’extrême droite israélienne de l’époque : « Parmi les phénomènes politiques les plus troublants de notre époque, est l’émergence dans le nouvel état d’Israël d’un parti politique proche de par son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et sa propagande, des partis nazi et fasciste. Il est issu de l’Irgoun, une organisation terroriste, d’extrême droite et chauviniste en Palestine… » Ces mots, certes arides, résonnent avec une certaine acuité quand l’on sait que c’est le Likoud de Benyamin Netanyahou qui est au pouvoir aujourd’hui en Israël, avec une coalition de suprémacistes juifs, et tout particulièrement le très sulfureux ministre Itamar Ben-Gvir.     Il y a donc historiquement plusieurs approches différentes sinon divergentes du sionisme au sein de la communauté juive, certains ayant même été opposés au principe de création d’un État juif. Freud pressentait notamment qu’un tel État créé exclusivement sur des bases religieuses, pourrait difficilement devenir laïc. Et il serait absurde de qualifier Albert Einstein ou Sigmund Freud d’antisémites.      Cependant, force est d’admettre que c’est la conception colonialiste du sionisme qui s’est imposée dès la création de l’État d’Israël, telle que planifiée par Théodor Herzl, et qui a produit depuis plus de soixante dix ans, tant de souffrances parmi les Palestiniens. Et qui ne peut produire ad vitam aeternam que haines, violences et guerres réciproques.                                                                   L’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023 est une horreur absolue, et ne peut d’une quelconque manière trouver le début d’une justification ou d’une légitimation. Et le parti d’extrême gauche LFI a commis une double faute morale et politique en s’obstinant à n’y voir qu’« un crime de guerre », alors qu’il s’agit à l’évidence d’un acte terroriste abject. Mais la réponse militaire totalement disproportionnée des autorités israéliennes sur la bande de Gaza, est tout autant condamnable. Plus de 30 000 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants, plus de 70% des maisons et des infrastructures détruites, dont les écoles et les hôpitaux, une population assoiffée et affamée et n’ayant plus accès aux soins les plus élémentaires, des pourparlers secrets entre les autorités israéliennes et celles du Congo pour exfiltrer une majorité de Gazaouis vers ce pays d’Afrique, qu’est-ce donc si ce n’est d’une part probablement des « crimes de guerre », mais d’autre part une entreprise de nature de génocidaire ?  La convention internationale de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, décrit en effet le génocide comme « un crime commis dans l’intention de détruire, ou tout, ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Rappelons en outre que dans une décision datant du 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice a demandé expressément à Israël d’empêcher d’éventuels actes de « génocide » et de « prendre des mesures immédiates » pour permettre la fourniture « de l’aide humanitaire à la population civile de Gaza ».     Pendant ce temps en Occident, une majorité des responsables politiques, avec le soutien des grands médias d’opinion, minimisent ou sont dans le déni, certains allant même jusqu’à légitimer le massacre en cours à Gaza, en fournissant notamment les armes nécessaires à Israël, avec les États-Unis en premier plan. Dans un article récent paru dans l’Orient-Le Jour, l’essayiste Soulayma Mardam Bey avance l’idée que « les deux rives de la méditerranée sont unies par une histoire coloniale qui tarde à se clore définitivement » :(https://www.lorientlejour.com/article/1411826/au-royaume-de-france-la-palestine-muselee.html)                                                                                                                                                                Il est grand temps néanmoins de clore le chapitre de la colonisation ou de la néo-colonisation, dont Israël symbolise aux yeux d’une grande partie des anciens pays colonisés le dernier fer de lance du colonialisme occidental. Aimé Césaire dans « Discours sur le colonialisme », nous met pourtant en garde : « Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde… »                          Je combats depuis toujours tous les fanatismes et les obscurantismes d’où qu’ils viennent, de même que tous les racismes (racismes phénotypiques, l’antisémitisme, l’islamophobie, …). Par ailleurs, je demeure attaché à l’esprit laïc et républicain, que des forces réactionnaires s’obstinent pourtant à opposer à l’esprit d’ouverture et de respect de toutes les différences, dévoyant en cela l’idéal républicain. Enfin, la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 ne doit pas devenir une relique d’un temps révolu, mais plus que jamais nous devons exiger par tous et partout de par le monde, le respect du droit international ! Nous devons donc espérer que dans un avenir proche, Benyamin Netanyahou et d’autres hauts responsables israéliens, auront à répondre de leurs actes devant la Cour pénale internationale, dans le cadre d’un procès équitable. De même, nous devons espérer que tous les responsables – commanditaires et exécutants – de l’attaque terroriste du 7 octobre 2023, seront jugés devant cette même Cour pénale internationale. Nous devons en outre exiger un cessez-le-feu immédiat et définitif à Gaza.   L’écrivaine et rabbin Delphine Horvilleur affirme dans une interview récente, qu’elle ne croit pas « que la solution viendra des généraux ou des politiques, mais davantage des poètes, de ceux qui ont la capacité de construire par leurs mots d’autres possibles. C’est pourquoi mon livre s’ouvre avec un poète palestinien et se termine avec un poète israélien. Ils sont ceux qui m’aident à croire encore ».  Albert Einstein quant à lui, considère que « le lien qui a uni les Juifs pour des milliers d’années et les unit encore aujourd’hui est, par-dessus tout, l’idéal démocratique de justice sociale, couplé à un idéal d’aide mutuelle et de tolérance entre tous les humains ».   Les Israéliens et la diaspora juive gagneraient sans doute à davantage prêter attention à ces poètes et éminents penseurs, et à réinterroger l’histoire du sionisme, à l’aune de l’impasse dans laquelle ils se trouvent, par la faute des partisans d’une ligne dure, suprémaciste et colonialiste.  Les Israéliens et les Palestiniens, loin des fanatismes religieux qui ne peuvent produire qu’exclusion et haine de l’Autre, devront trouver la force en eux-mêmes, malgré toutes les rancœurs quasi-insurmontables nourries de part et d’autre, de dialoguer à nouveau ensemble, d’égal à égal. La solution ne pourra être in fine que politique. Freud évoquait l’idée d’un État laïc. Certains évoquent l’idée à terme d’un seul État binationnal. Et si finalement la solution n’était autre que l’avènement d’un État laïc et républicain, dans lequel tous les citoyens seraient égaux, quelles que soient leurs croyances religieuses ou leurs cultures ? Les utopies d’aujourd’hui constituent parfois les réalités de demain ou d’après-demain.[Merci à Mediapart]    ________________

lundi 6 mai 2024

L'information

... Un combat permanent

                   Un enjeu majeur.

                                    Contre fake news et propagande. comme dirait Assange

                                                                                                        ___________________

De bulle en bulle...

Légèreté et profondeur

                     Quoi de plus simple, volatile et éphémère  qu'une bulle de savon, faite avec le minimum de moyens? Une bulle qui séduit l'enfant qui l'a produite, qui le projette dans un monde enchanté, de fascination totale.


                   Je viens de terminer cet excellent essai. D'abord intrigué par le titre, il m'a amené plus loin que je ne pensais. Un livre qui va au-delà des banalités, qui débouche sur une réflexion sur la vie. Une méditation sur l'éphémère, sur l'existence, la mort, tout ce qui constitue le fondement de l'humanité commune. Une métaphore sur le le temps et la mortalité, la vanité de l'existence, qui n'exclut pas un certain plaisir d'exister. Pour rien. Par gratuité pure. C'est aussi, une réflexion, sur l'engagement, le sérieux et la légèreté, faisant appel à de nombreux auteurs, anciens ou modernes, faisant appel à un équilibre difficile entre engagement et modestie, à une réflexion sur la beauté et la préciosité de l'instant et l'évanescence de l'existence (Orwell), la nécessité du recul, du détachement et même de l'humour subtil, d'une certaine dose de modestie et d'autodérision, de relativisme tranquille.



    Mourir n'est pas si grave. Une bulle éclate, d'autres prennent naissance.

                        « Vous devez cesser de penser que la postérité vous vengera, Winston, la postérité n’entendra jamais parler de vous. Vous serez gazéifié et versé dans la stratosphère. Rien ne restera de vous, pas même un nom sur un registre, pas un souvenir dans un cerveau vivant. Vous serez annihilé dans le passé comme dans le futur. Vous n’aurez jamais existé. » [Georges ORWELL, 1984.]  



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dimanche 5 mai 2024

Ensemble

  Mais pas trop...

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Billet dominical

__ La chute

__ Si la lune... 

__ Mobilisation

__ Inquiétant

__ Corruptions

__ Reconstruire?

__ Algorithmes

__ Pays de sang

__Pas de côté

__Come back

__ Fragmentation

__ Vélos gagnant

__ Titanic mania

__ Russie et profits

__Plan logement

__Repenser l'histoire  

__ Histoire de lit   

__ Question d'affaire

__ Eau et IA

__ Géorgie au coeur

__ >> Indemnité chômage   >>>>>>>                 

__ Retraites par capitalisation

__ " Avec ou sans accord..."

________________________ Revue de presse.______