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jeudi 16 janvier 2014

Virage?

 Ou mirage?
                      To be or not to be (a socialist) ?
       Je ne suis plus un Président socialiste, disait-il en mars 2013.
          Les choses paraissaient  claires. Mais tout se brouille dans le vocabulaire.
" Lors de sa dernière conférence de presse de mai 2013, il avait préféré s’en tenir à l’appellation de socialiste : « Vous me demandez qui je suis. C’est une question terrible. Je suis socialiste. Ai-je besoin de me dire social-démocrate ? Est-ce que ce serait mieux d’être social-démocrate ? Il se trouve que j’ai dirigé pendant des années le parti socialiste, je ne l’ai pas appelé le parti social-démocrate. C’est parce que je crois à certaines valeurs. Je suis devenu président de la République. Je suis donc au service de la France. Donc je suis un socialiste qui veut faire réussir la France. ...
 Sans surprise, les premières réactions, venues des syndicats ou de la gauche du PS jusqu’à l’extrême gauche, vont toutes dans le même sens : Hollande a cédé au patronat. Ses annonces de mardi sont en effet dans la droite ligne des propositions faites par le Medef. L’été dernier, son président, Pierre Gattaz, avait demandé un « pacte de confiance », prévoyant 100 milliards d’euros de baisses de cotisations et d’impôts sur les entreprises, censé permettre la création d’un million d’emplois. Si les ordres de grandeur diffèrent avec le « pacte de responsabilité » de François Hollande, la logique est bien la même. L'ancienne présidente du Medef, Laurence Parisot, ne s'y est pas trompée, sur Twitter.."
         Socialiste, social-démocrate, social-libéral?
    On ne peut plus se fier au brouillard des étiquettes autoattribuées.
Rien ne va plus dans ce parti qui porte encore le label socialiste, qui attendait un vent nouveau.
  Que l’on veuille bien faire la liste de tous les reniements, des abandons, des promesses bafouées ! L’histoire de ce pouvoir socialiste se résume à celle des déceptions qu’il a suscitées dans son propre camp. De l’austérité budgétaire et salariale jusqu’au « choc de compétitivité », qui a apporté 20 milliards de crédit d’impôt aux entreprises, en passant par le relèvement de l’impôt le plus injuste qu’est la TVA, la trahison des ouvriers de Florange, l’accord de flexibilité du travail, le renoncement à la « révolution fiscale » ou à la partition des banques…, tout s’est fait à rebours de ce que François Hollande avait promis. Il s’était engagé à faire de la finance son ennemi ; il l’a servie avec servilité ! Et c'est en cela qu'on peine à relever un soi-disant virage dans la politique du chef de l'État (lire La duperie de François Hollande). ..L’annonce de François Hollande vient donc confirmer que c’est bel et bien une « politique de l’offre » néo-libérale qu’il entend conduire. Une « politique de l’offre » qui vise à organiser un immense transfert à l'avantage des entreprises et au détriment des ménages. Après les 20 milliards d’euros, d’autres cadeaux devraient suivre.
Mais la référence au « choc de compétitivité » permet de clore ce débat biscornu autour du supposé virage du chef de l’État. Car, avec son « pacte de responsabilité », François Hollande ne procède pas à un virage : il ne fait qu’amplifier cette « politique de l’offre » qu’il conduit au détriment du monde du travail depuis de longs mois.
Depuis quand précisément ? C’est la question clef. En vérité, cela a été la première surprise de ce quinquennat. Alors que pendant la campagne présidentielle, il avait vivement condamné le « choc de compétitivité » préconisé par Nicolas Sarkozy ainsi que la hausse de la TVA voulue par le champion de l’UMP pour financer le dispositif, François Hollande a tourné casaque dès son accession à l’Élysée..."
                      Un nouveau (?) cap est donc donné, plutôt  social-libéral, mais masqué, propre à rassurer Mr Cattaz.
 " Madani Cheurfa, secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), a un avis tranché sur la question. Pour lui, les socialistes au pouvoir "ont toujours été sociaux-libéraux. Seule la communication a changé".
          Depuis 1983, avec la dérégulation des marchés assumé par P.Bérégovoy, le PS s'est engagé dans la voie néolibérale, mâtinée de social, dans le sillage des dogmes thatcherien et d'une Europe imposant ses choix libéraux...
   Il convient de dire que le gouvernement n'est plus libre de ses grands choix politiques et des orientations économiques.
   Le choc annoncé est donc  plutôt  eurolibéral 
Les emplois seront-ils au rendez-vous? Cela reste à  prouver. Depuis Balladur, les effets n'ont pas suivi les promesses sur ce plan.
    La notion de  compétivité à tout prix a révélé ses faiblesses et il faut raisonner au-delà de la croissance.
 "...Le « pacte de responsabilité » proposé aux entreprises par François Hollande et dont la mesure phare est cette suppression des cotisations familiales... n’est que la reprise de réflexions qui ont d’abord cheminé au Medef, avant d’être pillées par l’UMP. A peine élu à la présidence du Medef, en juillet 2012, Pierre Gattaz plaide en effet en faveur d’un « pacte de confiance » – à l’origine directe du « pacte de responsabilité » de François Hollande.
   Puis, au lendemain des vœux de François Hollande, prononcés le 31 décembre 2013, Pierre Gattaz repart à la charge, en renouvelant sa demande d’un « pacte de confiance ». Chiffrant le montant des baisse de charges qu’il demande au gouvernement à 100 milliards d’euros, il revendique en particulier la suppression pure et simple des cotisations familiales..." (L.Mauduit) 
              Peut-on encore sortir la gauche du coma?
                        Repartir du pied gauche?
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- François Hollande, libéral depuis 1985
- Pour le Medef, c'est Noëll tous les jours
- Un Nobel d'économie flingue le virage scandaleux de Hollande
-Pierre Gattaz premier ministre?
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