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mercredi 25 juillet 2012

Dernières nouvelles des paradis

 Enfers citoyens

__Le problème n'est pas nouveau mais se pose aujourd'hui avec acuité, vu l'état de délabrement avancé des budgets des Etats, notamment par défaut de recettes fiscales.
L'étranglement des finances publiques qui en résulte a été plusieurs fois et solennellement souligné, mais sans succès. Trop de silences, de dénis, d'absence de vraie courage politique, voire des complicités, des intérêts croisés.
 La grande évasion n'a jamais cessé.
Outre le confortable refuge qu' ils offrent à l'argent sale de toute nature, la fraude hébergée dans ces paradis ne connaît pas la crise.
Un récent  rapport sénatorial essaie d'en évaluer l'ampleur.
C'est un  prix exorbitant:  sans doute un manque à gagner pour l'Etat entre 30 et 60 milliards. 
Sans doute plus, selon l'étude approfondie de Antoine Peillon.
_ « Une analyse détaillée des 50 premières banques privées internationales révèle qu’à la fin de 2010, elles géraient collectivement plus de 15 milliards d’euros d’investissements internationaux pour le compte de clients privés, y compris à travers des trusts et des fondations », note l’étude. Contrairement à ses démentis répétés, le système bancaire international est donc bien la pierre angulaire de ce système d’évasion fiscale." (Mediapart)
_____Pour lutter contre l’évasion fiscale, évaluée annuellement en France à plus de 50 milliards d’euros, le sénateur Eric Bocquet (PCF), rapporteur d’une commission d’enquête sénatoriale sur l’évasion des capitaux, a suggéré la création d’un Haut-commissariat. Selon le sénateur PS Yannick Vaugrenard, membre de cette commission d’enquête présidée par Philippe Dominati (UMP), l’évasion fiscale, évaluée entre 50 et 60 milliards d’euros chaque année en France, "représente, au moins, le montant du remboursement des intérêts de la dette française chaque année".
Les sénateurs avouent avoir eu le plus grand mal à chiffrer l’évasion fiscale. Si M. Vaugrenard a évoqué la fourchette de 50 à 60 milliards d’euros, Eric Bosquet a, devant la presse, parlé d"un risque fiscal compris entre 30 et 36 milliards d’euros", précisant que "cette évaluation ne compren(ait) pas une série de risques". "Si bien, ajoute-t-il, que la limite supérieure n’est pas définissable : est-ce 50 milliards, 80 milliards ?" "Il y a donc une impérieuse nécessité à faire cesser cette fraude fiscale", ont souligné les sénateurs au cours d’une conférence de presse rendant compte de cinq mois de travaux de leur commission dont le rapport a été adopté à l’unanimité.
"C’est un axe politique majeur sur lequel le gouvernement va devoir travailler à la rentrée", ont estimé les membres de la commission qui proposent une cinquantaine de propositions pour lutter contre l’évasion fiscale. Pour Eric Bocquet, un "Haut-commissariat à la protection des intérêts financiers publics" doit être "la pierre angulaire" contre l’évasion fiscale. Placée sous l’autorité directe du Premier ministre, cette autorité devrait bien sûr être dotée d’un "outil statistique" solide, dispositif qui fait "cruellement défaut actuellement", a insisté M. Bocquet.
Eric Bocquet a dénoncé en particulier "la misère des évaluations" ainsi que l’existence d’une "véritable ingénierie de la fiscalité" qui rencontre "une culture de la faille secrétée par un système économique de la performance financière". Le sénateur communiste a fait part de son "effarement" devant "l’horreur économique" recelée par la fraude fiscale, de son "malaise" aussi : "quel sentiment voulez-vous que l’on éprouve à constater que des jeunes gens intelligents consacrent toute leur activité à inventer des moyens de jouer avec les lois ?"
M. Bocquet a accusé une "Europe trop absente" des voies de lutte engagée contre la fraude fiscale par l’OCDE et le GAFI, car elle est "paralysée par les concurrences fiscales qu’elle abrite en son sein" et que c’est sur son territoire que résident "les paradis fiscaux les plus puissants du monde". "La politique franco-française de lutte contre l’évasion fiscale porte la marque de ces enlisements", a-t-il aussi remarqué. Aussi, les sénateurs veulent-ils, parmi leurs propositions, "intégrer la fraude et l’évasion fiscales au débat parlementaire" et procéder à une "évaluation régulière" des différents dispositifs qui seront mis en place.
Ils proposent aussi tout une série de mesures pour "valoriser la citoyenneté fiscale" comme le renforcement des prérogatives des institutions représentatives du personnel en matière de prévention de la fraude fiscale ou pour amplifier la "force de frappe" de l’administration notamment en créant un corps interministériel d’"informaticiens-enquêteurs".
_____Il va être difficile d'agir efficacement maintenant:"Entre 2008 et 2009, il y avait une fenêtre de tir pour les Etats : les banques étaient à genoux, ils auraient pu tout exiger d'elles, qu'elles sortent des paradis fiscaux etc...ils n'ont rien fait!"
 _On évoquera aussi les riches niches pour échapper à l'impôt, portant atteinte à l'équité fiscale.

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