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jeudi 2 juillet 2009

Où va l'Iraq?

L'armée US se retire des villes
Et après?..

Quel avenir pour ce pays dévasté?

Iraq : la corruption mine la sécurité bien plus que les attentats - AgoraVox:
"Bagdad, pour fêter la « journée d’indépendance nationale » vient d’offrir les premières concessions gazières et pétrolières aux compagnies étrangères. Ainsi, un cycle commencé en 1972 avec la nationalisation des réserves iraquiennes, vient de se clore. On a les shows qu’on mérite : le concours a été diffusé en direct par la télévision nationale. Cependant, pour l’instant sur les six concessions proposées une seule a trouvé preneur. Le consortium formé entre la BP et la chinoise CNPC. Pourtant le cahier des charges n‘est pas trop encombrant : le seuil de production exigé est similaire à la production actuelle, qui est, pour des raisons évidentes, très bas. Sans doute, les 31 compagnies pétrolières présentes à l’appel d’offre et qui attendent avec impatience le pactole de plus de 110 milliards de barils veulent se donner le temps de négocier les conditions « hors contrat ». Dans un environnement de sables mouvants, où l’ensemble des acteurs avance avec une extrême prudence, ce n’est pas la recrudescence des attentats qui les freine mais le monde interlope des « taxes informelles », des pots de vins à l’infini, des pressions et des exigences de multiples agences, toutes actives, toutes gloutonnes et aux demandes contradictoires.
Selon Trasparency International, l’Iraq est le troisième sur la liste « des pays les plus corrompus », juste après la dictature birmane et le non-Etat somalien. Les bénéfices de ces pratiques dans l’armée, censée remplacer celle des Etats-Unis, sont si importants qu’aujourd’hui il faut payer au moins cinq cent dollars pour être « engagé » comme simple trouffion. Selon Alia Nusaif, parlementaire faisant partie du comité anticorruption de l’assemblée, des milliards de dollars sont chaque année perdus à cause de ces pratiques, qui vont, c’est un euphémisme, dans le sens d’une économie irrationnelle. Ce même comité anticorruption, créé pour répondre à plus de 12 000 plaintes contre l’administration, vient de publier une liste des ministères les plus corrompus : défense, intérieur, économie et finances, éducation, santé, etc. D’après les dires d’ Alia Nusaif, rapportés par la BBC, le comité n’a pu « gratter qu’en surface ». Lutter contre la corruption se révèle un sport dangereux. Madame Nusaif est bombardée de poursuites, ce qui semble un moindre mal : la semaine dernière, un autre membre de ce comité a été assassiné dans la rue à Bagdad. -Le pactole que le gouvernement iraquien propose aux compagnies pétrolières implique des « manques à gagner » faramineux, et dont personne ne veut mettre une croix dessus. D’après le général David Walker qui, en 2006 présentait son rapport au sénat américain au comité de la « stratégie nationale pour une victoire en Iraq », la corruption dans le secteur des hydrocarbures était « gigantesque » : 10 % du pétrole raffiné et 30% du pétrole importé disparaissent des circuits officiels pour rejoindre le marché noir et la réexportation frauduleuse, surtout via la Turquie. Suivant l’exemple iranien, les potentats locaux branchent des pipe line personnels sur les terminaux, cela diminuant de près de 40% les arrivages à la destination finale. Quant aux dépôts stratégiques, à Kirkuk ou à Bayji entre autres, ils sont devenus des « supermarchés de la trêve » : alliés et ennemis se retrouvent pour percevoir leur dîme. Les ponctions sont universelles : les chefs de bandes kurdes et turkmènes, la mafia du pétrole, les militaires, Al Quaida, tout le monde se nourrit sur la bête". (M.Koutouzis)

-Irak: mille fonctionnaires accusés de corruption
-Irak : La corruption des gangs

-IRAK • Tant qu’il y aura du pétrole | Courrier international:
"Les forces américaines quittent un pays qui n’est guère plus qu’une épave. La société, l’économie et même les paysages irakiens ont été dévastés par trente ans de guerre, de sanctions et d’occupation. Les Irakiens ont été submergés par une interminable série de désastres depuis 1980 avec la guerre Iran-Irak, qui a duré huit ans, la défaite au Koweït en 1991, les soulèvements chiite et kurde réprimés dans le sang la même année, les sanctions des Nations unies qui, en 13 ans, ont ruiné l’économie et fait voler en éclats la société irakienne sans oublier l’invasion américaine de 2003, la guerre menée par les sunnites contre l’occupation de 2003 à 2007 et simultanément, la guerre civile entre chiites et sunnites...
Parallèlement aux questions de sécurité et aux rivalités intercommunautaires, les Irakiens doivent faire face à des problèmes économiques vitaux. Selon le ministère de l’Agriculture irakien, la désertification touche 92,5 % du pays. De ce fait, de 40 % à 50 % des terres qui, dans les années 1970, étaient les plus fertiles sont en train de devenir improductives. L’explication ? Les barrages construits sur l’Euphrate en Syrie et en Turquie, en amont de l’Irak, ont réduit le débit du fleuve au quart de ce qu’il était il y a dix ans. La plaine de Mésopotamie, qui fut l’un des berceaux de l’agriculture et de l’irrigation, se transforme en zone aride. L’Irak, désormais incapable de se nourrir lui-même, est devenu l’un des principaux importateurs alimentaires de la planète.
Mais il y a plus grave. La production de ses grands gisements pétroliers est en chute libre. Les “supergéants”, neuf champs de pétrole contenant plus de 5 milliards de barils de réserves, faisaient pourtant partie des plus productifs au monde. Ceux de Kirkouk et de Bai Hassan, dans le Nord, et ceux de Rumaila, de Qurna-Ouest et de Zubair, dans le Sud, faisaient figure de ressources inépuisables qui, à long terme, pourraient sortir l’Irak de tous les problèmes. Mais voilà que leur productivité baisse, pour cause de négligences, de défaut d’investissements et de mauvaise gestion. En 2008 encore, cela n’inquiétait guère, car le cours du baril était élevé et le gouvernement pensait que cela allait durer. Il a ainsi allègrement augmenté les salaires et autres rémunérations et fait passer le nombre de fonctionnaires à près de 2 millions, soit deux fois plus que sous Saddam Hussein. Un an plus tard, l’Irak est sur la paille, les embauches de fonctionnaires sont gelées, y compris dans la police, et un crédit de soutien de 5,5 milliards de dollars est en cours de négociation avec le FMI. La production de pétrole fin mai était de 2,41 millions de barils, en deçà des 2,58 millions produits à la veille de la guerre de 2003, sans parler des 3,5 millions de barils de 1979.
C’est dans ce contexte qu’a lieu un changement retentissant en Irak. Les 29 et 30 juin, Hussein Shahristani, le ministre du Pétrole, a accordé aux multinationales pétrolières des contrats de vingt ans pour l’exploitation des gisements déjà opérationnels, d’abord pour ramener la production à ses niveaux antérieurs, et ensuite pour l’augmenter. Ces entreprises seront payées en pétrole brut à un cours fixe pour toute production supplémentaire, et devront assumer elles-mêmes tous les investissements. Dans le secteur pétrolier irakien, les détracteurs de cette méthode estiment que le gouvernement vend la poule aux œufs d’or et aurait dû cantonner les compagnies pétrolières aux gisements découverts et non encore exploitables. L’Irak aurait dû conserver la mainmise sur les grands gisements exploitables en employant les services de bureaux d’études, consultants et sous-traitants étrangers pour augmenter la production. A ce stade des choses, le gouvernement irakien estime pour sa part n’avoir guère d’autre choix, et, même ainsi, il faudra encore trois ans avant que la production de pétrole n’augmente.
De façon étonnante, cette évolution historique du contrôle et de l’exploitation de la richesse pétrolière irakienne ne suscite guère d’attention à l’étranger en dehors du secteur pétrolier et de la presse spécialisée. Or son issue sera déterminante pour l’avenir des Irakiens et aura des conséquences sur l’approvisionnement en énergie de la planète entière. Si le pays a retrouvé une certaine stabilité au cours des deux dernières années, c’est en partie parce que le gouvernement a été capable de rémunérer près de 600 000 membres des forces de sécurité et de créer des milliers de postes de fonctionnaires bien payés. Tous les Irakiens rêvent d’un poste confortable et stable dans la fonction publique, et non d’un emploi dans un secteur privé affaibli et incertain. La haine et la peur qui divisent les Irakiens sont le résultat compréhensible de plusieurs décennies de conflits. Elles sont aussi trop fraîches et trop intenses pour être surmontées en moins d’une génération. L’usage et l’exploitation de l’immense richesse pétrolière de l’Irak n’est pas seulement la meilleure chance de redonner à sa population le goût d’y vivre. C’est peut-être aussi la seule.
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-L'Irak reprend le contrôle de ses villes
-L'Irak doit s'attendre à des jours difficiles, selon Barack Obama
-L'Irak rouvre ses gisements de pétrole et de gaz aux compagnies étrangères
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-Retrait des troupes américaines des villes d'Irak - Les blogs du Diplo
-ContreInfo - Irak
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-Bush : héritage irakien
-IRAK : chroniques d'un désastre annoncé
-L'Irak : jusqu'à quand ?
- IRAK : côté G.I.'s

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