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jeudi 18 juin 2009

Vers du travail gratuit?

Au nom de la crise...
Chantage à l'emploi
Quand l'impensable devient possible.


--"Il y a un mois, l’entreprise Hertz demandait un «effort de solidarité» à ses employés: accepter une baisse de salaire. Ce mardi, c’est British Airways, selon Reuters, qui demande à ses salariés de travailler gratuitement." (Afp)

Un pas de plus dans la logique de la précarité érigée en système...
Une illustration de la pensée de Mme.Parisot:"« La vie, la santé, l'amour sont précaires. Pourquoi le travail ne le serait-il pas ? »?
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- «Tout travail mérite salaire, or, force est de constater que la période du chantage au chômage exercée dans toute l'Europe a contraint notre jeunesse d'alors à tout accepter, à ne point résister, en un mot à se résigner. Alors voilà une nouvelle escalade, qui pour le cas est toute britannique, mais qui ne saurait tarder par être argumentée dans notre hexagone par nos dirigeants qui ont toujours pour habitude d'exporter et faire admettre tout ce qui est le plus défavorable pour les citoyens français, en citant en exemple le pays ou les pays voisins.»(Gavroche)
- «Comment à notre époque des milliers de personnes seraient-elles prêtes à aller travailler pour des exploiteurs qui se servent de la crise pour modifier les acquis sociaux gagnés de hautes luttes depuis deux siècles? Que des esclaves!
»(Rota 37)

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« Cette promotion décomplexée du meilleur, du plus malin, du plus fort ou du plus cynique s’appuie sur une interprétation de l’histoire humaine bien plus dangereuse qu’on ne l’imagine. Elle fait fi des traditions humanistes et des sagesses. Tout en promettant une meilleure croissance économique, elle accélère – sans même s’en rendre compte- le processus de « décivilisation ». Elle atomise les sociétés pour mieux assurer, dit-on, leur « prospérité ». C’est un jeu de dupes. Oui, malheur aux perdants ! Tel est bien le message implicite. Les grandes cultures, à commencer par l’humanisme occidental, avaient de bonnes raisons de vouloir corriger, civiliser, limiter le principe même de la compétition. Ce n’est plus le cas ». (Jean-Claude Guillebaud)
-Salariés de tous les pays, unissez-vous pour sauver le capitalisme : Travaillez gratuitement ! -
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Et British Airways créa le travail gratuit:
"La compagnie aérienne britannique a appelé ses employés à emboîter le pas de leur patron Willie Walsh et à travailler gratuitement d'une semaine à un mois. Objectif: aider leur entreprise «à survivre».
Selon le site Internet de la BBC, le groupe a lancé cet appel par courrier électronique adressé à plus de 30.000 salariés au Royaume-Uni.Cette proposition s'ajoute à une batterie de mesures d'économies déjà proposées par BA à ses employés. Depuis le mois dernier, le groupe leur propose, là aussi sur une base volontaire, de prendre des congés non payés ou de travailler à temps partiel, afin d'aider à réduire la masse salariale.Le directeur général du groupe et le directeur financier avaient annoncé en mai qu'ils travailleraient pour rien pendant un mois.BA a essuyé une perte nette part du groupe de 375 millions de livres (425 millions d'euros) sur l'année achevée le 31 mars, contre un bénéfice de 712 millions un an plus tôt. La compagnie a vu le trafic de ses très lucratives classes supérieures s'effondrer (-17,2% en mai sur un an)."

-Travail gratuit à British Airways : c'est possible en France aussi | Eco89:
"...En France, des employeurs pourraient-ils faire une telle proposition ?
Non, s'ils sont réalistes et veulent éviter un conflit social dur. Oui, s'ils s'en tiennent à ce que leur permet le droit.Le code du travail n'exclut pas la situation. Il fait de la rémunération « un élément essentiel du contrat de travail », mais, comme l'avait expliqué Eco89, il autorise à la modifier. Et pas seulement à la hausse.
L'avocate Susana Lopes Dos Santos, spécialiste du droit du travail, n'a jamais rencontré un tel cas en France :« En soi, on peut toujours proposer une modification du contrat de travail, mais elle doit être extrêmement limitée dans le temps. Il faut aussi tenir compte des conventions collectives, qui prévoient que les salariés doivent toucher une rémunération minimum. »Jusqu'ici, comme l'avait raconté Eco89, plusieurs entreprises ont proposé des baisses temporaires. En faisant appel au bon vouloir des salariés (surtout les cadres), en réduisant le temps de travail (et mécaniquement, le salaire), ou en jouant sur la part variable de la rémunération.Et si elles proposaient désormais de ne rien verser du tout ? Pour Susana Lopes Dos Santos, elles devraient s'imposer des limites :« Si ça dure une semaine ou quinze jours, ça n'aura peut-être pas beaucoup d'incidence. On peut aussi prévoir un système de rattrapage, en reversant le salaire quelques mois plus tard. »Le code du travail a aussi prévu un garde-fou : même pour des motifs économiques, une modification d'un « élément essentiel » du contrat nécessite l'accord du salarié. Celui-ci acceptera-t-il de sacrifier sa fiche de paye pour sauver l'entreprise ?"

-L'appel au travail gratuit de British Airways suscite la controverse:
"...Afin de montrer l'exemple, Walsh avait annoncé le mois dernier qu'il renoncerait à un mois de salaire en juillet, soit 73 000 euros... sur un salaire annuel de 874 000 euros, selon les chiffres avancés par le Mirror.Interrogé par le Times, un membre de l'équipage de British Airways fustige cette décision : « Au début on pensait que c'était une blague. C'est bien que Willie Walsh renonce à un mois de salaire, mais je gagne seulement 13 000 euros par an. Beaucoup de gens disent ici ''si on paye mon hypothèque et mes impôts, peut-être qu'on y réfléchira plus attentivement.''

Un commandant de bord membre du syndicat GMB union, considère que le dirigeant ne va pas assez loin : « Tant que les dirigeants de British Airways ne voudront pas revoir leurs rémunérations et leurs bonus, les salariés auront du mal à prendre cette idée au sérieux », explique le syndicaliste au Times.Le patron de BA ne fait pourtant que franchir une étape supplémentaire. Le mois dernier, il avait demandé à ses salariés de passer en temps partiel, voire de prendre jusqu'à un an de congés sans solde. Un millier de salariés aurait déjà accepté cette proposition.D'où l'idée que la proposition pourrait être acceptée par certains. « Si les salariés de British Airways jouent le jeu, beaucoup d'autres compagnies vont certainement s'appuyer sur cet exemple », a indiqué au Times un avocat du cabinet Beachcroft..."

De la précarité au « précariat »:
"...Dans un tel système(ultralibéral) les salariés, considérés comme un simple moyen de production et même comme une charge, peuvent être licenciés à tout moment, et l’Etat-providence est fortement critiqué comme étant un frein pour l’économie. Evidemment ce système ne peut qu’être générateur de fortes disparités sociales. Et, c’est là que nous retrouvons le fil de notre histoire : la précarité.Dans le cadre de cet exposé je ne peux qu’évoquer quelques aspects de ce nouveau capitalisme qui va provoquer, comme corollaire, la dérégulation générale et la précarité systématisée : A marche forcée, poussé par les nouvelles possibilités de l’informatique et la connexion des Bourses, notre monde s’est engagé sur la voie des déréglementations du droit du travail et du démantèlement des protections sociales. Sous couvert de lutter contre l’inflation, les salaires ont été déconnectés de la productivité du travail et ont entamé une dégringolade de 10 points de la valeur ajoutée : on s’accorde à dire qu’en 20 ans, dans le partage de la richesse produite, par rapport à la situation des années 70, le capital a gagné 10% de plus que ce qu’il engrangeait avant.Au niveau de l’emploi, alors que la courbe de la rémunération financière augmentait, celle du chômage suivait aussi dans la même proportion. La clé d’explication de la précarité est là : plus de dividendes pour les actionnaires c’est moins de revenus pour les salariés et pour la protection sociale.J’aurais pu traiter directement le sujet de la précarité sous l’angle social et humanitaire, comme le font en général les divers médias, mais quelles que soient, par ailleurs, nos convictions personnelles, on a le devoir de chercher à comprendre comment les choix économiques marquent notre vie sociale individuelle et collective ..
"
-_Les actionnaires, parasites de la société
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- Salariat : à l'américaine ?
-Vers une précarité généralisée ?
-Précarité pour tous, la norme du futur
-Observatoire des inégalités
-La-bas.org - Précarité - chômage

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