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samedi 19 janvier 2008

Démocratie compassionnelle ?



Emotion, politique et médias : l'impasse

Quand la justice fait défaut, quand l'individualisme, l'arrivisme sont érigés en principes souverains...
Où l'on retrouve quelques traits de l'antique monarchie...


"...Une « contagion empathique », donc, alimentée par les misères diverses, le flot des estimes de soi brisées à l'arête des réalités économiques, sociales, affectives. Et bien comprise par le monde politique et le pouvoir : « il revient à ce dernier de gérer, voire d'instrumentaliser les passions collectives ».
« Instrumentaliser »… Là se situe la perversion, la limite cinglante de cette « démocratie compassionnelle ».

-La faillite de la République des victimes
"Le président de la République a fait évoluer la charge suprême vers une fonction d'aumônier général de la nation. A la fracture sociale, il a peu à peu opposé la compassion plutôt que l'action et s'est donné comme priorités des objectifs aussi louables humainement que politiquement déconcertants (cancer, accidents de la route, handicapés). Le monarque républicain qu'est le président de la République semble désormais réduire l'exercice de la souveraineté à la fonction du roi thaumaturge apaisant les souffrances de son peuple par l'imposition de ses mains."

-Sarkozy, la stratégie de l’émotion
-Logement : au-delà de la compassion
-La fausse compassion
-Juristes jugent la compassion démago de sarko..
-Le fait divers au coeur de l'action politique

« ..Alors que l’intérêt pour les sujets politiques traditionnels reflue, les études des sociologues montrent très nettement depuis une dizaine d’années la montée en puissance dans les journaux télévisés des sujets dits “humains”, dont le héros est un individu en souffrance. Les hommes politiques ont très bien compris que s’intéresser aux faits divers était une façon d’être présents médiatiquement. »

Mais attention ! Encore faut-il respecter un scénario obligé, induit par un récit journalistique aujourd’hui stéréotypé. «L’homme politique est sollicité pour compatir, pas pour analyser ou prendre du recul», ajoute Jean-Louis Missika. S’écarter de ce schéma, c’est prendre le risque de se voir reprocher son indifférence, son absence de proximité avec les citoyens..."

Serial President, par Christian Salmon:(Des larmes et de la politique)
"...Est-ce l'apparition d'une "raison sentimentale" en lieu et place de la vieille "raison cynique", comme l'annonçait Jean Baudrillard, dès 1995, dans un article intitulé "Aux larmes, citoyens !" ? Ou n'est-ce pas plutôt une forme nouvelle de la realpolitik à l'âge d'Internet et des nouveaux médias, une "realpolitik des émotions" qui pousse les hommes politiques à faire un usage stratégique de leur vie privée ? Ce qui fut fait et bien fait à Euro Disney, en Egypte, en Jordanie... Les médias peuvent-ils échapper à l'ordre du jour présidentiel qui leur dicte ses thèmes et fixe leur agenda ? Sans doute, à condition de cesser d'être complices du scénario présidentiel dont la presse est à la fois l'acteur, le choeur et le public. L'exploitation de la crédulité publique par le président conduit à une décrédibilisation sans précédent des discours politiques et médiatiques. Ce qui explique qu'il puisse à la fois capter l'attention et décevoir les attentes, susciter l'intérêt et un certain accablement, apparaître non plus comme le souverain mais comme "le valet Matti" de ses désirs tyranniques..." (C.Salmon)

-Nietzsche (généalogie de l'individu) :critique de la compassion

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