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mercredi 7 juin 2017

Europe: faire bouger les lignes...

Prendre son destin en main?
                                    Dans la tourmente et le marasme, on s'agite beaucoup dans les capitales européennes. On se met à la recherche d'idées neuves. Il s'agit de réparer et de rénover un navire qui prend eau et de retrouver un cap.
                                        Angela Merkel fait à la hâte des propositions dans une Europe qui se délite.
Face à sa déconvenue vis à vis de la politique erratique de la Maison Blanche, au coup de tonnerre du Brexit, au désenchantement général, il s'agit de trouver de nouvelles formules.
   La voilà tentée par une plus forte intégration européenne.
       Le G7, qui s'est déroulé ces derniers jours à Taormina, en Sicile, a visiblement laissé des traces... La chancelière allemande Angela Merkel en tire un constat amer :
"L'époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasiment révolue. C'est mon expérience de ces derniers jours", a dit Mme Merkel lors d'un meeting à Munich, dans le Sud de l'Allemagne."
        C'est la foire aux idées européennes, comme dit F.Leclerc, un printemps trompeur, car sans perspectives vraiment novatrices.
      La réforme de l'euro, de la politique européenne, s'imposent comme une ardente nécessité. Pour l'instant, c'est un  menu d'options  que Bruxelles se met à préparer, dans une confusion assez remarquable.
   Changer les institutions, les mécanismes financiers...Voilà bien le problème, mais les dissonances sont nombreuses et profondes et les résistances, sévères. On se heurte notamment aux règles de l'ordolibéralisme berlinois, à sa rigidité, malgré les critiques qui se font sentir, même de l'autre côté du Rhin:
...Les critiques de la politique économique du gouvernement Merkel commencent à donner de la voix. Cette semaine, l'économiste Marcel Fratzscher, qui dirige le très respecté institut de recherche économique DIW, l'a accusé de "cynisme".   "La tentative de rejeter sur les autres la responsabilité de ses propres fautes économiques est particulièrement cynique. Les excédents commerciaux de l'Allemagne ne sont pas la faute de la BCE ou de la politique économique des autres membres de la zone euro, mais celle de la politique allemande", ", écrit-il dans une tribune publiée par le quotidien Handelsbaltt, soulignant la faiblesse des investissements et l'insécurité réglementaire Outre-Rhin.  Les propositions qui seront mises sur la table demain ne se concrétiseront quoiqu'il en soit pas avant que l'Allemagne ne soit dotée d'une nouvelle majorité. D'ici là elles resteront l'otage du débat politique Outre-Rhin....
    Le désarroi allemand est patent, étant donné aussi les changements géopolitiques en cours, comme le dit avec ironie un blogueur.
  Bref, le coeur n'y est plus. C'est plus qu'une crises existentielle, comme disait Juncker...
     Hubert Védrine en appelle désormais à une « pause législative » de la Commission européenne : « Il faut que l’Europe fasse un pas en arrière si on veut la sauver. On ne désintégrera pas les contestations populaires à coup d’eau bénite communautaire ». Et l’ancien ministre de plaider ouvertement pour un retour à l’inter-gouvernemental, pour diriger l’Europe. « La construction européenne n’est pas loin de son heure de vérité », prophétisent de leur côté l’économiste Patrick Artus et la journaliste Marie-Paule Virard, dans leur dernier essai....
    La voix de la France est devenue inaudible. Mais existe-t-elle encore?
      La ligne rigidement ordolibérale de Wolfgang Schäuble s'impose comme un dogme dangereux:
               "Sa position hégémonique au sein du gouvernement du pays le plus puissant d'Europe, son intransigeance actuelle vis-à-vis de la Grèce et son obstination à lui faire expier ses péchés, ses refus catégoriques d'alléger même légèrement le fardeau des nations européennes sinistrées, risquent fort de susciter dégoût et extrémisme auprès de certaines tranches de la population européenne. Il n'a effectivement de cesse de stigmatiser les erreurs grecques, se complaît inlassablement à prescrire davantage d'austérité et de privations, détournant les yeux de l'attitude irresponsable des établissements financiers allemands dans le déclenchement de la crise européenne. Ce faisant, Schäuble se rend coupable de malhonnêteté intellectuelle tant il est manifeste que ce sont les flux massifs de capitaux allemands à destination de l'Europe périphérique (ayant pour objectif de majorer les bénéfices de ses banques) qui ont, par la même occasion, largement contribué - jusqu'à 2007 - à enfler des bulles spéculatives dans certains pays, à décourager toute tentative d'amélioration de la compétitivité dans d'autres....Loin d'être isolé dans son pays, Schäuble est soutenu par toute une cohorte de politiciens et d'économistes doctrinaires qui ne parviennent toutefois pas à expliquer en quoi l'austérité serait bien susceptible de ramener la compétitivité dans un pays comme la Grèce ?... 
    Les futures élections ne donneront sans doute pas l'avantage à Martin Schultz, qui pourrait peut-être aider à esquisser un virage et à modifier une trajectoire économique désastreuse.
      Les voeux et les incantations ne suffiront pas...

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