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samedi 8 avril 2017

Retour sur le protectionnisme

Quel protectionnisme?
                                      Le bon sens à notre portée?
        En ces temps électoraux, la question, souvent mal posée, rebondit.
          Les débats sur le sujet sont rarement nuancés. Entre Sapir et Gréau, le fossé est apparent.
    Il ne s'agit pas, comme disait quelqu'un, d'opposer le Web et le Mur, l'ouverture tous azimuts et la fermeture soit disant protectrice, le grand large et repli, l'isolationnisme, mais de sortir d'abord du faux dilemme: protectionnisme ou pas.
     Il importe de mieux poser le problème, qui n'est pas qu'économique, dans une période historique donnée, dans un contexte précis d'échanges commerciaux. Le problème ne se posait pas sous A.Smith comme il se pose aujourd'hui.
     La mondialisation des échanges étant devenue ce qu'elle est, sous les directives de l'OMC, inspirées par'un libéralisme politiquement irréfléchi et les exigences des firmes transnationales, et est devenue objet de critique et de remise en question
     Certains pays semblent avoir compris la nécessité de renégocier des règles équitables pour éviter l'absurde struggle of live darwinienne planétaire souvent destructrice.
    L'idée d'un certain ou d'un «bon» protectionnisme fait son chemin, pour contrecarrer certains dogmes simplistes, éviter une désindustrialisation fatale dans certains secteurs et la baisse tendancielle des salaires et le développement rapide de la précarité, effets de dumping variés, ainsi que sa conséquence: la montée de revendications nationalistes exigeant une  fermeture des frontières, qui ne pourrait être que prémisse de déclin.
     Quel protectionnisme? Un protectionisùe raisonné  en quelque sorte, forcément sélectif et si possible négocié, nonobstant le bon Mr Lamyqui a quelques difficultés à passer des paroles aux actes..
    Tout est question de dosage et d'opportunité
        Un peu sur le modèle de la Suisse, ou de la Norvège, mais en y intégrant la dimension européenne, revue et corrigée dans sa politique économique, fidèle à ses principes initiaux.
     Ce qui supposerait une certaine souveraineté retrouvée et des institutions politique de poids.
         Un protectionnisme européen assumé, qui fait son chemin. Trop lentement.
  Les Etats-Unis n'ont pas attendu Donald Trump pour en faire, malgré leurs déclarations, les croyances à ce sujet et le virage proclamé récent.
   Un protectionnisme raisonnable et pacifié, car la concurrence sans freins n'est pas la meilleure voie pour générer l'absence de conflits, comme on le voit aujourd'hui. .
     Le protectionisme est en train de redevenir une idée neuve, comme l'avait vu feu Maurice Allais.
      "Certains prétendent expliquer la cassure de 1974 par le choc pétrolier, ou par les incidences des Accords de Grenelle en mai 1968, ou par le remplacement du SMIG par le SMIC. Mais en fait, une seule cause peut et doit être considérée comme le facteur majeur et déterminant des différences constatées entre avant 1974 et après 1974 : la libéralisation des échanges extérieurs par l’Organisation de Bruxelles.   Dans un tel contexte, plus les minima de salaires sont élevés, et plus les importations en provenance des pays à bas salaires sont favorisées. Or, ces pays représentent aujourd’hui des milliards d’hommes. Leur compétition dans un monde de libre-échange ne peut qu’entraîner, inexorablement, dans les pays développés, un nivellement des salaires vers le bas et une explosion du sous-emploi.   Cette opinion relève du sens commun, et elle apparaîtra aux lecteurs comme une banalité. Mais il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et tel semble bien, aujourd’hui, le comportement des dirigeants – politiques, économiques, médiatiques : ils ne veulent ni voir ni entendre."
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