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mercredi 15 mars 2017

Globalistan: quel avenir?

Points de vue
                      Le phénomène de la globalisation, sous sa formes actuelle,  semble arriver à un terme, ou du moins à une impasse.,
    Dire qu'elle est en crise est un euphémisme et pas seulement sous ses aspects économiques.
        On assiste même à des formes de déglobalisation, après un développement anarchique.des échanges et des délocalisations semblant sans fin.
         Un mouvement d'ampleur inédite qu'ont bien décrit, depuis une dizaine d'années déjà, deux journalistes du Spiegel, qui pointent l'autre face d'une globalisation sans frein, sous le signe du dogme ultralibéral, engendrant aussi déclassements, précarités, crises financières et autres désordres.
      Ils ne proposent pas un retour à un protectionnisme réducteur, mais lancent un appel pour une réglementation raisonnée des échanges, dans une autre logique que la loi de la jungle qu'engendrent finalement les principes de l'OMC, basés sur les vertus du marché tout puissant, qui serait à lui-même sa propre règle, contiendrait sa propre raison. Ce qui signifie en finir avec les abandons successifs des contrôles et arbitrages des Etats, réduits à leurs fonctions les plus basiques et gérant des moyens de plus en plus réduits.
     Tout se passe comme si une certaine déglobalisation commençait à se mettre en place. La notion naïve de mondialisation heureuse, prêchée par A. Minc,  prend du plomb dans l'aile. L'explosion des inégalités et le laminage des classes moyennes a été largement analysés par J. Stiglitz, l'ancien chercheur de la Banque Mondiale, Branco Milanovic, par Ricardo Petrella.ou Saskia Sassen.
   La question est de savoir jusqu'où ira ce phénomène et comment  sera conduite une autre forme de mondialisation...
    Ce qui suppose une redéfinition des règles et de l'esprit de l'OMC.
                __________  En crise, la globalisation l'est aussi par d'autres aspects, notamment géopolitiques, avec les tensions, les fractures, les affrontements, les dissolutions et les recompositions observées, pas seulement dans le sud-est asiatique.
    L'euroscepticisme galopant en est une des manifestations, sur fond de crise non résolue et de déni des principes qui ont fondé le projet européen, de luttes économiques qui le caractérisent, le libéralisme de fond prenant le pas sur le solidarité invoquée..
   De manière très caustique et parfois polémiquement simplifiée, l'auteur, qui ne cache pas ses prises de parti, vise quelques aspects de cette crise européenne à laquelle nous assistons,, dont les causes ne sont pas seulement internes: (A prendre cum grano salis) :            
      .....L'Europe américaine sera-t-elle mise à mort par ceux-là même qui étaient censés la régénérer ? L'on peut sérieusement se poser la question quand on voit le divorce grandissant entre l'UE et les pays d'Europe centrale et orientale, fers de lance de la "Nouvelle Europe" si chère aux néo-cons. Le pied droit de Washington donne des coups au pied gauche et c'est tout le système vassalique européen qui risque de tomber. On comprend qu'Obama préfère penser à autre chose en jouant au golf...
Rappelons d'abord que la construction européenne fut, dès le départ, un projet américain. Des archives déclassifiées montrent que les soi-disant "pères de l'Europe" - Schuman, Spaak ou le bien-nommé Monet - travaillaient en réalité pour les Etats-Unis. Pour Washington, il était en effet plus aisé de mettre la main sur le Vieux continent par le biais d'une structure globale noyautée de l'intérieur que de négocier pays par pays avec des dirigeants indépendants. ____La chute du Mur et l'intégration à l'UE des anciennes démocraties populaires n'étaient que le cache-sexe de l'avancée de l'OTAN vers la Russie. Mieux encore, ces pays nouvellement libérés de la tutelle soviétique et férocement anti-russes pour des raisons historiques compréhensibles étaient susceptibles d'établir un nouveau rapport de force très favorable aux Etats-Unis au sein de l'UE face à certaines poussées de fièvre frondeuse toujours possibles de la "vieille Europe" (De Gaulle, Chirac et Schroeder...)____Or, au moment où les institutions européennes sont noyautées et soumises comme jamais aux désidératas US, le château de cartes est en train de s'écrouler... Ce sont d'abord les sanctions anti-russes qui ont créé une brèche. Si elles furent accueillies avec des transports de joie par la Pologne et les pays Baltes, leur réception en Hongrie, en Slovaquie et même en République tchèque fut bien plus mesurée, c'est le moins qu'on puisse dire. Première cassure au sein de la "nouvelle Europe".____Et maintenant, la question des réfugiés pourrait bien sonner l'hallali. La Pologne, pays ô combien pro-US, refuse tout à fait d'obéir aux injonctions des institutions elles aussi ô combien pro-US de Bruxelles. Diantre, Brzezinski n'avait pas prévu ça...____Varsovie, ainsi que Budapest ou Bratislava, rejettent totalement ce qu'ils considèrent comme un diktat de Bruxelles et ses menaces d'amende (250 000 euros par réfugié refusé). Les mots sont intéressants :___Jaroslaw Kaczynski, chef du PiS au pouvoir : "Une telle décision abolirait la souveraineté des Etats membres de l'UE. Nous refusons cela car nous sommes et serons en charge de notre propre pays".___Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères : "La menace d'amende de la part de la Commission est du chantage pur et simple".____Notons en passant la naïveté confondante de ces dirigeants qui croyaient apparemment benoîtement que l'entrée dans l'UE allait préserver la souveraineté de leur pays...______Il n'en fallait en tout cas pas plus pour que le système se mette en branle. La mafia médiatique occidentale a glosé sur la "manifestation monstre" de... 240 000 Polonais (sur 40 millions !) contre le gouvernement et pour l'Europe. Toute ressemblance avec des événements (le Maïdan par exemple) ayant existé serait le fruit de la plus pure coïncidence.______Le fidèle lecteur de ce blog aura été prévenu avant tout le monde, dès le mois de janvier[2016, ndlr], sur la possibilité d'une révolution colorée en Pologne._______Depuis, s'il n'y a pas eu de Maidan polonais, la crise n'a fait que s'aggraver. Bruxelles a ouvert sans rire une enquête contre Varsovie sur "le respect de l'Etat de droit", ce qui a provoqué la colère de Budapest qui soutient sans trembler son allié historique. La réélection de l'autre Donald, GlobalTuskman, a provoqué une nouvelle passe d'armes, Varsovie dénonçant un "diktat" de Berlin. Avant-hier, une énième bisbille a vu la Premier ministre polonaise répliquer vertement au flamby élyséen : « Je suis supposée prendre au sérieux le chantage d'un président dont le taux de popularité est à 4% et qui ne sera bientôt plus président ? »....______________________________

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