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vendredi 25 mars 2016

Israël: la colonisation continue...

Et après?
               Israël est rongé paru une colonisation qui paraît maintenant irréversible.
    Compromettant tout possibilité d'un Etat palestinien futur et viable.
 Depuis des années, un processus se déroule, contre toutes les conventions, encouragé par le pouvoir de Tel Aviv, surtout depuis Sharon, malgré les dénégations et les temporisations.
   La droite a tout fait pour stimuler le peuplement de ce qu'elle appelle Judée-Samarie et de Jérusalem- Est.
    Benyamin Netanyahu  énonce maintenant sans complexe le fait accompli et l'irréversibilité de l'opération qui se poursuit.
  Charles Enderlin se résout douloureusement à l'admettre
   __L'ancien négociateur franco-palestinien  Ziyad Clot arrive à la même conclusion, après des années passées auprès des deux parties.
  Le vieux projet sioniste, dans lequel Y. Rabin voyait un danger pour son pays, est en passe de réussir.
 La colonisation se renforce et se durcit, dans une Palestine en morceaux.
     Le peuplement des colonies est formé par une population assez radicale et souvent ultra-religieuse et une partie non négligeable vient des USA:
                     ... Lorsque Yitzhak Rabin a été assassiné en 1995, ils étaient 140 000. « Un cancer », estimait déjà en privé le premier ministre, visionnaire, en 1977. Ils sont aujourd’hui près de 380 000, sans compter ceux de Jérusalem-Est. Leur poids politique – notamment dans le gouvernement actuel, le plus à droite de l’histoire du pays –, leurs relais, leur influence financière sont sans précédent. Personne, excepté une partie ultra-minoritaire de la gauche, n’envisage l’éviction de cette population. Fait remarquable : parmi eux, environ 15 % viennent des Etats-Unis, premier allié d’Israël, protecteur militaire, parapluie diplomatique. Soit des dizaines de milliers de personnes qui participent à la colonisation de la Cisjordanie, projet illégal au regard du droit international, compromettant toute solution politique au conflit....
   Contrairement aux juifs européens, qui fuient souvent la montée de l’antisémitisme, les juifs américains font un choix positif, qui relève de l’engagement. L’esprit pionnier, du Far West au Middle East, et le sionisme religieux se nourrissent mutuellement. « Ce sont des personnes fortement idéologisées, explique Sara Hirschhorn. Alors que de nombreux colons israéliens sont d’abord motivés par un logement moins cher, eux franchissent l’océan parce qu’ils cherchent un mode de vie, une forme de communauté.» Beaucoup pourtant essaient de retrouver un environnement familier. Ils s’installent à la sortie de Jérusalem, dans le bloc de colonies du Goush Etzion, et notamment à Efrat, créée par un rabbin orthodoxe de New York, Shlomo Riskin. La proximité de la Ville sainte, les grands axes routiers, les centres commerciaux, le décor de banlieue aux allées soignées : un confort à prix raisonnable, en somme, malgré les attaques palestiniennes régulières.
         Il ne se passe guère de semaine dans les colonies sans que des agressions se produisent, .avec  une impunité totale.
      Depuis la guerre de l'olivier, les Palestiniens sont de moins en moins chez eux

De plus, comme le remarque l'historien israëlien Marius Shattner, de profondes divisions traversent la société israëlienne elle-même, augurant mal de l'avenir.

   L'impuissance se révèle pour l'instance totale.
                Malgré la crainte de beaucoup d'Israëliens encore lucides, la colonisation suit son cours...Pragmatisme et cynisme ne pourront durer...
                   Les récentes déclarations d'Hillary Clinton devant l’AIPAC (examen de passage quasi-obligatoire avant les élections) n'incitent pas à l'optimisme:
                      ... Si elle a à juste titre déploré que les familles israéliennes vivent dans la peur du fait des attaques au couteau, elle ne semble pas être consciente que les familles palestiniennes peuvent également vivre dans la peur du fait des violences des extrémistes et des colons  israéliens ou des incursions militaires dans les territoires occupés. Elle a reproché aux leaders palestiniens d'inciter à la violence et de célébrer les terroristes comme des martyrs en donnant des récompenses à leurs familles.
  Elle a proposé d’amplifier la coopération militaire américano-israélienne pourtant déjà largement développée et s’est prononcée en faveur du développement de  l’Iron Dome  (dôme de fer, système de défense anti-missile israélien). Elle souhaite établir un nouveau Memorandum of Understanding militaire de 10 ans entre Israël et son pays et que les États-Unis fournissent à Israël les armes les plus sophistiquées pour assurer sa défense.
   Elle s'est par ailleurs engagée à inviter en tout premier lieu, si elle est élue présidente, le premier ministre israélien à la Maison-Blanche, se démarquant ainsi de Barack Obama.
Pour elle, le mouvement Boycott Désinvestissement Sanction (BDS) doit être combattu car il a pour objectif de diaboliser Israël.
    Hillary Clinton a cependant rappelé son soutien à la solution des deux Etats même si, apparemment pour  elle, seule la partie palestinienne est responsable de sa non-réalisation. Elle n’a pas dit pas un mot sur le développement des colonies israéliennes ou sur la répression militaire qui frappe souvent de façon indéterminée la population civile palestinienne. Elle avait d’ailleurs soutenue le bombardement sur Gaza en 2014. Afin de rassurer ses interlocuteurs, elle s'est élevée contre toute tentative d'imposer une solution extérieure, y compris par la voie des Nations unies.       
     Pourtant, chacun constate que laisser les deux protagonistes israéliens et palestiniens négocier seuls un éventuel accord ne conduit à rien du fait de l'inégalité du rapport de force et de l'absence claire de volonté du gouvernement israélien de droite et d'extrême droite actuel d'y parvenir.
   Si Hillary Clinton est élue, les dirigeants israéliens ont donc la certitude de pouvoir mener en toute liberté leur politique actuelle qui peu à peu rend impossible la solution des deux Etats. Non seulement Hillary Clinton s’est engagée à n’exercer aucune pression sur eux mais, de surcroît,  d’empêcher les autres nations de le faire (cela étant, pays européens et arabes ne semblent pas vouloir être très actifs sur ce dossier, les pressions venant plus des opinions publiques). On voit mal, dès lors, ce qui pousserait les dirigeants israéliens à se montrer plus ouverts. C’est une véritable bombe à retardement sur le plan stratégique....
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L’ONU va établir une liste noire d’entreprises israëliennes
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