Ça va jazzer

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mercredi 30 mars 2016

“Merci patron !”

Toujours plus haut!
                          Alors que le smic connaît (de plus en plus rarement, il faut dire_ faut pas exagérer!-) des augmentations, que certains jugent scandaleuses (quelques euros quand même!), d'autres caracolent... très loin en tête:
   Les meilleurs, les vrais self made men, qui doivent tout à leurs talents et à leurs mérites.
  Il est normal que les grands patrons entrepreneurs, comme B.Arnault et les autres aient aussi leur part de gâteau.
   Et comme ils ont fait le gâteau, ils peuvent se servir à leur guise
       Merci les actionnaires!
  Le travail, ça paie et il faut faire rêver un peu le peuple et Gala.
     Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui avec 15000 euro par jour, je vous le demande?
          Une misère... vu le prix d'un yacht et d'un 500m2 à St Cloud.
Et même pas le bonheur, si ça se trouve!
    Donc  “Merci patron !” pour ce success story
Des grincheux disent par euphémisme que la hauteur stratosphérique de ces rémunérations pose problème.
   Mais ce sont des jaloux, voilà!
    PSA  a joué franc-jeu et s'envole vers des bénéfices mérités
                Merci qui?
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Soft Power US

 Politique d'influence
                                 Il est passé le temps des canonnières, de la politique extérieure agressive, du moins pour l'instant et pour l'essentiel.
  Le hard  power n'a plus les moyens de son action et s'est heurté à tant d'échecs récents, de déconvenues cuisantes et de contre-performantes manifestes. L'ère Bush est oubliée, mais sans inventaire.
 Le pouvoir américain fondé surtout  sur la suprématie d'après-guerre est sur la voie d'un déclin, que certains annoncent comme certain.
      Mais le soft power est bien présent, surtout du côté démocrate et peut prendre des formes très diverses, malgré ses fantasmes, ses illusions parfois, ses limites.
      Soft power, mais power quand même.
          A Séoul, le 21 février 2009, Hillary Clinton, Secrétaire d'État américaine, a déclaré vouloir s'appuyer sur le smart power, pour la stratégie de l'administration Obama, dans le cadre de la nouvelle diplomatie américaine.
    Il s'agit toujours de créer ou de maintenir des zônes d'influence, mais avec d'autres moyens, où le business  pourra faire florès; directement ou indirectement.
   Par la culture, (au sens large) notamment. Ce que J. Eudes appelait La conquete des esprits: une forme douce, parfois invisible, souvent désirable, de colonisation.
      L'attraction, voire la séduction en sont les ressorts principaux.
                     Mais c'est surtout dans le cadre du droit que le soft power révèle ses ambitions économiques
      Comme le  fait remarquer  JM Quatrepoint:       
                                                                                L’exportation du droit américain, l’extraterritorialité des lois américaines est un processus qui ne date pas d’aujourd’hui. Voilà des années, voire des décennies que les États-Unis développent une stratégie globale d’hyperpuissance en s’appuyant sur un arsenal juridique et en imposant leurs lois, leurs normes, au reste du monde. Il aura fallu l’amende colossale infligée à BNP Paribas (8,9 milliards de dollars) et celle qui, infligée à Alstom (772 millions de dollars), fut la véritable cause, quoi qu’en dise le PDG d’Alstom, de la vente de la division « énergie » à General Electric, pour que nos dirigeants découvrent la réalité d’une guerre économique engagée depuis des décennies. Ils ont ainsi découvert, tardivement, le caractère meurtrier d’un arsenal juridique dont la mise en place remonte à plus d’un quart de siècle.  __    Dans la décennie 90, après l’effondrement du communisme, les États-Unis vont se doter d’une série de lois qui concernent les entreprises américaines mais aussi toutes les entreprises étrangères. La majorité de ces lois, Trade Acts ou embargos, permettent aux responsables américains du commerce d’identifier et de sanctionner les comportements « injustes et déraisonnables » des acteurs économiques rivaux des Américains.     On peut classer ces textes dans quelques grands chapitres :
      Le plus connu aujourd’hui est la lutte contre la corruption, le fameux Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) qui s’appliquait aux entreprises américaines qui versaient des pots de vin aux fonctionnaires et aux hommes politiques pour obtenir des contrats. En 1998, ce FCPA est étendu aux entreprises étrangères et il va servir de modèle à la convention OCDE censée réprimer la corruption, notamment en matière de grands contrats.
     Le second chapitre est une batterie de lois qui criminalisent le commerce avec les États sous embargo américain. Certaines de ces lois sont bien connues, telles les lois Helms-Burton et D'Amato qui sanctionnent les entreprises commerçant avec l’Iran, Cuba, la Libye, le Soudan etc. (au total il y aura 70 embargos américains à travers le monde). En 2006, un banquier britannique, un des dirigeants de la Standard Chartered, dira : « Putains d’Américains, qui êtes-vous pour nous dire et pour dire au reste du monde que nous ne devons pas travailler avec les Iraniens ? ». Quelques années plus tard la Standard Chartered devra payer 700 millions de dollars d’amende pour avoir commercé avec l’Iran.    Autre chapitre, une batterie de lois criminalisent le commerce avec les pays sous embargo ONU.
       Ensuite viendra le blanchiment de l’argent sale des terroristes ou des narcotrafiquants.
    Le Patriot Act, édicté en 2001 après l’attaque sur les Twin towers, sous couvert de lutte contre le terrorisme, donne des pouvoirs élargis aux différentes agences pour accéder aux différentes données informatiques.   Enfin la loi Dodd-Frank de juillet 2010 confère à la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme américain de la bourse, le pouvoir de réprimer toute conduite qui, aux États-Unis, concourt de manière significative à la commission de l’infraction, même lorsque la transaction financière a été conclue en dehors des États-Unis et n’implique que des acteurs étrangers. Cela va donc très loin.  __   Cerise sur le gâteau, en 2014, le Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) donne au fisc américain des pouvoirs extraterritoriaux qui contraignent les banques étrangères à devenir ses agents en lui livrant toutes les informations sur les comptes et avoirs des citoyens américains dans le monde. Si elles n’obtempèrent pas, 30 % de leurs revenus aux États-Unis sont confisqués et, plus grave encore, elles peuvent se voir retirer leur licence. Or, pour une banque, notamment les plus grandes, ne plus pouvoir travailler aux États-Unis et ne plus pouvoir compenser en dollars équivaut à un arrêt de mort. On a souvent voulu voir derrière le FATCA le moyen pour les Américains de faire enfin plier les banquiers suisses, les « gnomes de Zurich », les obliger à abandonner leur sacro-saint secret bancaire. C’est vrai… mais c’est l’arbre, moral et médiatique, qui cache la forêt. Ainsi, BNP Paribas a été contrainte de fournir dans le cadre de son amende la liste des comptes de ses clients américains et franco-américains. C’est ainsi que des personnes fort respectables, qui ont la malchance d’avoir la double-nationalité mais qui ont toujours gagné et déclaré leur argent en France, sans avoir de revenus aux États-Unis, sont sommées par l’Internal Revenue Service (IRS), le fisc américain, de fournir toutes leurs déclarations d’impôts. Si jamais elles ont payé moins en France que ce qu’elles auraient payé aux États-Unis, l’IRS leur réclame la différence. Cela s’appelle du racket.   

__  Avec le recul, on s’aperçoit qu’il est très difficile de contester chacune de ces mesures : Qui va s’élever contre le fait de lutter contre la corruption… ? De même qui n’est favorable à la répression des narcotrafiquants et du blanchiment de leur argent ? Il en est de même du terrorisme. C’est là toute l’habileté du projet américain théorisé en 2004 par Suzanne Nossel, laquelle a inspiré Hillary Clinton lorsque cette dernière était secrétaire d’État.     C’est la théorie non du soft power mais du smart power, affirmation par les États-Unis d’une vision universelle au nom de leur compétence universelle.      Les États-Unis se vivent comme le nouveau peuple élu. Leurs victoires contre les forces du mal (en 1945 contre le nazisme, plus tard contre le communisme), leurs performances économiques, témoignent de la supériorité de leur modèle. Il est donc normal que tous les autres peuples adoptent ce modèle car la globalisation implique l’uniformisation. Les États-Unis énoncent donc de grands principes, valables pour tous et que tous sont contraints de respecter à travers un arsenal juridique, à travers la puissance du dollar, à travers les technologies qui permettent de tout savoir (on pense à la NSA). Le tout, bien sûr, pour le bien commun. __    Cette compétence universelle, par définition, s’applique à toutes les activités humaines. L’offensive contre la FIFA et Sepp Blatter (et par ricochet contre Michel Platini), a été menée par les Anglo-saxons, par les Américains. Une offensive fort habile car chacun sait que la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), comme le CIO (Comité international olympique), sont des lieux où le népotisme et la corruption règnent en maîtres. Pour les Américains, il s’agit de faire exploser ce système et de le remplacer par un autre où la puissance américaine sera dominante et imposera ses règles.     Il est très difficile de s’opposer à ce smart power, véritable idéologie qui s’appuie sur la défense des droits de l’homme, la libre concurrence non faussée, le droit des consommateurs, le droit des minorités etc.     
    Cette stratégie s’appuie également sur les ONG anglo-saxonnes. Ce sont elles qui sont à l’origine de l’affaire Volkswagen...
.        ... Les États-Unis, forts de leur puissance, ont donc développé un arsenal juridique tous azimuts. Ils décident qui peut commercer avec qui. Ils peuvent décider aussi d’éliminer les concurrents. Les entreprises françaises en savent quelque chose avec l’Iran. À la différence de ce qui se passait dans les années 80-90, ils bénéficient de la position du dollar : 78 % des transactions mondiales se font en dollars et tout est compensé par les États-Unis. Comme toutes les transactions en dollars transitent par les États-Unis, toute transaction en dollars est soumise à la loi américaine. Ils ont aussi les écoutes : on a découvert que la NSA et les services américains écoutaient systématiquement tout, y compris les chefs d’État… et personne n’a protesté. Et surtout, cette extraterritorialité devient un extraordinaire business qui profite d’abord aux Américains. Les amendes proprement dites commencent à atteindre des montants conséquents. Pour les banques, le total des amendes infligées par la justice américaine est de 125 milliards de dollars, dont une bonne partie concerne les banques américaines. Mais les banques américaines ont été condamnées pour les affaires de subprimes (aucun banquier américain n’a fait de prison) tandis que les banques européennes et japonaises ont été condamnées pour avoir violé des embargos. Les banques suisses ont payé un très lourd tribut pour ne pas avoir communiqué à temps un certain nombre de données.    On en est aujourd’hui à 35 milliards de dollars d’amendes pour les banques étrangères et une demi-douzaine de milliards de dollars pour les groupes industriels. Sur les dix premières amendes infligées, notamment pour des affaires de corruption, aux groupes industriels, neuf concernent des groupes étrangers. Le record va à Siemens (800 millions de dollars) suivi par Alstom (772 millions de dollars).      Cet argent sert d’abord à l’auto-alimentation du système judiciaire américain (la SEC, le Trésor, le DOJ etc.) dont les coûts annexes sont considérables. Le système judiciaire américain, les centaines de milliers de lawyers des cabinets, sont embauchés par les entreprises et vivent « sur la bête ». L’argent des amendes fait donc vivre le système judiciaire américain au sens large. S’y ajoute la contestation de brevets etc. L’application de ce système de l’extraterritorialité est un formidable business qui alimente la machine judiciaire et juridique américaine.    Les gens de BNP Paribas seront sans doute heureux d’apprendre qu’une partie de leur amende va servir à indemniser les citoyens américains qui avaient été victimes de la prise d’otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979. Plus de cinquante personnes, retenues pendant 444 jours, n’avaient jamais été indemnisées parce que, dans l’accord entre l’Iran et Ronald Reagan, l’Iran avait refusé de payer quelque indemnité que ce soit (l’une des raisons pour lesquelles les Iraniens avaient pris en otage les personnels de l’ambassade américaine était la « prise en otage » par les Américains des compte iraniens à la Chase Manhattan Bank…). Le Congrès a l’intention d’utiliser 1 à 2 milliards de dollars, pris sur l’amende de BNP Paribas, pour indemniser ces ex-otages américains.     Plus grave : les accords que les entreprises étrangères sont contraintes de signer s’accompagnent généralement de la mise sous tutelle de fait de ces entreprises qui, de par le settlement, l’accord passé avec la justice américaine, subissent pendant six mois, un an, trois ans… la présence de contrôleurs indépendants chargés de vérifier que l’entreprise condamnée se conforme bien à toutes les règles de la compliance américaine. Alcatel Lucent avait été condamnée il y a quelques années à une amende pour corruption à propos d’affaires qui remontaient au début des années 2000 (le montant, moins important que celui infligé à Alstom, s’élevait quand même à 170 millions de dollars). Contrainte d’accepter pendant trois ans la présence d’un contrôleur indépendant, Alcatel Lucent devait lui donner toutes les informations que ce contrôleur jugeait utiles à la réalisation de sa mission. D’aucuns disent que Alcatel Lucent a été ainsi pillée pendant quelques années par la justice américaine. Les secrets de fabrication et un certain nombre de données essentielles peuvent être transférés ainsi à une puissance étrangère.
   L’extraterritorialité du droit américain permet à la puissance américaine, sur les secteurs qu’elle estime stratégiques, d’asseoir sa domination

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mardi 29 mars 2016

Dans la marmite turque

Jeu de dupes.
                    Le récent accord avec la Turquie se distingue par son opportunisme, son flou juridique, voire ses contradictions. L'Allemagne n'a rien réglé et les problèmes sont loin d'être résolus.
 Une Turquie prise au piège de ses propres ambitions et de ses propres contradictions. Un pragmatisme à courte vue qui s'exerce loin des vrais intérêts de l'Europe, dite unie.
  L'Europe se déshonore pour un avenir incertain, par cet accord unilatéral, qui met en évidence les failles de Schengen.
   Erdogan a joué une partie qui aujourd'hui le favorise. .
Cela n'est pas de bonne augure pour la suite...
 On sait pourtant que la Turquie joue un rôle trouble dans le conflit syrien.
                                                          Elle souffle sur les braises en bombardant les Kurdes..
            Alors qu'elle se dit en guerre contre Daech, ses cibles sont en fait les Unités de Protection du Peuple (YPG), une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), l'ennemi juré d'Erdogan...Les attaques contre les Kurdes de Syrie illustrent de manière éclatante à quel point chaque belligérant dans ce conflit n'agit qu'avec de solides arrière-pensées...La Turquie est tentée d'intervenir en Syrie pour créer une zone tampon le long de sa longue commune avec ce pays, et stopper ainsi les liens entre le PKK et ses alliés syriens. Au risque d'entrer en collision avec la Russie qui défend l’"intégrité territoriale" syrienne pour le compte de Bachar al-Assad. Que feraient les Etats-Unis ? Et l'Europe qui compte sur la Turquie pour stopper le flot de réfugiés syriens qui ne cesse de croître ? A l'heure où l'on parle, d'un côté, d'un hypothétique cessez-le-feu, on risque, de l'autre, une escalade majeure qui ne rendra pas la paix plus proche...
    Une sale guerre...dans la triste histoire de violences d'Etat  depuis 1915.
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lundi 28 mars 2016

Une éclaireuse: S. Sassen

 Un voix dissonante
                                   Lire Saskia Sassen
                                                                  Qui nous invite à repenser la mondialisation, telle qu'elle s'est mise en place, dans le cadrd'un libre-échangisme dérégulé  néolibéral.
         Une mondialisation loin d'être "heureuse"...
.                                         .. Plus notre capacité à créer de la richesse s’est accrue, [dit-elle],plus la pauvreté s’est radicalisée. 2 milliards d’individus vivent dans une précarité extrême et ne possèdent rien d’autre que leur propre corps. La classe moyenne s’appauvrit et les plus pauvres sont de plus en plus fragilisés. La Chine a, bien sûr, créé une vaste classe moyenne, mais déjà on voit émerger une séparation nette entre 20 % de cette nouvelle classe qui devient de plus en plus riche et ceux qui restent à un niveau très modeste. Aux Etats-Unis, une critique de ces inégalités croissantes est récente et le livre de l’économiste Thomas Piketty ["le Capital au XXIe siècle", Seuil, ndlr], qui a eu un fort retentissement outre-Atlantique, est tombé à point nommé dans ce débat....
   Dans la seconde partie du XXe siècle, l’économie a intégré le plus grand nombre, a créé une classe moyenne solide. Aujourd’hui, la logique de privatisations, de dérégulation et d’ouverture des frontières portée par les grandes entreprises développe une dynamique qui exclut…
        On pense à ces familles américaines qui ont perdu leur maison avec la crise financière de 2008 et, plus généralement, aux travailleurs pauvres mis hors de chez eux faute de loyer payé…
   En Occident, l’exemple courant est celui des travailleurs à faible revenu et des chômeurs qui perdent protection sociale et allocations chômage. Aux Etats-Unis, 14 millions de ménages ont été chassés de leur maison après la crise de 2008 : les crédits d’accession à la propriété avaient été transformés en produits financiers à haut risque. Ce sont aussi les millions d’agriculteurs expulsés de leurs terres en raison d’un fort mouvement spéculatif : plus de 200 millions d’hectares ont été acquis par des investisseurs ou des gouvernements étrangers depuis 2006.
   D’une certaine façon, la Grèce est emblématique de cette dynamique. Dans leur brutalité simple, les plans d’austérité imposés par les institutions internationales expulsent de façon massive et rapide les classes moyennes, modestes ou pas, de leur emploi et des services médicaux ou sociaux, et plus largement de leur foyer. Le programme d’austérité de l’Union européenne a forcé les Etats à vendre sur le marché international et à bas prix une grande proportion de bâtiments nationaux qui avaient de la valeur. C’est une forme de «nettoyage économique». C’est évident quand on voit la vitesse à laquelle les investisseurs internationaux achètent…
        Il y a une logique commune mais elle est encore conceptuelle et souterraine. Aujourd’hui sont à l’œuvre ce que j’appelle des «formations prédatrices». Il ne s’agit plus de dire que des personnes très riches s’arrogent fortune et pouvoir, nous avons plutôt affaire à des entités qui comprennent aussi bien des éléments humains que non humains, comme les logiciels de la finance. Ces formations sont des assemblages d’agents économiques puissants, de marchés, de technologies et de gouvernements. Ce ne sont plus simplement des individus et des entreprises les plus riches ou des gouvernements les plus puissants.
    Ces formations incorporent quelques éléments de chacun de ces mondes. Il ne suffit donc plus d’éliminer les riches pour combattre les inégalités ! Nos économies politiques avancées ont créé un monde où la complexité a trop souvent tendance à générer une brutalité primaire. Par exemple, la complexité croissante des instruments financiers produits par de brillants chercheurs en finances aboutit à des prêts hypothécaires à haut risque dont la complexité engendre quelques années plus tard l’expulsion de millions de personnes de leur logement… La complexité et le progrès techniques servent des causes d’une simplicité brutale. Loin des gouvernements nouvellement endettés ou appauvris par l’évasion fiscale, se trouvent la fortune et les profits démultipliés des grandes entreprises...."
                   Mais la complexité, comme la cupidité ( Stiglitz) sont-ils des éclairages suffisants pour rendre compte des dérives d'une mondialisation selon l' OMC?
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dimanche 27 mars 2016

Photos de famille

 Contrastes
                          D'hier à aujourd'hui           

                                                                Famille, je vous hais(me)......quand même

                Et bien d'autres encore... (2)
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samedi 26 mars 2016

vendredi 25 mars 2016

Ouh là là, Lula!

Les Brésiliens tombent de haut
                                                  Lula aussi.
    L'ancien syndicaliste-président, d'origine modeste, a dérapé lourdement, semble-t-il.
         L'idole de naguère, qui fit tout de même rapidement allégeance au FMI, avait oeuvré à la réduction d'une certaine pauvreté.
  C'est tout un système qui est en cause aujourd'hui.
      La colère gronde au pays de la samba en crise.
    La Lulumania a fait son temps.
                 Question: comment peut-on se protéger contre la corruption quand elle gagne les affaires et les plus hautes sphères?
    On a beau avoir été un temps exemplaire, on est faillible, vite réceptif à quelques petites faveurs...
     Le cas de l'ancien président de l'Uruguay ou celui de l'Equateur montre que l'on peut rester incorruptible, quoi qu'il en coûte... 
                                                      Résister existe dans toutes les langues.
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Israël: la colonisation continue...

Et après?
               Israël est rongé paru une colonisation qui paraît maintenant irréversible.
    Compromettant tout possibilité d'un Etat palestinien futur et viable.
 Depuis des années, un processus se déroule, contre toutes les conventions, encouragé par le pouvoir de Tel Aviv, surtout depuis Sharon, malgré les dénégations et les temporisations.
   La droite a tout fait pour stimuler le peuplement de ce qu'elle appelle Judée-Samarie et de Jérusalem- Est.
    Benyamin Netanyahu  énonce maintenant sans complexe le fait accompli et l'irréversibilité de l'opération qui se poursuit.
  Charles Enderlin se résout douloureusement à l'admettre
   __L'ancien négociateur franco-palestinien  Ziyad Clot arrive à la même conclusion, après des années passées auprès des deux parties.
  Le vieux projet sioniste, dans lequel Y. Rabin voyait un danger pour son pays, est en passe de réussir.
 La colonisation se renforce et se durcit, dans une Palestine en morceaux.
     Le peuplement des colonies est formé par une population assez radicale et souvent ultra-religieuse et une partie non négligeable vient des USA:
                     ... Lorsque Yitzhak Rabin a été assassiné en 1995, ils étaient 140 000. « Un cancer », estimait déjà en privé le premier ministre, visionnaire, en 1977. Ils sont aujourd’hui près de 380 000, sans compter ceux de Jérusalem-Est. Leur poids politique – notamment dans le gouvernement actuel, le plus à droite de l’histoire du pays –, leurs relais, leur influence financière sont sans précédent. Personne, excepté une partie ultra-minoritaire de la gauche, n’envisage l’éviction de cette population. Fait remarquable : parmi eux, environ 15 % viennent des Etats-Unis, premier allié d’Israël, protecteur militaire, parapluie diplomatique. Soit des dizaines de milliers de personnes qui participent à la colonisation de la Cisjordanie, projet illégal au regard du droit international, compromettant toute solution politique au conflit....
   Contrairement aux juifs européens, qui fuient souvent la montée de l’antisémitisme, les juifs américains font un choix positif, qui relève de l’engagement. L’esprit pionnier, du Far West au Middle East, et le sionisme religieux se nourrissent mutuellement. « Ce sont des personnes fortement idéologisées, explique Sara Hirschhorn. Alors que de nombreux colons israéliens sont d’abord motivés par un logement moins cher, eux franchissent l’océan parce qu’ils cherchent un mode de vie, une forme de communauté.» Beaucoup pourtant essaient de retrouver un environnement familier. Ils s’installent à la sortie de Jérusalem, dans le bloc de colonies du Goush Etzion, et notamment à Efrat, créée par un rabbin orthodoxe de New York, Shlomo Riskin. La proximité de la Ville sainte, les grands axes routiers, les centres commerciaux, le décor de banlieue aux allées soignées : un confort à prix raisonnable, en somme, malgré les attaques palestiniennes régulières.
         Il ne se passe guère de semaine dans les colonies sans que des agressions se produisent, .avec  une impunité totale.
      Depuis la guerre de l'olivier, les Palestiniens sont de moins en moins chez eux

De plus, comme le remarque l'historien israëlien Marius Shattner, de profondes divisions traversent la société israëlienne elle-même, augurant mal de l'avenir.

   L'impuissance se révèle pour l'instance totale.
                Malgré la crainte de beaucoup d'Israëliens encore lucides, la colonisation suit son cours...Pragmatisme et cynisme ne pourront durer...
                   Les récentes déclarations d'Hillary Clinton devant l’AIPAC (examen de passage quasi-obligatoire avant les élections) n'incitent pas à l'optimisme:
                      ... Si elle a à juste titre déploré que les familles israéliennes vivent dans la peur du fait des attaques au couteau, elle ne semble pas être consciente que les familles palestiniennes peuvent également vivre dans la peur du fait des violences des extrémistes et des colons  israéliens ou des incursions militaires dans les territoires occupés. Elle a reproché aux leaders palestiniens d'inciter à la violence et de célébrer les terroristes comme des martyrs en donnant des récompenses à leurs familles.
  Elle a proposé d’amplifier la coopération militaire américano-israélienne pourtant déjà largement développée et s’est prononcée en faveur du développement de  l’Iron Dome  (dôme de fer, système de défense anti-missile israélien). Elle souhaite établir un nouveau Memorandum of Understanding militaire de 10 ans entre Israël et son pays et que les États-Unis fournissent à Israël les armes les plus sophistiquées pour assurer sa défense.
   Elle s'est par ailleurs engagée à inviter en tout premier lieu, si elle est élue présidente, le premier ministre israélien à la Maison-Blanche, se démarquant ainsi de Barack Obama.
Pour elle, le mouvement Boycott Désinvestissement Sanction (BDS) doit être combattu car il a pour objectif de diaboliser Israël.
    Hillary Clinton a cependant rappelé son soutien à la solution des deux Etats même si, apparemment pour  elle, seule la partie palestinienne est responsable de sa non-réalisation. Elle n’a pas dit pas un mot sur le développement des colonies israéliennes ou sur la répression militaire qui frappe souvent de façon indéterminée la population civile palestinienne. Elle avait d’ailleurs soutenue le bombardement sur Gaza en 2014. Afin de rassurer ses interlocuteurs, elle s'est élevée contre toute tentative d'imposer une solution extérieure, y compris par la voie des Nations unies.       
     Pourtant, chacun constate que laisser les deux protagonistes israéliens et palestiniens négocier seuls un éventuel accord ne conduit à rien du fait de l'inégalité du rapport de force et de l'absence claire de volonté du gouvernement israélien de droite et d'extrême droite actuel d'y parvenir.
   Si Hillary Clinton est élue, les dirigeants israéliens ont donc la certitude de pouvoir mener en toute liberté leur politique actuelle qui peu à peu rend impossible la solution des deux Etats. Non seulement Hillary Clinton s’est engagée à n’exercer aucune pression sur eux mais, de surcroît,  d’empêcher les autres nations de le faire (cela étant, pays européens et arabes ne semblent pas vouloir être très actifs sur ce dossier, les pressions venant plus des opinions publiques). On voit mal, dès lors, ce qui pousserait les dirigeants israéliens à se montrer plus ouverts. C’est une véritable bombe à retardement sur le plan stratégique....
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L’ONU va établir une liste noire d’entreprises israëliennes
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jeudi 24 mars 2016

Pause pipi, c'est fini?

 Quand la nature se fait pressante...
                                                       Le travail ne met pas fin à une fonction des plus naturelles qui soit.
  On peut se passer de manger longtemps mais pas trop repousser les impératifs d'une activité moins valorisée.
   Le système taylorien appliqué à la lettre ne badine pas avec les temps morts, les parenthèses improductives, même minimes.
   Les exigences managériales ont leurs règles. Rendement oblige. Chez Amazon, tout est millimétré. Pas étonnant qu'il y ait (rarement!) des retours de jet flammes.
     Mais assurer une fonction physiologique parfois ne peut attendre et peut même se faire impérieux, surtout si la pathologie s'en mêle, avec divers problèmes de tuyauteries, de plomberies internes. Qui ne sait ce qu'est un blocage urinaire ne connaît rien à la douleur.
      Il est des entreprises où le temps passé aux lieux secrets est vu d'un mauvais oeil ou peut être décompté. Chez Téléperformance, on ne rigole pas avec les écarts urinaires...C'est: travaille et retiens-toi!...Les producteurs de couche-culottes feront leur beurre.
    Il est parfois tout de même permis de lever le doigt, comme à la communale, mais seulement par mail.
        On imagine le message, laconique mais urgent: ppsvp...
                                 La technologie numérique permet une charmante discrétion.
                                                                                               On n'arrête pas le progrès...
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Rhéthorique guerrière en question

Vous avez dit guerre
                                           Point de vue et mise au point.
                                                    Sans minimiser les événements et leur caractère terrifiant, il importe  de veiller au sens des mots, de garder la mesure, en même temps que son sang-froid.
  Les mots ont leur importance, surtout quand ils ont une portée publique.
      ...     S'ils ont encore un sens
    Nous sommes en guerre, répètent certains journalistes et hommes politiques, parfois le menton relevé.
   Cette rhétorique frappe les esprits et renforce les émotions, suscite l'angoisse, voire la panique, c'est sûr. Mais n'en fait-on pas trop?
    Qu'il y ait affrontement, lutte, oui; âpre combat sans doute durable, coups de main abominables guidés par une idéologie haïssable, objet d'investigations policières et de répressions judiciaires, sûrement. Mais pas une guerre. 
    Chacun y va de ses excès, ajoutant la confusion à l'indignation.
     __________  Guerre totale ou... mondiale pour le président du Crif, et le pape François, qui a évoqué au lendemain des attentats un «morceau d’une Troisième Guerre mondiale». Guerre encore pour Alain Juppé. Pour le Figaro, qui en a fait sa Une. Pour Le Monde, dont le directeur a affirmé que «la France est en guerre. En guerre contre un terrorisme totalitaire, aveugle, terriblement meurtrier». Guerre aussi à n’en pas douter pour de multiples experts en tous genre, qui se succèdent sur les plateaux de BFMTV et d’iTélé.
    Pourtant, la plupart des philosophes, des juristes, des théoriciens politiques et des historiens spécialistes du sujet savent cette réalité: il ne s’agit pas à proprement parler d’une guerre, ou alors, seulement en un sens métaphorique. En un sens nouveau, et qui impliquerait de trouver un autre mot pour tout ce que nous avons appelé guerre pendant des siècles. Tout élève de Sciences Po, par exemple, qui a préparé son grand oral sait que la guerre, au sens traditionnel du terme, ne correspond pas aux événements du 13 novembre. Devant les jurés, celui qui tient à défendre que les actions terroristes menées par un proto-État non reconnu sur le plan international sont une guerre, a plutôt intérêt à avoir des arguments bien fourbis s’il ne veut pas écoper d’une note éliminatoire.
«Avant, tout était simple ou semblait l'être. La guerre, c'était, disait Alberico Gentili, un des fondateurs du droit public international à la fin du XVe siècle, “un conflit armé, public et juste”. Un conflit entre deux armées, deux duchés, deux royaumes, deux États», résume Nicolas Truong sur le Monde, dans un article au titre explicite: «La guerre est finie, les combats continuent»
       Ces derniers jours, rares ont été les voix qui ont pu se faire entendre dans ce concert belliqueux pour rappeler ces éléments simples de théorie politique, et mettre en garde sur une utilisation abusive du terme. Le professeur à Sciences Po et spécialiste des relations internationales Bertrand Badie s’y est essayé sur France Inter, en tentant la pédagogie face à l’impatience et l’incrédulité de ses intervieweurs Léa Salamé et Patrick Cohen: «Une guerre, moi j’ai toujours appris, et depuis l’aube de nos temps modernes, que c’est une tentative d’utiliser la force pour régler un différend entre États. Daech n’est pas un État, Daech n’a pas d’armée, Daech n’est pas dans une rationalité de négociation. Le propre de la guerre, c’est de pousser à un moment donné vers des négociations pour obtenir une fin politique précise, c’est-à-dire le règlement de ce différend.»  ___Même si certains justifient un emploi métaphorique du terme, la plupart des chercheurs que nous avons interrogés sont d’accord sur ce point: les attentats du 13 novembre ne sont pas une «guerre» à proprement parler.
     «La guerre, c’est une situation où ce ne sont pas simplement les enfants des autres qui sont impliqués. C’est la transformation profonde de notre société, où chaque individu qui est en âge de porter des armes peut être appelé à porter la mort et à la subir. Le reste, c’est de la métaphore, plus ou moins juste. Porter la guerre dans des zones comme en Syrie ne veut pas dire qu’on est en guerre», déclare François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, et président de l'International institute for strategic studies de Londres et du Centre de politique de sécurité de Genève.
      Ceux qui sont tous les jours sur le terrain de la guerre ont eux aussi trouvé ce terme abusif. Quel mot utiliserons-nous le jour où nous serons vraiment en guerre, où la population sera appelée sur le terrain de guerre, où les morts tomberont chaque jour? De quels mots disposerons-nous, lorsque nous aurons usé tous les précédents? «Ces derniers jours, j’entends beaucoup parler de “scènes de guerre, de “situation de guerre, de “médecine de guerre”. Mais il faut tout de même relativiser», a tenté de tempérer le photographe de l’AFP Dominique Faget, sur le blog making of de l’agence.
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mercredi 23 mars 2016

Quand Bruxelles pleure


    Déplorations officielles de circonstance:
                                  elles ne suffiront pas à guérir le mal et à réparer l'aveuglement..

    Pleurer:  rien de plus normal et de plus compréhensible, mais cela ne doit pas paralyser la raison et l'action.

   Garder une  sérénité minimale est la première des exigences. Difficile, mais indispensable.

__Le dessin et la caricature peuvent y contibuer
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 Mais, cher chat, s'agit-il d'un problème (seulement) théologique?
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Questions de l'heure

__Syrie:  retrait russe très partiel
         Pas très facile à comprendre pour l'instant: 
     ...Pour de nombreux experts, en retirant des troupes, la Russie cherche aussi à accentuer la pression sur Assad à l’amorce des négociations de paix, mais le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a cependant affirmé mardi que ce retrait n’était en «aucun cas» une mesure de rétorsion contre Damas.
   En dépit de ce retrait, Moscou poursuivra ses frappes contre des «objectifs terroristes», a toutefois prévenu l’armée russe. Son aviation a ainsi frappé mardi Palmyre (centre), tenue par le groupe État Islamique (EI), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH)....


__ Tout ce qu’il faut savoir sur les pesticides:
         ...Alors que l’usage de pesticides dans les campagnes françaises ne cesse de grandir, tout autant que la conscience des risques qu’ils présentent pour la santé et l’environnement, la onzième semaine pour les alternatives aux pesticides s’est ouverte du 20 au 30 mars, avec au programme des centaines d’événements, dont une « marche verte citoyenne » samedi à Paris. L’occasion de faire un tour d’horizon des dernières informations sur ce sujet...

 __L’Europe et ses réfugiés politiques au XIXe siècle:
             Plus qu'un problème de vocabulaire...

__ Ce que cachent les richesses pétrolières et gazières de la Méditerranée
           ... Ces dernières années, les découvertes d’énormes réserves de gaz et de pétrole se sont multipliées. Selon le United States Geological Survey, l’Institut d’études géologiques des États-Unis, le bassin du Levant, qui s’étend de la Turquie, au nord, à l’Égypte, au sud, contient 3.500 milliards de mètres cubes de gaz et 1,7 milliard de barils de pétrole. D’autres experts estiment qu’il y a là-bas deux fois plus de gaz et environ 3,8 milliards de barils de pétrole. Des quantités incommensurables! Par exemple, les gisements de Tamar et de Léviathan, découverts au large des côtes d’Israël, sont plus importants que la plupart des champs gaziers de la mer du Nord; ils pourraient alimenter toute l’Europe pendant deux ans. Et il ne s’agit là, en effet, que de deux gisements. En août 2015, on a découvert sur la côte égyptienne le champ Zohr, qui renferme l’équivalent en gaz de 5,5 milliards de barils de pétrole. Les eaux territoriales de Chypre ont aussi révélé une grande quantité de ressources, si bien que les efforts d’exploration se sont intensifiés dans le reste du bassin.

__Quand le Général Castres se lâche sur les "rebelles modérés"en Syrie.
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mardi 22 mars 2016

Affliction

C'était au temps où Bruxelles pleurait...
                                            Les loups sont (aussi) entrés dans Bruxelles...
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