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vendredi 19 juin 2015

USA et guerre antidrogue

 Une guerre sans fin?
                                Commencée à coups de clairons patriotiques sous Nixon, elle est reconnue aujourd'hui de plus en plus comme un échec.
           Avant-hier, ARTE a diffusé un document intéressant sur cette question jugée cruciale, pas seulement Outre-Atlantique. Malgré quelques simplifications et amalgames à la fin, l'investigation était assez démonstrative.
      La  guerre a été lancée depuis 40 ans, mais s'est révélée sans grand succès. Les ambitions affichées de manière quasi-guerrière n'ont pas atteint le but escompté, d'autant plus que certains services secrets (parfois l'armée) on eu, sur ce sujet, des pratiques plus qu'ambigües. Pas seulement au Vietnam ou en Afghanistan.
  Une guerre perdue selon un magistrat:
...La DEA parvient à saisir moins de 1% de la drogue en circulation.
Bill Piper, directeur de la Drug Policy Alliance, à Washington, a calculé que la guerre contre la drogue a coûté plus de 1000 milliards et mené à des dizaines de millions d'arrestations et d'incarcérations.
«Raids policiers militarisés sur les demeures de citoyens, incarcération de masse et application inégale des lois à la défaveur des minorités raciales... La DEA incarne tout ce qui ne fonctionne pas avec la guerre mondiale contre la drogue», dit-il en entrevue avec La Presse....
   Le fléau des drogues touche essentiellement les populations de couleur. Celles qu'utilisent les blancs et les plus favorisés parmi eux sont peu évoquées ou passées sous silence, comme si seuls les coloured, les plus touchés par la pauvreté et la précarité, surtout depuis une trentaine d'années, étaient concernés.majoritairement.
  En tous cas, ils sont, et de loin, les plus emprisonnées, même pour des délits et trafics mineurs, avec des peines planchers draconiennes.
  L'emprisonnement, de plus en plus gérée de manière privatisée, est devenu dans ce pays un vrai business
     Cette histoire, déjà longue et ambigüe, n'est pas près de sa fin, tant que la politique répressive sera dominante.
                      Mais le consensus commence à se fissurer! Il faudra du temps et du courage, de la volonté politique, pour s'acheminer vers la fin de la guerre contre la drogue.
  Un rapportde juin 2011 de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy) reconnaît que « la lutte antidrogue a échoué ». Ce rapport recommande :

  • de « mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des personnes consommant des drogues mais qui ne causent pas de dommage aux autres », car « la décriminalisation n'aboutit pas à une augmentation significative de la consommation de drogues » ;
  • « d'encourager l'expérimentation des gouvernements avec des modèles de régulation légale des drogues [en particulier le cannabis] afin de réduire le pouvoir de la criminalité organisée et protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens ».
       Il faudra une volonté politique forte et consensuelle pour que cesse le narcobusiness,  qui alimente la consommation, l'économie souterraine et grangrène les Etats.
   Les solutions envisagées par les  libéraux paraissent séduisantes, mais pèchent, outre leur antiétatisme de principe, par simplisme et naïveté...
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