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mardi 23 juin 2015

Quelle (nouvelle) école?

Branle-bas de combat!
                                      A chaque changement ministériel, ou presque, une réforme de l'école  s'annonce, comme la fin de l'hiver annonce le printemps. Comme si la réformite aigüe était la maladie chronique de l'institution depuis la réforme Haby.
  Une Xème remise en question, une nouvelle tentative pour ouvrir l'école sur la vie, pour la désanctuariser un peu plus, pour mélanger gaîment tous les savoirs, pour atteindre enfin une égalité rêvée. Curieusement, l'expression Ecole de la République n'est plus prononcée.
   Donner le maximum de chances à tous, bien sût. Mais on ne s'interroge pas  sur les dérives à l'oeuvre depuis une trentaine d'années, le laxisme institutionnalisé, le pédagogisme ravageur ( l'élève au centre), les avancées du privé, le glissement progressif vers la privatisation et les progrès. du e-learning marchand et utilitaire.
______Faut-il dire avec JP Chevènement que "on a détruit l’école de l’intérieur"?
_Avec JP Legoff que "cette réforme du collège signe la mise mort de l’école républicaine"?
_Ou avec R.Debray  que l'on doit craindre"une école qui reproduirait les vices du monde extérieur"
   Malgré les excès passionnels traditionneles en tous genres, le bon sens est monté souvent au créneau.
      Le  débat semble en tous cas comme halluciné.
  On assiste à une hystérisation du débat, avec ses excès, ses passions. A mettre en relation avec le contexte socio-économique, les crispations en tous genres.
Le tour hystérique pris par le débat ces derniers jours montre à quel point cet horizon de démocratisation continue d’inquiéter des classes moyennes et supérieures qui ont toujours craint de voir leur progéniture broyée par le mouvement de massification scolaire débuté à la fin des années 1970. La droite sait qu’elle a un boulevard devant elle lorsqu’elle fait vibrer la corde sensible de l’angoisse scolaire et, à travers celle-ci, celle du déclassement.
    Un vieux problème: dès la Renaissance, on s'étripe sur l'école/
                      La question est de savoir si cette Nième réforme va faire remonter le niveau.
     Giscard finit par reconnaître que: "Mettre les élèves en difficulté au centre de ce système me semble une erreur capitale ! Le convoi doit être guidé par les meilleurs, les plus talentueux, pas par ceux qui sont à la peine, même s’il ne faut en aucun cas renoncer à les faire progresser.
    La question qui semble éludée est bien celle-ci: et si un ministre de l’éducation nationale proposait aux élèves de... travailler !
   Et si on remettait au premier plan la question de l'autorité  dans le sens le plus positif, une certaine cohérence, et une réflexion sur l'attention?
Pas de réforme sans  un minimum d'exigences
   Il est vrai qu'il faudrait aussi des perspectives sociales d'emploi,  sans lesquelles la motivation devient ptoblématique, et une vraie volonté de réduire les inégalités.
    Le nivellement par le bas est une tendance lourde, tout le contraire d'une égalité républicaine.
La réforme ne donne pas de moyens pour tous d'être ambitieux
              "Le monde politique porte une responsabilité considérable Depuis vingt-cinq, trente ans, les gouvernements successifs ont baissé les bras, ils ont fait semblant de mettre en œuvre des réformes dont ils savaient parfaitement qu’elles ne serviraient pas à grand-chose. Les politiques ont fermé les yeux sur l’injustice de notre système et ça continue encore aujourd’hui… On a simplement assisté à un mouvement pendulaire d’une idéologie de gauche à une idéologie de droite alors même que l’école n’est ni de gauche ni de droite mais simplement juste ou inique.
Un jour, en 1996, j’ai expliqué pendant quatre heures à Jacques Chirac que 11 % des enfants sortaient de l’école sans savoir vraiment lire et écrire, que 3,5 % des rmistes étaient illettrés… Je me souviens qu’il est parti dans une colère noire, a convoqué ses ministres. Pendant quelques mois les choses ont bougé et puis tout est retombé dans la routine. C’est ce renoncement du politique qui est la cause majeure de l’échec de l’école française.

                Avis au géniteur d'apprenantla  pédagogie Nutella  continue, avec des maîtres de moins en moins formés, tiraillés entre des objectifs contradictoires et peu encouragés à se donner à fond à leur métier. 
L'histoire, les langues souffrent de plus en plus.
     Les fondamentaux, ce sera pour l'université....
A moins que la nouvelle marotte en cours, celle de l'école numérique pour tous, ne viennent donner le change.
Les enfants sont-ils destinés à mettre les mains dans le code?        Chaque ministre de l’Education promet de faire « entrer l’école dans l’ère du numérique ». Après Xavier Darcos, Luc Chatel, Vincent Peillon et Benoît Hamon, c’est au tour de Najat Vallaud-Belkacem de s’y coller. Le ministère organisait ce jeudi un grand raout pour clore la concertation lancée en janvier. François Hollande a conclu la journée....
             Une  réforme  à réformer, pour un cycle primaire qui tienne ses promesses et un collège de l'exigence.
            Le reste suivra...
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