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mardi 10 mars 2015

Cette Europe là

 Cette Europe-là ne va pas...
                                         Nous disent de plus en plus d'économistes, la crise ayant fait apparaître ses défauts congénitaux et la finance criminogène ayant exacerbé des dysfonctionnements et attisé des antagonismes latents entre des systèmes économiques parfois totalement hétérogènes, qui, dès le départ, ne pouvaient s'harmoniser. Convergence impossible, là où la concurrence, notamment fiscale et salariale, le dumping sous toutes ses formes, était érigée en règle sacrée.
  On le pense, on le dit. Même parfois dans les hautes sphères, mais pas trop bruyamment. Des économistes "attérés" ou non, fédéralistes ou non, s'en font l'écho.
      Parmi eux, le très modéré Guillaume Duval  finit par admettre que "l'idée de départ de la construction européenne, c'était de faire des affaires ensemble plutôt que des transferts de souveraineté trop compliqués à mettre en œuvre et qui viendraient plus tard automatiquement. Le problème, c'est que faire des affaires sans faire de politique ensemble signifie organiser la concurrence de tous contre tous. Ce qui favorise les oppositions plutôt que la coopération.
Dans un marché sans union politique et sans budget commun, chaque Etat a intérêt à baisser le coût du travail chez lui pour exporter davantage chez les voisins. Et chaque Etat a intérêt à jouer sur le dumping social et fiscal pour attirer les riches et les entreprises chez lui. Or si un seul le fait il est gagnant, mais si tout le monde s'y met, tout le monde est perdant. 
 ...Contrairement à ce qu'on en dit parfois, l'introduction de l'euro est une rupture par rapport à cette logique de marché. C'est un vrai abandon de souveraineté et une véritable manière de faire de la politique ensemble. Malheureusement, sa construction a été mal fichue… on l'a vu avec la crise de la zone euro, qui aggrave ce sentiment de malaise vis-à-vis de l'Europe..."
        Voilà ce que l'Allemagne, surtout, entre deux maux, semble le moins comprendre, comme le remarquait aussi G.Duval dans une étude justement remarquée par sa qualité.
  L'Europe de Maaastricht et de Lisbonne fonctionne à contre-sens ou sur la tête, comme un piège.
Avec un aveuglement parfois incompréhensible, sans la moindre solidarité structurelle.
  Avec une monnaie, l'euro, qui apparaît, dans ce régime, comme une malfaçon évidente.
    En faisant part de sa lassitude de cette Europe-là en pilotage automatique vers un'échec probable, G.Duval veut dire, en accord avec des économistes américains comme Stiglitz ou Krugman, que "la crise de l'euro montre que "L'Europe ne peut plus être dirigée en pilotage automatique selon des règles figées", il faut pouvoir ajuster les politiques en fonction de la conjoncture. Or, à la différence des autres Etats fédéraux, cela ne peut pas être réalisé par le budget fédéral qui, d'une part, est dérisoire et, d'autre part, étant équilibré, ne peut agir sur l'activité économique. C'est donc à travers la coordination des politiques budgétaires nationales qu'une politique macroéconomique discrétionnaire peut être mise en oeuvre. Mais un tel gouvernement économique n'est pas possible sans la légitimité démocratique que permettrait la constitution d'un parlement de la zone euro. C'est donc à une refondation de l'Europe à laquelle nous invite l'auteur pour répondre aux deux défis du XXIe siècle : la reconversion écologique de l'économie et le renforcement démocratique de l'union monétaire..."
      Un évident bon sens.
           Mais qu'est-ce qui pourra susciter ces mutations salvatrices?
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