Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

lundi 9 février 2015

Gréce : c'est Nein!!...

Plus rien à perdre?...
                                     « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

                                                  Les hôpitaux vont continuer à fermer, les enfants à étudier sans chauffage dans les écoles, beaucoup à ne pas manger à leur faim......
         Le désastre humanitaire continue, sauf pour une oligarchie qui va perdurer.
Il y a tellement de bonnes affaires...
  La dette se creuse davantage. Le chaos ne pourra être que plus grand, sachant que cette dette s'approfondit avec le temps et qu'elle ne pourra jamais être remboursée.   La dette de la Grèce est à peu près du même niveau que ce que les autorités monétaires et économiques allemandes ont versé à leurs banques pour leur éviter la faillite.
  L'espoir, le suspens semble s'évanouir, et c'est le plus grave. Pour l'instant.
                                   Autrement dit, le peuple grec est invité à crever la gueule ouverte, mais démocratiquement, c’est-à-dire d’après les traités....
 ... Ce que, par paresse intellectuelle, on nomme « la dette grecque » n’est en fait pas la dette des Grecs : l’explosion des déficits et l’effondrement de la croissance à partir de 2010 sont moins le produit de l’incurie grecque que d’un assassinat de politique économique administré par l’Union en guise de « sauvetage ». De sorte que lorsque les Etats-membres prêtent pour tenir la Grèce à flot, c’est en bonne partie pour écoper le naufrage qu’ils ont eux-mêmes causé. On pourrait dire par court-circuit qu’au travers de la Grèce, l’UE prête pour l’UE ! Splendide opération qui aurait toute sa place dans un théâtre de l’absurde – si l’on excepte les investisseurs dont certains, en dépit de la restructuration, auront bien profité au passage.
    Le coup d’Etat financier de la BCE  relève d'une grande irresponsabilité et d'un grand aveuglement
             "...Pour les Grecs, la décision de la BCE risque d’avoir une traduction simple : leurs banques n’ont plus le soutien de la banque centrale européenne. Il ne pouvait y avoir plus mauvaise annonce au plus mauvais moment. Elle revient à verser de l’essence sur un foyer enflammé. Depuis l’annonce des élections anticipées, fin décembre, les banques grecques font face à une fuite de capitaux sans précédent. Le chiffre de 100 milliards d’euros circule dans les milieux financiers. Selon l’agence Bloomberg, 14 milliards d’euros auraient été retirés des comptes bancaires en janvier avant les élections législatives. Comment la situation va-t-elle évoluer dans les jours à venir ?
           Mais l'action de la BCE fait polémique chez les économistes
     Patrick Artus (Flash Natixis, n° 12, 5 janvier 2015), que l’on ne peut soupçonner de complaisance vis-à-vis de Syriza, note qu’un effacement total de la dette grecque « ne changerait pas significativement la solvabilité budgétaire des pays de la zone euro ». Les États pourraient par exemple effacer les prêts bilatéraux (53 milliards) qu’ils ont accordés à la Grèce sans que cela pèse sur leur dette puisque l’effet de ces prêts sur cette dernière a été déjà comptabilisé.
Mais c’est surtout la BCE qui peut résoudre facilement le problème de la dette. Elle possède 27,7 milliards d’euros de la dette grecque et refuse obstinément (pour le moment) toute annulation. Elle pourrait rayer d’un trait de plume ces 27,7 milliards et pourrait aussi racheter aux institutions publiques (États, FESF) les titres grecs que ces dernières possèdent, et ce sans aucun risque économique. En effet, une banque centrale ne court aucun risque financier puisqu’elle peut se refinancer elle-même en cas de problème par création monétaire.
La BCE a d’ailleurs acheté déjà des titres publics sur le marché secondaire : le SMP (Securities Markets Programme) lui avait permis d’acheter 217 milliards d’euros d’obligations d’État de mai 2010 au début 2012. Elle vient d’annoncer qu’elle allait acheter sur le marché secondaire 60 milliards d’euros de titres par mois (dont les deux tiers seront des obligations d’État) de mars 2015 à septembre 2016, soit en tout 1140 milliards. Elle pourrait donc, dans ce cadre, tout à fait acheter de la dette grecque. Mais elle a décidé qu’elle n’achèterait que les emprunts publics les mieux notés, sauf si le pays accepte un programme d’aide du FMI, c’est-à-dire se soumet à la purge sociale que sont les réformes structurelles. La BCE ne laisse le choix qu’entre la ruine financière et la dévastation sociale. C’est évidemment la Grèce qui est visée ici. Soit, elle accepte de continuer à se soumettre au diktat de la Troïka, soit la BCE n’achète pas ses titres, ce qui reviendrait à livrer la Grèce à la spéculation financière. On le voit, la question n’est donc pas technique mais avant tout politique et renvoie à l’avenir de l’Europe.."
____Joseph Stiglitz, prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel en 2001, président du conseil des économistes du président Bill Clinton de 1995 à 1997, économiste en chef et vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, apporte des arguments forts à ceux qui plaident pour la suspension du remboursement des dettes publiques. Dans un livre collectif |publié en 2010 par l’université d’Oxford, il affirme que la Russie en 1998 et l’Argentine au cours des années 2000 ont fait la preuve qu’une suspension unilatérale du remboursement de la dette peut être bénéfique pour les pays qui prennent cette décision : « Tant la théorie que la pratique suggèrent que la menace de fermeture du robinet du crédit a été probablement exagérée  ...» 
                  Un clash des légitimités se fait jour en Europe, révélatrice de ses dysfonctionnements structurels.
        On assiste à une forme d'impasse. On peut s'interroger, dans ce contexte, sur le fait que les institutions politiques censées représenter le « peuple européen », qu’il s’agisse du parlement européen, qui lui a un mandat supranational et démocratique (à l'inverse des trois « indépendantes », ndlr), des parlements nationaux, voire ces fameux « partis politiques européens » dont on avait pourtant fait grand cas pendant la campagne des élections européennes de mai 2014, restent muettes, ou presque. Comme si elles avaient d’emblée renoncé à jouer un rôle dans les affaires de l’Union. Depuis la victoire de Syriza, la médiation politique est le fait des seuls grands États européens. Le parlement de Strasbourg, dans ce jeu-là, en est à nouveau réduit à la portion congrue..." 
   _____________     Ne reste-t-il plus aucune solution, dans un contexte où une sortie subite, envisagée par Greenspan, pourrait  approfondir le chaos et donner des chances à une extrême-droite brutale, qui créerait des précédents?
    Est-ce ce que souhaitent les instances européennes, accrochées à l'intransigeance allemande du moment? Elles qui acceptèrent la Grèce en leur sein sans sourciller, qui laissèrent les banques s'y goberger avec la manne déversée, qui ont laissé leurs (très bonnes affaires) affaires s'y déployer sans scrupules.
   Sans new deal, souhaité par Athènes, avec volonté de réformes structurelles et restauration d'institutions normales, c'est le risque d'un échec sur toute la ligne d'un  euro déjà mis à mal et la plongée vers l'inconnu.
                                   "Notre pays et notre peuple furent les victimes de corruption à grande échelle qui ne se limite pas aux frontières nationales et ne concernent pas uniquement notre « chez nous ». Il est de l’obligation des États européens également de collaborer et de nettoyer notre « chez nous » collectif européen." (Présidente de l'Assemblée grecque)
             La Grèce est dans une trappe à  dette d’anthologie ou dans tous les cas de figure, la dette augmente plus vite que la richesse créée.Monnaie surévaluée,  demande interne en effondrement constant, la situation rappelait fâcheusement celle de la France en 1934 (déflation Laval), qui se termina comme chacun le sait par l’arrivée du front populaire et une solide dévaluation.
______
D'autres options?
Les syndicalistes allemands soutiennent la Grèce
- La porte reste-t-elle entrebaillée?
____________________________


Aucun commentaire: