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lundi 10 février 2014

Le President et le gentil monstre

          Un monde sans Google, l'hydre transnationale qui vampirise lentement, habilement, gentiment, mais inéluctablement nos vies virtuelles tout en se présentant, avec notre consentement béat, comme incontournable, est-il possible?
   Soi-disant gratuit et confidentiel, le moteur de recherche californien n'est pas neutre. Devenu indispensable à 9 internautes français sur 10, il aspire nos secrets pour les revendre aux annonceurs, oriente notre consommation, façonne notre modèle de culture et menace... nos emplois.
[La nouvelle page d’accueil de Google , qui ne lui plaït pas .
Un condamnation: une paille...]
Les dirigeants  de Google modèlent les cerveaux et, sans lésiner sur le lobbying, dictent les lois aux Etats...
 Un empire, qui s'est constitué méthodiquement et génialement dans l'ombre. Une stratégie secrète qui vise à obtenir la suprématie dans l'intelligence artificielle.
     Utile, certes, dans une perspective à court terme et purement pratique et individualiste, il est partout...
          La Googelisation géralisée n'est pas un fantasme et nous pouvons entrevoir ses conséquences si les Etats continuent de laisser faire, au nom du sacro-saint principe de la liberté du commerce, chère à l'OMC de Mr Lamy. Taper (sur) Google a l'effet d'une fléchette sur la coque d'un cuirassé...
      Tel Don Quichotte, notre Président lui adresse le doux reproche d'optimisation fiscale à grande échelle, autrement dit de s'arranger pour ne payer que des impôts dérisoires par rapport à ses immenses revenus. Il peut toujours plaider. Ça ne mange pas de pain et ce n'est qu'un aspect du problème.
 "... Google a réussi à payer en moyenne un peu plus de 3 % d’impôt sur les bénéfices en Europe. Alors que, selon les pays de l’Union, ces taxes s’élèvent de 24 à 34 %. L’entreprise n’est bien sûr pas la seule : selon un rapport publié en mai par JP Morgan, les sociétés américaines détiennent 1 700 milliards de dollars d’économies dans leurs filiales étrangères, la plupart du temps pour éviter de payer les impôts que l’administration leur réclamerait si elles les rapatriaient sur leur sol.
Pour la première fois, la situation a déclenché un début de mobilisation. Politique, d’abord. Fin novembre, les ministres des finances français, britannique et allemand ont appelé ensemble la communauté internationale à se saisir de la question. Ils ont missionné l’OCDE, en pointe dans la lutte contre le secret fiscal entre les pays (voir ici), pour qu'elle s’attaque à la question des « transferts de bénéfices », afin de s’assurer que les grandes sociétés payent une juste part d’impôt. Quelques semaines plus tôt, lors d’une réunion du G20, les ministres allemand et britannique avaient déjà lancé un tel appel.
     Le problème est connu depuis longtemps, mais dans un contexte économique plus que morose, il devient aigu pour des politiques cherchant tous les moyens possibles de boucler leurs budgets. D’autant qu’une série de chiffres récents est venue leur agiter la question sous le nez. Ces dernières semaines, on a par exemple appris qu’en France Google a versé 5,5 millions d’euros au fisc pour l’exercice 2011, alors que son bénéfice réel effectué dans l’Hexagone aurait pu donner lieu à une imposition de 150 millions d’euros, souligne BFM Business. Amazon n’a payé que 3,3 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires réel de 899 millions. Selon les calculs de BFM Business, l’entreprise aurait payé 6 à 15 millions d'euros si elle avait déclaré loyalement ses activités effectivement réalisées en France.."
      Il en faudrait plus pour faire trembler le mastodonde, même avec l'appui justifié, mais tardif et formel de Montebourg et, indirectement de la Présidente du Brésil...
                                    Un monde sans Google est possible..." il  semble que cette sortie a une vertu, celle de nous projeter dans un Internet sans Google. De nous obliger à imaginer ce que serait un monde sans Google. Pour chercher des informations sur le Web, on irait sur d’autres moteurs de recherche, DuckDuckGo, un moteur de recherche plus respectueux de la vie privée. Pour regarder des vidéos, on n’irait plus sur YouTube, mais sur Dailymotion par exemple. On quitterait Gmail pour ouvrir des comptes sur d’autres services e-mail, des services sécurisés par exemple. Pour stocker et partager des documents, on n’irait plus sur Google Drive mais sur des alternatives libres. Jamais on aurait de Google Glass et alors ? On continuerait à conduire nos voitures, et alors ? …
  Evidemment, il faudrait s’attendre à perdre un peu en facilité et en fluidité au début, et il y aurait sans doute des conséquences que je n’imagine pas. Est-ce que cela nous mettrait hors du monde, hors du réseau mondial ? Pas si sûr.
    Le principe technique de l’Internet, c’est le contournement des obstacles, il doit bien être possible de contourner Google. Mercredi donc, on s’est aperçu qu’un monde sans Google était un monde possible. Monde souhaitable ou désirable, c’est une autre question. Mais au moins, c’est un monde possible.     
      Mais sans stratégie européenne, sans résistance mondiale,.l'animal déjà obèse ne pourra que poursuivre sa montée et sa diversification, en situation de quasi monopole irréversible. Ce n'est tout de même pas la quadrature du Net...
  Les modestes et rares condamnations ne représentent pas un péril pour le géant du net et son chiffre d'affaires est  supérieure à 50 milliards de dollars en 2012. De quoi offrir, pour les gentils collaborateurs de la firme, bien des services gratuits pour attirer un peu plus de gentils clients.
      Le Google power n'est pas un mythe-"Ne cherchez pas sur Google une information publiée sur les sites de journaux belge francophones (Le Soir, La Libre Belgique…) : ces derniers ont disparu de l'écran radar du moteur de recherche. Voilà ce qui arrive quand on défie le géant américain…" (Dernière heure: Les sites des journaux belges de nouveau accessibles via Google)
     L' Offensive de charme de Google se poursuit en France.
           Un vrai défi à relever à l'échelle mondiale, contre un des aspects de la soft puissance US. Le vieux projet européen d'un Google commun et d'un nouveau genre. a déjà pris l'eau...
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