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jeudi 12 juillet 2012

PSA: un système qui déraille?

  Douloureuse saignée en vue

_____"Les ennuis commencent" aurait dit F.Hollande, peu après son élection.
Il est servi.
Son prédécesseur a sans doute tout fait pour ne pas avoir à assumer cette déconvenue, pour lui refiler ce cadeau empoisonné.
La fermeture d'Aulnay et les importants dégraissages sur d'autres sites n'étaient que différés, raisons électorales obligent.
Les aides et les promesses n'auront servi à rien.
"... Dans son intervention devant le Parlement, mercredi, le ministre Arnaud Montebourg a rappelé que le constructeur automobile avait bénéficié ces dernières années de plus de 4 milliards d’euros d’aides publiques, sans parler des multiples soutiens reçus depuis des décennies par la filière automobile. Quelles contreparties ont été exigées en échange ? Aucune. Les pouvoirs publics ont depuis longtemps renoncé à avoir la moindre exigence industrielle. À aucun moment, ils n’ont été associés à la réflexion sur l’avenir de la filière, se contentant d’aligner les « primes à la casse » pour soutenir l’activité.
La seule concession, semble-t-il, que la direction Peugeot a accepté a été de repousser toute annonce après l’élection présidentielle comme le lui aurait demandé Nicolas Sarkozy. Mais cela était acquis d’avance. Pour le reste, il est bien connu que les grands groupes français se sont faits tout seuls et ne doivent rien ni à leurs salariés, ni à l’État, ni aux contribuables. La seule autorité est leurs actionnaires, aime rappeler le Medef...
D’externalisations de charges aux frais de la collectivité en délocalisations, les constructeurs automobiles ont sans doute l’impression d’assurer leur survie. Un jour, ils découvriront peut-être avec retard un autre grand principe de l’économie industrielle, découvert par un de leurs prédécesseurs, Henry Ford : pour vendre des voitures, il faut aussi des ouvriers capables de se les payer." (Martine Orange-Mediapart)
_____Une bombe économique se prépare, comparable à celle qui a affecté la sidérurgie dans les années 80.
Certains parlent de tsunami social. Un cauchemar pour tout le personnel concenrné, dans le 93 et ailleurs.
L'impuissance du ministre du redressement productif est manifeste.
On ne voit pas quel sursaut collectif  pourrait réparer le désastre.
Les ventes de voitures régressent, la demande est  asséchée.
La surproduction  y est pour quelque chose, conséquence d'une guerre féroce entre constructeurs en Europe et au niveau mondial. Une spirale négative.
Les impasses du libéralisme mondial à courte vue se révèlent au grand jour.
Mais la demande faiblit aussi pour cause de crise, poussant beaucoup à ne plus renouveler aussi souvent leur véhicule où à repousser l'achat à des jours meilleurs.
______On est face à un système qui déraille
"...Il n’est pas même nécessaire d’attendre le document officiel de la direction de PSA sur l’avenir de ses sites européens. On sait d’avance qu’on y trouvera l’argument de la crise actuelle, la contrainte d’une Europe conçue comme un ring de boxe, la nécessaire course aux marchés asiatiques, l’impitoyable concurrence mondialisée, les paris périlleux sur les nouvelles motorisations…
Le dossier Aulnay, c’est la quintessence du monde tel qu’il a été construit depuis 30 ans. C’est la représentation, en miniature, de la fuite en avant d’un système... l’histoire montre qu’avec ou sans la crise actuelle, cette course vers la surcapitalisation conduit immanquablement à des surcapacités de production. Autrement dit, la forme que prend la bataille pour le profit mène régulièrement à une irrationalité du dispositif productif. Et donc à des chocs sociaux considérables. La crise actuelle (baisse de la demande) ne vient que renforcer cette tendance structurelle. Le problème n’est pas de vérifier quel est le taux de surcapacité en Europe, mais de savoir par quels mécanismes en arrive-t-on régulièrement à devoir détruire de la richesse, du savoir, des équipements et des emplois.
L’autre aspect symbolique du cas Aulnay, c’est qu’en dépit de la répétition systématique de ces cycles, rien n’est jamais fait pour anticiper. Pire, on persiste pendant des mois, voire des années, à dire aux salariés qu’il n’y a pas de problème. Par diverses voies, on fait passer le message insidieux que c’est «plus compliqué», que peut-être ce ne sera pas sur ce site ou que ce sera moins radical… La manière dont la direction de PSA a cherché à maintenir le doute et a joué la montre jusqu’à l’accord avec General Motors est tout à fait éclairante. Ce qui ne l’empêchera pas d’alimenter positivement la rubrique «Responsabilité sociétale et environnementale» de sa prochaine plaquette financière annuelle..."
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- PSA, un choix entre chantage et coup de force
- Coût du travail : les exagérations du patron de PSA
-La com de la fermeture 
-La crise est d'abord celle de la demande 
- Les restructurations de PSA, premières d'une longue série en Europe
-Ce n'est pas un problème de compétitivité 
- La «démondialisation» est-elle la solution ?
-Implications étrangères?

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