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mercredi 20 juin 2012

Grèce, fautive ou victime?

 __Le jeu de dupes continue, le désastre aussi.
Dans cette crise qui déroute,  on ne cesse de souligner les défauts congénitaux de la mère de la démocratie, certains remontant à l'occupation ottomane: manque de sens de l'Etat, résistance à l'impôt,  clientélisme, corruption...
__Certes, mais quand on a reconnu cela, quand on connaît l'ampleur bien plus grande de la dette en UK, pour ne pas parler de celle, abyssale, des USA, on n'a compris qu'une partie du problème. C'est surtout les intérêts de la dette qui écrase la Grèce, donc un système financier qui a mis à mal d'autres pays. Mais c'est aussi à Bruxelles que résident ses problèmes présents, la crise ayant fait office de révélateur de dysfonctionnements structurels masqués dès l'origine..
________________________ Paul Krugman , prix Nobel d'économie, spécialiste en macroéconomie internationale, mettant en cause quelques préjugés tenaces et des affirmations erronées circulant à Bruxelles et dans les "milieux autorisés", pense qu' il faut situer " l’origine de ce désastre  bien plus au nord, à Bruxelles, Francfort et Berlin, là où les responsables politiques ont créé un système monétaire profondément biaisé – qui sera peut-être fatal – puis qui ont aggravé les problèmes de ce système en substituant des leçons de morale à l’analyse... 
 la Grèce a rejoint l’euro et quelque chose de terrible s’est produit : les gens se sont mis à croire que c’était un endroit sûr pour investir. De l’argent étranger s’est mis à couler à flots en Grèce, une partie, mais pas la totalité, finançant les déficits de l’état ; l’économie a fait un bond ; l’inflation a augmenté ; et la Grèce est devenue de moins en moins compétitive. Evidemment, les grecs ont dilapidé quasiment tout l’argent qui entrait à flots, mais tous ceux pris dans la bulle de l’euro ont alors fait la même chose.
Puis, la bulle a explosé, et à ce moment-là, les manquements fondamentaux de tout le système de l’euro sont devenus évidents.
Posons-nous la question de savoir pourquoi la zone dollar – plus connue sous le nom des États-Unis d’Amérique – fonctionne plus ou moins, sans qu’il y ait d’importantes crises régionales comme celles qui touchent l’Europe actuellement ? La réponse tient au fait que nous possédons un fort gouvernement central et les activités de ce gouvernement procurent, dans les faits, des renflouements automatiques aux états en difficulté.
Voyons par exemple ce qui se produirait aujourd’hui en Floride, au lendemain de sa gigantesque bulle immobilière, si l’état devait trouver l’argent dans ses fonds propres, tout à coup très diminués, pour financer la Sécurité Sociale et Medicare. Heureusement pour la Floride, c’est Washington, et pas Tallahassee (ndlt : la capitale fédérale de la Floride) qui paie, ce qui revient à dire que la Floride est renflouée à une échelle qu’aucune autre nation européenne ne pourrait espérer.
Ou prenons un exemple plus ancien, la crise des sociétés d’épargne et de crédit dans les années 1980, qui fut surtout un problème texan. Les contribuables se sont retrouvés à devoir payer de fortes sommes pour régler le problème – mais la grande majorité de ces contribuables étaient installés dans d’autres états que le Texas. Une nouvelle fois, cet état a été renfloué automatiquement à un niveau inconcevable dans l’Europe moderne..."
___On en arriverait à penser que cet effondrement était planifié, car les faiblesses d' Athènes, ses errements aussi étaient connus quand sa candidature a été acceptée et des connivences bancaires ont prolongé le mal jusqu'au point fatal. Delors lui-même a fini par admettre que l'intégration de la Grèce avait été une erreur et que l'Allemagne menait un leadership plutôt désastreux .
" Il ne faudrait pas manquer de rappeler le rôle de Goldman Sachs et de JP Morgan dans la présentation biaisée, très professionnellement, des comptes de la Grèce. Le quotidien financier La Tribune (19 juin 2010) affirmait : «Dès l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001, on savait que les statistiques étaient faussées.»   Le 13 février 2010, le New York Times indiquait que les comptes de la Grèce avaient été obscurcis par les deux banques Goldman Sachs et JP Morgan. Or, le managing director et vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs avait pour nom : Mario Draghi. Il n’était pas ignorant du «cas grec». Merkel, Sarkozy, Juncker (le Luxembourgeois à la tête de l’Eurogroupe) et d’autres l’ont mis à la tête de la BCE, aussi au début novembre 2011..."
_____Les ravages de la monnaie "forte", prônée par Berlin et soutenue par une politique économique, salariale et sociale orientée essentiellement vers l'exportation ont produit les effets que l'on sait et une situation pour l'instant inextricable, repoussant aux calendes...grecques le rétablissement d'un grand malade, affaibli par les remèdes imposés.
Trop tard, trop fort.
 Le pire peut surgir: une dictature ou une vente à la découpe...Il y un an déjà, la pression s'accentuait dans la grande braderie grecque...après les installations olympiques et un aéroport à Athènes, après Le Piréeune purge mortelle est à l'oeuvre. Certains remèdes peuvent être fatals, avec le risque des extrêmes.
  "Le pays fait (en effet) les frais du mythe selon lequel l’adoption d’une « monnaie forte » placerait les économies faibles sur un pied d’égalité avec les plus robustes. On s’aperçoit désormais que de telles politiques finissent par affaiblir les acteurs les plus vulnérables — une logique dont le Portugal, l’Irlande et l’Espagne pourraient bientôt offrir une nouvelle démonstration.
Dans ces conditions, Athènes se dirige désormais vers une sortie de l’euro, et l’ensemble des pays de la périphérie européenne pourraient lui emboîter le pas — une procession dont les conséquences sur l’union monétaire ne seront pas anodines puisqu’elle conduira à la réintroduction de mécanismes de pilotage économique que le néolibéralisme avait conduit les Etats à abandonner... la dette des pays de la périphérie européenne découle directement du gel des salaires en Allemagne..."
___Les marchés financiers ont donc joué un rôle majeur dans cette descente aux enfers.
Bruxelles leur a donné toute latitude. Berlin a donné le ton, nouvelle Sublime Porte.
Un immense gachis!...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

UNE EUROPE DES BANQUES . IL EST VENUE L' HEURE DE PRENDRE DES DECISIONS VITALES POUR LES PEUPLES. IL FAUT D' ABORD LES DIMINUER EN NOMBRE ET DEVENIR DES BANQUES D'ETAT QUI SOIENT CONTROLEES LES BENEFICES QUI FONT SUR LE DOS DE POPULATIONS COMME IL Y A QUELQUES ANNEES . CHAQUE PAYS SA MONNAIE QUI PUISSE DEVALUER SA MONNAIE QUAND IL EST EN DIFFICULTE .PAS A UN EURO QUI EST EST TRES SUREVALUEE PAR RAPPORT AU DOLLAR ET ETRANGLE LES PAUVRES ET LES CLASSES MOYENNES .