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lundi 7 mai 2012

"Vrai travail" ou vérité sur le travail?

Travail et dépossession de soi

__« On ne peut pas laisser pourrir la situation dans le travail. Si on le fait, le risque, c’est une convulsion réactionnaire », prévenait la sociologue Anne Salmon.

___« Le travail a perdu de sa dimension socialisatrice et citoyenne. Depuis une vingtaine d’années, nous assistons à une individualisation systématique de la relation de chacun à son travail, de la gestion des salariés et de l’organisation du travail », observait la sociologue Danièle Linhart. « Le salarié est un ennemi à fragiliser, à affaiblir et à isoler. Il faut le mettre en difficulté pour obtenir de lui un travail à la hauteur de ce qu’attend l’entreprise. »

___« Il n’y a pas deux temps : le temps politique et le temps du travail
, rappelle Laurent Vogel, de l’Institut syndical européen (Etui). Les conditions de travail sont un apprentissage quotidien de ce que sont le conflit et la démocratie. On ne peut pas être tenu dans un rapport de domination, quasi despotique, au quotidien et être un parfait citoyen par ailleurs. La conquête de la démocratie dans le monde du travail et dans la sphère politique doivent se faire parallèlement. »
Lorsque l’on est infantilisé dans son travail, que l’on doit se soumettre à des injonctions absurdes, comment se sentir citoyen et considéré comme tel dès le seuil de l’entreprise franchi ? Là où un minimum de liens de solidarité et d’espaces de débats perdurent, grâce notamment à la présence de syndicats, la tentation du vote FN semble moins forte."

_________________Le 1° Mai 20012 a vu fleurir une expression que l'on croyait d'une autre époque, d'une période sombre de notre histoire, le « vrai travail », expression inepte, mais non sans arrière-pensées dans la bouche d'un Président inspiré par le très droitier Patrick Buisson .
Expression déplacée, stigmatisante et provocatrice, où
les victimes deviennent des coupables, à l'heure où le travail se raréfie et où ses conditions se dégradent fortement dans de nombreux secteurs ("Destruction des collectifs, individualisation, soumission aux logiques financières, management oppressant et incertitudes permanentes caractérisent de plus en plus le monde de l’entreprise. Nicolas Sarkozy y répond par la division, en séparant les « vrais travailleurs » des autres, les résistants, les « inaptes » ou les chômeurs....")
Quand le travail se dévalorise qualitativement, quand le précariat tend à devenir la norme, quand le management brutal (1) s'applique trop souvent, selon un logique libérale purement financière qui fait fi des hommes, considérés comme des variables d'ajustement et de simples "ressources" humaines, éventuellement des produits jetables au gré d'une mondialisation masquant la recherche de profits maximaux.
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-Qu’est-ce que le précariat ?
-La fabrique des chiffres d'Etat
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Merci à charb

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