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mercredi 23 mai 2012

USA: guerres à moindre coût

La guerre aussi se privatise 


__Le retour des mercenaires: 
 Une tendance lourde depuis les années 90, la conscription ayant été abandonnée après la guerre du Vietnam.
L'histoire des USA est jalonnée de guerres . Pour leurs guerres récentes, les USA ont (eu) besoin de recruter une main d'oeuvre jetable, aujourd'hui, des mercenaires africains.
Déjà pour la sinistre et ruineuse aventure irakienne, décidée par le clan Bush-Rumsfeld.
Aujourd'hui encore pour la très intéressée expédition afghane, qui vire au fiasco, après dix ans de combats perdus d'avance.

" Lorsqu’ils s’engagent dans la « guerre contre le terrorisme » et envoient un nombre croissant de leurs soldats à travers le monde, de l’Irak à l’Afghanistan, les Etats-Unis se heurtent à une difficulté : trouver des combattants. En effet, leurs citoyens ne s’enthousiasment guère à l’idée de mourir pour la patrie. L’armée a donc enrôlé des non-nationaux, en leur promettant un passeport américain. Elle a en outre fait appel à des sociétés de sécurité privées qui elle mêmes recrutent en Afrique des supplétifs «bons à jeter» après emploi.
  "J’’ai tout de suite compris que je venais de commettre la plus grosse erreur de ma vie. Mais c’était trop tard. J’avais signé pour un an. Je devais me comporter comme un homme»,  soupire Bernard, engagé par une société de sécurité privée américaine en Irak. Ce jeune Ougandais appartient à l’«armée invisible» recrutée par les Etats-Unis pour soutenir leur effort de guerre. De retour dans son pays à la fin de 2011, malade, il se voit depuis dénier tout droit à la protection sociale et à la santé, droits pourtant prévus par son contrat. Alors que leurs collègues expatriés blancs – américains, israéliens, sud-africains, britanniques, français ou serbes, engagés par des entreprises sous contrat avec le Pentagone (quelque 120 milliards de dollars de transactions depuis 2003) –ont bénéficié de confortables émoluments dépassant souvent les 10 000 dollars mensuels, les ressortissants étrangers («third country nationals», TCN) comme Bernard n’ont connu que l’arbitraire, le mépris du droit du travail et les mauvais traitements. Parfois blessés et renvoyés chez eux sans ménagement, ils ne reçoivent aujourd’hui ni aide ni soutien de leurs anciens employeurs.
En juin 2008, alors que Washington entame son désengagement d’Irak, ils sont 70167 TCN pour 153300 soldats réguliers.
A la fin de 2010, ils sont 40 776, c’est -à dire presque aussi nombreux que les Américains (47 305). C’est dans les pays du Sud qu’ont été recrutés ces hommes et ces femmes. Par milliers, ils ont été chargés des tâches les plus diverses sur les 25 bases de l’armée américaine en Irak, dont le fameux Camp Liberty, une «petite ville des Etats-Unis» construite près de Bagdad, qui a compté à son apogée plus de 100000 résidents. Les TCN – qui composent 59 % des e"ectifs du secteur dit « besoins de base » – s’occupent de la cuisine, du nettoyage, de l’entretien des bâtiments, de la restauration rapide, de l’électricité et même des soins esthétiques des femmes soldats...

 Le «marché de la violence » n’est en effet pas près de se tarir. Pour la protection des 16 000 employés de son ambassade irakienne, le département d’Etat a ainsi fait appel, pour 10 milliards de dollars, à huit sociétés militaires privées américaines. Une armée de 5500 contractants devrait être enrôlée. Aux côtés de Triple Canopy, chargée de protéger les diplomates, SOC fournira la sécurité statique durant cinq ans pour 973 millions de dollars. «Des kyeyos seront sans doute recrutés», indique Mme Kayonga, patronne de la compagnie Askar, désormais également présente sur le marché afghan. De Bagdad à Kaboul, et sans doute demain à Mogadiscio, il se trouvera toujours des Ougandais pour nourrir cette « force noire », estiment nos anciens d’Irak. Pourquoi ? «A cause de l’inflation, des frais de scolarité qui augmentent, des prix de l’alimentation qui flambent… Ce n’est pas que l’on aime ça, mais il faut bien vivre ! »
  Par Alain Vicky In Le monde diplomatique.
 

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