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mercredi 21 décembre 2011

Hopital: bouts de ficelles

Alertez les malades!
________________L'hôpital public file un mauvais coton

__Tombé sur un article hier de Médiapart, qui n'a pas l'habitude de faire dans la fiction.
Tombé de haut...De quoi plonger dans la stupeur et la colère.

C'est d'abord l'incrédulité qui domine, tant la dégradation de la gestion, des conditions de vie, de travail dans l'hôpital public paraît kafkaïenne. On espère seulement qu' il y a de nombreuses exceptions au tableau décrit, que l'auteur n'évoque que quelques cas criants, mais les commentaires de professionnels et de patients qui s'expriment à la suite de l'article enlèvent toute illusion et ne rendent pas optimiste.
Depuis des années déjà
, des médecins hospitaliers expriment aussi leur inquiétude. Veut-on la mort de l'hopital public?
En tous cas, les dégradations s'accélèrent, mettant à bout un personnel souvent débordé et stressé, ne se sentant plus toujours capable d'accomplir correctement sa mission, au service du malade.

__Les hôpitaux fonctionnent de plus en plus avec des bouts de ficelles (à lire ici ou )
___________________Ce n'est pas le personnel, souvent trop réduit, dévoué et découragé, qui est en cause, mais la gestion technocratique, les restrictions budgétaires qui sont en train de dénaturer la vocation hospitalière et même d'entamer ses exigences minimales de soins, de suivi, d'hygiène même, et de placer les soignants dans des situations ingérables.
On savait que la dégradation s'installait, que la logique purement comptable qui prévaut produisait des situations insupportables, que la logique mercantile finissait par s'imposer (sans parler de l'état lamentabl
e du secteur psychiatrique), mais à ce point!...
L'hôpital public est bien malade, oui, mais de la rentabilité
, comme on s'en rend compte ici ou .
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Comment créer un marché qui n’existe pas ?
________D’abord, en mettant en place un financement par un pseudo prix de marché administré (la tarification par pathologie dite à l’activité ou T2A (*), et surtout en imposant une convergence des tarifs (sorte de prix uniques), d’abord intra-sectorielle (entre tous les hôpitaux confondus), puis inter-sectorielle (public-privé), comme le réclame à corps et à cris la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) (lire «
Traitement de choc pour tuer l’hôpital public », Le Monde diplomatique, février 2008). Cette convergence intersectorielle avait été reportée à 2018 sous la pression du mouvement des personnels soignants médicaux et paramédicaux des hôpitaux publics en avril dernier.
Mais, cédant au lobbying des cliniques privées commerciales et revenant sur la parole donnée, Mme Roselyne Bachelot a décidé de la mettre en place progressivement, dès 2010.
« A titre expérimental », bien sûr. Ensuite, en supprimant, dans la loi « hôpital, patients, santé et territoires » (HPST) adoptée en juillet 2009, les trois secteurs — hôpitaux publics, hôpitaux privés à but non lucratif participant au service public PSPH, et cliniques privées commerciales ; ils sont rassemblés sous le joli nom d’« établissements de santé », ce qui permet ensuite à la ministre de prétendre constituer, sous la houlette des agences régionales de santé (ARS), « un grand service public unifié de santé ». Tout l’art de la communication est dans l’« unifié », qu’il faudrait traduire par « vente à la découpe des missions de service public »

________[(*)La Tarification à l'activité constitue un mode de financement qui vise à la mise en place d'un cadre unique de facturation et de paiement des activités hospitalières des établissements de santé publics et privés, quels que soient leur statut et leur spécialité, dans lequel l'allocation des ressources est fondée à la fois sur la nature et le volume de leurs activités. La logique de moyens qui prévalait jusque-là cède la place à une logique de résultats conforme à l'esprit de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). La T2A est un élément central de la « Nouvelle gouvernance hospitalière » mise en place par les ordonnances de mai et septembre 2005, dans la mesure où ce sont désormais les recettes issues des activités hospitalières qui vont déterminer les dépenses et non l'inverse. -Wiki-]
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_-__L'Hôpital sous pression : enquête sur le « nouveau management public »
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_L'hôpital mis à mal par le management

-Hopital_en_reanimation
- Personnel débordé, patients négligés : à Poissy
- L'hôpital sud-francilien taille dans les budgets pour financer la privatisation
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Merci à Cabu

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