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lundi 26 septembre 2011

Dexia: le piège


Dexia : une banque très discrète

__________Les banques se suivent et ...se ressemblent, même celles qui ont , comme Dexia, une vocation spécifique, d'intérêt général, celle de financer les collectivités locales et le logement social, avec la garantie de l'Etat, actionnaire principal. Certaines de ses pratiques, déjà stigmatisées naguère, sont aussi dévoyées que celles de certaines banques privées.

Elle a contribué à intoxiquer les collectivités locales
" Imaginez que votre banquier vous propose de faire une croix sur les intérêts de votre prêt pendant trois ans, le temps de payer les études supérieures de l'aîné : ça ne se refuse pas ! Et bien les maires de Laval, Saint Etienne, Rouen, la présidence de la communauté d'agglomération de Lille, celle du Conseil général de Seine-Saint-Denis, le patron de la société immobilière Sacvl à Lyon et cent autres responsables de collectivités territoriales, n'ont pas refusé... et s'en mordent aujourd'hui les doigts, la crise financière ayant fait enfler des taux d'intérêts inférieur à 4% jusqu'à des sommets improbables : 10, 20, 24% par an sur plus de dix ans pour les plus malchanceux !
A chaque fois, l'offre avait été présentée de la même manière : la banque proposait de ne pas payer d'intérêts jusqu'aux élections (cantonales, municipales ou autres) puis de rembourser à taux variable, évitant aux élus d'augmenter les impôts en période de campagne. Une offre d'autant plus alléchante qu'elle était formulée par une banque amie, Dexia, ancien établissement public, surnommé « le partenaire des collectivités locales ». Ce que les maires et conseillers généraux ne savaient pas, c'est que les taux variables en question étaient adossés à des valeurs extrêmement instables (taux de changes croisés, matières premières...), les fameux « produits toxiques » dont la crise financière a révélé les dangers. Et pourquoi ne le savaient-ils pas? Parce que Dexia ne le leur avait pas dit !
Que fait l'Etat, actionnaire principal de Dexia ? Rien !___Avec 97% de sa dette appuyée sur des produits toxiques, le conseil général de Seine-Saint-Denis a été le premier à briser l'omerta : Claude Bartolone a mis en demeure Dexia de lui proposer des solutions, sous peine de la poursuivre pour « défaut de conseil à un client non initié ». Avec l'aide d'un cabinet spécialisé, son équipe a épluché trois ans d'échanges de mails, de fax, de courriers à la recherche d'une trace de mise en garde contre la dangerosité de ces produits... Bilan : rien, pas une ligne sur les risques encourus..."

___Le premier financier mondial des collectivités locales et des services publics (et son président) a une histoire très particulière et ses pratiques semblent bien contradictoires avec ses objectifs proclamés
Toujours est-il que beaucoup de collectivités se sont endettées.
Dexia s’est payé leur dette:

" Banque historique des collectivités locales, DCL est la première à avoir poussé les élus à ne plus recourir aux bons vieux prêts à taux fixe. Mais elle n’est pas l’unique responsable : les Caisses d’épargne et le Crédit agricole étaient aussi très présents sur ce marché. Le document de Dexia signifie en tout cas que la faillite de certaines communes n’est plus une hypothèse invraisemblable. En raison de l’irresponsabilité passée des banques et des élus, les collectivités locales (villes, régions, départements, communautés de communes…) et les établissements publics locaux (hôpitaux, syndicats d’économie mixte…) ont dans leurs comptes des stocks d’emprunts toxiques, qui risquent de les couler totalement. Et du même coup, ce sont des dizaines de services publics qui risquent d’être affectés : crèches, écoles, collèges, voirie, ramassage des ordures… sont financés par les collectivités territoriales..."
L'irresponsabilité financière de certains élus locaux n'explique pas tout. Les engagements occultes de Daxia ont largement contribué à certaines dérives.
__Les «emprunts toxiques» touchent nombre de communes
Apparaissent ainsi les limites du libéralisme
pour les collectivités locales : "Ces financements s'appuient sur des facteurs techniques risqués. Tout d'abord, une longue durée : généralement 25 ou 30 ans et des remboursements différés, souvent voisins de zéro les premières années, mais avec des clauses de déclenchement irréversible de la hausse des taux...
Ils comportent aussi des incertitudes graves dues à des taux d'intérêts variables car dépendants de paramètres boursiers aléatoires, impossibles à évaluer dans le futur."
__Pour en finir avec la folie financière qui a contaminé les collectivités locales, celles-ci veulent leur propre agence de financement "Ce type d'agences, pilotées par et pour les collectivités locales et opérant sur les marchés financiers aux meilleurs taux, existent déjà dans les pays nordiques (Suède, Finlande, Norvège, Pays-Bas, Danemark). "Elles n'ont pas connu de problèmes de liquidité pendant la crise financière de 2008 : leurs agences ont agi comme des filets de sécurité et ont accru leurs parts de marchés"
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La carte de France des emprunts toxiques fournis par Dexia
-Yvelines : première plainte pénale contre les «prêts toxiques» de Dexia
-
La faillite de Dexia: la leçon et la nationalisation nécessaire
-Remettre les banques au service de l'économie
-Dexia: vers un deuxième Crédit lyonnais?

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