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mercredi 25 mai 2011

Piraterie toxique

Pourquoi se gêner?...

Il y a de la place ailleurs et c'est moins cher


"Au niveau mondial, on compte deux milliards de tonnes de déchets industriels, dont quatre cents millions de déchets dangereux. Dix pour cent du fret maritime seraient composés de déchets illégaux et dangereux. Le coût de revient d'une tonne de recyclage de déchets toxiques en Europe ou aux États-Unis est de 250 dollars... contre 2,50 en Afrique. Le calcul est vite fait et la manne financière considérable"

___Hier soir, Arte nous offrait un voyage édifiant en Somalie.
Un document intitulé «Toxic Somalia : l'autre piraterie», dans lequel
Paul Moreira déterre le scandale des déchets toxiques en Somalie et fait apparaître que l' Afrique est devenue la poubelle de l'Europe, et plus généralement de l’Occident.
IL n'y a pas que la Somalie qui est concernée. L'Ethiopie, la Côte d'Ivoire, comme le Nigéria et bien d'autres pays sont dans le même cas. Le désordre politique, la corruption, le poids de la dette sont autant de facteurs qui facilitent ce "commerce" inique.

"Au moment où les pays du Nord signent des conventions (Convention de Rotterdam qui régit le commerce des produits chimiques dangereux et des pesticides, Convention de Stockholm sur les polluants organiques en mai 2001), ils négocient avec les pays du Sud pour que ceux-ci enfouissent chez eux des produits dangereux. Ainsi 29 millions de tonnes étaient en négociation avec une dizaine de pays d'Afrique, moyennant une compensation financière. Jusqu'ici la mobilisation des populations concernées a empêché ces enfouissements, comme en Angola, au Bénin, au Congo. Mais les pressions financières sur ces pays surendettés continuent."
___L'affaire des déchets toxiques d'Abidjan est encore dans les mémoires, de même que celle du Probo Koala.
__"À l'origine de cet échange Nord-Sud d'un genre particulier, l'inextricable problème des rejets chimiques ou autres que les pays industrialisés produisent en quantité chaque année plus importante. Le corset des réglementations occidentales et internationales, la vigilance et les pressions des mouvements écologistes destinées à protéger l'environnement rendent très onéreuse - parfois insupportable - une élimination propre. Et suscitent des vocations de trafiquants. Pour soigner davantage leur marge de manœuvre financière, des grosses firmes industrielles ou chimiques n'hésitent pas à solliciter des filières d'exportation de moins en moins avouables.
Résultat: pour une société, un armateur, le raisonnement parfaitement amoral et simple est évident même quand le pays ciblé s'appelle la Côte d'Ivoire et qu'il se débat depuis quatre ans dans une crise politico-militair
re : pourquoi payer très cher pour se débarrasser de produits dangereux quand on peut les entreposer quelque part, dans un pays du Tiers Monde, pour trois fois rien, transport compris ? Mais pendant combien de temps encore des bateaux comme le Probo Koala pourront-ils continuer, avec la complicité de sociétés écrans et d'autorités locales vénales, à mettre le cap sur le continent au risque d'en faire une poubelle géante pour des pollueurs venus discrètement du Nord" ?
Le "droit à polluer" s'exerce encore sauvagement aux dépens de plus faibles, en leur transmettant un héritage toxique.
Certaines régions françaises sont aussi concernées par ce problème, quoique dans une moindre mesure. Beaucoup reste à faire...

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