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mardi 8 mars 2011

Souriez, vous êtes pistés


New Big Brother?

Un petit décret de rien du tout, passé au Journal Officiel, sur un sujet qui aurait mérité vastes concertations et débat national, tant il peut être lourd de conséquences.
Un décret qui " provoque déjà une levée de boucliers de la part d'associations d'usagers d'Internet, mais aussi des opérateurs concernés par cette obligation. Nombreux soulignent les risques d'atteinte à la vie privée. Pour Jérôme Thorel, président de l'ONG Privacy France, « cela va à l'encontre des principes fondamentaux d'une démocratie. C'est disproportionné, c'est sans commune mesure avec le Big Brother qu'avait pu imaginer George Orwell ». Pour sa part, l'Association française des Services Internet communautaires (ASIC, regroupant notamment les branches françaises de Google, Facebook, PriceMinister, Dailymotion ou encore Ebay) envisage de saisir le Conseil d'Etat pour faire annuler le décret. Selon l'ASIC, « stocker certains mots de passe ou contenus est interdit par la loi ».
__De qui s'agit-il? Plus seulement de prévenir des actes terroristes, comme précédemment. Pas uniquement de pouvoir mettre à la disposition de la police des données sensibles en cas d'enquêtes criminelles, mais aussi de pouvoir fournir au fisc, l'Urssaf..des données personnelles comme adresse IP, pseudo...
Alors que
"ce décret intervient sous la présidence française du G8, censé (sic) "s'occuper de la protection de la vie privée" ; comme annoncé par Sarkozy, en Décembre 2010 (je cite) :
Le 17 décembre 2010, le Président de la République a annoncé son intention de réunir les principaux acteurs mondiaux de l'Internet en marge du sommet du G8 de Deauville, en mai prochain. L'inscription du sujet de la protection de la vie privée à l'ordre du jour du G8, qui se tiendra sous la présidence française, permettrait de franchir une étape décisive dans la protection de la vie privée face au développement des technologies du numérique et éclairerait le rôle déterminant que la France joue en la matière.
__En apparence une mesure logique de simple sécurité et d'efficacité, que le citoyen "honnête" peut juger neutre ou formidablement efficace.
En réalité, dans la logique bâclée de Loppsi II, c'est la porte ouverte à de multiples abus, aux principes mêmes qui régissent l'internet et la vie privée, des possibilités de contrôle d'un efficacité redoutable, de dérapages multiples, de contrôle social potentiellement redoutable.Leurre sécuritaire, leurre inquiétant, loi dangereuse et régressive.
Les technologies de l'informatique ne sont pas comparables aux autres, par les pouvoirs de traçage qu'elles offrent, qui peuvent toujours progresser, par les possibilités de croisement des informations qu'elles rendent possibles.
Entre les mains de pouvoirs dont on sait qu'il peuvent toujours abuser et procéder sans règles claires et suffisantes à un
flicage du net sans vergogne, pour des raisons de "sécurité" qu'ils pourraient être seuls à définir arbitrairement.
Si la vie privée n’est qu’un un problème de vieux cons, alors, il n’y a pas lieu de s’inquiéter...
Antoinette Rouvroy (Mediapart) rappelle que la vie privée n’est pas un droit fondamental parmi d’autres, elle est la condition nécessaire à l’exercice des autres droits et libertés fondamentaux” et que “le droit à la protection de la vie privée joue notamment le rôle d’un “système immunitaire de l’espace psychique”“.
La CNIL est là pour veiller à ces effets et ces abus. Il faut espérer qu'elle réagira rapidement à ce décret, qui peut et doit être abrogé ou débattu et modifié.

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