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lundi 7 mars 2011

Immigration réelle, fantasmée, profitable

Amalgames et manipulations dans la compétition UMP-FN

Problèmes réels et instrumentalisation

Faute d'une compréhension rationnelle des phénomènes migratoires actuels, d'une réaction éclairée, humaine et dépassionnée à l'égard des flux migratoires incontrôlés, en partenariat avec les pays concernés d'origine, dans une cohérence européenne qui n'existe pas, la question devient enjeu électoral hexagonal.

Le passé migratoire est constitutif de notre histoire. Les migrations, le plus souvent encouragées, surtout en période de croissance économique, ont contribué, pour ne remonter qu'au début du XX°siècle à faire de notre pays ce qu'il est. _A chaque crise, comme déjà en 1930, les "étrangers" ne sont plus désirés._Un jeune Français sur cinq a un parent immigré. Beaucoup d'entre nous sommes , à des degrés divers, enfants de l'immigration. Elle a changé de nature depuis une vingtaine d'années, mais, malgré les problèmes qu'elle pose aujourd'hui, reste une bonne affaire pour une partie du patronat, qui y trouve son compte. Naguère déjà, un rapport remis à l'administration Reagan concluait au caractère bénéfique pour la croissance économique américaine des migrations clandestines.

_Politiquement, le thème de l'immigration _loin des faits mesurables et de l'examen serein_est devenu , plus encore aujourd'hui, un alibi électoral, sujet d'un double langage, destiné à développer les fantasmes, à récupérer les peurs pour chasser chez l'adversaire. _Comme on l'observe d'ailleurs de manière inquiétante dans un certain nombre de pays d'Europe, avec la montée d'un populisme xénophobe inquiétant, même là où la crise se fait moins sentir. Aujourd'hui, on en vient à instrumentaliser les "révolutions" arabes en cours et à en déplorer ses conséquences possibles.

Pour se donner une nouvelle légitimité, tout en chassant sur des terres anciennes, le FN en refait son fond de commerce. Pour ne pas perdre un pouce de terrain, l'UMP emboîte le pas et rejoue un air connu(immigration-insécurité), à grands coups de rhétorique et d'effets de manche.

"...Comment comprendre (autrement) l'allocution présidentielle de six minutes, dimanche 27 février, sur le remaniement gouvernemental. Nicolas Sarkozy explique soudain que le changement de ministre de l'intérieur est destiné à mieux «protéger les Français». De quoi? Des «événements à venir»; des possibles «conséquences (des révolutions arabes) «sur des flux migratoires devenus incontrôlables». Le chef de l'Etat glisse: «Nous ne devons pas avoir peur.» «Je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur, comme vous.»_Jeudi soir, sur France-2, interrogé sur la réalité du «risque migratoire» au lendemain des renversements de Ben Ali et Moubarak, Jean-François Copé enfonce le clou: «Bien sûr! Le risque existe à partir du moment où il y a des filières d'immigration clandestine.» En duplex, Marine Le Pen ajoute juste un adjectif: «Nous sommes face à un risque de flux migratoire majeur Entre les deux, désormais, c'est une différence de degré.. Cette figure de style porte un nom: l'antiphrase..." (M.Mathieu-Médiapart)

_N.Dupont-Aignan démasque le double langage du pouvoir sur ce qui est à la fois dénoncé et entretenu, pour des raisons qui ne sont pas avouables, mais pas nouvelles. Pas de cohérence européenne

_On tait généralement que l'immigration obéit à une politique cynique, bénéfique au patronat:

"...Depuis trente ans, c’est "l’ère du soupçon institutionnalisé" à l’égard de l’immigration : suspicion systématique, obsession de la lutte contre la clandestinité, du contrôle, de la fraude, refus de régularisation globale et répression accrue contre les sans-papiers, les demandeurs d’asile et criminalisation des soutiens - individus et associations - "délinquants de la solidarité" coupables d’avoir aidé des étrangers en situation irrégulière.
__Les rares occasions où l’immigration est abordée de façon positive, c’est uniquement lorsque celle-ci peut servir les intérêts nationaux (réponse au vieillissement de la population, apport de cerveaux étrangers, main d’œuvre spécialisée pour palier les manques dans certains secteurs...). En dehors de ces quelques exceptions, discours après discours, mesures après mesures, l’immigration est toujours présentée comme un problème et comme une menace. Dans ce cadre, les immigré(e)s sont traités comme des personnes aux droits limités, sur lesquels pèse le soupçon systématique de fraude et qui seraient en train d’envahir l’Europe en général, et plus particulièrement la France.
_Chômage, précarité, insécurité, délinquance... tous les maux ou presque seraient d’une façon ou d’une autre plus ou moins directement imputables aux immigré(e)s. Comme toujours, quand cela va mal, c’est de la faute de « l’autre ». Pour satisfaire ses ambitions électoralistes, le Ministre de l’Intérieur, bien décidé à capter une partie de l’électorat d’extrême-droite, n’hésite pas à rajouter de l’huile sur le feu en faisant siennes des formules xénophobes du Front national lorsqu’il proclame par exemple que « Quand on vit en France [...] on aime la France. Si on n’aime pas la France [...] personne ne vous oblige à rester »... propos qui n’ont rien à envier au slogan lepéniste : « La France, aimez là ou quittez là » ! Une telle approche de l’immigration est irresponsable : elle déstabilise chaque jour davantage l’ensemble des populations entières (en situation régulière ou non) ; elle engendre son lot d’abus et de bavures ; elle favorise la montée de la xénophobie, du racisme, de l’exclusion et, par réaction, les communautarismes...
_Le plus souvent la population issue de l’immigration se retrouve à travailler dans des secteurs exploités par un patronat qui ne s’embarrasse pas avec le social. Le fait que certains de ces salarié(e)s soient de plus en situation de clandestinité, ou le deviennent au gré des évolutions des lois et réglementations, place ceux-ci en totale dépendance vis-à-vis de leurs employeurs et en position extrêmement vulnérable pour faire appliquer le droit du travail. Ils ne peuvent évidemment faire respecter leurs droits en matière de conditions d’embauche, d’heures de travail, de salaire ou de représentativité... Ainsi, dans notre pays, comme partout en Europe, plusieurs centaines de milliers de salariés sont confrontées quotidiennement à la précarité, la surexploitation et le non-droit. Parce que ceux-ci sont contraints d’accepter l’inacceptable et parce qu’ils permettent de tirer vers le bas l’ensemble du salariat, les sans papiers sont indispensables pour le patronat.
_L’immigration assume un rôle de laboratoire de la flexibilité du travail et l’étranger sans titre représente pour l’employeur le travailleur idéal (pas de charges sociales, pas de contraintes réglementaires, une rémunération inférieure au SMIC...). Cette situation économique est assimilable à celle générée par une « délocalisation sur place » et s’inscrit de plein pied dans la logique libérale qui tend à imposer flexibilité et précarité à l’ensemble du salariat. Constat qui ne peut qu’interpeller toute organisation syndicale.
_Face à de telles zones de non-droit, une politique responsable passe par un renforcement des moyens de l’Inspection du travail, une réelle volonté de s’attaquer aux donneurs d’ordres (et non à leurs victimes) et plus fondamentalement par le fait que ces salariés puissent devenir des salariés comme les autres... et donc que leur situation administrative soit régularisée.
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Les très bons comptes de l’immigration

_Parle-t-on beaucoup de tous les immigrés "bons pour la France"?
"
Sans-papiers et travail clandestin, Amalgame et manipulation:
"...M. Darcos, Ministre du Travail, a fait (il y a peu) l’annonce d’un durcissement des sanctions contre les employeurs qui utilisent le travail “au noir” et exploitent la détresse des sans-papiers. Aussitôt, M. Besson, Ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale en a repris les aspects les plus choquants.
__En même temps, ces deux ministres n’ont pas manqué de rappeler que le travail dissimulé représente, 60 milliards d’euros, en France. Mais ce qu’ils évitent de dire, c’est que ces 60 milliards représentent la totalité du travail dissimulé en France, que les travailleurs sans-papiers n’en exécutent qu’une petite partie, estimée à 15%. La très grande majorité de ces travailleurs sans-papiers travaillent de manière officielle. Leur travail n’est donc pas dissimulé.
__Cet amalgame sans-papiers - travail clandestin est scandaleux, et destiné à flatter l’électorat xénophobe… Le rapprochement que MM. les Ministres font entre immigration et travail au noir est une manipulation, destinée à faire croire aux français, que les travailleurs sans-papiers leurs “prennent 60 milliards de leur richesse”

_________Evoque-t-on souvent ce que rapporte une certaine immigration?
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-Cette France-là

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