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lundi 3 janvier 2011

Viktor Orban: présidence discutée


Un tel homme peut-il diriger l'Europe?

"Il ne se passe rien sur les rives du Danube..."

_La Hongrie vient d'accéder à la présidence tournante de l'Europe.
Bruxelles devrait avoir du souci à se faire, car
le Premier ministre de ce pays, leader libéral-autoritaire du Fidesz, engage chez lui des réformes qui vont toutes dans le sens du renforcement de son pouvoir personnel, du contrôle des institutions et des médias, au moment où la droite nationaliste et xénophobe a pignon sur rue.
_______Les journalistes s'inquiètent et s'efforcent de s'organiser devant la manière dont ils sont en train d'être "encadrés" , le pouvoir permettant "à un « conseil des médias » pro-gouvernemental de sanctionner les journalistes dépourvus « d'objectivité politique »
__Dans le cadre de la dérive autoritaire et de la pression populiste d'un certain nombre de pays, reflet d’une Europe m
alade, cette présidence ne semble pas affecter outre-mesure les instances bruxelloises. Bruxelles se retrouve face à son impuissance structurelle.
Juste un certain "embarras" chez certains, des "doutes" chez d'autres...
Le national-populisme européen va-t-il s'en trouver encouragé?
Le mauvais visage de l'UE?
_______"Pour la bonne droite européenne, manifestement, il ne se passe rien sur les rives du Danube. Il faut dire que si le PPE commençait à s'inquiéter de la dérive populiste de ses membres voire de leurs alliances avec l'extrême droite, il n'y survivrait pas... "

_E.Plenel a pu parler
d'Europe égarée et de désastre hongrois:"...l'article 11 de la Charte des droits fondamentaux de l'UE énonce que « toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontières ». « La liberté des médias et leur pluralisme sont respectés », conclut-il.Si ces mots ont encore un sens, la Hongrie devrait être sanctionnée, comme le prévoit, selon une procédure hélas fort lourde et bien complexe, l'article 7 du Traité sur l'Union européenne qui recommande la suppression de certains droits, y compris des droits de vote, pour un Etat membre dont la politique manifesterait « un risque clair de violation grave des valeurs visées à l'article 2 », en l'occurrence celles qui concernent l'Etat de droit. Si, à l'inverse, rien ne bouge, il faudra alors se résoudre à constater la fin de l'Europe politique puisqu'elle ne s'avérerait même plus capable de défendre ce qui la justifie et la légitime. Le mythe aura vécu : derrière ces apparences que sont les traités, les discours et les proclamations, il n'y aurait donc que la réalité crue des intérêts nationaux et des marchés financiers, l'idéal démocratique n'étant plus dès lors qu'une formule creuse..."
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"...Ce n'est pas Viktor Orban « l'Européen » qui inquiète mais Orban « l'autoritaire ». Car le Premier ministre a plusieurs visages. Politicien dynamique, chaleureux, engagé dans l'Europe… et tellement autoritaire chez lui qu'il pose un vrai casse-tête aux autres gouvernements.__La législation sur les médias que sa majorité vient d'adopter est une attaque contre la liberté de la presse et le droit au pluralisme de l'information, des principes inscrits dans le Traité de l'Union, dans la Convention européenne des droits de l'homme et dans la Charte des droits fondamentaux, que la Hongrie a signés.__La commissaire chargée des Télécommunications, Nelly Kroes, a demandé des explications à Budapest sur la loi, et l'Allemagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a sommé le gouvernement Orban d'y apporter des modifications. Le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg a, lui, carrément lancé un pavé dans la mare en se demandant :« Un tel pays peut-il diriger l'Europe ? »__Cette législation est le dernier excès. Car depuis son arrivée au pouvoir, en mai, Vikor Orban multiplie les mesures autoritaires. Témoin, le coup de force opéré par le gouvernement sur les fonds de pension privés. C'est le hold-up de l'année, le casse parfait, sans effraction ni bain de sang...___Du côté de Bruxelles, c'est le silence radio sur cette question, bien que plusieurs ministres des Finances aient demandé à la Commission d'agir. Les motifs d'intervenir (par un recours en manquement, comme la Commission l'avait fait contre la France au sujet des Roms), ne manquent pas : spoliation, confiscation de la propriété privée… Mais un pays qui veut sortir du trou vaut peut-être qu'on balaye le reste sous le tapis…_Pour faire passer sa réforme, le Fidesz, profitant de sa majorité des deux tiers au Parlement, a bâillonné la Cour constitutionnelle : elle ne pourra plus s'exprimer sur des questions fiscales ou concernant le droit à la propriété privée. Sauf si, exceptions improbables, elles violent les droits de l'homme, le droit à la vie, la liberté de religion….Aucun Etat membre, pas même l'Italie de Berlusconi, n'était allé aussi loin dans le verrouillage des institutions. Orban a en outre nommé des fidèles de son parti à la tête de toutes les institutions clé qui sont des garde-fous de la démocratie. Surtout, il réforme la Constitution pour un oui et pour un non.__L'opposition et les associations de défense des droits de l'homme estiment que le pays glisse de la démocratie vers la « démocrature », bientôt vers une sorte de dictature sophistiquée..."

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