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mercredi 26 janvier 2011

Chatel's revolution

Alertez les bébés!

Osons l'anglais à 3 ans !
________ My minister is a madman, it's not ?

Voilà un ministre qui ne manque pas d'audace: il propose de commencer l'étude de l'anglais dès 3 ans.
"Je veux réinventer l'apprentissage de l'Anglais dans ce pays" clame-t-il avec modestie . Rien que ça!
Ainsi, dans un proche avenir,
« les petits Français parleront l'anglais et apprendront le français » (Allègre) ?..
_________The Chatel's revolution is coming! (1)__ Comme Medvedev?

_Alors que
les intervenants en langue sont peu à peu retirés du primaire pour raisons d'économie, que les conditions d'enseignement se dégradent en collège et au lycée , pour les mêmes raisons...
Allez enseigner correctement une langue vivante avec des effectifs de plus en plus nombreux, au lycée, surtout quand les bases indispensables en français, sans lesquelles tout autre apprentissage est compromis, deviennent problématiques!
La langue de Molière, sans la maîtrise de laquelle on ne construit rien de solide, a été mise à mal depuis longtemps. Beaucoup appellent à "sauver les lettres".
__Et si on osait le français?!
__On répète de manière lassante que notre pays accuse un retard scandaleux: aucun élève ne parlerait couramment anglais en sortant de ses études secondaires... Pas tout à fait vrai pour une minorité de privilégiés dont les familles ont les moyens de payer des cours privés de soutien et des stages prolongés à l'étranger.
S'interroge-t-on sur le niveau des jeunes anglais en français ou des jeunes espagnols en allemand? On serait surpris.
_C'est que la langue de Shakespeare prend de plus en plus de place, phagocytant toutes les autres, en Europe comme ailleurs. C'est plutôt un anglais minimaliste, un globish appauvri, un sabir des affaires, de la globalisation, des élites commerciales et politiques.
_L'anglomania gagne du terrain, portée par la volonté des managers internationaux de "coloniser les esprits", de formater les dirigeants, de les gagner aux intérêts de l'empire, de la puissance économique encore dominante.
____-« L’anglais est la langue du vainqueur. »(général Jean Béca)
____-"L’anglais est l’avenir de la francophonie"
(B.Kouchner)
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« Le véritable or noir de la Grande-Bretagne n’est pas le pétrole de la Mer du Nord mais la langue anglaise . Le défi que nous affrontons est de l’exploiter à fond. »( rapport de 1987/88, le directeur du British Council)
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« Il y va de l'intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le Monde adopte une langue commune, ce soit l'anglais et que, s'il s'oriente vers des normes communes en matière de communication, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines et que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains; et que, si s'élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les américains se reconnaissent...Les Américains ne doivent pas nier le fait que, de toutes les nations dans l’histoire du monde, c’est la leur qui est la plus juste, la plus tolérante, la plus désireuse de se remettre en question et de s’améliorer en permanence, et le meilleur modèle pour l’avenir ..." (David Rothkopf, Praise of Cultural Imperialism, 1997)
On peut comprendre, par pragmatisme, l'intérêt d'un tel apprentissage, même si les Québécois critiquent notre zèle excessif, notre véritable anglolâtrie.
Mais à trois ans!...


Commencer à 3 ans, le e-learning aidant, une fausse bonne idée...
_Les syndicats s'interrogent et pointent l'irréalisme et les contradictions du projet
___Beaucoup de sceptiques en pointent les contradictions..."Le lin­guiste Alain Bentolila a ainsi rap­pelé « qu'on ne construi­sait pas une seconde langue sur les ruines de sa langue maternelle ». Autre point qui passe dif­fi­ci­le­ment auprès des syn­di­cats d'enseignants, le pro­jet doit être mis en place sans embauches sup­plé­men­taires : Luc Chatel entend en effet déve­lop­per « l'usage des nou­velles tech­no­lo­gies et d'Internet dans les écoles pour faire appel à des pro­fes­seurs à dis­tance », notam­ment en deman­dant au Cned de conce­voir et de déve­lop­per un outil spécifique. Or, rap­pelle le SNUipp, en pri­maire, l'enseignement de l'anglais est déjà obli­ga­toire dès la classe de CE1. Mais, selon le syn­di­cat, c'est pré­ci­sé­ment dans ce domaine que porte l'essentiel des res­tric­tions. Il cite ainsi un article du Monde daté de samedi, selon lequel, dans l'académie de Créteil, « en pri­maire, sur 120 sup­pres­sions [de postes], 103 concernent des inter­ve­nants en langue ».
______D'autres vont plus loin et notent le caractère délirant d'une mesure, qui, inapplicable, représente un rideau de fumée pour faire oublier les échecs et les déboires d'un ministère et d'un pouvoir, qui imposent à l'enseignement en général une rigueur inédite.
"Allègre, un de ses prédécesseurs dans l'entreprise de démolition du patrimoine intellectuel français, estimait (je cite de mémoire) que « dans l'avenir les petits Français parleront l'anglais et apprendront le français ». Non mais qu'est-ce que c'est que ces conneries ! C'est tout simplement céder aux pressions de la « mondialisation », concept fuligineux inventé par les Zétazuniens pour asseoir leur domination du monde. Méditons les mots de grands... Zétazuniens dont le regard n'est pas obscurci par les illusions, et par exemple celui-ci : « La mondialisation n'est pas un concept sérieux. Nous l'avons inventé pour faire accepter notre volonté d'exploiter les pays placés dans notre zone d'influence » (J. K. Galbraith, économiste célèbre)...
"....Et pendant ce temps on démolit l'apprentissage du français, un des fondements essentiels de notre république avec la laïcité et la liberté. J'ai été effrayé, l'an dernier, alors que je donnais quelques leçons de français à mon petit-fils, de l'incroyable indigence des gosses « SMS » en matière d'orthographe. Les médias de masse se font les complices de cette acculturation..."
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L’enseignement supérieur en anglais véhiculaire : la qualité en question
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Romilly enterrée, l'agrégation de lettres aussi

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