Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

mercredi 17 novembre 2010

Dollar en péril (suite)

Cavalerie en monnaie de singe

« Le dollar est notre monnaie, mais votre problème »
(L’ancien secrétaire au Trésor John Connally)

-"Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par le loi. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La seul différence est que ceux qui en profitent sont différents".(Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences economiques 1988.)

"Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin"

"La jeunesse qui pourra résoudre la question monétaire fera plus pour le monde que toutes les armées de l'Histoire" (Henry Ford (1863-1947)

_______________________________________________________

Entre violence et confiance, la monnaie est ambivalente: moyen d'échanges féconds quand l'économie est saine, les rapports équilibrés, la richesse partagée. Elément potentiel de destruction, d'appauvrissement, de régression, quand les finances sont toxiques, quand les dérives spéculatives prennent le dessus. Elle fonctionne alors contre l'humanité.
Le dollar est malade de la Fed, d'une crise entretenue qui a détruit toute confiance, de dettes abyssales générées par l'émetteur. Reste encore l'apparente puissance en déclin, et la monnaie (encore) de référence, contestée.
Tout est bon pour lui donner de quoi durer malgré tout, pour la mettre sous perfusion, en état de coma avancé. La planche à billet joue ce rôle, qui déconnecte un peu plus la masse monétaire de l'économie réelle, perturbant
les échanges mondiaux, tous les pays à qui le billet vert s'est imposé... Le recul du dollar-roi , déjà gravement atteint, va-t-il échapper à tout contrôle?
Quand la bulle du dollar éclatera....que restera-t-il de l'économie américaine et de sa suprématie résiduelle?
__Au vu des choix économiques adoptés par La Maison Blanche et les lobbies financiers, rares sont ceux qui parient sur la pérennité du dollar et sa suprématie durable, dans une Amérique devenue insolvable .
Si la chute du dollar est en partie due à la volonté d'exporter dans de meilleures conditions et de renforcer la difficulté d'importer, donc de faire payer aux autres pays une partie de la dette abyssale, elle est aussi et surtout l'effet d'une dégradation de fait d'un système qui s'épuise à se recomposer et à durer, mais dans les conditions à peu près identiques qu'avant l'éclatement de la crise. On conserve la même logique que celle qui a mené au désastre, ce qui laisse présager de
nouvelles déconvenues.

_____________________
_Pour temporiser, en attendant une problématique reprise, les USA jouent aux Faux-Monnayeurs
___________________"...Les Etats du reste du monde sont, par nature, acheteurs de Bons US afin de recycler et de rentabiliser leurs (parfois) immenses réserves en dollars ainsi que leurs excédents commerciaux. Pour autant, la masse de Bons du Trésor actuellement sur les marchés est tout simplement vertigineuse et sans précédent dans l’Histoire du fait des besoins vitaux en liquidités du Gouvernement Fédéral Américain. Gouvernement qui affirme que ses Bons – toujours plus nombreux en circulation – trouvent facilement des amateurs qui feraient même monter les enchères en payant toujours plus cher ces papiers-valeurs Américains… Pourtant, ces investisseurs étrangers – privés et institutionnels – expriment publiquement les doutes les plus sérieux vis-à-vis de la valeur et de la fiabilité de ces mêmes Bons du Trésor US
._En fait, c’est l’Etat Américain qui achète lui-même – via la Fed – ses propres Bons en laissant croire que les investisseurs internationaux sont heureux de s’en porter acquéreurs à des prix qui, de surcroît, se retrouvent à leur plus haut niveau historique. Cette propagande....n’ayant évidemment pour but que d’éviter un glissement – voire un effondrement – de la valeur de ces obligations avec, comme conséquence immédiate, la remontée des taux d’intérêts Américains qui sera le signal de la liquéfaction nationale Américaine… La Réserve Fédérale et le Gouvernement Américains se lancent ainsi dans une tricherie d’une ampleur gigantesque afin de s’épargner la faillite de leur Etat et de leur économie.
_Le fait est que le bilan de cette Réserve Fédérale, fondée en 1913 et prétendument arbitre de la stabilité des prix, est absolument désastreux puisque le billet vert – qu’elle est censée défendre – a perdu 97% de sa valeur depuis cette époque ! Dernier Président en date, Ben Bernanke s’est donc lancé dans la destruction des 3% résiduels en faisant tourner à un rythme infernal sa planche à billets afin de remplacer rapidement les anciens dollars par de nouveaux … qui ne vaudront quasiment plus rien. La croissance sera-t-elle au rendez-vous de ces injections massives de billets considérablement dévalorisés ? Et quand bien même elle le serait : cette croissance hypothétique ne sera qu’illusion. En fait, nous n’assistons pas seulement à la banqueroute programmée de ce pays mais également à la faillite intellectuelle des Gouvernants Américains ! Qui pourrait nier que cette masse de billets créés à partir du néant et injectée dans le système ne sert qu’à diluer les actuels dollars et, donc, à fortement entamer ce qui leur reste de valeur … à l’instar d’une société qui chercherait à améliorer ses résultats en émettant à vide quantités de nouvelles actions ?.."


__Mais Washington semble se soucier comme d'une guigne de ce qui peut arriver aux autre monnaies, rivées au dollar et à ses aléas. Dans son pragmatisme à courte vue, l'urgence est pour elle de relancer la consommation, donc la production et les exportations, aux prix les plus bas, assurant ainsi un protectionnisme qui ne dit pas son nom, qu'elle n'a jamais abandonné en fait.
__________"... La Fed va imprimer des centaines de milliards de dollars pour acheter des obligations que le Trésor américain émet pour rembourser ses anciens emprunts.
_Cela consiste, pour résumer les choses de façon un peu simplifiée, à faire de la cavalerie en utilisant de la monnaie de singe. Ou si l'on préfère encore, à mettre en place un schéma de Ponzi, comme
Bernard Madoff, mais à la puissance 100 000, et en rémunérant de surcroît les clients avec de faux billets.
_M. Bernanke justifie cette pratique peu recommandable par la volonté de maintenir les taux d'intérêt à long terme à de très bas niveaux (ce qui aidera en théorie le marché immobilier à redémarrer) et de favoriser l'achat d'actions (ce qui enrichira les Américains et les incitera à "re"consommer).
_Foutaises que tout cela, a répondu en substance, dans le Financial Times, l'économiste de Harvard Martin Feldstein. Les bienfaits économiques à attendre du "QE2" sont minimes, mais les risques multiples et grands. Au premier rang desquels, celui de provoquer d'énormes perturbations dans le système monétaire mondial. Car les dollars créés par la Fed ne vont pas rester aux Etats-Unis, mais émigrer vers les pays à forte croissance, où ils sont mieux rémunérés. Déjà, le Brésil, la Thaïlande, la Corée du Sud et l'Indonésie ont annoncé des mesures pour empêcher un afflux trop massif de capitaux chez eux. Ils érigent des barrières, font du " Quantitative Tightening", du resserrement monétaire quantitatif. "QE2 contre QT1", c'est le titre du film de la guerre monétaire qui se profile.

_Après la politique laxiste d'Alan Greenspan qui a conduit à une crise mondiale du crédit, c'est donc maintenant le
"QE2" de Ben Bernanke qui menace de diffuser son poison à toute la planète. Cela commence à faire beaucoup. On connaît la phrase du secrétaire au Trésor de Richard Nixon, John Connally, à propos du dollar. "Le dollar est notre monnaie et votre problème." On peut l'actualiser : "La Réserve fédérale est notre banque centrale et votre problème."...

_Quand quelqu'un d'aussi intelligent et d'aussi compétent commence à faire des choses déraisonnables, il y a lieu de s'inquiéter. Surtout lorsqu'on sait ce que M. Bernanke a pu expliquer un jour :
"Si l'on comparait la politique monétaire à la conduite d'une voiture, il s'agirait d'une automobile avec un compteur de vitesse fantasque, un pare-brise embué et une tendance aux embardées." Pas très rassurant pour les passagers que nous sommes.

___________________
"...La prépondérance du billet vert... reflète d’abord l’importance de la première économie du monde. Mais aussi, et surtout, le fait que les États-Unis sont déliés de toute contrainte en matière de création de monnaie, ce qui leur permet d’inonder la planète de dollars. En effet, depuis le 15 août 1971, la devise américaine n’étant plus convertible en or, la création monétaire aux États-Unis n’est plus assujettie à la possession de stocks de métal jaune par la Réserve fédérale. En clair, l’Amérique peut créer autant de dollars qu’elle veut. Ce qui lui offre un avantage considérable par rapport aux autres pays : non seulement ces derniers constituent majoritairement leurs réserves en dollars (et non pas dans leur propre monnaie), mais ils sont obligés d’utiliser le billet vert dans tous leurs échanges financiers avec les États-Unis. En son temps déjà, lé général de Gaulle avait dénoncé ce « privilège exorbitant de l’Amérique », reprenant la formule de l’économiste Jacques Rueff. « Ce que les États-Unis doivent à l’étranger, ils le lui paient, tout au moins en partie, avec des dollars qu’il ne tient qu’à eux d’émettre », avait-il estimé. Depuis, la problématique n’a guère changé. Les États-Unis renforcent en permanence l’influence du dollar puisqu’ils continuent à s’endetter dans leur propre monnaie via notamment les bons du Trésor. Officiellement, les gouvernements américains expliquent que c’est au marché des changes de fixer la valeur des monnaies, tout en affirmant vouloir un dollar fort. En réalité, le département du Trésor oriente le billet vert à la hausse ou à la baisse selon ses intérêts du moment...."
-(Vidéo : Le dollar, « notre monnaie et votre problème »)
_________________
-Le sort du dollar se joue à Pékin
-Le dollar, l'empire et la monnaie
-Fin de l'empire US: un mythe?
-
Les FAUX MONNAYEURS

Aucun commentaire: