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lundi 7 juin 2010

Bombe démographique?

Quel contrôle démographique?

Le "ventre des femmes":

Une excellente émission sur Arte, récemment diffusée, illustre de manière précise le traitement subi par des femmes indiennes pauvres au Pérou notamment, entre 1995 et 2000, au nom d'un programme de contrôle démographique d'une rare coercition, au nom d'une idéologie discutable , au mépris des droits humains. La presse en avait déjà fait écho il y a des années. _____ (Photo personnelle)

___Rockefeller lui-même avait donné le ton.
_Kissinger n'était pas en reste:
["Dans le National Security Memo 200, daté du 24 avril 1974, et intitulé « Implications de la croissance de la population mondiale sur la sécurité des Etats-Unis et ses intérêts à l’étranger », on peut lire :
"Le Dr. Henry Kissinger proposa dans son mémorandum au NSC que la dépopulation devrait être la plus haute priorité de la politique étrangère des Etats-Unis en ce qui concerne le Tiers-Monde. Il invoqua des raisons de sécurité nationale, parce que l’économie US aura besoin de quantités importantes et croissantes de matières premières de l’étranger, en particulier des pays moins développés... Là où une diminution de la population peut augmenter la perspective d’une telle stabilité, la politique démographique devient en rapport avec les ressources, les fournitures et les intérêts économiques des Etats-Unis." Kissinger prépara un manifeste de dépopulation pour le président Jimmy Carter appelé Global 2000 qui détaillait l’usage de la nourriture comme une arme pour dépeupler le Tiers-Monde.
http://www.schillerinstitute.org/food_for_...sm_jb_1995.html]

______-Quand l'équilibre démographique peut devenir enjeu(ou alibi) politique...-
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-"C’est l’accès pour les femmes, et plus globalement pour les populations pauvres, à l’éducation et à un emploi, qui régulerait le plus sûrement la croissance démographique, de manière consentie..."

- « Il existe à mes yeux une relation étroite entre la politique néolibérale imposée au Pérou par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, et le plan de planification familiale manigancé par Fujimori, soutient-il. En échange de crédits et d’une renégociation de la dette, le FMI a exigé les privatisations – y compris dans le secteur de la santé – et l’ouverture au capital étranger, mais aussi un contrôle de la croissance démographique. Les secteurs pauvres, voire très pauvres, potentiellement “dangereux”, sont visés. Cela a violé les droits individuels, les droits des familles, et plus largement les principes éthiques sur lesquels devrait reposer la société. » (A.Toledo)
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-Le ventre des femmes:
"Ce document enquête sur la stérilisation forcée de centaines de milliers de femmes au Pérou dans les années 90, une politique mise en place par l'Etat.En cinq ans, au Pérou, plus de 300 000 femmes et près de 30 000 hommes ont été stérilisés de force par le gouvernement d'Alberto Fujimori, soutenu par les instances internationales. Au nom de la lutte contre la pauvreté, les Indiennes quechua en ont été les premières victimes. Yoni raconte qu'elle a été emmenée en salle d'opération, comme un animal. Comme des milliers d'autres femmes, elle a subi une ligature des trompes, une opération irréversible réalisée dans des conditions dangereuses. Beaucoup de femmes sont mortes après leur stérilisation. D'autres souffrent aujourd'hui encore de graves séquelles.
___Entre 1995 et 2000, au Pérou, 330 000 femmes et 25 000 hommes ont été stérilisés de force avec le soutien d'instances internationales. C'est ce que nous apprend ce remarquable document consacré à une tragédie longtemps cachée.
Tout commence avec l'élection d'Alberto Fujimori à la tête du Pérou en 1990, un pays de 26 millions d'habitants parmi les plus pauvres au monde, encore marqué par le mouvement de guérilla maoïste du Sentier lumineux. Pour plaire aux bailleurs de fonds internationaux, Fujimori décide d'engager une campagne de planning familial pour lutter contre la pauvreté en réduisant le nombre des naissances. Condition obligatoire pour bénéficier de prêts de la Banque mondiale et réduire la dette auprès du Fonds monétaire international (FMI).
Le président péruvien s'engage à utiliser toutes les formes de contraception afin de faire passer, en cinq ans, de 3,5 à 2,5 le taux de fécondité par femme.
Mais, en réalité, vasectomie pour les hommes et ligature des trompes pour les femmes sont privilégiées. Population visée ? Les Indiens de la forêt amazonienne et des hauts plateaux andins. Des paysans démunis, analphabètes, ne parlant que la langue quechua, dont les familles comptent en moyenne 5 ou 6 enfants. Des miséreux perçus comme une menace pour la sécurité du pays. Avec la collaboration de l'Unsaid, l'agence des Etats-Unis pour le développement international, de l'Association pour la Contraception chirurgicale volontaire (AVSC) qui en émane, et du Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP), le Pérou lance une vaste opération de stérilisation jusque dans les villages les plus reculés. « Quand mon fils est né ils m'ont dit : «Combien de fois tu vas encore mettre bas ?, raconte Michaela. Tu veux faire comme les lapins ou les truies ?» » Les médecins mentent à ces mères sans éducation en leur assurant que l'opération est réversible.
Au fur et à mesure que s'installe la dictature militaire d'Alberto Fujimori, les mutilations forcées s'accélèrent, jusqu'à la destitution du président péruvien en 2000. Comme en Inde, dans les années 1970, où 8 millions de personnes furent stérilisées, avec la complicité d'organismes mondiaux censés défendre les droits de l'homme..
.(Sylvie Véran)

-Le ventre des femmes, un combat:
"...le scandale a fini par éclater en 1997. Mais, ironie de l’histoire, ces pratiques abusives ont été récupérées par le lobby anti-avortement, instrumentalisées au service d’une autre idéologie, conservatrice. Ce qui a eu pour effet de faire reculer, encore, la cause des femmes ! Aux Etats-Unis, le PRI (Population Research Institute), pilier du mouvement anti-avortement, utilise sans vergogne les stérilisations péruviennes pour mener campagne contre l’IVG et la contraception. En Equateur, la pilule du lendemain a depuis été déclarée anti-constitutionnelle Autre effet collatéral : le retrait par l’administration Bush en 2002 des aides allouées au Fonds de la population des Nations unies. Du coup, ce sont à nouveau les femmes qui trinquent, puisque ce sont autant de soins qui ne seront pas prodigués, notamment, aux femmes enceintes dans des pays où la mortalité en couche n’est pas rare
.Ce documentaire choc offre une réflexion globale, étayant son propos éclairé du témoignage des principaux acteurs : ex-responsables de la Santé au Pérou, représentants du PRI ou de l’Usaid, historiens, avocate féministe Avec toujours, au premier plan, la parole des victimes. Et ces visages qui en disent plus long que tous les discours.On retiendra le point de vue, juste, de cet historien de l’Université de Columbia en guise de conclusion : c’est l’accès pour les femmes, et plus globalement pour les populations pauvres, à l’éducation et à un emploi, qui régulerait le plus sûrement la croissance démographique, de manière consentie..."
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« Le Ventre des femmes » sur Arte
- Les stérilisations forcées au Pérou sous la présidence d’Alberto Fujimori

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-Pauvreté - Démographie en Afrique
-DEMOGRAPHIE ET PAUVRETE : LES FEMMES D'ABORD
-Enjeux de la démographie politique
-Démographie et politique (selon Sarkozy)

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-Climatologie et démographie

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