Ça va jazzer

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mercredi 31 mars 2010

Terres à vendre

Nouvelles formes de colonisation

Razzias du XXI° siècle...

-"L’accaparement des terres existe depuis des siècles. Il suffit de penser à la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb et à l’expulsion brutale des communautés indigènes qui en a découlé, ou aux colons blancs qui se sont emparés des territoires occupés par les Maoris en Nouvelle Zélande ou les Zoulous en Afrique du Sud.
C’est un processus violent qui reste tout à fait d’actualité, par exemple en Chine ou au Pérou. Il n’y a guère de jour sans que la presse se fasse l’écho de luttes pour la terre, lorsque des compagnies minières comme Barrick Gold envahissent les hauts plateaux d’Amérique du Sud ou lorsque des
sociétés agro-alimentaires comme Dole ou San Miguel spolient des agriculteurs philippins de leurs droits fonciers.
Dans de nombreux pays, des investisseurs privés acquièrent d’immenses surfaces destinées à être gérées comme des parcs naturels ou des zones de conservation. Et où que l’on regarde, on découvre que la nouvelle industrie des biocarburants, promue comme réponse au changement climatique, semble se fonder sur l'expulsion des populations de leurs terres.
__Pourtant, en ce moment, il se passe quelque chose de plus particulier. La synergie des deux grandes crises mondiales qui se sont déclenchées au cours des 15 derniers mois (la crise alimentaire mondiale et plus largement la crise financière dont la crise alimentaire a fait partie ) ont donné naissance à une tendance préoccupante consistant à acheter des terres pour externaliser la production alimentaire. Il existe deux stratégies parallèles qui animent deux types d’accapareurs de terres. Pourtant, si leur point de départ est peut-être différent, leurs voies finissent par converger.La première voie est celle de la sécurité alimentaire.La deuxième est celle des retombées financières..."
(Grain)
___Farmlandgrab-
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-La terre arable, une marchandise en vente sur le marché international

Prise de contrôle de terres:
"...cette expression de PRISE DE CONTRÔLE peut cacher des types de contrats très divers : ventes ou baux de moyenne ou longue durée, modes de gestion des terres (exploitation directe, métayage ou toute autre forme de partage de la récolte, mode de taxation des revenus, choix des produits, transferts de technologie ou de savoir faire, etc.…).Ce tableau comporte deux volets : les contrôles privés par les fonds et compagnies privés actifs sur le secteur (nourriture et biocarburants confondus) et les contrôles par les Etats (direct ou indirect)
_
Le premier s’il donne une liste de noms d’investisseurs ne précise malheureusement ni les superficies acquises, ni les lieux, ce qui laisse présager que l’Afrique est concernée. On y remarque simplement que le Royaume Uni héberge le plus grand nombre de ces investisseurs, probablement tous installés dans la
City londonienne et que du côté des Etats-Unis les acteurs sont ni plus ni moins que Goldman Sachs et Morgan Stanley. Cette liste mélange des groupes financiers polyvalents comme les banques précitées et des fonds spécialement fondés pour acheter des terres en Afrique comme JARCH CAPITAL. Elle mériterait donc un examen beaucoup plus détaillé, si tant est que les informations soient publiques, sur l’ampleur exacte des achats de terre en Afrique
.La transparence est beaucoup plus grande du côté des Etats et le tableau permet de voir que
la terre africaine n’intéresse pas que la Chine. Par contre la Chine intervient seule dans un certain nombre de pays ce qui traduit le fait que son investissement dans l’agriculture s’insère dans une relation globale d’Etat à Etat...." (Diplomatie)
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Milliardaires et méga-sociétés derrière un immense accaparement de terre en Afrique

-"20 pays africains vendent ou louent des terres pour l’agriculture intensive sur une échelle choquante dans ce qui pourrait bien être le plus grand changement de propriété depuis l’époque coloniale.

Par John Vidal:_____"11 mars 2010 "Mail & Guardian" - Awassa, Ethiopie - Nous avons quitté la route principale à Awassa, avons négocié notre chemin avec gardes de sécurité et parcouru un mile à travers un terrain vide avant de trouver ce qui sera bientôt la plus grande serre de l’Éthiopie. Au pied d’un escarpement de la vallée du Rift, le développement est loin d’être terminé, mais la structure de le plastique et d’acier s’étend déjà plus de 20 mille hectares - la taille de 20 terrains de football.________Le gestionnaire de la ferme nous montre des millions de tomates, poivrons et autres légumes cultivés en lignes 1500 pieds dans des conditions contrôlées par ordinateur. Des Ingénieurs espagnols sont en train de construire la structure d’acier, des technologies néerlandaises minimisent l’utilisation des eaux de deux forages et 1.000 femmes récoltent et emballent 50 tonnes de nourriture par jour. Dans les 24 heures, la production sera conduite 200 miles plus loin à Addis-Abeba et expédiée par avion à plus 1,000 miles de distance pour des commerces et des restaurants de Dubaï, Djeddah et ailleurs au Moyen-Orient.

___L’Éthiopie est un des pays les plus affamés dans le monde avec plus de 13 millions de personnes nécessitant une aide alimentaire mais, paradoxalement, le gouvernement offre au moins 3 millions d’hectares de ses terres les plus fertiles aux pays riches et à certains des individus les plus riches du monde pour l’exportation de la nourriture pour leurs propres populations.___Les mille hectares de terres qui contiennent les serres Awassa sont loués pour 99 ans à un homme d’affaires milliardaire saoudien, d’origine éthiopienne, Cheikh Mohammed al-Amoudi, l’un des 50 hommes les plus riches au monde. Sa société Star d’Arabie prévoit de dépenser jusqu’à 2 milliards de dollars, en acquisition et développement des 500 000 hectares de terres en Éthiopie dans les années à venir. Jusqu’à présent, elle a acheté quatre fermes où elle cultive déjà du blé, du riz, des légumes et des fleurs pour le marché saoudien. Elle prévoit à terme d’employer plus de 10.000 personnes.__Mais l’Ethiopie n’est qu’ un parmi une vingtaine de pays africains où les terres sont achetées ou louées pour l’agriculture intensive sur une échelle immense dans ce qui peut devenir le plus grand changement de propriété depuis l’époque coloniale...

Selon une enquête de l’Observer jusqu’à 50 millions d’hectares de terres - une surface plus du double de celle du Royaume-Uni – ont été acquis ces dernières années ou sont en train d’être négociés par des gouvernements et des investisseurs fortunés recevant des subventions d’Etat. Les données utilisées ont été recueillies par GRAIN, l’Institut international pour l’environnement et le développement, l’International Land Coalition, ActionAid et d’autres groupes non gouvernementaux.__La ruée vers les terres, qui s’accélère encore, a été déclenchée par la pénurie alimentaire dans le monde entier qui a suivi les fortes hausses des prix du pétrole en 2008, une pénurie croissante d’eau et l’insistance de l’Union européenne selon laquelle 10% des carburants pour les transports doivent provenir de biocarburants d’ici 2015. Dans de nombreuses régions les contrats ont conduit à des expulsions, à des troubles civils et à des plaintes contre « l’accaparement des terres"...

En tête de la ruée se trouvent les agro-industries internationales, des banques d’investissement, des hedge funds, des négociants en matières premières, des fonds souverains ainsi que des fonds de pension britanniques, des fondations et des individus attirés par certains des terrains les moins chers du monde.__Ensemble, ils parcourent le Soudan, le Kenya, le Nigeria, la Tanzanie, le Malawi, l’Ethiopie, le Congo, la Zambie, l’Ouganda, Madagascar, le Zimbabwe, le Mali, la Sierra Leone, le Ghana et ailleurs. La seule Ethiopie a accepté 815 projets agricoles financés par l’étranger. Toute terre là-bas, où les investisseurs n’ont pas été en mesure d’acheter, est louée pour environ 1 $ par année et par hectare.__L’Arabie saoudite, avec d’autres États du Moyen Orient comme le Qatar, le Koweït et Abou Dhabi, est soupçonnée d’être le plus gros acheteur. En 2008, le gouvernement saoudien, qui était l’une des plus gros producteurs de blé du Moyen-Orient, a annoncé qu’il devait réduire sa production intérieure de céréales de 12% par an pour conserver son eau. Il a affecté 5 milliards de dollars pour accorder des prêts à taux préférentiel aux entreprises saoudiennes qui voulaient investir dans des pays à fort potentiel agricole. En attendant, le Foras, compagnie saoudienne d’investissement, soutenue par la Banque islamique de développement et de riches investisseurs saoudiens, prévoit de consacrer 1 milliard de dollars à l’achat de terres et de produire sept millions de tonnes de riz pour le marché saoudien en sept ans. L’entreprise affirme qu’elle cherche aussi à acheter des terres au Mali, au Sénégal, au Soudan et en Ouganda. En se tournant vers l’Afrique pour développer ses cultures de base, l’Arabie saoudite n’est pas seulement en train d’acquérir des terres d’Afrique, mais elle s’assure l’usage de l’équivalent de centaines de millions de gallons d’une eau rare par an. Cette eau, qui d’après l’ONU, sera la ressource essentielle pour les 100 prochaines années...

Devlin Kuyek, chercheur de GRAIN basé à Montréal, a déclaré qu’investir en Afrique était désormais considéré comme une nouvelle stratégie d’approvisionnement alimentaire par de nombreux gouvernements. « Les pays riches lorgnent sur l’Afrique non seulement pour un confortable retour sur capital, mais aussi comme une police d’assurance. Pénuries alimentaires et émeutes dans 28 pays en 2008, baisse des approvisionnements en eau, changement climatique et croissance démographique galopante ont fait ensemble, de la terre un placement attractif. L’Afrique a le plus de terres et, en comparaison avec d’autres continents, elles sont bon marché, dit-il. "Les Terres agricoles en Afrique sub-saharienne procurent un rendement de 25% par an et les nouvelles technologies peuvent tripler les rendements des cultures dans des délais courts", a déclaré Susan Payne, directeur général d’Emergent Asset Management, un fonds d’investissement britannique qui cherche à dépenser 50 millions de dollars en terres africaines qui, dit-elle, d’attirent les gouvernements, les sociétés, les multinationales et d’autres investisseurs. « Le développement agricole est non seulement durable, il est notre avenir. Si nous n’accordons pas le plus grand soin à augmenter la production alimentaire de plus de 50% avant 2050, nous serons confrontés à de graves pénuries alimentaires dans le monde, dit-elle.Mais beaucoup de transactions sont largement condamnées par les ONG occidentales et des groupes nationaux comme "néo- colonialisme", évinçant les habitants de leur terre et s’emparant de ressources limitées....

Écologiste indienne Vandana Shiva a déclaré à Londres la semaine dernière que l’agriculture industrielle à grande échelle, non seulement chasse les gens de la terre, mais aussi qu’elle nécessite produits chimiques, pesticides, herbicides, engrais, utilisation intensive de l’eau, transport à grande échelle, stockage et distribution qui, ensemble, transforment les paysages en ’énormes plantations de mono culture... « Nous assistons à la dépossession sur une échelle massive. Cela signifie que moins de nourriture est disponible et que la population locale en aura moins. Il y aura plus de conflits et d’instabilité politique et les cultures seront déracinées. Les petits fermiers d’Afrique sont les bases de la sécurité alimentaire. La disponibilité de nourriture de la planète va décliner », dit-elle....(Comaguer)

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L’accaparement des terres en Amérique latine

_________-Razzias sur terres cultivables__________

-Nourrir la planète ou gonfler les profits ?
-Agrocarburants : une absurdité ?
-Famine mondiale : causes, remèdes ?

-L'Argentine, le soja et Monsanto

mardi 30 mars 2010

Medias en péril


Une concentration inquiétante

Bientôt achevée ?

-Qui possède les médias ? - AgoraVox

- « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » (article 19 de la Déclaration des droits de l’homme de 1948)

« Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre ». (Victor Hugo)

« Article 1er : La presse n'est pas un instrument de profit commercial. C'est un instrument de culture, sa mission est de donner des informations exactes, de défendre des idées, de servir la cause du progrès humain. Article 2 : La presse ne peut remplir sa mission que dans la liberté et par la liberté. Article 3 : La presse est libre quand elle ne dépend ni de la puissance gouvernementale ni des puissances d'argent, mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs ».(Fnp-CNR)

___"...Arnaud Lagardère, ami intime de l’actuel chef d’état, qualifié de « mon frère » par ce dernier, possède les éditions Hachette, Fayard, Grasset, Hatier, Hazan, Le Masque, Marabout, Pluriel, Stock, Le Livre de Poche, Larousse, Armand Colin, Dalloz et Dunod ; les magasins Relay, et Virgin ; les titres de presse Paris-Match, Elle magazine, le Journal du Dimanche, La Provence, Nice-Matin ; les stations radio Europe1, Europe 2, RFM ; les chaînes de télévision Canal J, MCM, Mezzo, Tiji, Match TV, la chaîne météo, CanalSatellite, Planète, Planète Future, Planète Thalassa, Canal Jimmy, Season, CinéCinéma, AlloCinéInfo et EuroChannel ; entre autres.
Groupe de l’industrie aéronautique, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires en 2008 : 8,2 milliards d’€.___Martin Bouygues (ami intime de l’actuel chef d’état, parrain d’un de ses fils) et sa famille possèdent* les chaînes de télévision TF1, LCI, Odyssée, Eurosport, Histoire, UshuaïaTV, S Star, Cinétoile, Cinéstar, Télétoon, Infosport, Série Club, TF6, TV Breizh ; les sociétés de production de films : Téléma, Film Par Film, TF1 Film Production, les sociétés de distribution de films : TFM, la société d’édition vidéo : TF1 Vidéo, les magazines Tfou Mag, Star Academy, et pour la presse écrite quotidienne gratuite : Métro.
Groupe de bâtiment et travaux publics, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires en 2008 : 32,7 milliards d’€.___Serge Dassault, proche de l’actuel chef d’état, et sa famille possèdent* Le Figaro, L’Express, le Figaro Magazine et Valeurs Actuelles.
Sénateur, avionneur et marchand d’armes, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires groupe en 2007 : 21 milliards d’€ (selon wikipédia, à vérifier).____Avec ces 3 personnes nous avons listé notamment le 1er éditeur de France, le 2ème libraire de France, le 1er quotidien de France, la 1ère chaîne de télévision de France si ce n’est d’Europe. Dans ce pays, la plus grande partie des médias est donc détenue par cinq empires financiers : Bouygues, Dassault, Lagardère, Bertelsmann (groupe RTL, M6), Vivendi-Universal (canal+, SFR).____Ajoutons encore Bernard Arnault l’homme le plus riche de France, qui fut témoin de mariage de l’actuel chef de l’état et qui possède Les échos. Vincent Bolloré, proche de l’actuel chef de l’état au point de lui prêter son yacht pour les vacances, possède la chaîne de télévision Direct8, les journaux gratuits Direct Soir et Matin Plus, en plus du groupe publicitaire Havas contenant RSCG de Jacques Séguéla.

___En voulant parler de concentration, on s’aperçoit que cette concentration est de surcroît, autour de l’actuel chef de l’état !---Rarement autant de pouvoir n’a été concentré entre les mains d’agents économiques aussi restreints...."

"La presse est en danger"

-« Pour des médias soustraits à l'emprise des pouvoirs économiques et politiques »

-Télé-politique. Le sarkoberlusconisme à l’écran

-Passerelle-sud

-L’Observatoire des médias

-Les médias contribuent-ils au débat démocratique ?
-Concentration des médias et leurs liens avec Nicolas Sarkozy

-Contre la concentration des médias et pour un nouveau modèle économique
-Rapport_Lancelot
-Presse-Rural.info
-OPA sur la presse française : Lagardère et Bolloré en redemandent
____________________
-Une presse servile ?
-Sarko et la presse
-Quel journalisme ?
-Subventionner la presse?
-
-Télé : vous avez dit information ?
-Journaliste ou journaleux ?
-Sarko et la presse
- Le JT : à jeter ?___-Trahison des médias ?___- Mythologies journalistiques ?______-Journalistes à tout faire de la presse américaine __- Media control

Renouveau


Merci au 80000° visiteur...et aux autres!

lundi 29 mars 2010

Errements agricoles


Peut-on faire mieux que la nature?

Une agriculture prométhéenne, sans maîtrise d'elle-même, aveuglée par une mythologie mortifère du progrès , un technicisme à la logique uniquement mercantile
____L'Europe, bonne élève...

-"Dans cet ouvrage, des chercheurs, scientifiques et "spécialistes" reviennent (ainsi) minutieusement sur les OGM, traitant des risques de dissémination, des problèmes de santé, du manque d’"expertise" sur le sujet (puisque la plupart des études sont directement produites par les firmes qui en font commerce), de la question cruciale du brevetage du vivant, et du scandaleux pillage des ressources génétiques mondiales et de notre environnement par quelques firmes. Bref : de notre rapport d’apprentis sorciers à la vie sous toutes ses formes.
À travers un nécessaire retour sur l’histoire de la sélection variétale et l’industrialisation de l’agriculture à l’œuvre depuis deux siècles, Jean-Pierre Berlan montre au final l’importance cruciale (et le caractère éminemment dangereux) du projet de société qui transparait derrière l’application des principes marchands et de la logique industrielle au monde vivant."
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"Derrière les OGM, c'est un projet de mort qui s'impose "(1)
"...La première chose à dire est qu’il ne faut surtout pas utiliser le terme "OGM" ou "Organisme génétiquement modifié". Pour une bonne raison : ce terme a été inventé par Monsanto, à l’époque des premières manipulations génétiques. En 1973, en Californie, deux chercheurs, Cohen et Boyer, ont créé la première « chimère fonctionnelle ». Puis le premier brevet a été déposé en 1980 .
À ce moment-là, on pensait pouvoir industrialiser la vie, en faire à peu près ce qu’on voulait. Pour un biologiste de cette époque, la vie n’était qu’un vaste meccano dans lequel il suffisait de transférer des gènes d’une espèce à l’autre pour avoir la fonction correspondante. A l’époque, donc, les chercheurs pensaient détenir avec les « chimères fonctionnelles » l’explication ultime de la vie : séquencer tous les génomes du monde allait permettre de comprendre ce que c’est qu’être vivant. Et partant, comprendre aussi ce que c’est qu’être humain : j’en veux pour preuve le fait qu’un type comme Walter Gilbert, prix Nobel de physiologie et de médecine, ait pu déclarer que le jour où on aurait séquencé le génome des humains, on saurait enfin ce que c’est qu’ « être humain ». C’est dire les illusions dans lesquelles on se berçait, et la propagande qui régnait à cette époque…

Le terme « chimère » vient de là, de cette véritable explosion autour d’un vivant qu’on croyait pouvoir maitriser et industrialiser à volonté. Sauf que parler de « chimère génétique » n’était guère appétant pour les entreprises qui se lançaient dans l’aventure, comme Monsanto. Leurs services de relations publiques - c’est-à-dire de désinformation - ont donc décidé, en accord avec les scientifiques eux-mêmes, qu’il valait mieux utiliser un terme beaucoup plus neutre et permettant de tenir un discours mensonger. C’est à cette période qu’on a commencé à parler d’ "organismes génétiquement modifiés".
___À partir de là, tout se suit, puisque le discours retrouve une certaine (fausse) cohérence. Parce que l’humanité a toujours « modifié » la nature. Depuis dix mille ans et la révolution néolithique, depuis qu’on a inventé l’agriculture, la domestication des plantes et des animaux, on a toujours modifié génétiquement le vivant. Mais on oublie de dire qu’il a fallu attendre 1973 pour que la première « trans »-genèse ait lieu, et que cela représente une différence essentielle, spectaculaire, une véritable révolution.
Cette révolution pourrait faire peur à beaucoup de gens ; il faut donc la taire, imposer sur elle une espèce de black-out, afin que les populations ne se rendent compte de rien. D’où un discours mensonger, du genre : « Avec les Organismes génétiquement modifiés, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, ce n’est que la continuation de ce qu’on a toujours fait. En plus on le fait avec des méthodes beaucoup plus scientifiques, beaucoup plus fiables, on sait exactement ce qu’on fait... ». Ça fonctionne même avec certains de mes collègues. Particulièrement abrutis, ceux-ci pratiquent une désinformation totale, avec des discours du type : « La nature manipule plusieurs dizaines de milliers de gènes chaque fois qu’elle fait un croisement, alors que nous nous n’en manipulons que quatre ou cinq, une dizaine à tout casser. Nous sommes donc beaucoup plus précis, nous faisons les choses de façon beaucoup plus intelligente que cette nature odieuse. » C’est un discours de pure propagande, avec une apparence logique au départ mais qui ne correspond absolument pas à la réalité des faits.

En réalité, donc, les gens qui réalisent ces manipulations génétiques ne savent tout simplement pas ce qu’ils font. Et le terme d’"organisme génétiquement modifié" ne veut rien dire, il n’est destiné qu’à endormir la vigilance du public....

_______Les êtres vivants se reproduisent et se multiplient gratuitement. Or, la gratuité est une horreur absolue, un véritable affront vis-à-vis de la logique économique. C’est la dernière chose que les industriels et les semenciers tolèrent. Il s’agit donc de lutter contre cette injustice de la nature. Comment ? Alors que dans le monde vivant, il n’est pas possible de produire sans en même temps reproduire, eux veulent séparer la production de la reproduction. C’est un projet mortifère, de fou furieux qui est en train d’être mis en place. Un projet de mort.
La plus belle preuve du caractère mortifère de ce projet consiste en l’invention d’une technique, qui est le plus grand triomphe de la biologie appliquée à l’agriculture depuis deux siècles. Il s’agit de Terminator, une technique de transgenèse permettant de fabriquer des semences qui, une fois devenues plantes, sont programmées pour tuer leur descendance. De fait, l’agriculteur récolte un grain stérile. Pour certains, c’est un rêve vieux de deux siècles qui se réalise. Ils ne le diront évidemment pas : un semencier ne va pas se présenter devant sa clientèle (les agriculteurs) en expliquant que la reproduction des êtres vivants est un grand malheur et qu’il faudrait stériliser les plantes ou les animaux pour faire augmenter leurs profits. Il ne va pas dire ça, il ne peut pas annoncer son projet mortifère. Il va donc plutôt raconter des bobards. Il y a dès lors une lutte contre « les enclosures du monde vivant ». Avec une volonté de nous exproprier, de nous ôter cette faculté merveilleuse de la vie, à savoir la capacité de se reproduire et se multiplier. Avec en arrière-fond le projet d’en faire un bien privé, qui est un projet aussi ancien que la sélection commerciale....

Ce qui est intéressant avec les pesticides soi-disant OGM, c’est qu’il s’agit en fait de changer le statut des pesticides. Presque toutes les plantes transgéniques vendues dans le monde sont a-pesticides : soit elles en absorbent un sans en crever (c’est le cas des plantes dites Round Up ready, mais ça peut aussi l’être avec d’autres herbicides), soit elles produisent elles-mêmes un insecticide.

Dans ce deuxième cas, chaque cellule de la plante produit un insecticide, donc il passe évidemment dans la chaine alimentaire. Les fabricants prétendent que « la toxine insecticide n’a aucun effet », mais ils n’en savent rien, ils n’ont même pas été regarder ce qui se passait dans le tube digestif des ruminants. Encore moins dans notre tube digestif à nous… Il faut savoir que nous avons à peu près dix fois plus de bactéries que de cellules dans notre corps. Celles-ci sont symbiotiques avec nous, même si on les connaît très mal ; et ces gens des sciences de la mort qui vous disent qu’il n’y a aucun effet… C’est de la folie.
Revenons au premier type de plante, celles qui sont tolérantes à un herbicide. Comment ça fonctionne ? L’herbicide agit normalement en rentrant à l’intérieur de la plante, entre autres grâce à des adjuvants favorisant la pénétration de ce dernier. Les plantes rendues tolérantes à un herbicide neutralisent l’action de l’herbicide, mais elles ne le détruisent pas. C’est le cas de la plupart des plantes Round Up ready : il y a une neutralisation de l’herbicide, mais l’herbicide n’est pas détruit, ni même décomposé. Là-aussi, il rentre donc dans la chaine alimentaire.

Dans ces deux cas, vous voyez bien que le projet est complètement fou, puisqu’il s’agit de changer le statut des pesticides. Au lieu d’être des produits dangereux qu’il faut éliminer - autant que faire se peut – de la chaine alimentaire, on veut en faire des constituants de cette dernière. Nous rendre au final tolérants, nous aussi, aux pesticides. Voilà un enjeu qui est absolument colossal, pour les fabricants de pesticides. S’ils peuvent faire des pesticides des constituants de la chaine alimentaire, ils domineront toute la chaine alimentaire...
À partir du moment où vous mettez le doigt dans l’engrenage pesticide, vous ne pouvez pas éviter de suivre, puisqu’un pesticide sera un jour dépassé par les résistances qu’il aura suscitées, il en faudra un autre, et puis après un troisième. C’est ainsi qu’on est passés des organochlorés aux organosphosphorés, aux pyréthrinoïdes, aux nicotinoïdes…
C’est en effet une forme de surenchère complètement folle, avec - par exemple - les nicotinoïdes, qui sont maintenant utilisés à des doses de un ou deux grammes par hectare : ils sont d’une telle puissance qu’ils ne s’utilisent que par très petites doses et deviennent quasiment indétectables. Résultat ? Le tonnage d’utilisation des pesticides diminue, évidemment… Ces nouveaux produits vont pourtant empoisonner la planète encore plus sûrement que les anciens. C’est une fuite en avant permanente, qui crée et élargit son propre marché de façon constante. C’est la situation du drogué : on peut dire qu’on est dans une agriculture de drogué. Aux drogues dures.

Avec quelques firmes pour uniques dealers ?
-Exactement ! Elles prétendent que l’humanité a toujours fait des transformations génétiques, depuis le début de la domestication des plantes et des animaux. Mais elles oublient de préciser qu’à cette époque, presque toute l’humanité était concernée, et que c’était une humanité de paysans, d’agriculteurs et d’éleveurs. Tandis que l’humanité voulant poursuivre la transformation entamée il y a 10 000 ans se réduit à une douzaine de firmes produisant des pesticides. Et c’est tout. C’est quand même une curieuse humanité… Celle-ci parvient pourtant à imposer ses suggestions, lesquelles sont reprises par la Commission européenne, et retranscrites quasi automatiquement dans le droit français. On est en train de confier la planète et son avenir biologique aux industriels des sciences de la mort, tout simplement. On marche vraiment sur la tête, c’est à se demander si les hommes politiques ont deux sous de jugeote....
______La chose la plus importante est de sortir de l’agriculture industrielle. De revenir à une certaine diversité. Et d’acter que le sol n’est pas, comme une bonne partie de la recherche agronomique le considère, un support linéaire, mais qu’il est simplement l’organisme vivant par excellence de la planète. C’est la petite pellicule de vie qui filtre tout, une espèce de peau par laquelle tout transite, par laquelle s’accomplissent les grands cycles de l’azote, de l’eau, des nutriments… Sur les 6 400 kilomètres de rayon de la terre, il y a 30 centimètres qui contiennent 80 % de la biomasse, c’est-à-dire de la masse vivante de la planète. Et cette toute petite pellicule de vie, on est en train de la détruire à toute vitesse. Avec l’agriculture industrielle, c’est tout simplement la désertification de la planète qu’on est en train d’organiser.

____________C’est tellement évident qu’une firme comme Evian paye même des agriculteurs dans le bassin d’infiltration de ses eaux de source pour qu’ils travaillent de façon biologique et/ou organique. De même sur les zones de captage, dans un certain nombre de villes en France, des municipalités payent les agriculteurs pour qu’ils travaillent proprement. Quand on en arrive à payer les gens pour qu’ils ne travaillent pas comme des cochons, c’est vraiment qu’il y a quelque chose qui cloche…"

-"Il faut réinventer le contraire du monde dans lequel nous sommes "(2)

"La plupart des scientifiques ont la conviction absolue de contribuer au bien-être de l’humanité ; mais ils ont aussi une capacité absolument ahurissante à se leurrer sur ce que le système attend d’eux, sur ce qu’ils font en réalité et sur ce à quoi ils servent..._______Ça, c’est le rêve. Cette idée que nous allons faire mieux que la nature, qui a quand même à peu près 4 milliards d’années d’expérience, d’essais et d’erreurs… Elle a pourtant à peu près tout essayé, conservant seulement ce qui fonctionne… Mais il faut quand même que nous jouions aux apprentis-sorciers… C’est d’autant plus dramatique que si on raisonne sur un plan strictement technique, il faut souligner qu’on sait faire autrement. On n’a pas besoin de tout ça. Je définis l’agronomie, ou l’agro-écologie, comme la science et l’art de faire faire gratuitement par la nature ce qu’on fait aujourd’hui à coups de moyens industriels ruineux. Ruineux économiquement, pour l’environnement, pour la santé publique, pour les agriculteurs, pour les paysages…_______Avec des techniques agronomiques fondées sur la gratuité, avec la possibilité pour les paysans d’avoir accès à un minimum de terre - comme en Inde -, qui équivaudrait à environ un demi-hectare, on peut parfaitement s’en sortir. On peut très bien vivre sur un demi-hectare, voire moins. Des travaux ont été menés, basés sur le meilleur des techniques de jardinage européennes, asiatiques et africaines : ils ont prouvé que dans un milieu tempéré, avec deux ou trois mois d’arrêt de végétation, on peut vivre avec 450 mètres carrés par personne, de manière un peu frugale, avec un recyclage systématique et avec de l’eau. 450 mètres carrés, c’est très peu… Il n’est pas question, bien évidemment, de faire ça, mais cela montre bien qu’on a de la réserve pour nourrir la planète. Mais ce n’est pas du tout en cherchant vers la monoculture industrielle qu’on va résoudre le problème…_______La situation aura bientôt tellement empiré qu’on n’aura pas d’autre choix que de se poser cette question : « Dans quel monde voulons-nous vivre ? » Il va falloir en inventer un autre. Ça ne se fera pas facilement. Mais c’est possible. C’est une évidence. Et le basculement finira par s’opérer. On peut, on doit passer à autre chose..."

-Economie politique des OGM et leurs enjeux
-Le brevet tue
-Les OGM augmentent nettement la consommation de pesticides

-Vers une agriculture raisonnée
-Lettre ouverte aux agriculteurs progressistes qui s’ apprêtent à semer du maïs transgénique
- Jean-Pierre Berlan, INRA : OGM ou la perversion du vocabulaire
-OGM et Génétique Agricole. Jean-Pierre Berlan.
-Non au pillage génético-industriel

-Le Roundup devrait être interdit__-L'Argentine, son soja OGM et ses problèmes sanitaires...-__L'abeille et la bête... humaine___-L'agriculteur, l’herbicide et Monsanto___-L'eau du robinet : pas très claire pour les malades du cancer...___-Inde : Suicide collectif de 1 500 paysans - Les OGM en question...
__________________
-OGM: Barroso s'obstine
-Colère paysanne
- Semences vitales

-Pesticides:bombe à retardement
-L'Argentine, le soja et Monsanto
-Déréglement agroalimentaire?
-Nourrir la planète ou gonfler les profits ?

dimanche 28 mars 2010

Dérives racistes


Une pente dangereuse

-Une fissure dans la République

L'histoire montre que toute crise économique exacerbe le racisme et la xénophobie
La crise que nous vivons voit réapparaître en Europe de vieux démons, d'utiles boucs émissaires, en période de récession et de chômage, dans les pays les plus touchés
-La France n'échappe pas à ces dérives et aux risques qu'elles peuvent engendrer
Ce qu'il y a de nouveau, c'est que, en jouant démagogiquement sur la dimension identitaire et nationaliste, empruntée au FN (en partie pour récupérer son électorat)-tout en le niant-, en institutionnalisant ce registre ambigü, le pouvoir crée les conditions de distinctions propices à des dérives plus grandes , tout en les instrumentalisant ,les banalisant, les justifiant.


- «L'opposition entre le “eux” et le “nous” constitue la matrice de ces déclarations. On commence par distinguer les Français des immigrés, on finit par tracer des frontières entre les Français», note le sociologue Éric Fassin, dont les recherches portent sur l'actualité des questions sexuelles et raciales. «Il y aurait d'un côté les Français français, autrement dit les Français blancs, et de l'autre les Français “dubitables”, ceux qui n'ont pas l'air de l'être, qui ne sont pas comme il faut et auxquels il faudrait demander des comptes», renchérit l'historien Pap Ndiaye, auteur de La Condition noire, essai sur une minorité française..."(Mediapart)
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-Comment Sarkozy a rendu possible la dérive raciste à droite
"...À ses détracteurs lui reprochant de dresser les uns contre les autres, il (N.Sarkozy) ne cesse d'opposer les valeurs démocratiques comme caution de son initiative. Adressée aux préfets, la circulaire du 2 novembre 2009 est censée témoigner de cet attachement. Parmi les «valeurs de l'identité nationale», sont listés, au choix, les droits de l'homme, la laïcité ou encore l'égalité homme-femme – le débat ayant été conçu comme une réponse à «l'affaire de la burqa», selon le ministre. Mais, citant, entre autres, «notre vin», «notre art de vivre», «nos paysages», «nos églises et nos cathédrales» comme éléments supposés symboliser l'identité nationale, il n'évoque ni «nos synagogues» ni «nos mosquées».
Le «débat», néanmoins, n'explique pas tout. Il n'est que la partie émergée d'un schéma politique théorisé par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007 et mis en place après son élection avec, notamment, la création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Sur la forme, le chef de l'État a «libéré la parole», selon l'expression du chef de file des députés UMP Jean-François Copé, en écho à son «casse-toi pauvre con» lors du Salon de l'agriculture en 2008.
«Cette séquence politique constitue un tournant. Il s'est passé quelque chose de plus grave qu'un simple dérapage. Je préfère parler de glissement de terrain: le paysage politique que nous connaissions est bouleversé. En outre, un dérapage est d'ordinaire involontaire. Or, il n'y a rien aujourd'hui d'accidentel: c'est une politique réfléchie, délibérée. C'est bien pourquoi ceux qui la mettent en place, du président au ministre de l'immigration, ne
“dérapent” pas. En revanche, ils imposent une logique», indique Éric Fassin. «Les termes du débat, poursuit-il, ont été posés par Nicolas Sarkozy. En créant un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, il a inscrit dans les institutions françaises la distinction entre “eux” et “nous”. Ce faisant, il a produit des catégories autorisant les dérives racistes. Ainsi, dans sa tribune au Monde du 8 décembre, il parle de l'islam comme d'une religion étrangère à la France. Son discours du 12 novembre devant le mur des fusillés de La Chapelle-en-Vercors est tout aussi symptomatique de ce double jeu. “Pas un libre-penseur, pas un franc-maçon, pas un athée qui ne se sente au fond de lui l'héritier de la chrétienté”, déclare-t-il, omettant de citer les juifs et les musulmans, au nom de la laïcité. Par ailleurs, tout en se servant de la Résistance comme caution de l'identité nationale, il s'autorise un clin d'œil à Vichy lorsqu'il affirme: “J'ai supprimé les droits de succession parce que je crois au travail et parce que je crois à la famille.” De même, on se souvient que c'est à Vichy que Brice Hortefeux avait choisi d'organiser un sommet européen sur les questions d'intégration.»
Pap Ndiaye aussi récuse le terme de «dérapage»: «Cet ensemble de propos constitue une pensée politique qui fait système. Le “débat” sur l'identité nationale a singulièrement élargi la sphère de ce qu'il est possible de dire en laissant la place à des propos considérés comme inadmissibles il y a quelques années. Une partie de la droite tient ainsi le langage qui était jusqu'ici réservé à l'extrême droite. Dans la période post-coloniale, c'est la première fois que le discours d'État trace aussi nettement des frontières entre “eux” et “nous”. Dans une histoire plus ample, cette distinction remonte à la période coloniale qui opposait les citoyens aux sujets de l'empire. En créant un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, Nicolas Sarkozy a durci la dimension identitaire et nationaliste de la droite française. En cela, il rompt avec le chiraco-villepinisme des années précédentes. Sa politique n'est pas contradictoire avec la promotion de figures de la diversité, comme Rama Yade, Fadela Amara ou Rachida Dati. Au contraire, la logique du “eux” et du “nous” admet volontiers des “transfuges”, récompensés pour leur mérite, leur fidélité, leur obéissance.» La nomination, par Nicolas Sarkozy, de Jeannette Bougrab, maître de requêtes au conseil d'État, à la tête de la Halde, mardi 23 mars, pourrait s'inscrire dans ce cadre...."

-Dérives racistes en temps de crise
-La justice sanctionne des dérives racistes en Corse
-Espagne : la crise exacerbe le racisme
-En Italie, "le racisme est un levier de l'exploitation des saisonniers migrants"
-Dérives racistes en Grèce
-Hortefeux donne dans l'humour raciste à répétition
-Lutte contre le racisme, la discrimination et la xénophobie

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-Xénophobie...
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Identité nationale: dérapage?
-Histoire revisitée
-Guy Môquet :mémoire manipulée?

-
Identité nationale: diversion?

samedi 27 mars 2010

Où va l'Euro(pe) ?

La crise grecque et ses conséquences

--Désunion européenne
________________Euro de la division?

L'euro est-il devenu un boulet, faute de coopération économique, ou est-il un parapluie en période de crise?
___"« En renonçant à l'euro, un Etat recouvrerait sa souveraineté monétaire et pourrait dévaluer sa monnaie pour regagner de la compétitivité », explique Clemente de Lucia, de BNP Paribas. Les gains risqueraient cependant d'être de courte durée au moment où la demande mondiale chute et où de nombreuses monnaies jouent déjà de leur faiblesse, à commencer par le dollar. Surtout, « sa monnaie serait immédiatement attaquée » et, en quelques jours, « le pays ferait défaut », aucun investisseur ne voulant plus se risquer à acheter sa dette, précise René Defossez, économiste chez Natixis. La dette croissante de ces pays est protégée par la zone euro. « Si un pays en sortait, sa prime de risque exploserait ! »...







-"...l'Europe ne dispose pas des moyens de faire face à un événement de ce type. La crise grecque est une crise de financement d'un Etat, exactement le type de crise contre lequel on pensait s'être prémuni avec le traité de Maastricht grâce à toutes sortes de précautions concernant la limitation des déficits, des dettes, etc.
En revanche, aucun mécanisme n'a été mis en place pour gérer ces crises si elles surviennent. On s'est même plus précisément interdit de le faire, parce qu'on voulait éviter de donner l'impression qu'on aiderait un pays qui aurait des difficultés, et par là inciter les Etats membres de la zone à des comportements imprudents.On s'est aussi explicitement interdit d'utiliser, au sein de la zone euro, les mécanismes de prêt qu'on a mobilisés l'an dernier pour venir en aide à la Hongrie, à la Lettonie ou à la Roumanie. C'était une erreur.
Du coup, l'Union européenne n'est pas en mesure, sans acrobatie juridique, d'offrir à la Grèce une assistance. Non pas en prenant en charge ses dettes, ni même en garantissant ses emprunts, ce qui à terme reviendrait au même (de ce point de vue, les bases du traité sont bonnes : chaque Etat doit rester responsable de ses dettes) ; mais en lui apportant des prêts conditionnels. Mais l'Europe ne peut même pas lui en accorder, comme le ferait le Fonds monétaire international (FMI).
."(Duval)

-"... La construction économique européenne montre (là) ses limites, voire son échec. Cette affaire illustre jusqu’à la caricature l’inexistence de toute stratégie concertée et de coopération en matière économique. Même à l’intérieur de l’Union, les Etats sont dans une logique de concurrence exacerbée les uns contre les autres. Les déséquilibres croissants deviennent intenables entre les pays exportateurs et les pays déficitaires, dans une situation qui n'est pas sans rappeler le couple Chine / Etats-Unis. La tension qui en résulte menace non seulement la monnaie unique mais la construction européenne elle-même, car c’est ici le libre échange intérieur qui est mis en cause, la base de la base du fondement de la construction européenne depuis le traité de Rome !.." (Malakine)
________Les égoïsmes nationaux restent intacts...
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-Crise de l'euro : un accord qui signe une terrible défaite - AgoraVox:
"...Il faut vraiment avoir un esprit particulièrement « confus » pour appeler l’accord européen intervenu une victoire, à moins d’être un adepte de Pyrhus !
En effet, ceux qui prétendent avoir ainsi sauvé la zone euro du désastre et de l’explosion ne peuvent cacher à personne qu’ils ont juste retarder -au prix de concessions formidables et très profitables à la spéculation- les délais en aggravant au passage les conséquences ultérieures des difficultés qu’ils n’ont pas résolues à la racine.
Il convient ici d’être particulièrement clair, d’où la nécessité d’un langage d’une grande simplicité : l’accord intervenu récompense, sur tous les plans, les menées spéculatives engagées contre les finances publiques grecques !
D’abord, l’accord structure de facto une récompense financière au profit des fonds spéculatifs. C’est le premier point, essentiel dans son principe.
Ensuite, l’accord manifeste aux yeux de tous que la zone euro n’est pas (plus ?) capable d’assurer sa propre sauvegarde financière, ce qui est un signal fort envoyé aux fonds spéculatifs les poussant à s’attaquer à d’autres Etats de la zone euro, tout aussi fragilisés et affaiblis par la politique économique européenne menée depuis 1992.
En résumé, cet accord est tout sauf un succès. Il est aussi tout sauf une solution durable. Il ne résout rien dans le fond, mais reporte à plus tard, et sur toute la zone euro, les problèmes de fond, qui sont immenses..."

-L'Union Européenne, victime collatérale de la crise - AgoraVox:
"...La solidarité, ciment de la construction européenne, est mise à mal par un tsunami que rien ne semble en capacité d’arrêter. La vertueuse Allemagne est à mots découverts accusée d’avoir construit sa prospérité sur la consommation et l’endettement des autres Etats membres.Non sans raison, de nombreux observateurs se déclarent stupéfaits de voir progresser l’idée d’un recours au Fonds monétaire international (FMI) pour assurer le sauvetage Grec au sein de la zone euro, un peu comme si la Californie faisait appel à l’institution internationale plutôt qu’à l’Etat fédéral. A cet égard il convient de distinguer la solution technique la plus adaptée, celle d’un recours au FMI dont c’est finalement le métier, de la solution politique qui ne peut ignorer l’importance de la symbolique.De fait, la solution FMI constituerait un aveu d’échec de la monnaie unique et un revers notable pour la construction européenne. Un quotidien reprenait dernièrement l’image parlante employée par Gilles Moec, économiste à la Deutsche Bank : “Faire entrer un acteur externe dans le système, c’est avouer qu’il manque une brique à l’édifice de la zone euro, comme le dénoncent depuis longtemps les Anglo-Saxons“.."
-Comment la dette de la Grèce profite aux spéculateurs.
-Marasme européen
:
"...« La machine à produire de l’austérité, c’est-à-dire du chômage et de la misère, se mettra en route à partir de 2011 ou de 2012, » avertit Jacques Sapir, qui dénonce le mécanisme actuel du mode de financement de la dette d’Etat, avec des banques qui peuvent emprunter à 1% auprès de la BCE des fonds qui sont ensuite réinvestis dans des bons du Trésor rapportant 3%… Au-delà d’une nécessaire suppression des privilèges fiscaux, la question centrale, juge-t-il, reste celle d’une redistribution plus juste des fruits du travail, dont les revenus stagnent depuis les années 1980 par rapport aux gains de productivité, et que l’Europe ne protège pas, au contraire, puisqu’elle a souvent devancé les normes de l’OMC en imposant sans contrepartie l’ouverture à la concurrence internationale. .."
-Vers une nouvelle gouvernance monétaire?
-Trop tôt pour créer un fonds monétaire européen"

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Modèle allemand en question
:
"...Il y a quelques années, l’Allemagne était « l’homme malade de l’Europe », du fait de sa faible croissance. Quelques années après, elle serait devenue le modèle qu’il convient de suivre pour certains ou un danger pour l’Europe selon Christine Lagarde. Qu’en est-il de ce modèle ?
En fait, ce sont les mêmes raisons qui ont fait de l’Allemagne l’homme malade de l’Europe jusqu’en 2006 qui en font aujourd’hui le modèle à suivre pour certains. De retour dans la blogosphère, Malakine signe un très bon papier qui torpille sa politique.
L'Allemagne, "l'homme malade de l'Europe"?
En effet, l’Allemagne a construit un consensus national au milieu des années 90 pour limiter toute hausse des salaires, ce qui a permis une stabilité parfaite des coûts salariaux depuis 1999, là où ils progressaient de 25% en dix ans en France et de 40% en Italie ou en Espagne. L’Allemagne a donc énormément gagné en compétitivité sur 10 ansCela a eu deux conséquences. La première est une stagnation de la consommation puisque le pouvoir d’achat n’a pas progressé. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne a eu la plus faible croissance de l’Union avec l’Italie, ce qui en a fait « l’homme malade de l’Europe », comme l’a titré plusieurs fois The Economist à l’époque.
En effet, toute la croissance Allemande est venue des exportations, et la stagnation de la consommation n’a pas permis une croissance aussi dynamique que celle des autres pays européens. Pire, cette dépendance a provoqué une crise plus grave en 2009.
Malgré tout, l’Allemagne peut apparaître aujourd’hui comme un modèle car elle a un faible déficit budgétaire, un excédent commercial croissant et son chômage n’a guère progressé pendant la crise. Cependant, si la faible hausse du chômage tient au contrat social national, elle doit également beaucoup à une démographie très déséquilibrée...

-L'euro, l'autre nom du Mark?
-L'Allemagne, un modèle pour l'Europe ?
-Pas d’embellie Européenne sans consommation Allemande
-Les déclarations d'A.Merkel sont incompréhensibles

-Angela Merkel, la « dame de plomb »
________-Jean-Paul Fitoussi : "Les affaires européennes doivent se régler en Europe"
-De Socrate à nos jours, la ploutocratie toujours…
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La Grèce, l'euro et les spéculateurs
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-Ombres sur l'euro
- L'EURO en péril ?
-
Euroland : chacun pour soi ?

vendredi 26 mars 2010

Repartir du pied gauche?


Pistes pour une "troisième" gauche ?

_____Après la faillite de la deuxième gauche ...

-Réveiller un PS à bout de souffle?

______________________Tout devient possible au PS, même l'idée d'un "socialisme libéral"

Réalisme ou populisme?

- « Les socialistes sont pour la propriété privée, le libre-échange et le marché, qui sont les trois piliers du libéralisme économique. Ils sont donc des libéraux, même s'ils ajoutent une marge d'intervention de l'Etat », juge Jean-Claude Casanova, directeur de la revue Commentaire . Un avis que partage, avec plus de provocation encore, Philippe Raynaud, professeur de sciences politiques à Paris-II : « A partir du moment où les socialistes acceptent l'économie de marché, ils deviennent une famille du libéralisme. »
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-Jacques Julliard va-t-il réveiller la gauche ?:
"...Après des années de langue de bois et de propagande doucereuse et suiviste sur la mondialisation et l’Europe, l’article de Julliard bouge les lignes. Son analyse des politiques menées et de l’emprise de la finance sur le monde est lucide et sans concession. Revue de détails :
L’emprise de la Finance :
" Les détenteurs du capital, longtemps silencieux, ont mis au pas les gestionnaires, qui s’appuyaient sur leur expertise technique"
"Sans égard pour les situations sociales souvent dramatiques qu’il suscitait, il (le nouveau capitalisme) a fait sauter le vernis de civilisation qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, recouvrait le capitalisme évolué."
"Jamais la domination du secteur financier sur le secteur industriel, et du secteur économique sur le secteur politique et diplomatique, ne s’était affirmée avec une telle arrogance, malgré le discrédit des acteurs."
Les causes de la catastrophe :
"C’est à la faveur de la mondialisation de l’économie qu’un grand coup de force intellectuel et social a pu être exécuté sans coup férir. Le capitalisme financier a su tirer parti de l’ouverture des marchés émergents, mettre en concurrence les travailleurs à l’échelle internationale pour faire pression sur les salaires. Il s’est imposé comme la seule hyperpuissance à l’échelle planétaire, au détriment des Etats."
"Dans les grands pays industriels, la financiarisation de l’économie s’est accompagnée d’une désindustrialisation délibérée et de la destruction d’emplois par millions. Désormais, le plein-emploi n’est plus recherché comme un objet de l’activité économique ; le chômage est devenu structurel ; le néocapitalisme s’est reconstitué une armée industrielle de réserve."
"Le continuum des rémunérations a fait place à une société de corps séparés et de privilèges, telle qu’elle existait en France à la fin de l’Ancien Régime."
" La destruction de toute forme de planification indicative et de toute politique industrielle, en un mot de toute espèce de régulation, est l’une des causes principales des dérives que nous connaissons aujourd’hui. La nécessité de rétablir une régulation économique respectueuse du marché est aujourd’hui comprise de tous. Seuls manquent pour le moment la volonté politique et les moyens de l’exercer. Il appartient à un rassemblement démocratique de les faire apparaître."
L’Europe :
" L’Europe, qui, à cause des positions de ses deux nations de tête, l’Allemagne et la France, aurait dû jouer un rôle de contrepoids aux tendances hyperlibérales du capitalisme anglo-saxon, a failli complètement, au chapitre économique comme au chapitre politique. Conduite par des politiciens médiocres et sans vision, elle s’est faite l’instrument docile des tendances les plus dérégulatrices du capitalisme international. Cette véritable forfaiture explique le discrédit qui la frappe dans les classes populaires de tous les pays membres."
L’échec du PS :
" A l’échelon politique national, la deuxième gauche, qui s’était donné pour mission la modernisation économique et culturelle de la France, grâce à la participation de la société civile à la décision politique, représente une voie désormais dépassée. Elle reposait sur la notion de compromis social, c’est-à-dire la négociation entre les principaux partenaires économiques. Cette voie contractuelle a été délibérément bafouée par le néocapitalisme qui, assuré de la victoire, a préféré l’affrontement. C’est la fin de l’idéal d’une société policée, soucieuse d’affermir le lien social. Quelques-uns des membres les plus éminents de la deuxième gauche se sont fait les auxiliaires du pouvoir sarkozien : c’est dire l’étendue de leur renoncement et de leur faillite."
"A la différence de celle de 1929, où la faillite du libéralisme conduisait la droite à envisager des solutions fascistes et la gauche des solutions communistes, le monde politique est aujourd’hui muet. Il en va de même des intellectuels chez qui les droits de l’homme et l’écologie constituent des religions substitutives de salut. L’absence de solution politique favorise le développement de dérives psychologiques : l’envie, la haine de l’autre, le culte du chef, la recherche du bouc émissaire, le culte de l’opinion publique à l’état brut représentent autant de succédanés au vide politique béant de la période."
"« L’horreur économique, nous n’avons rien fait pour la conjurer."..."(O.B.)

-Vingt thèses pour repartir du pied gauche
-"La greffe néolibérale a contaminé la social-démocratie"

-Jacques Julliard: «Oui, la greffe néolibérale a contaminé la social-démocratie»
-Jacques Julliard. «De la deuxième gauche à la gauche, la vraie»
-Les remèdes sont trop faibles pour remobiliser la gauche
__________-La stratégie mitterrandienne de Jospin
_______-Pour un socialisme libéral-_Bockel
___-Rocard, symbole d'une deuxième gauche ralliée au sarkozysme
_-Révolution conservatrice en France

jeudi 25 mars 2010

Fin de crise ?


Diagnostic contrasté

Le nez encore dans le guidon, les appréciations sont des plus contrastées: de la sérénité de circonstance de la plupart des gouvernants aux annonces les plus pessimistes
Qui vivra paiera?...
_____________Reprise économique, la grande illusion ?

- Sortie de crise : une autre voie est possible:
« La machine à produire de l’austérité, c’est-à-dire du chômage et de la misère, se mettra en route à partir de 2011 ou de 2012, » avertit Jacques Sapir, qui dénonce le mécanisme actuel du mode de financement de la dette d’Etat, avec des banques qui peuvent emprunter à 1% auprès de la BCE des fonds qui sont ensuite réinvestis dans des bons du Trésor rapportant 3%... Au-delà d’une nécessaire suppression des privilèges fiscaux, la question centrale, juge-t-il, reste celle d’une redistribution plus juste des fruits du travail, dont les revenus stagnent depuis les années 1980 par rapport aux gains de productivité, et que l’Europe ne protège pas, au contraire, puisqu’elle a souvent devancé les normes de l’OMC en imposant sans contrepartie l’ouverture à la concurrence internationale.
Jacques Sapir réclame la mise en oeuvre d’une « nouvelle politique économique et sociale en mesure de sortir la France de son marasme », consistant en une « autre politique fiscale, » accompagnée par un contrôle des mouvements de capitaux, la réalisation de grands travaux d’infrastructure et de rénovation du tissu urbain, financés d’une part grâce à l’instauration d’un droit de douane, la « taxe sociale et écologique aux frontières », et d’autre part par un concours de la Banque de France, qui devrait dans les circonstances dramatiques et exceptionnelles actuelles retrouver l’autonomie et les marges de manœuvres abandonnées par les traités. « Il n’est pas d’autre choix possible que d’avancer, pour un temps, seul. Mais, l’ébranlement que provoqueraient des actions unilatérales de la France aurait comme effet immédiat d’ouvrir un immense débat en Europe. Si nous aurons à prendre nos premières décisions seuls, gageons que nous ne le resterons pas longtemps, » affirme-t-il..."
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Depuis 30 ans, les revenus de la majorité des salariés ont baissé
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Le retour du protectionnisme et la fureur de ses ennemis
___________-_Quelle régulation pour sortir de la crise ?
__-Vingt thèses pour repartir du pied gauche
-Pour quand la sortie de crise ? Qui vivra paiera...
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Une sortie de crise longue et pénible
-La pauvreté augmente de nouveau

-L'impact de la crise sur la pauvreté sera «considérable»:
"
... l'Observatoire nationale de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes), un organisme gouvernemental, doit remettre son rapport annuel sur la pauvreté, en présence de deux membres du gouvernement, Martin Hirsch, haut-commissaire à la jeunesse et aux solidarités actives, et Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au logement. Cette année, l'Onpes a demandé à plusieurs équipes de chercheurs de travailler sur les conséquences de la crise. Une équipe de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le centre d'économie de Sciences-Po, s'est penchée sur une question cruciale: «L'impact de la crise sur la pauvreté». La France, lit-on, a connu en 2009 «sa plus profonde récession depuis la Grande Dépression des années 1930». Pourtant, jusqu'à aujourd'hui, très peu de données prospectives sur les conséquences de la crise étaient disponibles. Etonnant, alors que le chômage augmente et qu'un million de personnes perdront leurs droits à l'indemnisation chômage cette année.
Dans ce rapport de 51 pages que Mediapart s'est procuré, rédigé en novembre 2009 mais dont les données restent d'actualité, les chercheurs dressent un tableau du marché du travail jusqu'en 2012. Il est sombre. «La brutale montée du chômage [..] va se poursuivre dans les années qui viennent, préviennent-ils en introduction. [...] On entre aujourd'hui dans une phase de chômage durablement élevé. Cette hausse du chômage aura des conséquences considérables en termes sociaux.»
> Cliquer ici pour télécharger le document (PDF, 417 Ko_)
Les principaux enseignements de cette note, établie à partir des statistiques disponibles et de modèles économiques développés par les chercheurs eux-mêmes, sont très inquiétants. Malgré quelques signes encourageants, la crise n'est pas terminée: «Au cours de l'année 2010, l'activité devrait croître de nouveau (0,8% en moyenne annuelle) mais à un rythme très faible, insuffisant pour parler de reprise.» Mauvaise nouvelle: cela va durer. En 2011 et en 2012, la croissance ne serait, selon l'étude, que de 1,8%. Pas assez élevée pour résorber l'hémorragie des emplois héritée de la crise. Du coup, on comptera de plus en plus de chômeurs de longue durée, et la pauvreté va gagner du terrain. ..."

-Les quatre crises durables du siècle : Est-ce ainsi que les Hommes vivent ?
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- Crise: tempête en vue ?
-Crise: répliques prévisibles ?
-Crise financière : rebond