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samedi 20 juin 2009

Des cartes et des hommes

A quoi sert la cartographie?

-Aux États-Unis, on n'étudie plus la géographie. « Les peuples qui n'étudient pas la géographie sont des éléphants dans un jeu de porcelaine ». (Jean-Robert Pitte)

-«La Géographie, cela ne sert pas seulement à faire la guerre.»
[ Yves Lacoste ]
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L’œil, la Terre et le cartographe:
"La carte est une composition visuelle et le cartographe l’interface intuitive entre la réalité et sa transposition. Que se passe-t-il quand les anciennes représentations ne fonctionnent plus et que les nouvelles n’ont pas encore pris corps ? Quand le monde bipolaire de la guerre froide est remplacé par une géopolitique mouvante, multipolaire, complexe ? Le rôle du cartographe, au carrefour de la science, de la technologie, de l’éthique, de la politique et même de l’art, est alors de tenter de saisir, grâce à la richesse du langage des crayons, le nouveau, l’inattendu, l’inédit...
« La représentation ne peut pas être ce qu’elle représente, parce que sa fonction même est d’appliquer des filtres pour rendre cet objet intelligible. Elle exprime un espoir : le monde est toujours plus riche que ce que vous croyez . » La carte donne les clés pour entrer dans le territoire et constitue une des grilles de lecture possibles pour le comprendre.C’est, au fond, un objet transitionnel, une représentation située entre la réalité et l’image mentale, l’interprétation visuelle du cartographe dont le cerveau opère des choix. Il voit le terrain et en lit les matières premières fondamentales pour produire la carte, influencé dans son approche par son système de valeurs et de connaissances. Ce qu’il dessine n’est pas ce qu’il voit. Sa transposition sur papier exagère, en forçant le trait, les phénomènes qu’il souhaite mettre en valeur. Nous voici dans un exercice de visualisation du monde. L’essentiel est que l’image fasse comprendre les enjeux politiques du contrôle d’une région ou d’un océan, représente les désirs de puissance, les alliances hésitantes, les frustrations d’empire, les nouveaux territoires stratégiques, les marges incertaines ; bref, tout ce qui structure la rapide recomposition de ce monde.La nature, les paysages urbains ou industriels offrent parfois les sources d’inspiration pour créer les symboles dont on saupoudre son tracé : une simple promenade sur la lande surplombant la baie des Trépassés en Bretagne, et l’observation des vagues en séries de guirlandes légèrement courbées donnera une idée pour le dessin de la forme et du dynamisme des flèches...
A la fin des années 1980, un chercheur — à l’époque en poste à Ouagadougou — racontait avoir reçu deux universitaires qui, pour leur premier voyage africain, souhaitaient découvrir les paysages agricoles du grand plateau mossi. Mais, en ce mois de janvier, la saison sèche était déjà bien avancée. Après plusieurs heures de conduite sur les pistes poussiéreuses, les nouveaux venus se plaignirent qu’on ne leur donnait à voir qu’une savane sèche et désordonnée, alors qu’ils traversaient depuis plus de cent kilomètres... une zone agricole relativement dense et bien organisée : concessions, greniers à grains, champs de millet, de sorgho ou d’arachide. Sauf qu’en cette période le jaune ocre dominait, effaçant paysage et contrastes. Observer est une chose ; encore faut-il comprendre ce que l’on voit, savoir s’extraire de ses idées reçues et de son champ de connaissances pour recevoir une géographie inconnue.
En cartographie, on ne pourra donc pas trop compter sur le fameux principe informatique du wysiwyg, acronyme de l’expression anglaise « What you see is what you get » : ce que vous voyez (observation du terrain) sera fidèle au résultat (cartographique) que vous obtiendrez. Rien n’est moins vrai. Tout se joue au stade de l’observation de la réalité et de l’interprétation des données.
La carte est une composition visuelle et le cartographe l’interface intuitive entre la réalité et sa représentation. Il lui est impossible de penser son projet en lien direct avec ce qu’il voit du monde, puisque entre les deux, précisément, intervient toute une batterie de filtres. Comme un metteur en scène de théâtre qui, sur la base du monde réel, choisit la personnalité de ses acteurs et l’atmosphère de ses décors..."
-La carte fait le territoire

-BnF - Histoire de la cartographie
-Cartographie - Wikipédia
-Cartographie historique

-Regards politiques sur les territoires:
  • "La carte, représentation en minuscule d’immenses territoires, est une image tronquée de la réalité, une sorte de mensonge par omission. La représentation symbolique exige le sacrifice d’une partie de l’information : tout ce qui se passe sur des centaines de milliers de kilomètres carrés ne peut tenir sur une petite feuille de papier. Le créateur de la carte fait un choix théoriquement raisonné des éléments qu’il veut représenter. En présence des données, il doit synthétiser, simplifier, renoncer. Sa carte finale est un document filtré ; il l’a censurée d’éléments parfois importants, mais le plus souvent jugés secondaires ou inutiles ; il l’a simplifiée pour la rendre lisible ; il y a imprimé sa manière de concevoir le monde et sa sensibilité.La carte peut ainsi faire l’objet de toutes sortes de manipulations, des plus grossières aux plus discrètes. Elle est éminemment politique, et considérée comme un efficace outil de propagande par le pouvoir..."
-Quand les géographes cherchaient leur chemin...
-Quand la carte fait son histoire
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-Palestine: vérité des cartes
-1948 : la Palestine des archives aux cartes


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