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vendredi 6 mars 2009

Labos pharmaceutiques à l'affût



Qui doit suivre et éduquer les malades?
La réponse semblait aller de soi jusqu'ici ...
De puissants intérêts en décident autrement et font du lobbying auprès de nos élus au niveau de l'Europe comme de notre pays.
S'agit-il vraiment de "renforcer l'autonomie des patients" ?
Les "médicamenteurs"vont-ils imposer leur volonté ?

"Un conflit d'intérêts trop lourd de conséquences : comment imaginer qu'une firme, juge et partie, soit en mesure d'expliquer à un patient qu'il devrait mieux arrêter son traitement, ou en changer pour prendre un traitement d'une firme concurrente ?Fidéliser le client est le rêve de quiconque fait profession de vendre. Les grandes firmes pharmaceutiques en rêvent aussi, dans leur puissant mouvement de banalisation de la consommation pharmaceutique et de marchandisation des médicaments. Car elles savent qu'il est bien moins coûteux de fidéliser un client que d'en trouver un nouveau : six fois moins coûteux, selon certaines études. Et elles estiment qu'elles perdent chaque année 30 milliards de dollars de ventes (sur 600 milliards de ventes mondiales), parce que des patients interrompent leur traitement. Depuis quelques années, les firmes pharmaceutiques ont investi dans la fidélisation de leurs "clients", les patients, sous prétexte de les aider à bien suivre leurs traitements chroniques. L'"observance" des traitements, le fait que le patient suive les recommandations des professionnels de santé qui l'ont conseillé (médecin et pharmacien), a ses bons et ses mauvais côtés. Il est dommage parfois que le patient interrompe son traitement trop tôt. Parfois, le patient a bien raison de l'interrompre en raison d'effets indésirables trop importants, par exemple, ou parce que le traitement est inefficace. En tout état de cause, la poursuite ou non du traitement, médicamenteux ou non, est une affaire délicate, à discuter entre patient et professionnels de santé. L'intrusion des firmes pharmaceutiques dans l'"accompagnement" des patients à bien suivre leur traitement a commencé aux États-Unis d'Amérique, où la marchandisation des médicaments est plus avancée qu'en Europe. Là-bas le prix des médicaments est libre, les firmes peuvent faire de la promotion auprès du public pour des médicaments de prescription, et les "programmes d'aide à l'observance", forme sophistiquée de cette publicité, se multiplient.
Ces programmes arrivent en France, par la petite porte." -PRESCRIRE-
("Programmes d'aide à l'observance" des firmes pharmaceutiques : non merci !
http://www.prescrire.org/aLaUne/dossierNMObservance.php)
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Education des malades: les labos en embuscade à l'Assemblée | Mediapart

"...Cet article – le numéro 22 – offre une reconnaissance officielle aux «programmes d'éducation thérapeutique» et «d'accompagnement des patients», importés des Etats-Unis, expérimentés en France sans base juridique solide depuis 2001 (surtout par des labos, dans un cas par l'Assurance maladie). Le concept, derrière ce jargon: le suivi – voire le coaching – de patients souffrant d'affections de longue durée (environ 8 millions de Français), pour leur apporter un soutien psychologique, les conseiller (en matière de diététique, d'hygiène de vie...), mais aussi les encourager à respecter leurs traitements.Selon certaines enquêtes, en effet, 90% des victimes de maladies chroniques (insuffisances respiratoires, diabète, VIH...) ne suivent pas suffisamment les prescriptions médicales, zappent pilules ou injections, quitte à subir des complications et à provoquer in fine un surcoût pour la collectivité. «C'est un véritable fléau», lâche le docteur Michel Chassang, président de la CSMF, le premier syndicat de médecins libéraux. Cette sous-consommation de médicaments, ou cette mauvaise «observance» dans la novlangue médicale, représenterait aussi un manque à gagner pour l'industrie pharmaceutique de 30 milliards de dollars par an, d'après certaines estimations réalisées aux Etats-Unis...
L'article 22 se contente d'offrir un statut officiel à ces programmes, en les introduisant dans le Code de la santé publique, puis renvoie tous les "détails" sur leur contenu et leur pilotage à un futur décret ministériel, ainsi qu'à un «cahier des charges national». Ce flou sied parfaitement à l'industrie, qui préserve toutes ses marges de manœuvre, mais choque les députés socialistes; ces derniers réclament que le projet de loi lève toute ambiguïté sur le rôle des firmes.«Elles ne se sentent plus! avertit ainsi Catherine Lemorton (PS), pharmacienne de formation, allergique au lobbying. Je suis sûre qu'elles ont déjà tout négocié avec le gouvernement. Le risque, à l'arrivée, c'est de voir les labos appeler des patients chaque matin pour vérifier qu'ils prennent bien leurs molécules, en faisant leur promotion au passage... Il faut tout de suite poser des garde-fous!»...
«Il faut laisser zéro place aux industriels, qui cherchent d'abord à fidéliser des clients, à maîtriser l'information-santé, à usurper la place des praticiens. L'Etat devrait plutôt se soucier de former les médecins à l'éducation thérapeutique, de développer des réseaux d'accompagnement,de débloquer les budgets adéquats!» (Pierre Chirac, Président de Prescrire)...
«L'éducation thérapeutique est une mission de santé publique, qui exige un financement public!, continue de clamer Pierre Chirac, au nom du collectif de vigilance Europe et médicament. Tout cela est absurde! Accepter l'argent des labos revient à terme à puiser dans les caisses de la Sécurité sociale, puisque la consommation des médicaments ne manquera pas d'augmenter !» Pierre Chirac n'en revient toujours pas que le ministère puisse laisser le loup entrer aussi facilement dans la bergerie, sans plus de garanties...."

- Le gouvernement soigne les firmes pharmaceutiques:
"Pour la première fois, et alors même que les parlementaires européens et la Directive l'avaient écarté, la loi française pourrait permettre à l'industrie pharmaceutique d'orienter directement les choix des consommateurs portant sur des médicaments de prescription. L'article prévoit en effet une habilitation du gouvernement pour prendre par ordonnance les mesures autorisant "les actions d'accompagnement des patients soumis à des traitements médicamenteux, conduites par les établissements pharmaceutiques ».De toute évidence, le gouvernement cède au vieux rêve de l'industrie pharmaceutique qui, depuis longtemps, tente d'entrer en communication directe avec les patients, en supprimant le filtre du médecin, d'abord de manière privée par les campagnes à domicile puis, à terme, par le biais de campagnes publicitaires massives sur des médicaments soumis à prescription..."

-Revue Prescrire:Mainmise des firmes sur l'information-santé:
"La Commission européenne soutient la volonté des firmes de faire de la publicité directement auprès du public, y compris pour les médicaments soumis à prescription médicale. Une consultation biaisée a été orchestrée au niveau européen en vue de préparer des modifications du cadre législatif communautaire. Le Collectif Europe et Médicament adresse une lettre ouverte destinée aux Commissaires européens en charge du dossier"

-Consommateur, si tu savais… »:
"...Par définition, une firme pharmaceutique ne peut parler objectivement de ses médicaments, elle les présentera toujours de manière à les faire vendre… Le gouvernement craindrait-il qu’à l’instar de la discussion intervenue au niveau européen, les députés rejettent toute publicité relative aux médicaments ? Comment peut-il, après les désastreuses expériences américaines et néozélandaises, admettre en France ce type de pratique, qui loin d’accroître l’information des patients concernant les problèmes de santé ne vise qu’à stimuler la vente de leurs produits ?..."

-Publicité pharmaceutique: l’offensive française accompagne la directive européenne:
"Un communiqué du Collectif Europe et Médicament, en date du 15 janvier, nous avertit de ce qui se prépare en France aussi, en plus de la directive européenne sur l'information DTCA Cupe Canada.jpgdirecte des patients par les firmes, forme à peine camouflée de publicité directe aux consommateurs (voir cette catégorie et celle-ci).
Les projets sarkozystes de "réforme" du système de soins sont l'occasion de faire quelques cadeaux supplémentaires aux firmes pharmaceutiques, par exemple en autorisant d'autres formes, plus insidieuses, de publicité directe et de marketing en général, telles "l'éducation thérapeutique" ou les programmes "d'aide à l'observance"..."

-La Commission Européenne, acquise aux industriels, nuit gravement à la santé !
-Quand une firme pharmaceutique accompagne les fumeurs
-L’industrie pharmaceutique n’est « ni honnête ni digne de confiance », selon une grande majorité d’Américains
-Formation médicale continue indépendante?
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-Les pauvres et autres malades non rentables sont priés d’aller voir ailleurs !
-Bulle médicale ?
- Psychiatrie sous influence
-La santé est-elle capital(e) ?
- Hopital Public en danger
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Santé :Obama sur la bonne voie

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