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jeudi 11 décembre 2008

Europe : lobbyisme religieux (aussi) ?

Une Europe sous influence ?
Laïcité menacée




Dés ses premiers pas, le projet européen a été marqué par des influences catholiques.
Ses principaux fondateurs (Schuman-
bientôt canonisé?-, De Gaspari, Adenauer) étaient animés d'intentions chrétiennes, parfois profondes,le projet européen a été soutenu par les plus hautes instances de la hiérarchie catholique dans le contexte de la guerre froide, le drapeau européen lui-même s'est inspiré de symboles religieux , beaucoup de grands leaders (Delors, Moro,Prodi...)furent et sont encore marqués par les idéaux de la démocratie-chrétienne , et aujourd'hui encore-outre un grand nombre de think tanks et de lobbies économiques- divers groupes religieux essaient d'imposer leurs vues, directement ou non, dans certains débats de fond, touchant à des choix de civilisation.
Pour le meilleur ou pour le pire ?





-Le lobbying chrétien auprès des institutions européennes à Bruxelles

"...
si l’initiative de créer la CECA s’explique par le fait que la France, voyant l’Allemagne se redresser plus vite qu’elle de la seconde guerre mondiale, craignait un nouveau conflit, cette notion de solidarité est instigatrice d’un esprit refusant dorénavant l’affrontement, au profit d’un projet de paix . Cette solidarité devait également trouver sa source dans les incertitudes d’après-guerre, notamment face à une armée soviétique toute puissante, perçue comme une menace potentielle . Ce message de paix et de solidarité a immédiatement reçu un soutien massif du Vatican, sous le pontificat de Pie XII. En effet, cette initiative pour l’Europe rencontrait les valeurs véhiculées par le christianisme, à savoir un message de paix, l’importance accordée aux valeurs morales et à la notion de personne humaine . Il serait erroné d’en déduire pour autant que le Vatican a marqué de son empreinte la création de l’Europe. Il s’agit davantage d’une reconnaissance par le christianisme des valeurs originelles proposées par les fondateurs de la CECA. Il est important de rappeler que les pères fondateurs de l’Europe communautaire étaient de confession chrétienne. De nombreux d’ouvrages relatifs à ces bâtisseurs de l’Europe font état de la foi qui était la leur.
Dès les premières années du projet européen, un certain nombre de bureaux d’Eglise ont été créés dans le but de suivre l’élaboration des politiques des institutions européennes. Dans les années 1950, l’Office Catholique d’Information et d’Initiative pour l’Europe (OCIPE), est lancé à Strasbourg d’une initiative jésuite. Dix ans plus tard, un siège est installé à bruxelles. Ensuite, dans les années 1960, l’Association œcuménique Eglise et Société (AOES) s’installe à bruxelles. La Commission œcuménique européenne pour Eglise et Société (EECCS) arrive elle en 1973 et la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) a quant à elle été établie en 1980. Cette dernière a repris le Service d’Information pastorale européenne catholique (SIPECA) mis sur pied en 1976. La Commission Eglise et Société, représentant de la Conférence des Eglises Européennes, et regroupant les Eglises protestantes, orthodoxes, anglicanes et vieilles-catholiques, ne s’installa que très récemment, en 1999. Actuellement, presque toutes les confessions chrétiennes de l’Union européenne sont représentées à Bruxelles et le nombre de bureaux d’Eglise ayant pour mission d’assurer la liaison avec les institutions de l’Union est en augmentation constante . À partir des années 80, chaque président de la Commission européenne a jugé souhaitable d'instaurer un dialogue sur l'intégration européenne entre, d'une part, les Eglises, les religions et les humanistes, et d'autre part, la Commission européenne. Cette tâche a été confiée au Bureau des Conseillers de Politique européenne (BEPA) . Grâce à ce dialogue, les églises et les autres communautés de foi et de conviction ont acquis une meilleure perception de l'importance de l'intégration européenne et, de leur côté, elles apportent leur éclairage sur les tendances politiques actuelles .
La croissance constante des représentations religieuses tout au long de la construction européenne nous place face à un grand nombre d’interrogations. Assiste-t-on à un retour en force du religieux dans les coulisses du pouvoir, une force disposant d’un réel pouvoir d’influence sur la prise de décision à l’échelon européen ? L’Union européenne devient-elle à ce point marquée par l’emprise des Eglises que celle-ci en deviendrait une Europe chrétienne ? Toutes ces questions rejoignent une interrogation qui constitue le nœud de notre étude : l’action des représentations chrétiennes auprès des institutions européennes constitue-t-elle une influence de type nouveau ou rejoint-elle les pratiques des organes de lobby classiques, présentes en masse à Bruxelles ?


-La présence des religions à Bruxelles:
"...A Bruxelles, les Eglises tentent aussi de faire avancer leurs idées. Comme sur les cellules souches embryonnaires. Dernièrement, la COMECE a bataillé ferme contre le septième programme cadre de recherche de l’Union européenne, adopté début décembre au Parlement européen, mobi- lisant aussi les épiscopats de chaque pays. Sur ce dossier, l’Eglise catholique a d’ailleurs trouvé plus de résonance auprès de l’EKD (opposée à la création d’embryons à des fins de recherche, une position largement partagée en Allemagne) que de la KEK. « Sur les questions bioéthiques, c’est assez compliqué à la KEK, confirme Johanna Touzel, porte-parole de la COMECE. Les Eglises membres n’ont pas toutes la même façon d’envisager les choses. En revanche, l’Eglise catholique a une position très claire. »
...Depuis une dizaine d’années, le président de la Commission européenne a pris l’habitude de recevoir régulièrement les leaders religieux. Après chaque Conseil européen (quatre fois par an), Michael Weniger, conseiller politique à la Commission européenne, en charge des relations avec les religions, réunit les organismes religieux. « C’est une sorte de debriefing », explique-t-il..."

-Le christianisme et l’avenir de l’Europe:
"...Pour avoir une meilleure Europe nous devons recommencer à croire, à travailler, à nous battre pour elle. L'Europe est née chrétienne, sous la protection de saint Benoît de Nursie, des saints Cyrille et Méthode, de sainte Catherine de Sienne, de sainte Brigitte de Suède, de sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein ; elle ne peut être la proie de mystification et d'instrumentalisation. Un exemple suffit.La référence au christianisme est présente sur un symbole par excellence, le drapeau, car ces douze étoiles viennent du culte de la Vierge Marie et sont liées au nombre d'Etats membres. Beaucoup l'ignorent car la véritable origine du drapeau à douze étoiles a été l'objet d'un coupable oubli au sein même des institutionscommunautaires..."

-Jérôme Vignon - « Le soubassement culturel et religieux de l’Europe »:
"...Une cohorte de responsables d’Eglises nationales, représentants des pays membres ou des pays candidats à l’élargissement, ont demandé à rencontrer le président de la Commission. C’est à l’occasion, me semble-t-il, d’une de ses rencontres que Jacques Delors a eu cette parole qui a été beaucoup reprise par la suite : « Il faut donner une âme à l’Europe. » La structuration du débat avec les Eglises a donc commencé en 1989. Il est apparu de plus en plus que la construction européenne atteindrait une dimension politique et culturelle. Le passage au politique a impliqué une recherche plus systématique de l’identité européenne à laquelle les Eglises devaient être associées. Qui dit Europe politique, pour un Jacques Delors ou un Romano Prodi, dit nécessité d’un soubassement culturel et religieux..."

-Lobby chrétien - Cascioli :
"...intervention du président de la Fondation Europe, Giorgio Salina,selon qui la richesse de l’Europe “réside dans la diversité de ses cultures, qui sont toutes à défendre et promouvoir, y incluse celle qui le plus longtemps a donné une forme à l’Europe, en la transformant en un phare de civilisation : la culture chrétienne”. Salina a par la suite affirmé, en se référant aux pères de l’Europe De Gasperi, Shuman et Adenauer, que la Fondation Europe veut contribuer à relancer un “élan idéal” dans le processus d’intégration, à un moment où ce processus semble en crise, et de graves divergences se manifestent entre les différentes institutions.Le vice-président Philippe de Saint Germain a ensuite remarqué qu’ “il s’agit d’une association de citoyens, sans lien hiérarchique avec l’épiscopat, mais fidèle aux valeurs de l’Eglise catholique dans la promotion des principes de la doctrine sociale auprès des institutions européennes”. La secrétaire générale de la Fondation Europe, Mme Elizabeth Montfort, juriste française ex-parlementaire européen, a ainsi enchaîné: “pour passer du discours aux faits, l’association compte obtenir dans
les plus brefs délais l’accréditation auprès des institutions européennes, afin d’officialiser sa
présence, et de pouvoir être invitée à l’occasion des auditions de la société civile ”. De plus, un réseau est en train de se constituer, regroupant des experts disposés à coopérer à l’approfondissement scientifique de thèmes étudiés par les institutions européennes. Ce réseau “suivra les travaux et lesprocédures législatives UE concernant la dignité de l’homme et ses droits, et soumettra des propositions”; “organisera des congrès, des conférences ou d’autres activités informatives et formatives ayant pour cible les membres d’un réseau d’associations et Ong sensibles à ces thématiques” , a encore dit Mauro..."

-European Friends of Israël : Un nouveau groupe de lobby parlementaire:
"..Le preneur d’initiative et président de l’ “European Friends of Israël” (EFI) est le parlementaire européen Gunnar Hökmark (Parti Populaire Européen des Démocrates Chrétiens). Il baptisa le nouveau groupe de lobby en septembre 2006 à Bruxelles. Les 200 membres que comptait déjà cette organisation ainsi qu’une centaine de sympathisants étaient présents lors de la cérémonie d’ouverture festive. Les 27 pays de l’Union Européenne (en fait alors les 25 pays + la Roumanie et la Bulgarie qui entrèrent dans l’Union en janvier 2007), sont représentés dans l’ASBL ainsi que tous les courants politiques. Des particuliers et des parlementaires nationaux peuvent également adhérer à l’organisation. L’ « EFI » est une institution indépendante. Le support financier émane principalement d’hommes d’affaire juifs.
Le directeur Dominique Dombrecht prétend qu’il ne s’agit pas d’une initiative vraiment nouvelle. La création est à considérer plutôt comme une tentative de regrouper les nombreux « amis » déjà existants au sein d’une association européenne et de pouvoir par cette approche globale augmenter leur influence. La présence de personnalités éminentes au sein de l’organisation comme le ministre des affaires étrangères Livni, plusieurs membres du Knesset et des hauts-fonctionnaires de l’UE, démontre sans contestation possible l’importance potentielle de l’ « EFI ». Ses objectifs furent également appuyés par le premier ministre israélien Olmert et son prédécesseur Netanyahu lors de la cérémonie d’ouverture par une allocution en vidéo-projection.
.."

-LE CHEVAL DE TROIE. Sectes et lobbies - :
"...Présente dès l'origine de la construction européenne à travers ses pères fondateurs, la religion catholique n'est plus seule à dialoguer avec les décideurs européens. Les autres religions monothéistes, mais aussi les sectes ont graduellement acquis droit de cité dans les enceintes européennes au point de constituer une force non négligeable consultée en amont des grandes orientations politiques adoptées. La laïcité n'a pas suivi la même trajectoire et les associations philosophiques qui la représentent font souvent figure de parentes pauvres, qu'on oublie volontiers dans le débat européen. Sans tomber dans la thèse du complot, Marcel Conradt, partisan de la laïcité structurelle de l'Union européenne, s'interroge sur cette asymétrie. Il nous livre une description objective et précise des situations qu'il a observées, des jeux qu'il a décortiqués et des manœuvres et réactions des uns et des autres..."

-La laïcité en Europe - ARTE
-Dieu à la Convention : le débat - ARTE
-Humanisme et religion :intégrismes et europe
-L'Europe, un eldorado pour les intégrismes religieux
- COMMENT LES SECTES INFLUENCENT LES GOUVERNEMENTS EUROPEENS
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Visite interactive des lobbies à Bruxelles
-Lobbying-Europe.com - Le portail Européen du Lobbying
-Lobbyistes et lobbying de l'Union européenne
-Europe: trahison des elites (Objet application/pdf)

-Bruxelles : intense lobbying

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