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mardi 2 décembre 2008

Education, évaluation, domination


Quoi,pourquoi, comment évaluer ?
Les organismes d'évaluation en matière de politique éducative sont-ils au-dessus de tout soupçon ?

"Ce qui est en jeu, ce n’est rien d’autre que la disparition de la démocratie, le transfert du pouvoir des citoyens à celui des multinationales et des organisations transnationales dont les représentants ne sont pas élus. C’est la disparition des cultures locales qui ont mis plusieurs centaines d’années à se forger, au profit d’une culture synthétique. La lecture de ce document ici (en anglais) est édifiante... Les hommes politiques en charge de la politique éducative se trompent ; ils sont en train de créer une bulle éducative, comme il y a eu une bulle financière. Certains sont animés de bonnes intentions ; d’autres non. " (Tristan Valmour)

De l’évaluation à la domination (I) | AgoraVox

"X.Darcos entend (en effet) piloter son ministère à l’aune des évaluations internationales, or, la lecture de milliers de pages de rapports officiels, notes et ouvrages, produits par des dizaines d’experts internationaux montrent que ces évaluations sont très réductrices. Si elles demeurent une source d’information intéressante, elles ne prouvent aucunement qu’un système est meilleur qu’un autre en raison des multiples biais (culturels, statistiques, méthodologiques) qui ont été découverts, et jamais relatés dans la presse, avide uniquement de palmarès. On ne peut comparer que ce qui est comparable, or il n’y a rien de tel pour PISA. Pire, les circonstances indéfinies dans lesquelles PISA est né laissent penser qu’il existerait au sein de l’OCDE un réseau qui vise à détruire l’Etat-Nation, les spécificités culturelles et les systèmes éducatifs de chaque pays pour imposer un modèle éducatif et culturel unique, doublé d’un projet commercial....
PISA prétend que le marché de l’évaluation internationale a été attribué selon un appel d’offre transparent, pourtant la réalité est autrement plus confuse comme on peut le lire dans l’excellent rapport Vrignaud/ Bottani, rédigé en 2005 à la demande du Haut Conseil de l’évaluation de l’école aujourd’hui dissout au profit du HCE. Rappelons également que si le Haut Conseil de l’évaluation de l’école était composé de plusieurs dizaines de personnes issues d’horizons différents, le HCE est composé de 9 personnes, dont Michel Pèbereau, un ancien président de BNP Paribas, membre du conseil exécutif du MEDEF, du comité consultatif de la Fed, et de divers autres comités. Précisons que sur le site du HCE, il est indiqué que monsieur Pèbereau a piloté la privatisation de la BNP Paribas. A qui ce message superfétatoire est-il destiné ?...
PISA ne mesure pas les connaissances, mais les compétences. Les élèves ne sont donc pas évalués sur le programme scolaire, sur ce qu’ils ont acquis à l’école, mais sur les compétences nécessaires pour vivre et réussir dans le monde moderne. Naturellement il y a un lien entre compétences et connaissances, et il est vrai que l’on retrouve dans PISA une partie du programme. Mais une petite partie seulement.
PISA est un test psychométrique. La psychométrie est de la psychologie différentielle, c’est-à-dire qu’elle s’attache à chercher les différences. La psychométrie fournit moins une évaluation qu’une mesure. Il y a plusieurs formes d’évaluation.PISA prétend comparer et évaluer des compétences et s’abrite derrière l’élimination des biais culturels, c’est-à-dire, pour schématiser, tout ce qui peut avantager les élèves d’un pays. Or, quand on élimine ce qui fait la spécificité des pays, on ne les compare plus que sur la base du plus petit dénominateur commun. Et c’est ce dénominateur que l’on offre comme modèle de vie et de réussite dans le monde moderne, en occultant tout le reste. Sous-entendu : monde uniforme...
Une évaluation internationale financée par les contribuables et confiée à des organismes exclusivement d’inspiration anglo-saxonne (avec leur culture statistique et idéologique) dans des conditions mystérieuses mériterait qu’un ministre de l’Education Nationale s’interroge et interroge. Parce que baser sa politique – dont je reconnais par ailleurs qu’elle comporte de nombreux points positifs – dans ces conditions n’est pas digne de cette responsabilité. ...
on verra que la fin de l’Etat-Nation a été programmée par des forces internationales, que les biais statistiques, méthodologiques et culturels invalident l’exploitation politique qui a été faite de PISA. On verra également que par le biais de l’éducation, on impose aux citoyens sans leur consentement un modèle unique de société, que ce modèle passe par le discrédit porté aux systèmes éducatifs qui n’ont pas eu l’heur d’un bon classement et que ce classement a peut-être été fait pour cela. On verra également que c’est un nouveau paradigme qui se dessine. De même, on verra enfin que le modèle finnois si admiré en raison de son classement PISA est critiqué par les plus hautes autorités de l’enseignement supérieur en Finlande. On verra enfin comment la France s’apprête à perdre, et comment l’évaluation internationale est un enjeu commercial à l’échelle planétaire, parce que derrière le marché de l’évaluation, il y a le marché de l’éducation.

Evaluer, c’est dominer !

-De l’évaluation à la domination (II) - La faillite du système éducatif | AgoraVox
-L’école, des clichés à la réalité (II) - Les chiffres-clés de l’éducation (III)

-http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51616(IV)

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- EN : logique comptable ?
-
La privatisation du système éducatif américain

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