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mardi 11 novembre 2008

Cartographie et géopolitique


La géographie sert-elle toujours à faire la guerre ?

Regards politiques sur les territoires:

"...La carte, représentation en minuscule d’immenses territoires, est une image tronquée de la réalité, une sorte de mensonge par omission. La représentation symbolique exige le sacrifice d’une partie de l’information : tout ce qui se passe sur des centaines de milliers de kilomètres carrés ne peut tenir sur une petite feuille de papier. Le créateur de la carte fait un choix théoriquement raisonné des éléments qu’il veut représenter. En présence des données, il doit synthétiser, simplifier, renoncer. Sa carte finale est un document filtré ; il l’a censurée d’éléments parfois importants, mais le plus souvent jugés secondaires ou inutiles ; il l’a simplifiée pour la rendre lisible ; il y a imprimé sa manière de concevoir le monde et sa sensibilité. La carte peut ainsi faire l’objet de toutes sortes de manipulations, des plus grossières aux plus discrètes. Elle est éminemment politique, et considérée comme un efficace outil de propagande par le pouvoir. Prenons quelques exemples dans le monde arabe. M. Saddam Hussein, au lendemain de l’invasion du Koweït par ses troupes en août 1990, apparaît à la télévision avec la nouvelle carte officielle de l’Irak intégrant le Koweït - qu’il présente alors comme sa nouvelle province. La géographie, prétend-il, lui donne raison...
La représentation des frontières politiques est un exercice périlleux. On aurait tort de penser qu’il existe des représentations « officielles » du découpage politique du monde. Même les divisions cartographiques des diverses agences des Nations unies prennent toujours le soin d’indiquer sur les cartes que la représentation des frontières est symbolique, et ne relève pas de leur responsabilité... Pour ménager les susceptibilités, la Banque mondiale a récemment « déconseillé » à son service cartographique de produire des cartes de la Péninsule indienne qui mettraient trop précisément en évidence la région du Cachemire... Entre les différentes visions nationales et internationales, le cartographe n’a que l’embarras du choix. La Chine vue par la Chine ne se superpose pas à la Chine vue par l’Inde....
La carte nous invite à visualiser, avec la distance nécessaire, les évolutions territoriales, économiques et politiques. Elle dresse le décor et positionne les acteurs, nous aide ainsi à poser les questions - plus qu’elle nous donne les solutions. Elle nous invite à beaucoup de retenue dans nos analyses, les liens entre les phénomènes cartographiés étant souvent incertains. La carte publiée est avant tout un message complexe et subjectif qu’un auteur offre à ses lecteurs. A nous d’en proposer une lecture lucide et critique.">>>United Nations Cartographic Section Web Site>>>Le Dessous des Cartes - ARTE

-La cartographie, entre science, art et manipulation:
"...La carte géographique n’est pas le territoire. Elle en est tout au plus une représentation ou une « perception ». La carte n’offre aux yeux du public que ce que le cartographe (ou ses commanditaires) veut montrer. Elle ne donne qu’une image tronquée, incomplète, partiale, voire trafiquée de la réalité. Voilà de quoi sonner le glas des illusions de cette partie du public qui lit la carte comme un fidèle reflet de ce qui se passe sur le terrain....expression miniature de ce qui se passe sur des espaces gigantesques, la carte offre une représentation tronquée de la réalité, sur laquelle on ne peut tout transposer. Son créateur synthétise, simplifie, renonce. Il sélectionne, de manière théoriquement raisonnée, les éléments qu’il veut cartographier, mais en réalité son choix découle de l’état de ses connaissances, de sa sensibilité et de ses desseins... Il propose un document filtré, censuré, qui témoigne plus de sa manière de concevoir le monde que d’une quelconque image transposée.
Un mensonge par falsification, car, forte de son statut d’« icône », la carte, envisagée comme instrument politique, constitue par excellence le lieu de toutes les manipulations, des plus grossières aux plus subtiles. Discrète, apparemment inoffensive, elle peut ainsi se transformer – nul ne peut embrasser la totalité de la connaissance en géographie politique – en redoutable instrument de propagande que les puissances étatiques et économiques contemporaines utilisent sans scrupule pour imprimer leur vision idéologique. Les petits arrangements avec la vérité servent alors la raison d’Etat. Après tout, les monarques ont bien pris l’habitude d’occuper sans partage l’espace sur lequel ils prétendent avoir l’autorité absolue en imposant profusément leur présence par la multiplication de leur portrait ou de leur statue, et en s’appropriant le territoire par l’érection d’imposants édifices. Pourquoi ne pas aussi utiliser la carte comme moyen d’exercice du pouvoir, et s’inscrire en force dans cet autre paysage ?..."

-Naissance d'une carte >>>Le partage des Mondes
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