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mardi 14 octobre 2008

Paul KRUGMAN : prix Nobel

Pour un nouveau New Deal

Un économiste américain non conformiste et engagé


Ma volonté d’aborder différemment les événements vient aussi du fait que je n’ai pas les bonnes manières : la plupart des commentateurs politiques vivent à Washington et fréquentent les mêmes soirées mondaines. Ce qui engendre une sorte de pensée unique ; à tout moment, une façon de voir commune préside à leurs considérations... »______________________

-« ...J’ai commencé à pointer la scandaleuse malhonnêteté de l’administration Bush longtemps avant la plupart des autres éditorialistes américains. Comment ai-je pu voir des faits qui leur échappaient ? Peut-être parce qu’en tant économiste je n’ai jamais été tenté par le style de journalisme pseudo-objectif si prisé aux États-Unis (il a dit ceci, elle a dit cela), qui met sur le même plan les affirmations des différents camps en présence, quelle que soit leur validité. »

Paul Krugman et la gauche américaine décomplexée:

"Consommer les livres de Paul Krugman sans modération ne présente aucun danger pour la santé. Ils contiennent : une bonne dose d’analyse sur l’histoire de la polarisation politique américaine, une louche de propositions de réforme de la protection sociale aux Etats-Unis, des extraits de diverses substances actives contre les inégalités, le tout donnant un cocktail fortement neurostimulant, particulièrement recommandé pour tout Américain de plus de dix-huit ans qui dispose encore de son droit de vote. The Conscience of a Liberal n’échappe pas à la règle...
Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, est un économiste devenu célèbre pour son anticipation de la crise asiatique de 1997. Il déclarait alors que la croissance asiatique relevait plus de la transpiration que de l’inspiration. Dans les années 1980 et 1990, il fut l’un des promoteurs de ce que l’on appelle la « nouvelle économie géographique » (NEG). Cette école de pensée prévoyait, entre autres analyses, une concentration économique autour des pôles à faibles coûts de transaction (grands centres urbains, carrefours logistiques) et un déclin des territoires à faible concentration humaine et économique (villes moyennes et petites, monde rural, régions périphériques). Krugman publie aujourd’hui moins d’articles académiques mais tient un éditorial engagé deux fois par semaine dans le New York Times. Michael Tomasky en a fait un portrait à l’occasion de la sortie du livre recensé ici, portrait jugé fidèle par Krugman lui-même (consulter ici cet article : « The Partisan). Politiquement, il se définit lui-même comme libéral, au sens américain du terme...
L’Amérique est de plus en plus inégalitaire, rappelle Krugman. Entre 1945 et 1973, le croissance américaine s’élevait à 2,7% par an et bénéficiait de manière égale à toutes les tranches de population, quel que soit leur revenu. Depuis 1980, le revenu médian des familles n’a progressé que de 0,7% par an, bien moins que la croissance de la richesse nationale. Phénomène connu, les salaires des super-riches (0.1% de la population), ont été multiplié par 5 en trente ans, alors que ceux des patrons des cinquante plus grandes entreprises ont septuplé, leur rémunération annuelle passant de 40 à 367 SMIC, sans qu’il soit vraiment possible d’associer leurs revenus à une profitabilité supérieure des entreprises. Les Américains sont aujourd’hui très mécontents de la situation économique générale du pays et de la leur en particulier (74% d’insatisfaits en 2007) et seraient donc prêts à d’importantes réformes. Pour lutter contre les inégalités, Krugman propose de les attaquer en amont, au sein et en aval du système productif [1]. Krugman suggère de redonner un rôle redistributif à la fiscalité (en augmentant l’impôt sur le revenu, l’imposition des plus-values et l’impôt sur les sociétés), mais aussi et surtout de fournir enfin une couverture maladie universelle. Krugman évoque avec une certaine admiration le caractère universel du système français et son rapport coût/efficacité, et souligne la supériorité du secteur public pour la gestion de l’assurance maladie aux Etats-Unis. ..."

-Un prix Nobel d’économie anti-Bush
-Krugman-economie internationale(Objet application/pdf)
-Paul Krugman : "La réalité n'a jamais été à la hauteur du rêve américain"
-Cette Amérique qui inquiète Paul Krugman

- Le mépris désenchanté de Krugman et la question du temps:
"Le chroniqueur de New York Times et professeur d’économie Paul Krugman nous donne une chronique qui synthétise bien la crise financière en lui donnant la dimension qui lui sied, qui est sa dimension politique par défaut, par l’absence de pouvoir, d’autorité. Son titre est «A leadership vacuum» (le 3 octobre dans l’International Herald Tribune), et il dit déjà beaucoup du propos.Le ton est celui du mépris désenchanté, pour cette direction politique impuissante, médiocre, impréparée en tout, qui n’a rien vu venir et qui a improvisé avec des bouts de ficelles et des centaines de $milliards un plan mirobolant dont nul ne sait comment il marchera, – puisqu’il sera voté sans doute, aujourd’hui, par la Chambre, puisqu’on y a mis le prix en y attachant divers avantages qui doivent séduire divers Représentants dans leurs entreprises locales de réélection. Il nous paraît évident que l’interprétation de Krugman est la bonne, que le “bailout”-miracle de Paulson n’a rien ni d’un complot, ni d’une formule magique, que c’est l’improvisation dans la trouille du désastre de quelques amateurs qui ne s'étaient jamais aventurés à concevoir que la direction d'un pays de la puissance des USA pouvait être différente de celle d'une grande banque d’investissement mangée par les termites de service et assurée de voir ses dettes réglées par la puissance publique. ..."

-Paul Krugman : L'Amérique dérape (et ses médias aussi...):
"Dans la pile des ouvrages consacrés aux Etats-Unis et publiés à la rentrée, vient de paraître sous le titre L’Amérique dérape la traduction de The Great Unraveling : Losing our Way in the New Century, le recueil des tribunes de l’économiste Paul Krugman professeur à Princeton, devenu chroniqueur au New York Times depuis janvier 2000. Cet ouvrage a été recensé par l’ensemble de la presse française . Les analyses de Paul Krugman sont jugées décapantes, mais elles sont essentiellement envisagées du point de vue de leur contenu dans la perspective d’une approche critique de l’économie et de la politique internationale du Président Bush...."

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