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dimanche 8 juin 2008

Libéralisme de courte vue...

FINANCE PREDATRICE

Intéressant de voir un économiste engagé dans le secteur bancaire mettre le système en garde contre le développement insensé et dangereux de la spéculation financière mondialisée, découplée de l'économie réelle...

Globalisation, piège à cons...

"...Patrick Artus affirme que la crise des « subprimes » déborde de la sphère financière, et provoque des bulles spéculatives énormes dans le pétrole, les matières premières industrielles et alimentaires. Loin d'être l'horizon radieux de l'humanité, la globalisation, nous dit-il, en amplifiant les excès du capitalisme financier, provoque les inégalités, brûle les ressources rares, attise toutes les tensions, entre les hommes mais aussi entre les nations. Au point que Patrick Artus craint même que l'Euro , puis l'Europe, n'explosent. ..."

"Que peut-il se passer, en effet, à moyen terme si ces tendances se prolongent ? Plaçons-nous cette fois d'un point de vue purement « positif » et non sur le terrain du « normatif ». La question n'est pas de savoir ce qu'il faudrait faire pour éviter la poursuite des tendances intenables, mais d'essayer d'imaginer le scénario le plus probable si ces tendances se poursuivent. Et l'histoire qu'il nous raconte n'est guère engageante…
D'abord, le monde se dirigerait tout droit vers un équilibre de stagflation. La croissance mondiale serait ralentie par la poursuite de la hausse des prix des matières premières, alors que les pays exportateurs épargnent une grande partie de leur revenu. Elle serait freinée aussi par les coûts accrus associés à la dégradation de l'environnement, par la répétition des crises financières, avec l'explosion des bulles sur le prix des actifs, par les mesures protectionnistes que prendraient inévitablement les grands pays de l'OCDE pour se protéger de certains effets de la globalisation (pertes de capacités, de production industrielle, inégalités, prise de contrôle de leurs entreprises par les pays émergents, enjeux géopolitiques) et enfin par l'insuffisance des investissements de long terme en raison du niveau de rentabilité excessif exigé du capital..."
-Artus:«Sans correction, le système risque de péter»

-Le capitalisme est en train de s'autodetruire par Patrick Artus

-Le capitalisme total par Jean Peyrelevade :
-------Présentation de l'éditeur----L'auteur-
Le capitalisme moderne est organisé comme une gigantesque société anonyme. A la base, trois cents millions d'actionnaires contrôlent la quasi-totalité de la capitalisation boursière mondiale. Souvent d'âge mûr, de formation supérieure, avec un niveau de revenus relativement élevé, ils confient la moitié de leurs avoirs financiers à quelques dizaines de milliers de gestionnaires pour compte de tiers dont le seul but est d'enrichir leurs mandants. Les techniques pour y parvenir s'appuient sur les règles du " gouvernement d'entreprise " et conduisent à des exigences de rentabilité excessives. Elles transforment les chefs d'entreprise en serviteurs zélés, voire en esclaves dorés des actionnaires, et polluent de pure cupidité la légitime volonté d'entreprendre. Ainsi le capitalisme n'est pas seulement le modèle unique d'organisation de la vie économique mondiale : il est devenu " total " au sens où il règne sans partage ni contre-pouvoir sur le monde et ses richesses.-------

"...Capitalisme financier ? C'est celui qui est dominé par les actionnaires, ou plutôt par ceux qui les représentent - fonds de pension, Sicav, fonds de placement... - et dont l'efficacité se juge désormais à l'aune de la rentabilité qu'ils parviennent à imposer aux gestionnaires des firmes dont ils sont les propriétaires pour le compte d'autrui. Le "capitalisme rhénan", qui reposait sur un pacte implicite entre managers et banquiers en vue d'une stratégie de long terme, a disparu. Il a cédé la place aux marchés, c'est-à-dire à des apporteurs de fonds dont la première exigence est de pouvoir se retirer à tout moment, en liquidant en Bourse tout ou partie de leurs actions.

Certes, Jean Peyrelevade ne se prend pas pour un imprécateur et il n'écrit pas que ce capitalisme actionnarial va à sa perte. Mais il le pense très fort: "Des normes de rentabilité excessives conduisent les chefs d'entreprise à être les premiers agents d'une mondialisation sans frontière (...). De leur adoption découle un sous-investissement ennemi du plein-emploi", une "nouvelle forme d'économie de rente (...), qui ne pense qu'à baisser ses coûts de production et oublie d'investir pour avoir davantage à distribuer." La main invisible d'Adam Smith a cédé la place à des prédateurs tondant les moutons gras au point de les faire maigrir
Si encore, comme le prétendent les thuriféraires du système, tout le monde était actionnaire, on gagnerait d'une main - les dividendes - ce qu'on a perdu de l'autre - le salaire. Mais le monde des actionnaires est caractérisé par de prodigieuses inégalités : "Dix à douze millions d'individus (2 pour mille de la population mondiale) contrôlent la moitié de la capitalisation boursière de la planète." Et ce n'est pas tout: "Dans chaque coupe de population d'actionnaires, classée par niveau de patrimoine, les 1 % les plus fortunés possèdent 50 % de la richesse totale." Une poignée de gestionnaires d'actifs financiers"imposent leurs vues aux dirigeants de quelques milliers d'entreprises cotées qui ne sont plus que les serviteurs dévoués d'une machinerie irrésistible"...."

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-Quand le supercapitalisme menace la démocratie :Robert Reich
-Paul Jorion : la spéculation représente un danger mortel pour l’humanité
-Robert Reich - (Objet application/pdf)
- Le coût humain de la mondialisation
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