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jeudi 15 février 2018

Retour en Absurdistan

Afghanistan: le bourbier continue.
                                              C'était prévisible.
                                                           L'impasse s'approfondit en se modifiant, les civils étant les premières victimes.
      Après les échecs de Alexandre le Grand, la volonté de conquête de l'Empire britannique, les revers soviétiques, les USA sont engagés dans une guerre interminable, dont on ne voit pas l' issue, la guerre la plus longue menée par les États-Unis : seize ans, environ 6 000 jours, soit plus que la guerre du Vietnam.
    Une guerre critiquée dès son engagement, qui, comme celle d' Irak, est la conséquence des errements bushiens et des néo-concervateurs de l'après 11 septembre, qui ont alimenté ce qu'ils prétendaient vouloir combattre.
   Le cimetière des empires ne fera pas exception.
Après avoir instrumentalisé différents fondamentalismes djiadistes contre la présence soviétique, les vents contraires sont venus, plus par le biais du Pakistan d'ailleurs, ou du moins de ses zônes frontalières d'où vint le phénomène taliban.
  Et le chaos s'installa, avec quelques périodes de répit, ainsi que la corruption d'un pouvoir exerçant sur quelques zônes limitées. Les attentats redoublent, le désordre s'approfondit, sur fond de corruption et de trafics de drogue.
    Le désir de cibler Al Qaïda plutôt que de travailler à la stabilisation de l’Afghanistan a amené à la collaboration avec des chefs de guerre n’ayant que faire des droits de l’Homme, de leurs ennemis mais aussi des populations civiles. Par la suite, selon Human Rights Watch, les États-Unis ont toujours préféré les gains politiques et sécuritaires sur le court terme, plutôt que de prendre au sérieux la défense des droits des Afghans.
      Une guerre folle qui rend fou.
  Le cycle de la violence ne semble pas prêt d'être brisé dans ce pays réputé incontrôlable où se réfugient les fondamentalismes refoulés ailleurs.
  On connaît mieux maintenant, après les révélations de  Zbigniew Brzezinski, les conditions dans lesquelles commencèrent, d'abord clandestinement, les premiers engagements US; l'engrenage ne s'arrêta plus pour l'arroseur arrosé depuis une vingtaine d'années.
  Trump du mardi revient sur ses propos du lundi: nous resterons en Afghanistan, qu'à vrai dire les troupes US n'ont jamais définitivement quitté depuis l'annonce de fin 2014 et leur présence sera renforcée.
   Après l'engagement de Bush et l'obstination d'Obama, au bout de 16 ans, un engagement de mille milliards de dollars, 2 400 morts, 20 000 blessés.
    Le résultat est nul. Le projet bushien de désordre créateur a montré ses effets. Qui dira combien d'Afghans, seulement civils, furent tués au cours des opérations?
    Mais une bonne affaire pour le complexe militaro-industriel, qu'Eisenhower dénonçait très tôt comme un péril interne, et pour des intérêts qui jouent en sourdine leur partition.
   On comprend qu'un vive opposition s'exprime même en haut lieu à Washington. 
    A vrai dire c'est l'engagement initial lui-même qui fut une folie et qui s'annonçait comme un bourbier sans fin. Là où l'empire britannique s'était cassé les dents, là où l'Union Soviétique a sans doute reçu le coup de grâce.
    Ne parlons pas des conséquences, qui se sont étendues et élargies: le soutien et l'aide substancielle fournis à une guérilla djihadistes depuis le Pakistan voisin, qui allait trouver là l'occasion de s'affirmer et d'essaimer, la montée en force de groupes talibans, qui reviennent une nouvelle fois des confins du Pakistan pour contrôler une partie non négligeable du pays.
      Le bourbier initial pourrait bien devenir un sanctuaire pour terroristes
  Trump d'avant-hier affirmait pourtant: Quittons l'Afghanistan », écrivait-il sur Twitter en janvier 2013. « Nos troupes se font tuer par des Afghans que nous entraînons et nous gaspillons des milliards là-bas. Absurde ! Il faut reconstruire les USA.
      Les enjeux géopolitiques, à l'heure où on dit vouloiur contrôler la Chine et son sulfureux voisin ont pris le pas sur la raison La guerre d'Afghanistan est ingagnable et les troupes trumpiennes aboutiront aux résultats vus avant et ailleurs: la montée d'une opposition plus forte favorisée par la chute du régime corrompu mis en place par l'oncle Sam.
   Une nouvelle impasse se dessine, avec des conséquences incalculables, comme toujours.
      Un nouveau bourbier, pourtant anticipé par certains stratèges du Pentagone, se prépare.
        Mais qu'allaient-ils faire dans cette galère?
                                      Savoir arrêter une guerre: une leçon déjà oubliée....
       On n'a pas fin, hélas! de parler de l' Afghanistan.
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