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lundi 2 octobre 2017

Ça ruisselle...ça baigne.

Il était une fois un Président,
                            Qui croyait encore à la théorie du ruissellement.
             Plus vous favorisez la fortune des riches, surtout des super-riches (qui le méritent bien), plus vous favorisez des retombées pécuniaires bénéfiques sur les fainéants les moins chanceux, les moins favorisés, les exclus de l'héritage.
     Même si tous le monde a vocation à devenir millionnaire milliardaires, avec un peu de bonne volonté.
   Plus l'argent est abondant en haut, plus il ruisselle vers le bas. Le trop-plein contribue à arroser les "basses" classes.
   C'est comme une merveilleuse loi physique appliquée au monde social et économique, qui fait qu'il y a finalement une justice, un relatif équilibre qui se crée. Les grandes fortunes, pour croître encore, ne peuvent qu'investir et de ce fait donnent du travail à ceux qui en sont dépourvus.
    CQFD. Aussi évidente que la main de Dieu qui règle invisiblement les marchés en équilibrant les échanges et les transactions pour le bien de tous, par une concurrence d'autant plus bénéfique qu'elle est moins régulée.
  Merveilleux fonctionnement!
       C'est la fameuse théorie du ruissellement, remise au goût du jour (libéral) par Mme Thatcher, fidèle lectrice de Friedman, qui continue à inspirer des décideurs d'aujourd'hui.
  Réjouissons-nous donc qu'on assiste à une montée "fulgurante" de la très grande richesse. Plus il y a de riches, moins il y aura de pauvres. L'équation est simple. La fortune des 500 Français les plus riches, nous dit-on, fut multipliée par sept en vingt ans. Mais on peut encore progresser sur cette voie féconde.
    Il est réconfortant de penser que Mr Macron applique lui aussi le principe de modération vis à vis de ceux que le sort a désignés comme les plus méritants. Il ne faut pas trop charger la barque, sous peine de la voir couler et de voir s'envoler loin de chez nous des sommes considérables, qui éviteraient bien des ponctions cruelles, notamment dans les budgets sociaux. Des sommes dont on nous dit qu'elles sont irrécupérables, qui représentent peu ou prou les PIB respectifs de la Norvège et de l'Autriche. 
 Pour éviter que certains indélicats aillent là où l'herbe est plus verte, il est logique de les retenir en les taxant le moins possible...C'est logique. Pas de quoi être troublé.
  Pitié donc pour les yachts et les lingots!   Ma cassette, ma cassette!
   ______ Mais, mais...on me fit dans l'oreillette que il y a un os. L'économie n'est pas une science exacte, surtout quand elle émane des hauteurs décisionnelles du moment  et il est des esprits sensés qui doutent que la théorie du ruissellement, même remise au goût du jour, ait un quelconque fondement. L'intuition et le quasi-bon sens seraient trompeurs.
         Et si c'était une fable?
                                      On constate en effet que, notamment dans la zone euro, force est de constater qu'il existe beaucoup d’épargne et pas assez d’investissement. Jamais l’écart n’a été si grand entre l'une et l'autre. L’excédent du compte courant de la zone a atteint 360 milliards d'euros en 2016, soit plus de 3% du PIB ! Le sous-investissement ne vient donc pas du fait qu’il n’y aurait "pas assez d’argent qui ruisselle". Il est lié à d’autres facteurs : la faiblesse de la demande, le vieillissement de la population, etc. La faiblesse des taux d’intérêts à long terme reflète cet excès d’épargne : si la demande de crédits pour investir est faible et l’offre est forte, le prix d’équilibre de l’argent est bas.
    De même, les augmentations de capital et les introductions en Bourse sont rares, comparées à d’autres périodes. On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, dit le proverbe. L’épargne file donc à l'étranger ou se déverse sur des marchés d’actifs (actions, immobilier…) dont les prix grimpent de façon stérile. S’ils en avaient la volonté, les pouvoirs publics pourraient résoudre ce problème de déséquilibre entre l’épargne et l’investissement, par de l'investissement public par exemple. Les projets ne manquent pas : transition énergétique, modernisation numérique... Mais cela passe par une explication franche avec l’Allemagne, qui est pour l'heure la principale productrice d’excédents."
      Aïe, aïe! ça ne marche pas...
                 Emmanuel Macron ­espère peut-être que l’accroissement des richesses des plus nantis bénéficiera à tous. Il serait alors bien mal informé. La totale déconnexion entre l’évolution des plus hauts revenus et ceux du reste de la population est ­désormais bien documentée", écrit ainsi l’économiste Thibault Gajdos jeudi dans Le Monde. "Thomas ­Piketty et ses collègues ont établi qu’entre 1983 et 2014, les 1 % les plus riches avaient capté 20 % de la croissance économique, soit autant que les 50 % les moins riches. Cela suffit à démontrer l’inanité de cette ‘théorie du ruissellement’", insiste-t-il.
      "Toute forme d’investissement ne crée pas des emplois". Mais l’efficacité même de la doctrine est aussi contestée. "Le surcroît d’épargne rendu possible par l’enrichissement des plus riches ne vient pas, ou plus, alimenter l’investissement. Si cette relation était automatique, l’économie mondiale ne serait pas piégée par un sous-investissement chronique", considère Gaël Giraud, du CNRS. Par ailleurs, "depuis le début des années 1990, on assiste à l’apparition de reprises de croissance du revenu national (d’abord aux États-Unis puis en Europe) qui ne s’accompagnent pas d’une hausse d’emplois. La preuve du fait que toute forme d’investissement ne crée pas nécessairement des emplois", conclut l’économiste.  "
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De la théorie généralisée du ruissellement
- L’art de faire ruisseler les riches
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