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samedi 15 avril 2017

Elections sous surveillance

L'oeil était à Berlin et regardait Macron..
                                                        Le bon Herr Doktor Schaüble est plein de sollicitude à notre égard.
C'est tout à fait flatteur pour nous et il a le droit, en tant que personne même étrangère, d'avoir son avis sur le présidentiable de son coeur.
      Warscheinlich würde ich Macron wählen
Adoré par les Grecs...
  Ach so! Mais voilà, il n'est pas une personne privée, il est même une des grandes figures de l'Allemagne conservatrice d'aujourd'hui, celle de Mme Merkel, dont les préoccupations sociales ne sont pas l'obsession et qui semble avoir oublié les intérêts d'une Europe fidèle à ses principes fondateurs  Et on connaît le poids de Berlin dans les orientations et les décisions communautaires. Dans une large mesure, de fait, Bruxelles est à Berlin. Kommerz zuerst....
    Comme le dit un observateur, qui évite la langue de bois en vigueur en mettant les pieds dans le plat:
    Le peuple européen dont certains se gargarisent n’est qu’une fiction, un tour de passe-passe, une illusion. Ce qui fait peuple, c’est un passé, une culture, une histoire, une langue, un destin, un ensemble de valeurs, et une volonté commune. Autant il existe des peuples européens qui peuvent coopérer et créer une nouvelle histoire - voire une identité partagée - à partir de leurs nations et de leurs Etats respectifs, autant il est abusif – et même dangereux – de prétendre en conclure qu’il existe un « citoyen européen » au sens plein et entier du terme.A la vérité, la notion de « citoyenneté européenne » n’est que l’aboutissement ultime d’un ovni bureaucratique – l’Union Européenne et ses différents pouvoirs – utilisé pour enlever encore un peu plus de droits à des citoyens qui en étaient déjà privés dans leurs pays concernés. Faute de construire « l’Europe des peuples » dont rêvait Fernand Braudel, auteur de « L’Identité de la France », on a bâti l’Europe contre les peuples, en instaurant le pouvoir conjoint des oligarques et des Eurocrates... 
    Les Traités n'avaient pas prévu que les responsables d'un pays s'immiscent officiellement dans les affaire d'un autre, surtout à ce niveau, allant jusqu'à fiaire savoir que. "La France serait contente que quelqu'un force" son Parlement à réformer 
      Notre politique devrait-elle être dictée de Berlin, avec la même désinvolture démocratique que Mr Juncker, qui préfère la rigueur des décisions de Bruxelles aux résultats des urnes. Wolfgang n' hésite pas à s'adresser indirectement au peuple français, en se lâchant un peu, assez peu soucieux de solidarité européenne, pour utiliser un euphémisme.
      Serait-il minuit, Docteur Schäuble? (*)
    Certes, tous les responsables allemands ne s'alignent pas sur le pape de la finance de Berlin. notamment Martin Schulz, qui semble vouvoir adopter un tournant, une position plus souple et moins rigidement ordolibérale. Du moins est-ce ce qu'il prétend à l'approche des élections...Helmut Schmidt est plus critique.
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(*) C’est le sociologue allemand Ulrich Beck, décédé le 1er janvier 2015, qui, dans son dernier essai traduit en français sous le titre : « Non à l’Europe allemande » (Ed. Autrement, Paris, 2015), a analysé ce processus. Il écrit : « La nouvelle puissance allemande en Europe ne repose pas comme jadis sur l'emploi de la violence en dernier recours. Elle n'a pas besoin d'armes pour imposer sa propre volonté à d'autres États. (…) Cette nouvelle puissance qui se fonde sur l'économie a beaucoup plus de marge de manœuvre ; nul besoin d'envahir le pays, elle y est omniprésente. »...
...Cette « “Europe allemande” n'est pas le résultat d'un plan élaboré en secret au moyen de la tactique et de la ruse. Elle s'est réalisée plutôt – en tout cas au début – de façon involontaire et planifiée ». Mais les conséquences sont énormes : « elle universalise la précarité » et l'absence de solidarité sur le continent, imposant des « plans de rééducation » aux pays du Sud, en matière « d'épargne et de responsabilité ». « On a adopté de façon irréfléchie envers les pays endettés et leur mauvaise gestion économique la même arrogance et le même air de supériorité qu'avaient eu les Wessis (Allemands de l'Ouest) envers les Allemands de l'Est. »
    ...Beck oublie le rôle de Wolfgang Schäuble. Merkel est une femme politique animée par le pragmatisme et tout en voulant assurer le leadership de l’Allemagne, tente le compromis jusqu’à une certaine limite. Schäuble est un idéologue, pur produit de l’école ordolibérale allemande de Fribourg. Mais, il est vrai que ce plan n’a rien de secret, comme l’a d’ailleurs rapporté Varoufakis : l’argentier allemand lui avait clairement exposé sa volonté.
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