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jeudi 8 décembre 2016

Des p'tits trous, des gros trous

Elle pavoise, Marisol
                           Ses terrassiers vont reboucher le trou.
           Ils ont mis le paquet à l'approche des élections.
    Jamais trou ne fit autant parler de lui, de manière récurrente.
   Tout le monde en parle. Par besoin de notoriété, les  médias en font régulièrement leurs choux gras.
  Un trou obsessionnel.
         On en  perd ses repaires.
   Plus on tentait de le boucher, plus il se reconstituait. Comme Sisyphe attelé à une oeuvre impossible et désespérée,. Le tonneau des Danaïdes.
          Un trou ou un mirage?
   Un trou qui fait peur, qui donne le vertige, alors qu' en France, la consommation de soins et biens médicaux (CSBM) représentait 3,4 % du PIB en 1960, 6,3 % en 1980 et 8,7 % en 2007, pour une population grandissante, plus âgée et mieux informée. Aux USA, c'est beaucoup plus. La santé y est un business privé.
      Le budget alloué annuellement aux dépenses de santé relève d'un choix politique, et malgré la hauteur apparente des dépenses, qu'il faut relativiser, la question se pose toujours à une collectivité: quel domaine mérite d'être privilégié, si l'on tient à un minimum de solidarité. C'est pas rapport aux objectifs que l'on s'est fixés qu'est déterminé le fameux "trou", qui ne peut être purement comptable.
   La santé (physique et mentale) est chose si précieuse...Ce qui n'exclut pas un gestion saine, la chasse aux éventuels gaspillages. Mais ce qui exige une autre gestion des hôpitaux, des personnels de santé et l'évitement de dérives privées toujours plus discriminantes et onéreuses pour la collectivité,sans parler d'un autre contrôle de l'industrie pharmaceutique.
   La rigueur, oui, mais pas aux dépens de la qualité des soins pour tous.
     On peut" boucher le trou" en remboursant moins certains soins et en laissant les services de santé sans ressources suffisantes pour fonctionner au mieux.
      Il faut y regarder de près et voir comment fonctionnent les vases communicants dans le système Le gouvernement ajuste les ressources comme il l’entend afin de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
      Marisol Touraine ne dit pas tout. Dans Le Républicain lorrain, Bernard Maillard est (lui aussi) sceptique, pointant les défaillances du système de soins  [...] Ni les salariés, ni les hôpitaux et leur personnel, ni les patients qui sont de plus en plus nombreux à renoncer aux soins, notamment dentaires ou ophtalmologiques, des secteurs dans lesquels les dépassements d'honoraires sont monnaie trop courante pour les chômeurs et les travailleurs prècaires. Des sacrifices nécessaires pour préserver le fameux modèle social français, dira-t-on. C'est toute l'ambiguïté de la situation. D'un côté, une annonce rassurante pour l'avenir de la solidarité nationale ; de l'autre, une aggravation des exclusions et de la pauvreté... Cherchez l'erreur..
      L'histoire récente de la Sécu, que l'on tend à oublier, est riche d'enseignements, les objectifs et les exigences se modifiant avec le temps. Il est anormal que certaines dépenses de santé représentent  un luxe pour beaucoup, que l'on considère que les dépenses vieillesse sont exagérées, que le prix des médicaments soit si mal contrôlé, etc...
      Le « trou » de la Sécurité Sociale est largement « fictif »  et se révèle souvent être un argument électoral, moyennant quelques artifices comptables.
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