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lundi 19 décembre 2016

Alep: de deux ou trois choses...

 ...Généralement tues ou oubliées
                                                  Et qui se rappellent peu à peu à nous.
            Pleurer sur Alep est légitime, battre sa coulpe jusqu'à l'excès est contre-productif et aveuglant.
    Il y a un temps pour la déploration et un temps pour l'analyse, qui arrive bien tard.
    Car la tragédie syrienne, qui ne sera pas terminée avec la fin des affrontements de Alep-Est, pouvait être évitée. Maintenant, l'arrêt d'une machine devenue folle et aux composantes de plus en plus compliquées et embrouillées va demander un temps peut-être infiniment long et laissera de toutes façons des blessures profondes, dans ce pays où la vie communautaire n'était pas source d'affrontements, malgré l'extrême variété des origines et des croyances. Entité qui porte la marque de l'Occident.
    Après le flot des (des)informations qui ont fait le lit de la confusion, malgré quelques autocritiques tardives, on est aujourd'hui plus à même de discerner une vérité plus complexe que celle que la plupart des médias ont diffusé dans un suivisme sans recul par rapport à la ligne diplomatique officielle du moment et dans un conformisme confondant vis à vis de la voix de son maître du Quai d'Orsay.
Il est temps d'écouter d'autres voix, même si ce doit être toujours avec prudence
     Comme ici dans ce bon débat sur Alep, dans 24 Heures en Questions  sur LCI.
             Certaines réponses et points de vue  peu habituels pour ceux qui ne lisent que le Monde ou Libération avaient déjà été données depuis un moment par un chercheur de Tours, faisant une analyse des véritables enjeux et le bilan de nos erreurs depuis le début, de nos préjugés et de nos parti-pris, Frédéric Pichon, notamment, dans un livre qui a fait peu de bruit mais qui est celui d'un excellent connaisseur de la Syrie, du Levant et du MO en général, où il se rend souvent. Un texte au titre plutôt euphémique, car il est aussi accusateur, notamment à l'égard de la nouvelle diplomatie française qui, déjà sous Sarkozy, a joué le mauvais cheval, aveuglée par ses intérêts à courte vue au Qatar et en Arabie Saoudite.: Pourquoi l'Occident s'est trompé.
    On n'oubliera pas les quelques analyses faites ici pour mieux clarifier des positions simplistes, uniquement moralisantes ou orientées, comme le faisait à sa manière l'Independent.  En n'oubliant pas l'ancien postulat selon lequel la première victime de la guerre est la vérité.
        On peut essayer de s'en approcher en écoutant, avec la prudence critique qui s'impose toujours, d'autres voix..à discuter elles aussi.  L'analyse du libano-américain Nassim Taleb mérite un détour.
                     En se souvenant, comme disait R.Aron, que "Ce n'est jamais la lutte contre le Bien et le Mal, c'est le préférable contre le détestable" ou H.Védrine, que "En fait, ni l'hubris des USA d'aujourd'hui, ni l'ingénuité des Européens, ni l'idéalisme des Français et leur goût persistant pour la grandiloquence ne fonctionnent vraiment."
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