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samedi 12 novembre 2016

Les pauvres font peur

Ils ne mouraient pas tous...(comme Daniel Blake et les autres...)
                                                                                                 Mais beaucoup étaient frappés.
                                    On est entré dans une période de grande précarité, du moins potentielle, de la menace de déclassement généralisé, qui peut affecter tout le monde, qui rend la pauvreté plus insupportable qu'elle ne l'a jamais été, du moins dans nos sociétés dites riches.
        Le rejet du pauvre s’exprime plus ouvertement aujourd’hui
      Il faudrait cacher les pauvres...peut-être dangereux.
              Force est de reconnaître que la peur du déclassement, qui va s’amplifiant de crise en crise, rend les classes populaires de moins en moins solidaires des échelons immédiatement inférieurs, où un simple accident de la vie peut vous précipiter. Les faiseurs d’opinion ont réussi leur coup, car la minuscule classe des accapareurs, honnie à d’autres titres, quoiqu’elle aussi ait sa traîne de bruits et d’odeurs, peut compter sur ce leurre de la pauvreté menaçante pour détourner les fourches du chemin de ses Bastilles.
Ce thème de la haine du pauvre, marronnier séculaire, n’a rien de neuf. Ce qui l’est peut-être, c’est le degré d’incandescence que cette haine a atteint dans les classes populaires et moyennes, que les sentiments de charité chrétienne élémentaires (il paraît que cet héritage chrétien définit l’Européen) sont en train de déserter. Cette haine n’est pourtant pas une fatalité sociologique. La plupart des très pauvres travaillent ou recherchent du travail, font quelque chose, jouent donc le jeu de l’intégration par l’activité, pilier de la dignité ouvrière, mais il semble que même cela ne soit plus considéré comme un gage suffisant d’appartenance à l’humanité estimable. Un tel rejet n’a pu naître au sein de la classe ouvrière, qui doit son émancipation aux réseaux de solidarité. C’est une construction importée, un mal inoculé à force de ressassement et de détricotage des mêmes réseaux...
        Ces salauds de pauvres, comme disait Coluche, à la suite de J.Gabin...
       Ceux qui méritent bien leur sort et qui perturbent notre bonne conscience et notre myopie politique.
     Les inégalités, devenues extrêmes, ne sont pas sans conséquences.
          Même au pays de l'abondance supposée, où le pauvre est vu comme responsable de son sort.
                      Comme disait déjà le pasteur baptiste Russell Cornwel  (1853-1925) « Je dis que vous avez le droit d’être riche, et c’est votre devoir de l’être. L’homme qui devient riche est peut-être l’homme le plus honnête de votre communauté. Je serai clair sur la chose : 98 % des hommes riches vivant en Amérique sont honnêtes et se sont hissés au sommet à la force du poignet. C’est justement la raison pour laquelle ils sont riches. C’est aussi la raison pour laquelle on leur fait confiance en matière de finance. C’est la raison pour laquelle ils ont créé de grandes entreprises et qu’ils ont réussi à inciter des tas de gens à travailler pour eux. Je compatis néanmoins avec ceux qui sont restés pauvres, même s’ils doivent, d’abord, à leur propre incompétence de n’avoir pas échappé à leur condition. Rappelons-nous qu’il n’y a pas une seule personne pauvre aux États-Unis qui n’a pas été pauvre par ses propres défauts et faiblesses. 
                 Le mythe du self made man dans sa pureté.
           Carnegie, qui était un disciple convaincu de Spencer, croyait aussi à la nécessité morale de distribuer tout son argent. Les membres de l’élite croyaient qu’ils étaient les plus aptes et que l’argent devait donc se trouver entre leurs mains, et ils croyaient qu’ils étaient aussi les plus aptes à employer cet argent pour le mieux, c’est-à-dire mieux que l’État. Cette idée est plus vivante que jamais aux États-Unis aujourd’hui, et tout le monde trouve cela très bien, en particulier des personnalités comme Bill Gates et Warren Buffet, qui ont appelé les milliardaires à distribuer au moins la moitié de leurs fortunes.
            C'est le philanthro-capitalisme.
     Eh! oui,  les pauvres existent,  on les a rencontrés.
         Les sans-abris ne meurent pas de froid. Ils meurent de l'inaction politique  et des effets d'un système où la politique de l'emploi n'est plus une priorité, à l'heure où il faut faire baisser les coûts pour distribuer d'abord des dividendes.
  .Les travailleurs pauvres, les contrats zéro-heure...on n'arrête pas le progrès... 
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