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samedi 20 août 2016

H.Clinton: For a new "American Dream"?

Quel rêve américain?
                               A l'heure où l'empire est dans une phase déclinante, où la puissance n'est plus au rendez-vous, où l'appauvrissement des classes moyennes poursuit son cours, où la précarité tend à devenir la norme, où la pauvreté galopante côtoie l'extrême richesse qui ne fait que s'amplifier...
   ...Que peut Hillary, maintenant assurée de son installation à la Maison-Blanche, sauf accident?
     Son discours, mobilisateur, qui fait feu de tous bois, tend surtout à capter les voix des classes moyennes, en faisant à nouveau rêver un peuple, en ravivant une flamme vacillante.
   Elle s'ingénie à rappeler ses origines modestes et à proposer, bien vaguement, quelques mesures sociales à venir.
  "Je suis la petite-fille d'un ouvrier et la fille d'un modeste entrepreneur" a-t-elle rappelé aux 2.000 personnes qui étaient venues la supporter dans ce lycée de Cleveland. Évoquant le dur travail de ses aïeux pour réussir économiquement, Clinton a exprimé sa volonté de créer toutes les opportunités économiques possibles pour apporter la prospérité aux américains
"L'activité économique doit profiter à tous et pas seulement aux élites" s'est-elle fendue dans un discours aux consonances parfois populistes.
    Mais pas un mot sur sa fortune propre, ses liens avec la haute finance, les réformes de fond à entreprendre, sur les profondes inégalités qui rongent le pays et sur le système  ploutocratique en place à Washington, dont elle est devenue partie prenante.
          Le rêve fait partie de l'histoire du pays depuis ses débuts en construction, il s'enracine dans un passé déjà ancien, dès l' époque coloniale, allant de pair avec celle, plus tardive, de destinée manifeste, mettant à valeur le caractère exceptionnel de l'histoire d'un peuple, en quelque sorte élu et appelé à fonder un monde nouveau.
   Cette notion apparut pour la première fois en 1844, dans un article du directeur de la Democratic Review, John O’Sullivan:  « Notre Destinée Manifeste [consiste] à nous étendre sur tout le continent que nous a alloué la Providence pour le libre développement de nos millions d’habitants qui se multiplient chaque année»
    Ce mythe et ses variantes furent longtemps un moteur économique et géopolitique, mais fut peu à peu contesté à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
   La mobilité, tant vantée,  apparaît comme largement surfaite.
      C'est la fin d'une époque, qui connaît une sorte de déclin, les premiers signes de la fin de l'empire, qui vit à crédit. et qui est de plus en plus porté vers une nouvelle forme d'isolationnisme. Mais pour combien de temps encore? Tant que dureront l'hégémonie. du dollar et de la puissance militaire...
  Comme le fait remarque l'économiste Paul Krugman, la réalité n'a jamais été à la hauteur du rêve américain.
   Plus cruellement, Noam Chomsky  souligne la faiblesse d'un rêve de puissance, qui, s'il a réduit sa voilure, n'en finit pas de vouloir s'imposer dans le monde, directement ou indirectement, physiquement ou symboliquement.
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