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lundi 8 août 2016

Europe: glissements vers les extrêmes

 Une pente inquiétante
                           L'Europe est malade de la montée de mouvements identitaires et nationalistes en son sein.
    La déliquescence des institutions de  l'Union  a une conséquence de plus en plus apparente, même si le regain de nationalismes d'après guerre froide n'a pas qu'une cause.
   Une droitisation qui pose problème, malgré ses formes et ses expressions diverses, sur fond d'histoires particulières, dont on peut en expliquer la logique, en partie réactive et protectrice.
    Les récentes entorses à la démocratie inquiètent en Pologne 
           Le populisme autoritaire fait problème à Budapest.
               En Croatie s'affiche le déni d'un passé trouble et décomplexé.
         Et une montée aux extrêmes dans d'autres pays, minoritaire ou plus ample et institutionnelle. 
   Repli sur soi, discours identitaire,  lecture révisionniste de l'Histoire : ces gouvernements donnent à voir une Mitteleuropa rétrograde, à rebours des valeurs fondatrices de l'Union européenne.
    Mais faut-il s'en étonner? Comme le remarque L'analyste slovaque Daniel Kral : « On observe dans ces partis une volonté systématique de taper sur les élites de la transition postcommuniste, soupçonnées de collusion avec le monde des affaires, à qui l'on reproche aujourd'hui d'avoir accéléré l'adhésion à l'Union européenne. Pendant toutes les années de pré-adhésion, l'UE apparaissait comme un gage de succès. Puis, une fois l'intégration achevée, elle montre son vrai visage… Et aujourd'hui, embourbée dans des crises multiples, elle n'est plus le modèle que l'on attendait, elle a perdu la force attractive qu'elle possédait. » 
        Il y a des causes particulières et des données plus générales, si l'on suit F. Zalewski: ... C'est lié au fait que les partis en Europe centrale sont plutôt dans une logique de parti au pouvoir, moins structurés doctrinalement, avec des bases électorales plus fragiles qu'à l'ouest. Mais c'est aussi lié à un contexte plus général : au-delà des différences historiques avec les systèmes politiques occidentaux, on retrouve à l'est les mêmes tendances qu'ailleurs sur le continent. La crise idéologique de la social-démocratie est européenne. En ce sens, je ne vois pas de différence fondamentale entre le PiS polonais et le FN français. Tous deux ont adopté un discours social et sont en capacité de séduire un électorat parce qu'en face, il n'y a personne. Ils parviennent en quelque sorte à résoudre l'équation entre État social et État national sur laquelle les partis traditionnels ont échoué. À ce titre, il ne faut pas “exotiser” l'Europe centrale. » 
      L'Autriche, de son côté, connaît un cycle politique nouveau,qui se différencie des précédents. 
  La nostalgie d'un passé révolu, des plaies toujours ouvertes, jointes à une certaine peur de déclassement, dans ce pays pourtant prospère, bien que le chômage ns soit pas aussi bas qu’on le croit  
   Et puis l’extrême droite n'y est pas un phénomène nouveau, surtout depuis la montée du FPO de Haider, dans les années 80. L'amnésie nazie se poursuit dans ce pays à la dénazification ratée.
L'extrême-est est plus affecté par la radicalisation liée au problème des migrants non assumé par le pouvoir central et en Autriche, il n'y a pas de cordon sanitaire autour de l'extrême droite.
  Le pays est coupé en deux
...Les raisons internes et propres à l'Autriche sont sans doute les plus nombreuses. C'est l'échec du modèle républicain de l'après-guerre et de la gestion par ce pays de son passé nazi et habsbourgeois qui le hante en permanence. C'est aussi l'échec d'un modèle de développement basé sur la financiarisation des flux vers l'Europe centrale et sur un secret bancaire qu'il a fallu abandonner. Mais c'est aussi l'échec de l'Union européenne à laquelle l'Autriche a adhéré en 1995. Le modèle économique et social de l'UE n'est pas apparu comme un moyen de protection pour les populations les plus fragiles et ceux qui se sentent menacés. D'où ce réflexe nationaliste. Les leçons des dirigeants bruxellois sur les migrants, la démocratie ou la mondialisation n'ont pas su freiner ce réflexe par manque de crédibilité.... 
       _____Ce n'est pas par des prescriptions et des admonestations morales que Bruxelles pourra éviter une plus grande dégradation de la situation politique en Autriche comme ailleurs, mais en repensant ses objectifs et ses moyens, en renouant avec ses idéaux de convergence et de solidarité, en changeant son logiciel ultralibéral générateur de précarité et d'exclusions.
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