Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

mardi 7 juillet 2015

Zizanie au FMI

   L'institution née de Bretton-woods est l'objet de bien des critiques, concernant nombre de ses interventions et actions.
     Ses dérives l'amènent souvent loin de ses premières missions proclamées:  « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et faire reculer la pauvreté1 ». Le FMI a ainsi pour fonction d'assurer la stabilité du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières...".(Wiki)
       Ses économistes sont aujourd'hui réputés se tromper souvent..
                   L'économie, surtout la macroéconomie, n'est pas une science exacte et le FMI reste subordonné aux deniers de Washington et à sa politique ultralibérale.
     Mais, même au sein du « board » du FMI, certains semblent douter de la stratégie mise en place pour sauver la Grèce, par exemple. C’est le cas du « frondeur » brésilien Paulo Batista. Comme nous le relevions en mars dernier et comme le remarque aujourd'hui la blogueuse-essayiste Coralie Delaume, celui-ci a récemment expliqué que les sommes reçues par Athènes avaient été principalement utilisées pour « permettre le désengagement, par exemple, des banques françaises ou allemandes ». Constat confirmé par Philippe Legrain, ancien conseiller économique de José Manuel Barroso, auditionné jeudi dernier par la « commission pour la vérité sur la dette grecque », mise en place par le Parlement grec. Il raconte qu’en « 2010, les grands dirigeants européens et le directeur du FMI de l’époque, Dominique Strauss-Kahn, ont délibérément refusé de considérer la Grèce comme insolvable dans le but de protéger les intérêts des grandes banques européennes. En effet, selon les statuts du FMI, cette institution ne pouvait pas prêter à un État dont la dette était déjà insoutenable ». Comme le note encore Delaume, il était néanmoins indispensable de prêter à la Grèce, non pas pour sortir les Grecs de la crise, mais pour « aider les banques françaises et allemandes, principales créancières d’Athènes et respectivement engagées à hauteur de 20 et 17,2 milliards d’euros, à retirer leurs billes sans une égratignure ».
     Récemment, le très orthodoxe J.Attali s'interrogeaitQu’est-ce que le FMI fait dans cette galère grecque ?    (*)
   Ils sont  nombreux à contester le politique d'une institution dont l'impartialité est de plus en plus discutée, comme Modi , par exemple, ou à dénoncer ses erreurs et ses ingérences ou récemment, DSK pointant bien tardivement certaines de ses tares.
        Quelque chose ne tourne pas rond au FMI... Il n'est plus tout à fait ce qu'il prétendait être.
   En interne, l'institution est mise en cause pour les effets de ses plans de rigueur.
 _Joseph Stiglitz, notamment, prix Nobel d'économie et vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, s'est attaqué au FMI dans son livre "La grande désillusion", devenu un best-seller mondial. Il l'accuse de privilégier les intérêts de son "principal actionnaire", les Etats-Unis, avant ceux des pays en difficulté. D'autre part, prenant pour exemples la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz démontre que les politiques d'ajustement structurel préconisées par le FMI ont souvent aggravé les problèmes, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté."
         Un bilan plus que mitigé, qui souligne la nécessité de profondes réformes et de mutations au sein du système monétaire international. 
_____
(*)-   .. Jacques Attali. sur son blog, écrivait en 2009 : « Il faut dire à l'Allemagne quelques vérités, au nom de l'avenir de l'Europe (…) La réunification a été payée non par les Allemands, mais par leurs partenaires, en raison de la parité choisie entre les deux marks, qui a conduit à un énorme transfert de richesses des autres pays européens vers la nouvelle Allemagne. Enfin, l'euro n'est pas le produit de la réunification ; il est le dernier héritage de la dynamique européenne précédente. Tout ce qui a suivi peut se lire comme le résultat d'une stratégie allemande entêtée de dissolution de l'union dans un ensemble flou, avec un nombre de pays membres de plus en plus élevé et des institutions de plus en plus faibles, autour d'un mark renommé euro et avec des relations internationales de plus en plus tournées vers l'Est. Une Allemagne de moins en moins bavaroise et de plus en plus prussienne. Une Allemagne qu'une crise économique devenant plus sévère pourrait conduire au protectionnisme, au nationalisme ». 
_____________________________

Aucun commentaire: