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mercredi 6 mai 2015

Allemagne en sursis?

 Pas d'angélisme
                            Même les amoureux de l'Allemagne ne croient plus au modèle allemand tant vanté, tel qu'il s'est constitué depuis Schröder: l'ordolibéralisme de rigueur, le mercantilisme de principe. au sein d'une Europe en panne. (1)
        Ce fameux modèle naguère déjà critiqué par Guillaume Duval n'est -il pas une imposture? Il est marqué par des « coûts salariaux » en diminution qui favorisent la compétitivité, des finances publiques à l'équilibre, le consensus des partenaires sociaux sur les orientations des directions d'entreprises. Nous n'aurions d'autre choix que de nous conformer à cette ligne ou de continuer à nous enfoncer toujours plus dans la crise. Et Angela Merkel ne ferait qu'assumer la « responsabilité de son leadership » en imposant le traité budgétaire et des règles de gouvernance rigoureuses aux pays les plus en difficulté. Une « aide » forcément assortie de conditions drastiques. Et si ce modèle-là était une imposture ? L'Allemagne a atteint un tournant. Elle est rattrapée en ce moment même par la crise. Une stagnation est programmée au mieux pour 2013 (+ 0,5 % de croissance selon les prévisions les plus optimistes). Les réformes anti-sociales lancées au début de la décennie 2000 par le chancelier Gerhard Schröder, poursuivie par Angela Merkel, engendrent une précarité massive qui étouffent la demande intérieure. Et l'austérité budgétaire imposée aux partenaires européens contracte les débouchés des firmes à l'export. Des phénomènes inconnus, il n'y a pas si longtemps dans l'ex-Allemagne de l'ouest, identifiée au capitalisme rhénan, prennent une extension considérable. Comme les travailleurs pauvres ou la misère des seniors après le démantèlement partiel du système de retraite par répartition. La crise démographique s'étend. Les coûts de l'énergie explosent. Tous les signaux passent au rouge. Le livre montre combien les démontages sociaux et les restructurations engagées depuis 20 ans torpillent les acquis d'une Allemagne dont les performances industrielles étaient pourtant associées à l'État providence le plus « protecteur », aux revenus salariaux les plus élevés d'Europe occidentale. Le modèle, si désiré des messagers de l'orthodoxie économique, est un poison pour l'Europe et pour... l'Allemagne..."
   Victime de ses succès à l'exportation et de l'euromark, son "alignement sur « la règle d’or » qui interdit quasiment tout déficit public, le rationnement des dépenses sociales, le processus de privatisation de la protection sociale et la soumission à des règles de flexibilisation du marché du travail, au nom de la compétitivité, paralysent toute l’Europe. Avec effet boomerang sur l’Allemagne elle même...."
 Les économies ne sont pas indépendantes et, le marché n'étant pas extensible, toute montée en puissance d'un pays , favorisé par une monnaie à sa mesure, ne peut qu'affaiblir ses partenaires.
De plus, les pratiques douteuses du système bancaire la fragilisent.
La Deutsche Bank, notamment joue un jeu dangereux 
  La grève, que l'on dit monopole de la France, n'épargne pas le pays d'Angela, même si on en parle peu chez nous.
  L'Allemagne, bien qu'hégémonique, se tournant plutôt vers l'Est, est sans perspective politique pour l'Europe.
    Erst sparen, dann kaufen: d'abord économiser avant de dépenser. Ce principe de bon père de famille est inadapté dans la gestion politique d'un pays trop absorbé par la rente, qui ne doit pas craindre une inflation maîtrisée pour générer développement, répartition et coopération.
   Un épargne qui déstabilise nombre de pays voisins et une conception de l'euro qui paralyse.
Tout sépare les économies du nord et du sud. Du type de production au contrat social. 
    Si des intellectuels allemands sont conscients des problèmes, leur voix paraît encore aujourd'hui bien faible.
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Ecoutes en Allemagne : le gouvernement Merkel sous pression
Vers le retour de l’impérialisme allemand ?
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