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vendredi 12 décembre 2014

Ecole sans notes?

 On ressert les plats...
                            Un sujet qui revient comme neige en hiver depuis des lustres.
      Vrai problème ou rideau de fumée?
  Les propositions de réforme dans l'urgence, à chaque changement ministériel, avec ses débats tapageurs et plus ou moins faussement passionnés, sont toujours à considérer avec suspicion.
    Mettre en place une évaluation bienveillante, c'est supposer qu'elle était jusqu'ici malveillante, répressive, humiliante,  pour les élèves les moins favorisés ou les moins motivés. Bien sûr.
     Cachez-moi ces mauvaises notes que je ne saurais voir... Comme si une note, toujours relative, n'était pas qu'un indicateur imparfait d'un résultat momentané, d'un travail toujours perfectible.
       La moralisation/culpabilisation au sujet des notes vient de loin et se trouve diffuse dans notre culture de l'élitisme excessif, qui n'a souvent plus rien de républicain, de la compétition parfois féroce, au coeur d'une société où la performance tend à devenir un but en soi, comme la réussite sociale et financière parfois obsessionnelle, où l'individualisme dévore la citoyenneté, où le travail, même qualifié, tend à devenir une rareté.
   On peut admettre qu'une évaluation sans notes peut très bien fonctionner à l'école primaire, à condition de mettre en place un système de suivi individualisé efficace, ce qui suppose moyens et formation spécifique de maîtres bien formés.
     Mais après, on risque de reconstituer un système du même type que celui qu'on dénonçait, même avec des variantes sophistiquées.
     Le problème de l'école est ailleurs, surtout aujourd'hui, malgré les exigences des parents (souvent défaillants) devenant fortes, excessives, voire exorbitantes, du fait de la crise, des problèmes d'emploi et des exigences d'une société stressée, surtout les classes moyennes fragilisées.
     Le problème de fond est: que transmettre et comment le faire? quelle culture? A l'heure où le système scolaire va mal, du fait surtout des dérives entamées depuis une bonne trentaine d'années sous l'influence des modes libérales devenues des dogmes, de certaines pédagogies insensées, des glissements vers des formes insidieuses de privatisation, des modalités nouvelles de dispersions du temps et de l'attention. L'école n'est plus la priorité nationale.
     Tout n'est pas infondé dans le débat actuel, qui déjà fait flop.
Il y a les pour et il y a les contre.
    Derrière ces questions mal posées se dessinent en pointillé des remises en question de tout un système qui ne dit pas son nom...La marchandisation de l'école guette.
       L'idée d'un apprentissage sans effort, sans systématique est une utopie mystifiante. 
Travail, rigueur et plaisir d'apprendre doivent pouvoir se conjuguer, sans tomber surtout dans l'hyperévaluation, qui est une dérive de notre temps.
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